Les musiques des amérindiens d'Amérique du Nord
Quand la première colonie européenne fut fondée à Jamestown en 1620, tout le continent nord-américain résonnait du bruit des tambours et des flûtes, de la Côte Atlantique à la Côte Pacifique, des terres polaires glacées aux sierras et aux déserts du nord du Mexique.
Mais peu à peu ces sons s'éteignirent devant l'avancée de conquérants puissants qui s'emparaient des terres amérindiennes et forçaient ceux qui réchappaient aux épidémies et aux massacres à adopter leur style de vie, celui de "l'homme civilisé" et la musique allant avec.
Le son des tambours et flûtes avaient pratiquement disparu. Pourtant "quelque chose avait survécu". Et à partir de fin de la Seconde Guerre Mondiale on vit renaître ce que l'on pensait mort. Mieux, s'emparant des instruments des conquérants -en y mêlant parfois les sonorités traditionnelles-, les amérindiens les mirent à leur propre service.
C'est à cette aventure musicale que je vous convie. Une aventure qui vous fera découvrir des musiciens traditionnelles, mais aussi des artistes "mainstream" ou plus expérimentaux.
1) Les zones culturelles
Beaucoup de gens se représentent l'amérindien de jadis comme un cavalier/guerrier chassant le bison/le brave colon. Cette image est complètement fausse. Loin d'être un ensemble uniforme, le continent américain était divisé en plusieurs grandes entités culturelles.
A) L'arctique
Cette zone est habitée essentiellement d'ouest en est par les Aléoutes, les Yupiks et les Inuits-Inupiats (improprement nommés Esquimaux). Ils ont comme point commun de vivre en grande partie de la pêche aux mammifères marins et de la chasse. Seuls les plus septentrionaux vivaient dans les "igloos", les autres vivant dans des maisons formées de mottes de terre ou de bois flotté.
B) Le subarctique
C'est une région de toundra et de forêts boréales s'étendant de l'Alaska à Terre-Neuve, peuplée en majorité de peuples pratiquants des langues athabaskane (groupe apache) ou algonquine. Là vivent les Chipewyans, les Danezaa (Beavers), les Dogribs, les Sahtu (Hares), les Gwich’in (Kutchins), les Han, les Tutchones, les Kaskas, les Sekanis, les Mi’kmaks (Micmacs), les Malécites, les Montagnais-Naskapis (Innus), les Ojibways, les Algonquins, les Odawas (Ottawas) et les Crees.
Tous ces peuples avaient une économie basée sur la chasse, principalement celle du caribou. ils pratiquaient aussi la pêche sur les côtes ou les rives des lacs et ceux situés le plus au sud récoltaient le riz sauvage et le sirop d'érable.
Ils se déplaçaient durant l'année pour suivre leur gibier et tirer au mieux parti des ressources de leur territoire en fonction de la saison.
C) Le Pacifique Nord-Ouest
Cette région se divise en deux grandes parties : le littoral avec ses îles et ses fjords découpés et l'intérieur montagneux. Elle était culturellement très particulière avec de grandes différences entre le nord et le sud, le littoral et l'intérieur.
Le littoral au nord était la patrie des fameux sculpteurs de totems (ni les Apaches ni les Sioux n'ont jamais sculptés le moindre mat totémique!) : les Tlingits, les Haidas, les Tsimshians, les Kwakiutls, les Nuxalk (Bella Coolas), les Nootkas. Ils étaient aussi de hardis marins et de redoutables pêcheurs de baleines aux sociétés très élaborées. L'intérieur était le domaine des Gitksans, chasseurs et pêcheurs de saumons.
Plus au sud vivaient sur le littoral les Salishs de la Côte, les Chinooks et aux confins de la Californie les Tilamooks et les Yuroks.
A l'intérieur des terres on trouvait les Salishs de l’Intérieur, comme on le devine!
Ces derniers peuples se différenciaient des septentrionaux par le fait qu'ils ne sculptaient pas de totems et avaient des sociétés fonctionnant selon d'autres modes.
D) La Californie
Cette région chère à Julien Clerc était visiblement très appréciée des Amérindiens car on y trouvait cinq des six familles de langues parlées en Amérique du Nord!
La région abritait pas moins d'une centaine de tribus, certaines ne comptant que quelques milliers de membres et séparées parfois par des conflits incessants. Culturellement fort hétérogène, en raison du relief et du climat, la Californie pouvait être divisée grosso modo en trois zones distinctes :
1) le nord : en se limitant aux plus connus, on trouve sur la côte avec un mode de vie rappelant ceux de leurs voisins du nord les Karoks. A l'intérieur des terres on trouvait les Shastas et les Modocs, ces derniers célèbres pour leur résistance acharnée à l'armée américaine en 1872-1873 lors de la guerre du "Captain Jack", qui se soldera par la déportation de toute une partie de ce peuple en Oklahoma, où ils ont des descendants, le reste étant "déplacé" sur la réserve de Warm Springs en Oregon..
2) Le centre : avec le même critère que précédemment, on trouve les habiles vanniers que sont les
Pomos, les Maidus et les Chumash, les Miwoks et les Yokuts. Semi-nomades, ils vivaient dans de petits villages formés de huttes de broussailles en forme de dôme ou de huttes faites de perches couvertes de joncs. Ils utilisaient toutes les ressources de territoires riches : poissons, lapins, oiseaux, rennes et mouflons, baies, racines, glands, etc...
3) le sud désertique annonçait les peuples du sud-ouest que nous verrons ci-dessous. On y trouvait les Chemehuevis, les Quechans, les Tongvas (Gabrielinos), les Luisenos....
E) Le Sud-Ouest
On y trouvait principalement quatre groupes principaux : les Pueblos cultivateurs, sédentaires dans leurs villages, les Navajos et leurs célèbres cousins les Apaches et d'autres cultivateurs du désert comme les Hopis, les Tohono O’odham (Papagos)...
Contrairement à une idée reçue, Navajos et Apaches étaient majoritairement des semi-nomades qui pratiquaient occasionnellement l'agriculture et savaient faire "feu de tout bois" pour vivre au mieux. Les Navajos se révéleront de véritables "éponges" culturelles en adaptant à leur société l'élevage du mouton, le tissage et le travail de l'argent dans lequel ils deviendront experts.
F) Le Grand Bassin
Région désertique par excellence, sauf sur ses franges ou près du Colorado, c'était une région
peu peuplée dont les premiers habitants étaient surnommés de façon méprisante "Diggers" (Fouisseurs) par les colons, en raison du fait qu'ils creusaient le sol pour en extraire des racines ou des rongeurs. C'était au contraire des peuples fort ingénieux pour tirer le maximum possible d'un environnement plutôt hostile!
On trouve dans cette zone les Paiutes, les Paiutes du Nord, les Shoshones (de l'ouest et du nord) et les Utes chers aux mots croisés!
G) La région des Plateaux
C'est par excellence une "zone tampon" où se mêlaient les influences venues des Plaines du Nord et du littoral du Pacifique. C'était aussi une zone d'échanges commerciaux forts actifs bien avant la venue du premier homme blanc. Le saumon et les autres poissons formaient la base de l'alimentation près des fleuves Columbia et Fraser, le gibier prenant ailleurs le relais. Plus on allait vers le sud, plus la végétation et les ressources se raréfiaient à mesure que l'on s'approchait du Grand Bassin.
Dans les zones les plus septentrionales abondaient cerfs, caribous et élans, tandis que le saumon était une ressource essentielle dans le centre de ce secteur.
On y trouvait vingt-cinq tribus semi-nomades parmi lesquelles les Nez Percés (célèbres pour la
guerre de " Chief Joseph" en 1877) , les Wallas Wallas, les Cayuses, les Umatillas, les Flatheads et les Kutenais.
Plusieurs groupes, dont les Nez Percés, les Flatheads et les Kutenais avaient adoptés les tipis et franchissaient couramment les cols des Rocheuses pour aller chasser le bison dans le Montana. Tous étaient aussi d'excellents éleveurs de chevaux, notamment les Nez Percés auxquels les cavaliers doivent les Appaloosas. Cette tradition sera brisée vers 1880 par le massacre de leurs chevaux par l'armée américaine. Elle a ressuscité en 1992 avec le lancement par les Nez Percés du programme de création d'une nouvelle race de chevaux obtenue par le croisement d'Appalloosas et d'Akhal-Tekes du Turkmenistan.
Sur les terres appartenant aujourd'hui au Canada vivaient les Salishs de l’Intérieur : les Liliooets, les "Thompsons", les Shuswaps, les Okanagans, tous rejoints vers 1800 par les Kootenais chassés des Plaines du Nord par les Blackfeet.
Ajoutons encore les Chilcotins, Carriers et Tahtlan ainsi que les Tagishs pour être complet.
H) Les Grandes Plaines et les Prairies Centrales.
Cette vaste zone qui va de l'Alberta (Canada) au Texas et au Nouveau Mexique, du contrefort des Rocheuses au Mississippi était le royaume des grands troupeaux de bisons. Ce n'était toutefois pas du tout un espace naturel homogène.
On pouvait en effet la diviser en trois régions distinctes.
A l'ouest, les contreforts des Montagnes Rocheuses formaient des steppes rocailleuses. A l'Est se trouvaient les grands bassins du Missouri et du Mississippi qui constituaient de vastes zones fertiles propices à l'agriculture.
Les Grandes Plaines proprement dites se divisaient en deux zones séparées par le fleuve Platte.
Au nord, on trouvait des plaines noires de bisons ou abondaient aussi antilocapres, élans et cerfs (Alberta, Saskatchewan, les Dakotas, le Wyoming, le Montana et le Nebraska). Cette région est cependant soumise à un climat fort rude. L'hiver, des blizzards meurtriers peuvent faire descendre les températures vers -20, -30° centigrades et décimer les troupeaux, alors que l'été peut voir des périodes caniculaires.
Des rivières importantes, comme la Powder, le Yellowstone, la Big Horn et la Platte forment des vallées luxuriantes parsemées d'îlots forestiers.
La zone méridionale (Kansas, Oklahoma, ouest du Texas et une partie du Colorado et du Nouveau Mexique) offrait les mêmes caractéristiques avec un climat plus doux., la Red River remplissant le même rôle que les rivières de la région septentrionale. C'était là que se trouvait la Comancheria, la zone dominée par les Comanches, les "Seigneurs des Plaines du Sud".
Culturellement, cette zone n'était pas homogène. Les fameux cavaliers des Plaines si présents dans l'imagination populaire n'étaient qu'une partie des peuples habitants cette zone. Ce que l'on a appelé d'ailleurs la culture des Plaines n'a eu qu'une vie brève : grosso modo de 1700 à 1880 avec une apogée dans les années 1820-1840!
- Les plus connus d'entre eux étaient d'ailleurs souvent de nouveaux arrivants dans cette zone. Les Sioux quittèrent leurs champs et villages des Grands Lacs vers 1700 pour devenir des chasseurs de bisons. Les Cheyennes les précédèrent vers 1650. Ils ne venaient d'ailleurs pas volontairement ans cette zone! Ils reculaient en fait devant l'avance d'autres nations indiennes chassées de leurs terres par les européens et équipés d'armes à feu. Quant aux Comanches, il s'agit de Shoshones qui quittèrent les Rocheuses et acquirent leur individualité vers 1700!
Dans les Prairies du Nord on rencontrait la Confédération Blackfeet qui comprenait les Siksikas avec leurs alliés Blood et Pikunis. Habitaient aussi là les Gros-Ventres ou Atsina, les Sioux, les Crees des Plaines et le petit peuple de langue Athapaskane des Sarsis (Tsuu T'ina). Tous étaient devenus des nomades chasseurs de bisons.
Plus au sud, on trouvait les Crows, les Cheyennes et les Arapahoes. également des chasseurs de bisons. Vers 1860, les deux derniers peuples allaient se diviser en deux groupes, nord et sud.
Mais on trouvait aussi dans les Plaines des agriculteurs sédentaires cultivant le maïs! Hidatsas, Mandans et Arikaras qui vivaient le long du cours supérieur du Missouri dans des villages aux maisons en terre.
Dans les zones les plus méridionales, on rencontrait le long des grands cours d'eau d'autres
agriculteurs comme les Pawnees qui avaient adopté un mode de vie semi-nomade, quittant leurs villages à la saison de la chasse au bison, tout comme les Wichitas, Omahas et les Osages. Mais c'était aussi la patrie des Comanches, des Apaches Lipans, Jicarillas et Mescaleros, des Kiowas et des Apaches des Plaines (Kiowas Apaches).
I) Le Sud-Est
Cette vaste zone qui s'étend du littoral Atlantique à la Louisiane avait depuis longtemps des contacts avec les civilisations du Mexique quand les premiers conquistadors arrivèrent avec Ponce de Leon en 1513. La région souffrira durement des cruautés de ceux ci et sera encore plus sévèrement touchée par les germes pathogènes amenés par ces derniers, aussi les nations indiennes dont nous parlerons sont celles qui vivaient dans la zone en 1730.
En Floride, on trouvait tout d'abord les Séminoles. Ces derniers forment ce que l'on appelle une tribu "post-coloniale", car elle s'est constitué après l'arrivée des Blancs en Amérique du Nord, principalement à partir de Creeks d'Alabama et de Géorgie qui fuyaient les colons durant le 18ème siècle.. Ils absorbèrent aussi les derniers rescapés des nations habitants jadis la Floride (Calusas et Timicuas). Rangés au rang des "cinq tribus civilisés" car une grande partie d'entre eux avaient choisi d'adopter le mode de vie européen pour conserver leurs terres, ils n'en seront pas moins chassés de celels-ci et déportés en Oklahoma où ils vivent pour la plupart après avoir opposé une résistance acharnée entre 1818 et 1858.
Un sort similaire s'abattit sur les Creeks, une confédération de cinquante villes en Alabama et Géorgie. Eux aussi tentèrent de jouer la carte de l'assimilation qui ne les sauvera pas en 1836 de la déportation en Oklahoma, sort auxquels certains d'entre eux parvinrent à échapper.
Les Choctaws formaient la troisième des "Cinq Nations Civilisés". Comme les précédents, ils furent dépossédés de leurs terres et déportés dans le "Territoire Indien" de l'Oklahoma vers 1831. De petits groupes parvinrent cependant à rester sur leur ancienne patrie (Louisiane, Alabama et Mississipi).
Les Alabamas, qui vivaient le long de la rivière du même nom dans l'état qui porte leur nom passèrent fort près de la quasi-extinction. Il y a de nos jours environ 400 de leurs descendants qui vivent en Oklahoma et 1200 dans le nord-est du Texas avec les Coushattas. Ces derniers vivaient originellement sur la frontière entre le Texas et la Louisiane. Ils continuent à vivre dans cette zone, mais on en trouve aussi des descendants en Oklahoma.
Dans le Mississippi, l'Alabama et le Tennessee on trouvait aussi les Chickasaws, numéro quatre des "Cinq Nations Civilisés". Ce statut ne leur évitera pas la déportation en Oklahoma en 1837, même si certains parvinrent là aussi à rester dans le Mississippi et la Louisiane.
La petite nation des nations des Biloxis, qui vivait près de la ville du même nom dans le Mississippi a fusionné avec un autre petit peuple, les Tunicas. Originaire de la vallée centrale du grand fleuve, ils furent chassés vers le sud par des nations plus puissantes. Maintenant, la petite nation des Tunicas-Biloxis (environ 700 personnes) vit en Louisiane.
Loin de là, au nord-est, dans les Carolines, se trouvaient les Catawbas. Si une partie de ce peuple a suivi les Choctaws en Oklahoma (1831)
où se trouvent certains de leurs descendants, ils sont principalement restés dans les Carolines. D'environ 5000 personnes à l'arrivée des Européens (et des maladies), leur nombre descendit jusque 110 en 1826. On en compte aujourd'hui plus de 2600.
Les célèbres Cherokees, archétype de la "Nation Indienne Civilisée" qui firent en à peine une génération des changements de vie radicaux (adoption par une large part de la population du mode de vie blanc, de technologies européennes, invention et utilisation d'un alphabet pour transcrire leur langue) qui stupéfièrent les observateurs et suscitèrent la jalousie et l'inquiétude des colons vivaient sur un vaste territoire qui comprenait de larges part de la Géorgie, des Carolines et de l'est du Tennessee. Leurs efforts n'empêcheront pas leur déportation en Oklahoma devant les baïonnettes des soldats américains
durant l'hiver 1836-1837 en une " Piste des Larmes" (Trail of Tears) qui verra mourir 4000 personnes sur 16000. Cependant, là aussi, certains passeront entre les mailles du filet. Vivant désormais en Caroline du Nord (la minorité) et en Oklahoma (la majorité), ils sont aujourd'hui l'une des grandes nations indiennes des Etats Unis avec plus de 320000 membres.
Les Caddos étaient en fait une confédération de tribus unies par la langue et la culture qui vivaient dans l'est du Texas, le nord de la Louisiane, le sud de l'Arkansas et de l'Oklahoma. Ils sont actuellement près de 6000 et vivent essentiellement en Oklahoma.
Tous ces peuples étaient des agriculteurs sédentaires, même si la chasse et la pêche était l'occasion de se procurer des surplus appréciables. Ils vivaient dans des villages, pouvant parfois comprendre plusieurs milliers d'habitants, protégés par des palissades en bois.
Ils cultivaient le maïs, le tabac, la pomme de terre,le haricot et la citrouille.
J) Les forêts du nord-est
Finissons avec la région qui a le plus souffert de l'arrivée des européens avec la Californie. Elle constitue une vaste zone qui englobe les Grands Lacs, la sud du Saint-Laurent, la côte nord atlantique, les provinces canadiennes du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Ecosse et s'étend vers le sud de la Virginie à la Caroline du Nord
Autour du Lac Supérieur, au nord-ouest, on rencontrait d'abord les Chippewas ou Ojibwes, l'une des plus grandes nations indiennes d'Amérique du Nord avec plus de 220000 membres de nos jours (environ 25000 en 1760!). Venaient ensuite les Menominees dans l'actuel Wisconsin où ils se trouvent toujours. Au bord du Mississippi on trouvait tout d'abord la Confédération des Illinois qui vivent maintenant en Oklahoma sous le nom de " Peoria", l'une de leurs principales divisions après y avoir été déporté dans les années 1830.
Dans le Wisconsin, le Minnesota et une partie de l'Iowa et l'Illinois existaient les Winnebagos ou Ho-Chunks.
Ils vivent désormais dans le Nebraska, le Wisconsin et l'Iowa.
Au nord du Lac Huron les nations Ottawa (Odawa) vivaient dans leurs villages. Leurs 15000 descendants vivent actuellement en Oklahoma, dans le Michigan et dans l'Ontario au Canada. A leurs côtés se trouvaient les Nipissings qui restent toujours sur les rives du lac éponyme.
Les Shawnees dominaient la zone du fleuve Ohio. Déportés en Oklahoma dans les années 1830, ils y vivent désormais pour la plupart, même si certains sont retournés s'installer en Ohio.
Entre les Grands Lacs, on trouvait de vieux ennemis des Iroquois, les Hurons ou Wyandots, qui furent écrasés par les premiers en 1650 . Aujourd'hui près de 9000, l'histoire les a dispersés dans le sud du Quebec, le Kansas, le Michigan et l'Oklahoma.
Dans le nord-est de cette zone culturelle, on trouve en premier les Abenakis. Ils vivent aux Etats Unis (Maine, New Hampshire, Vermont) et au Canada (New Brunswick, Québec) et ont été longtemps les fidèles alliés des Français contre les Iroquois et les Anglais.
Les Micmacs furent eux aussi longtemps fidèles aux fleurs de lys. Ils continuent de vivre dans leurs habitat d'origine : l'état du Maine aux Etats Unis et les Provinces Atlantiques du Canada à l'exception de Terre Neuve.
Du sud du Lac Ontario à l'embouchure du Saint Laurent régnait la redoutable Fédération Iroquoise composée des Mohawks, Oneidas, Onondagas, Cayugas et Senecas, auxquels se joignirent en 1726 les Tuscaroras fuyant les Carolines devant les colons européens. Fidèle alliés des Anglais, le "Peuple de la Grande Maison" ou Haudenosaunee demeurera le maître incontesté de la région jusqu'à la Guerre d'Indépendance Américaine qui les divisera en neutres, partisans des Anglais et alliés des colons révoltés. Les ravages exercés par les troupes américaines du Général Sullivan en 1779 la ruineront. Pour la majeure partie, ils vivent désormais au Canada où fuirent neutres et alliés des Anglais (Québec et Ontario) et aux Etats Unis (états de New York, du Wisconsin et de l'Oklahoma). Chose unique, la Ligue Iroquoise continue d'exister et d'agir. Elle est même reconnue sur la scène internationale, des passeports "iroquois" ayant valeur légale. La Ligue à aussi déclaré la guerre de son propre chef à l'Allemagne en 1917 et à l'Allemagne et au Japon en 1942 et à droit à un poste "d'observateur" aux Nations Unies! On compte aujourd'hui pas loin de 130000 Iroquois.
Sur le littoral Atlantique au sud des Abenakis se trouvaient des peuples qui payèrent un très lourds tribut aux guerres, aux épidémies et aux déportations. Venaient tout d'abord les Wampanoags dans le sud-est du Massachusetts et le Rhode Island. Décimés par les épidémies, massacrés ou vendus en grand nombre comme esclaves aux Antilles après la "Guerre de King Philip" en 1675-1676, ils n'étaient plus que 400 au maximum dès cette époque. Ils ont cependant réussi à survivre et sont près de 2500 actuellement dans le Massachusetts.
En continuant vers le sud on trouvait les Lenape ou Delaware. De tous les Amérindiens d'Amérique du Nord, ils sont ceux qui ont signé le plus de traités avec les Etats Unis. Aucun n'a été respecté! Ils sont aussi ceux qui ont connu le plus de "déplacements", étant déportés progressivement de l'Atlantique à l'Oklahoma. Leurs descendants sont aujourd'hui dispersés à travers les Etats Unis et le Canada, principalement dans l'Oklahoma, le Wisconsin et l'Ontario.
Enfin viennent deux petites nations qui comptent aujourd'hui à elles deux un peu moins de 4000
membres : il s'agit des Mattaponis et des Pamunkey de Virginie, descendants de la Confédération Powhatan (voir Pocanhontas).
Tous ces peuples étaient composée d'agriculteurs sédentaires ou pratiquant des migrations saisonnières (camp d'été/village d'hiver), même si la chasse et la pêche pouvaient compter pour beaucoup dans leur alimentation. Leurs habitations étaient diverses : huttes d'écorces, longues maisons en bois.
Mais tous avaient des points communs : des mocassins à semelles souples, la pratique de la broderie à partir de piquants de porc-épic, puis de perles de verres colorées. Ils utilisaient aussi tous des canoës, ainsi que des raquettes pour se déplacer sur la neige en hiver.
Pour compléter ce tableau, il faut en plus savoir que bien avant que le premier européen pose le pied sur le continent nord-américain le continent était parcouru de routes commerciales par lesquelles circulaient toutes sortes de biens. Ainsi, les coquillages des plages du Pacifique arrivaient dans les plaines du Montana par les cols des Rocheuses. Les grands cours d'eau tels que le Mississippi, le Missouri, l'Ohio et bien sûr les Grands Lacs étaient sillonnées par des canoës ou des bateaux. La navigation côtière était aussi pratiquées et on a même la preuve de contacts commerciaux entre Cuba et la Floride.
Bien entendu, les idées et les technologies suivaient le même chemin. Les Apaches ont ainsi empruntés des danses et des rituels aux Pueblos. Les Dakotas et d'autres peuples nomades des Plaines adoptèrent des danses Omahas. Même si j'ai parlé de "zones culturelles", il ne faut pas voir celles-ci comme des îles refermées sur elles-mêmes, ni croire que les frontières entre elles étaient définies d'un trait sur le sol!
2) Caractéristiques communes
La musique amérindienne traditionnelle repose surtout sur l'usage des percussions et du chant.
Ce dernier va du solo au chœur en passant par le répons, l'unisson, etc...
Les percussions reposent principalement sur l'usage des tambours et des hochets qui viennent accompagner les chanteurs qui utilisent leur langue maternelle ou des syllabes isolées dépourvues de signification.
Habituellement, cette musique commence de façon lente avec un tempo qui devient graduellement de plus en plus rapide et énergique. Elle comprend des ornementations produites à partir des tambours et des hochets, des cris et des signaux indiquant des changements de rythmes pour les musiciens et les éventuels danseurs.
Les chansons sont composés de deux types différents de compositions. Le premier type est destiné à être exécuté en public. Le second est réservé à un public d'initiés et est aussi sacré que secret. Il n'est joué que dans des cérémonies précises n'incluant souvent que les seules personnes habilitées à l'entendre.
Il y aussi une catégorie intermédiaire de chants sacrés destinés à être joué devant un large public. Enfin, il y a aussi des discours rituels qui sont parfois perçus comme musicaux en raison de leur utilisation d'un rythme et d'une mélodie.
Souvent, des syllabes dépourvues de signification viennent marquer le début et la fin de phrases, de parties de la chansons ou de celle-ci. Il est fréquent que les chansons incorporent des vocables ou des éléments intraduisibles. Ce n'est cependant pas toujours le cas. Le chant Navajo "Shi'naasha" qui parle de la fin de l'internement des Navajos au Nouveau Mexique en 1868, comme beaucoup d'autres chants à contenu historique, peut être intégralement traduit.
Les chansons pour honorer les étendards tribaux et les hymnes nationaux sont le signal du début des powwows et des autres cérémonies officielles. Beaucoup d'autres chants parlent des moissons, des semailles ou des autres événements importants de l'année.
Toutes ces chansons avaient une grande importance dans des sociétés où la transmission des
savoirs et du passé se faisait uniquement par voix orale. Elles passaient de générations en générations et sont souvent attribuées à des déités, des esprits, ou des individus particulièrement honorés.
Les rituels intègrent dans un ensemble unique les chansons, les danses et les costumes portés par les danseurs. Chaque élément informe les observateurs sur les marques, tenues et symboles importants de telle ou telle nation, tribu, village, clan, famille et même individu.
Tout passe d'ailleurs par les chansons, la musique et la danse, notamment les histoires et les mythes. Les légendes épiques et les histoires sur des héros "culturels" sont en effet un élément important de la tradition musicale amérindienne. Elles peuvent évoluer légèrement au fil des ans, avec l'introduction de petites variations. Les Pueblos composent chaque année de nouvelles chansons utilisant le thème des rêves et des visions.
Contrairement à ce que l'on pourrait penser en visionnant de vieux westerns, les styles et les buts de la musique varient énormément entre les différents peuples amérindiens. Cependant, on peut trouver un concept commun, celui d'un lien entre la musique et le pouvoir spirituel.
Ainsi, par exemple, les Pimas pensent que beaucoup de leurs chansons leurs furent données au commencement du Monde par le Créateur. On croît aussi que les gens qui ont plus de talents musicaux que d'autres bénéficient d'un pouvoir particulier.
Le genre joue un grand rôle dans de nombreuses communautés amérindiennes, les hommes et les femmes ayant des rôles spécifiques dans bien des activités musicales. Les instruments, chansons et danses sont souvent particulières à l'un ou l'autre sexe et strictement interdit à l'autre.
Dans les Powwows, les femmes tiennent souvent le rôle de choristes ou de danseuses.
Dans le cas assez exemplaires des Cherokees, des danses sont tenues avant le début de leur jeu de balle traditionnel. Lors de celles ci, les hommes et les femmes dansent chacun de leurs côtés, les hommes en cercle autour d'un feu, les femmes sur place. Les hommes ont leurs propres chants, tandis qu'une ancienne interprète celles des femmes. Alors que les hommes invoquent le pouvoir pour avoir la victoire, les femmes chantent pour affaiblir le camp adverse.
Certaines sociétés ont des tambours de cérémonies qui ne peuvent être utilisés que par des hommes.
Les indiens des Plaines du Sud , eux, croient que le premier tambour fut donné par le "Grand Esprit" à une femme en lui donnant comme instruction de partager ses connaissances avec toutes les autres femmes indiennes. Mais il existe aussi des interdits empêchant les femmes de prendre part à certaines cérémonies.
Dans beaucoup de culture, il y a une relative rareté de chants et de danses traditionnelles féminines, particulièrement dans le Nord Est et le Sud Est, même si cette région a une tradition musicale féminine dans l'usage de hochets fixés sur les jambes pour les danses d'amitié ou rituelles, et le fait que les femmes chantent durant les compétitions de balles. Les peuples de la côte Pacifique donnent plus de place à la musique féminine, avec des chansons d'amour, des chants de guérisons ou reliés à des jeux.
Dans le sud-ouest, les femmes tiennent souvent un rôle essentiel dans les cérémonies et dans les danses.
Elles occupent aussi une place importante dans des cérémonies aussi cruciales que les "Danses du Soleil" des Grandes Plaines et du Grand Bassin et chantent lors des danses sociales. Dans les années 1980, les femmes Shoshones chantaient encore les chants de la " Ghost Dance" (Danse des Espritss).
3) L'histoire des musiques traditionnelles d'Amérique du Nord des origines à nos jours.
Comme l'histoire tribale est constamment dite et redite à travers la musique, musique et histoire sont étroitement imbriquées et font part
intégrale de l'identité de chaque peuple, même si leur véracité historique ne peut toujours être certifié. Par ailleurs, mis à part des hypothèses et des indices archéologiques, nous n'avons de documentation "valable" qu'à partir de l'arrivée des premiers Européens, même si des instruments de musique où des pictogrammes montrant des musiciens et des danseurs ont été datés du 7éme siècle de notre ère.
Le musicologue Bruno Nettl pense que le style musical du Grand Bassin est le plus ancien et qu'il subsiste en dehors de cette zone dans les berceuses, les jeux et les contes.
Un nouveau style serait ensuite apparu au Mexique avec une technique vocale plus évoluée et se serait répandu vers le nord, particulièrement chez les Yumans de Californie et l"est du continent. Toujours d'après Nettl ces deux styles comportent aussi des rythmiques relativement simples pour les tambours et les percussions avec des échelles pentatonique pour le chant et des motifs créés dans des sections de compositions.
Alors que ceci se produisait, trois styles venus d'Asie à travers le détroit de Béring peuvent avoir influencés la musique amérindienne. Toutes comportent des chants comprenant des pulsations rythmiques. Celles-ci peuvent avoir influencées les peuples des Plaines, les Pueblos, les Athabascans et les Inuits de la côte nord-ouest. Nettl pense que la frontière entre les influences venues du nord et celle venant du Mexique marque l'endroit de la plus grande complexité musicale : la côte nord-ouest du Pacifique, les Pueblos et les Navajos. Il y a des preuves d'influences entre la côte nord-ouest et le Mexique telles que des sifflets en forme d'oiseau dont le modèle a été élaboré au Mexique.
Les Plaines et les Pueblos ont influencés et continuent encore de nos jours à influencer les cultures environnantes avec des chansons pan-tribales telles que les "Peyote Songs".
Toutes ces musiques et ses danses n'étaient pas du goût des colons européens. Pour les
missionnaires, les danses des "sauvages" étaient forcément "païennes et diaboliques". Pour les partisans d'une assimilation des indiens, il fallait détruire la transmission de la culture entre les parents et les enfants en éloignant ces derniers au maximum de leur parenté et en les scolarisant de force dans des internats.
Les résultats de cette politique furent dévastatrices, tant en terme culturel que psychologique et humain. Avec des nuances, elle continuera d'être menée jusqu'aux années 1970, date à laquelle les nations indiennes prirent de plus en plus en main elles même l'enseignement de leurs enfants.
Pourtant, tout ne sera pas détruit. Déjà, cette politique ne sera pas menée partout avec la même rigueur, ensuite des formes de résistances se firent jour. Des fêtes religieuses furent sciemment déplacées le 4 juillet, fête nationale américaines. Les " powwows" (qui apparurent avec les réserves) comportent des concours de danse et on tirait aussi prétexte de l'attrait des touristes pour celle-ci pour en maintenir l'enseignement. Il n'empêche que la survie de certaines danses ou chants reposaient bien souvent sur la seule mémoire d'anciens dont les connaissances se transmirent souvent "in extremis" dans les années suivants la Seconde Guerre Mondiale.
Par ailleurs, il serait imprudent de croire que la musique traditionnelle amérindienne n'a pas évolué au fil du temps. Les européens amenèrent avec eux des grelots métalliques que les Amérindiens intégrèrent dans leurs costumes de danse pour accompagner les mouvements des danseurs. Ayant remarqué que les visiteurs étrangers étaient sensibles aux danses féminines à partir de 1870-1880. ils inventèrent les "Shawls danse" durant lesquelles les femmes et les jeunes filles dansaient en tenant les pièces de tissus distribuées sur la réserve.
La disparition des conflits entre les nations indiennes du fait de la loi du vainqueur entraîna pour beaucoup de jeunes gens la disparition de l'occasion de se distinguer par des exploits guerriers. Un certain nombre de jeunes gens choisirent alors de se tourner vers la danse. Ils la rendirent plus spectaculaire en outrant les mouvements et en accélérant le rythme. Par la suite, les "Powwow" devinrent le cadre de véritables concours de danses et de costumes où les danseurs les plus habiles et les mieux habillés recevaient des prix. Cela donna naissance à de véritables "pros" du Powwow qui sillonnent les Etats Unis et le Canada pour courir les prix. Mais ce serait toutefois une erreur majeure de ne les considérer que sous cet angle! Ils sont aussi pour les amérindiens l'occasion de réaffirmer leur identité et de partager leur culture.
Face à la multiplicité des langues amérindiennes, à la presque quasi-disparition de certaines d'entre elles et à la diversité des nations amérindiennes représentés dans les "pow-wows" intertribaux, certains groupes traditionnels ont délibérément créé des compositions en anglais pour être compris du plus grand nombre, créant des polémiques sans fin parmi les musiciens amérindiens.
Enfin, il continue d'y avoir des créations de chansons et de musiques dans la veine "traditionnelle" comme cette composition en l'honneur des vétérans amérindiens de l'armée américaine qui est très récente.
4) Les musiques traditionnelles par zones culturelles
a) L'Arctique et le Subarctique
Les Inuits utilisent le son des tambours pour les danses et pratiquent un chant de gorge, le katajjaq. La musique des Inuits comprend du chant récitatif, des rythmiques complexes avec une gamme mélodique moyenne d'environ un sixième de ton et une prédominance des tierces majeures et mineures, avec une mélodie ondulante.
Les " Copper Inuits" ou "Inuits du Cuivre" vivant près de la Coppermine River pratiquent deux styles de musiques : le Pisik est une chanson où le chanteur joue aussi du tambour tandis que l'aton est une chanson où il danse (le chanteur, bien sûr, pas le tambour!).
Les Inuits de l'est du Canada n'avaient pas de mot pour désigner la musique. Le mot le plus proche "nipi" désigne aussi bien la musique, la parole et le bruit.
Jusqu'à une période récente, la musique était utilisé chez les Inuits pour demander aux esprits de la chance à la chasse ou au jeu, aussi bien que pour des berceuses. Jusqu'à l'arrivée des européens, les chansons de travail ou d'amour étaient pratiquement inexistantes.
Pour en revenir aux styles musicaux et au Katajjaq, ce dernier est surtout vu comme un jeu d'habileté vocale entre deux femmes. C'est un exemple rare de chant où l'on produit des vocalises par le biais d'un chant de gorge.
Quand deux chanteuses s'affrontent, elles se tiennent face à face et chantent en se suivant l'une et l'autre, ainsi l'une des voix va sur une tonalité haute, tandis que l'autre va sur une tonalité plus basse, les deux voix se mêlant pour créer un seul et même ensemble sonore. Elles répètent de brefs motifs à des intervalles décalés, souvent en imitant des sons naturels, comme ceux des oies, des caribous ou d'autres animaux jusqu'à ce que l'une des deux s'essouffle, se trompe ou commence à rire. Cet art du chant s'apprend auprès de femmes âgées qui en enseignent les secrets t exactement comme tout autre professeur de chant dans le monde.
Les instruments de musiques se composent traditionnellement de percussions. La plus importante est un tambour sur cadre, le qilaut. Il est
fait de bandes de bois larges de quelques centimètres qui à l'aide de la vapeur sont recourbées pour former un cercle. Une peau d'animal, le plus souvent de caribou, est tendue ensuite et maintenue en place à l'aide d'une corde. Le qilaut peut faire jusqu'à un mètre de diamètre, mais est généralement de taille inférieure. On le frappe sur le bord avec un qatuk, ou un bâton en bois. le son résultant de la percussion vient de la combinaison de la frappe sur la peau et des vibrations de celle-ci. Quelques groupes d'Inuits, dont ceux vivant autour du delta McKenzie utilisent des bâtons plus fins que les autres.
D'autres instruments à percussions existent comme des tambourins ou des hochets.
Par ailleurs, certains groupes du Canada, notamment ceux d'Arviat (ou Eskimo Point) ont adopté vers 1900 l'usage de la guimbarde.
Les instruments ne se limitent cependant pas aux seules percussions. Citons le tautirut ou "violon esquimau" qui ressemble fort à la fiôla islandaise. On ignore si cet instrument est purement indigène ou s'il a été présenté aux Inuits par les colons Scandinaves (alias Vikings) des colonies du Groenland ou postérieurement. Une chose est en tout cas certaine, les Inuits sont l'un des rares peuples du Nouveau Monde à avoir une tradition ancienne d'utilisation d'instruments à cordes.
A cet instrument, il faut ajouter le kelutviaq, un violon ou luth à une corde dont jouent les Inuits de Nelson Island au sud-ouest de l'Alaska.
La musique traditionnelle Inuit et celle des autres peuples de l'Arctique est diffusée par la Canadian Broadcasting Corporation (CFFB) depuis 1961 après avoir été longtemps méprisée.
b) Le Pacifique Nord-Ouest
Dans cette région et en Colombie Britannique, le chant monophonique est le plus usuel, bien que chant polyphonique existe aussi. Des intervalles chromatiques accompagnent de longues mélodies de façons caractéristiques et les rythmes sont complexes et déclamatoires, dérivant du discours. L'instrumentation est plus diversifiée que dans le reste de l'Amérique du Nord et comprend une large variété de sifflets, flûtes, cors et percussions.
La musique des Kwakiutls, Nootkas, Tsimshians, Makahs et Quileutes est souvent considérées comme la plus complexe du continent avec celle des Salishs et des nations situées immédiatement à l'est de cette région. Elle est intermédiaire entre la musique des Inuits et celle de la Côte Nord-Ouest. La musique des Salishs, par exemple, accentue les caractéristiques de la musique Inuit, bien que leur musique ait souvent un mouvement pendulaire (elle saute de larges intervalles d'une plage à une autre).
La structure rythmique des musiques de la Côte Nord-Ouest est aussi parmi les plus sophistiquées d'Amérique du Nord, car elle mêle des modèles rythmiques distincts à des vocalises et des percussions uniformes. On a aussi rapporté l'usage d'amorces de polyphonies sous la forme d'intervalles parallèle en addition à des antiphonies et des repons. Les chants sont tendus et produisent des contrastes dynamiques, de l'ornementation, des pulsations et utilisent souvent différents accents dans un même ton.
c) La Californie
Au sein de la grande variété de cultures existant en Californie, la musique des Yumans et des peuples appartenant à leur zone culturelle, à savoir les Pomos, Miwoks, Luisenos, Catalinenos, Mohave, Havasupai et Maricopas se distingue entre toutes.
A l'exemple de la musique classique européenne, elle utilise une technique vocale généralement dépourvue de pulsations, emploie souvent l'isorythmie, des rythmes simples, des gammes pentatoniques dépourvues de demi-tons avec une échelle mélodique d'un octave, des enchaînements et des rythmes syncopés.
S'il y a des différences régionales, celles-ci consistent surtout en des différences mélodiques ou de tonalités
d) Le Sud-Ouest
Les amérindiens du Sud Ouest ne pouvaient jusqu'au 7ème siècle de notre ère produire des sons uniquement à partir d'idiophones (tambours à pieds, percussion en pierre, hochets, grelots, clochettes en cuivre ou en argile, etc...) ou d'aérophones (rhombes, sifflets et flûtes d'argile, conques et flûtes de roseau ou de bois).
Entre le 7ème siècle et l'an 1000 apparurent progressivement hochets et conques en coquille de tortue sous l'arrivée d'influences en provenance du Mexique.
Les terres arides du Sud Ouest abritent deux cultures fort proches : celle des Navajos et des Apaches. Ces deux peuples originaires du Canada d'où ils émigrèrent progressivement vers le sud chantent de façon nasale dans le style des Plaines avec des mélodies séparées.
A l'inverse, les Pueblos chantent d'une manière plus relâchée dans une gamme plus basse avec un style monophonique très varié. Les chansons Athabaskanes (ou Apaches et Navajos si vous le
préférez) sont rapides et utilisent des tambours ou des hochets ainsi qu'un instrument unique, le "violon Apache" ou "Tsii'edo"a'tl" (bois qui chante)?
L'ethno-musicologue Netll décrit la musique des Apaches et Navajos comme le stade succédant à celui du Grand Bassin. Elle utilise des strophes, des chants qui utilisent les pulsations et falsettos, des gammes tritoniques et tetratoniques en triades, des rythmes simples et des valeurs de durées limitées (le plus souvent deux par chansons) des arcs mélodiques et de grands intervalles mélodiques. Les "Peyote songs" sont de bons exemples de cette musique Apache. Il est à noter que l'on retrouve cette formule chez les Tanoans et les Keresans et que ce sont les Apaches qui l'ont communiqué aux peuples des Plaines.
Très différente est la musique des Pueblos. Les chansons de ce peuple sont complexes et très détaillées, avec ordinairement cinq sections divisées en au moins quatre phrases caractérisées par des introductions très élaborées et des formules cadencées. Leur tempo est beaucoup plus lent que celui des Navajos ou des Apaches et utilise des percussions variées en accompagnement.
Ces Pueblos comprennent les Hopis, Zunis et les communautés de Taos, San Ildefonso et Santo Dominguo parmi les plus importants. Leur musique est la plus complexe d'Amérique du Nord par la longueur des compositions et le nombre de tons de la gamme (hexatonique et heptatonique pour les plus courantes), la diversité des formes, le contour mélodique et l'accompagnement des percussions, des plages entre un octave et un douzième, avec une complexité rythmique équivalente à celle des Plaines.
Les chansons consacrées aux Kachinas sont sans doute les plus complexes des compositions Hopis et Zunis, elles-mêmes considérées comme les plus élaborées des Pueblos. La musique des Tanoans et Keresans est en effet plus simple se ressent d'influences venues des Plaines.
Celle des Pimas et Tohono O'odham est quant à elle située entre celle des Tanoans-Keresans et celle des Yuman de Californie. Elle possède le mouvement mélodique des Yumans tout en y intégrant les formes et les rythmes de celle des Pueblos.
e) Le Grand Bassin
Comparée à d'autres la musique des peuples du Grand Bassin est simple, tranquille. Elle se caractérise par l'usage d'une gamme inférieure à un octave, de chants monophoniques, des voix détendues. Les chansons ont une structures où une phrase mélodique est répétée deux fois en alternance avec une ou deux phrases additionnelles, le tout se présentant sous la forme AA BB CC AA BB CC AA etc...
Nettl décrit la musique des populations très dispersées vivant dans le Grand Bassin, à savoir celle des Paiutes, des Utes et des Shoshones qui vivaient dans les déserts de l'Utah et du Nevada et celles de groupes du sud de l'Oregon, comme les Modocs et les Klamaths comme "extrêmement simple" avec des plages mélodiques réduites, des gammes tétratoniques et des airs courts. La plupart des chansons répètent au moins une fois chaque phrase, et certaines le font même plusieurs fois. Beaucoup de chansons des Modocs et des Klamaths se composent même d'une seule phrase répétée plusieurs fois. Bien souvent, ils n'utilisent que deux ou trois notes. Le mouvement de la "Danse des Fantomes" amena ce style aux Grandes Plaines à la fin des années 1880 depuis le pays des Paiutes.
Beaucoup de musicologues pensent que le style de musique pratiqué dans le Grand Bassin est le plus ancien pratiqué sur le continent américain, protégé là par l'isolement et la dispersion des populations. Ils apportent comme preuve de cela le fait que l'on retrouve ce même type de structures simples à travers des berceuses, des histoires chantées ou des jeux vocaux à travers tout le continent.
f) Les Grandes Plaines
Le style musical qui règne dans cette région est marqué par la nasalisation du chant, avec des montées en hauteur et de fréquents falsettos, des descentes en paliers d'un octave dans des chants monophoniques. Les strophes emploient des répétitions incomplètes. Les chansons sont divisées en deux parties. La seconde est toujours répétée avant de revenir au début.
Les musiciens utilisent des tambours revêtus de peaux sur les deux côtés et les solos de flûtes sont fréquents
Pour notre fameux Nettl, les Blackfoots, Crows, Dakotas, Cheyennes, Arapahoes, Comanches et Kiowas sont les détenteurs de la musique la plus simple et la plus caractéristique de la sous-zone dite "Plains-Pueblo". Celle-ci se caractérise par l'extrême tension du chant, des pulsations et des préférences mélodiques pour les quarts de ton et une gamme moyenne avec un intervalle d'un dixième, des rythmiques complexes et un large usage d'échelles tétratoniques. La musique des Arapahos et des Cheyennes accentuent ces caractéristiques, tandis que les peuples les plus septentrionaux, en particulier les Blackfoot les minimisent.
La musique des Arapahoes comprend des chansons profanes et cérémonielles, telles que celles liées à la célébration de la " Danse du Soleil" durant l'été quand les différentes bandes composants le peuple Arapahoe se rassemblaient. Les chants traditionnels des Arapahoes consistent en deux sections décroissante avec une gamme supérieure à un octave et des échelles comprises en quatre et six tons. Certaines chansons cérémonielles étaient reçues par le biais de visions, ou enseignées lorsqu'un homme entre dans une société correspondant à son groupe d'âge. Les danses et chants profanes incluaient des rondes (round dance) et des chants pour célébrer des guerriers ou des exploits récents. Il y avait aussi des chants que l'on disait apprise d'un "esprit gardien", que le possesseur ne chantait que quand il était à l'instant de mourir.
g) L'Est
Rappelons que cette zone est celle qui a le plus souffert de l'arrivée des européens. Des peuples comme les Narrangasetts ou les Pequots furent décimés à un tel point que pour se marier les femmes devant le manque d'hommes épousèrent des blancs ou des afroaméricains. Ces groupes métissés ne cessèrent jamais de proclamer leur identité indienne, surtout dans les états du Sud. En effet, la proclamation de leur identité ethnique et culturelle leur permettait d'échapper aux lois de ségrégations frappant les afroaméricains. Comme beaucoup de leur culture d'origine avait disparu, bien souvent ils se refirent un aspect "indien" en adoptant pour les circonstances solennelles des tenues adaptées de celles des Plaines, alors très en faveur.
Toutefois, tout n'a pas disparu, loin de là...
Dans cette zone immense (Côte Atlantique du Canada et des Etats Unis, Nouvelle Angleterre, Grands Lacs et Sud-Est des Etats Unis) règne l'antiphonie, soit un appel et une réponse chantée, ce qui ne se rencontre nulle part ailleurs. Les chansons sont rythmiquement très complexes avec de fréquents changements de métriques et une relation avec des danses rituelles. Les flûtes et sifflets sont utilisés pour des solos et une grande diversité de tambours, de hochets, et de percussions sont jouées. Le style le plus élaboré appartient à la région du sud-ouest et aux Creeks, Yuchis, Cherokees, Choctaws et Iroquois.
Les autres nations, notamment celles de langue Algonquine (comme les Delawares et les Penobscots) suivent cette règle. Les Shawnees sont par contre parmi ses peuples une exception car ils sont très influencés par les les peuples du sud-est.
Toute la musique et les chants de l'est du continent nord-américain se caractérisent par de courtes phrases répétées, des cris avant, pendant et après le chant. La musique se base sur cinq tons, des rythmes et une métrique simple. Pour Nettl, il y aussi des essais rudimentaires de polyphonies.
Le mouvement de la mélodie tend graduellement à décroître et les chants n'utilisent les pulsations et la tension que de façon modérée
h) Le Pan-tribalisme
Comme je l'ai dit au moment de décrire les zones culturelles d'Amérique du Nord, il ne faut pas considérer que celles-ci ont des frontières étanches totalement imperméables à des concepts ou des objets originaires d'autres régions.
Quand les états fondés par les colons européens, à savoir le Canada et les Etats Unis dominèrent totalement le continent et que les populations indigènes furent reléguées sur des réserves, les Amérindiens prirent conscience qu'au-delà de leurs différences culturelles, religieuses, physiques et même du fait que certains choisirent de s'allier avec les européens, ils avaient en commun le fait d'avoir été les premiers occupants du continent. C'est à ce moment là qu'apparurent les "powows". L'apparition de la "Ghost Dance" du prophète Paiute Wovoka et sa diffusion de 1887 à 1890 en est une autre manifestation avec son syncrétisme entre christianisme et croyances amérindiennes.
Si ce mouvement disparaît vers 1900, beaucoup de chants intertribaux provenant de ce dernier sont toujours chanté. Ils se caractérisent par leurs leurs chants et l'utilisation d'une gamme réduite.
La naissance de la " Native American Church" marquée par l'utilisation rituelle du peyotl (cactus hallucinogène mexicain dont la consommation se répandit dans les communautés amérindiennes d'Amérique du Nord à partir des années 1880) en est en très bel exemple avec les "Peyote song". D'origine Apache, celles-ci utilisent une mélodie décroissante et de la monophonie. Des hochets et des tambours à eau sont utilisés sur un rythme rapide.
Dans les Plaines, la "Danse du Soleil" et les "Grass Dance" sont les bases des powwows intertribaux. Elles utilisent des musiques qui descendent en paliers successifs et des chants nasals classiques des Plaines.
Un autre exemple de ce style intertribal est donnée par l'hymne de l'American Indian Movement (ou AIM) qui emploie des vocalises sans signification pour le rendre accessible à toutes les tribus. Toutefois en raison de ses origines Lakota et Ojibwe, elle possède certaines des caractéristiques du style des Plaines.
i) Groupes et musiciens
Cette liste est purement indicative, ni intégrale. Pour avoir les vidéos, cliquez sur le nom du groupe ou de l'artiste.
American Indian Dance Theater : J'ai eu la chance inestimable de voir à deux reprises cette
formation sur scène. La première fois dans un hangar d'une zone d'exposition assez anonyme, la seconde fois, dans un opéra. Je pense qu'il est rare que des artistes aient quatre rappels! Il faut dire que l'American Indian Dance Theater est formé de la crème de la crème des danseurs et musiciens. Il s'agit là de professionnels représentant un large éventail des peuples indigènes d'Amérique du Nord, dansant et jouant avec des chorégraphies et une mise en scène très élaborées. Ces artistes ne se contentent pas de réinterpréter des chants et danses traditionnelles : ils en créent de nouvelles. Car le but avoué de cette formation depuis sa fondation en 1987 est de montrer autour du monde que les cultures traditionnelles d'Amérique du Nord sont aussi dignes de considération que d'autres et que les considérer comme mortes est faux ou tout au moins très approximatif!
Black Lodge Singers : originaire de White Swan, une localité de la réserve de "Yakama Indian
Reservation" dans l'état de Washington, ce groupe est dirigé par le Blackfoot Kenny Scabby Robe. Ils ont sorti en tout vingt albums dont deux de chants de pow wows destinés aux enfants.
Ils ont été récompensé aux "Native American Music Awards" en 1998 (Meilleur album de pow wow), 2000 (Meilleur groupe débutant), en 2004 (Meilleur musique de pow wow) et furent nominé en 2004 pour un Grammy Awards
Walker Calhoun (1918-2012) : Cherokee de Caroline, il était un danseur, un musicien et un
enseignant, cadet d'une famille de douze enfants. Son père décéda alors qu'il n'avait que neuf ans. Il sera placé à l'âge de 12 ans dans l'une de ces "Boarding School" dont la mission principale était de "tuer l'indien pour sauver l'homme". C'est là qu'il apprendra l'anglais. Durant la Seconde Guerre Mondiale il servira dans une unité du Génie et finira la guerre en Allemagne. Il consacrera la plus grande partie de sa longue vie à préserver l'héritage culturel cherokee
Cozad Singers : Cette formation a été créé dans les années 1930 à Anardako (Oklahoma) par
Leonard Cozad Senior qui y a incorporé au fil du temps ses fils, petits-fils et d'autres membres de sa grande famille. Ils ont réalisé plusieurs albums.
Ils ont gagné lors du pow-wow "Gathering of Nations", l'un des plus importants d'Amérique du Nord (qui se tient à Albuquerque au Nouveau Mexique" le premier prix du "Southern Challenge Drum" en 1994, 1995, 2000, 2003 et 2010 et jouèrent en 2002 à Washington pour l'inauguration du "National Museum of the American Indian".
Joseph Fire Crow : Flûtiste dans la tradition de la nation Cheyenne à laquelle il appartient,
Joseph Fire Crow sort des albums depuis 1992. Il n'hésite cependant pas à la quitter pour travailler avec des formations appartenant à d'autres cultures, comme le "Billings Symphony". Il sera récompensé pour son travail à trois reprises aux "Native American Music Award" (2003, 2005, 2006)
Lakota Thunder : Ce groupe joue et enregistre de la musique traditionnelle Lakota. Ils ont été
récompensé en 2004 par un "Native American Music Awards" au titre du meilleur enregistrement de musique traditionnelle.
Carlos Nakai : S'il fallait nommer un "Grand Maïtre de la Flûte Indienne", Carlos Nakai
remporterait ce titre haut la main! D'ascendance Navajo/Ute, Nakai commença par jouer d'instruments à vents (cuivre) avant de s'engager dans la Navy dans l'espoir de faire partie de la fanfare de ce corps d'armée. Il réussit le concours d'entrée, mais juste après un accident de voiture ruina ses espoirs. Les séquelles de l'accident le rendaient en effet incapable d'en jouer correctement. Complètement démoralisé, il reçut en cadeau lors d'une cérémonie traditionnelle d'une flûte indienne. Il décida de s'adonner à cet instrument et devint un virtuose en la matière.
S'il tire la plupart de son inspiration des musiques traditionnelles des différentes nations indigènes d'Amérique du Nord, il n'hésite pas à travailler avec un groupe folk japonais, des orchestres, le compositeur Philip Glass ou un autre flûtiste tibétain.
Bien entendu, il croule sous les honneurs et les récompenses les plus diverses : et elles sont méritées!
Quabbin Lake Singers : Cette formation est constituée de l'écrivain nipmuc Larry Spotted Crown
Mann, écrivain, journaliste et musicien, et de ses trois fils Anoki, Nantai et Manixit.
Michael Spears : Plus connu comme acteur pour ses rôles au cinéma ("Danse avec les Loups") et à
la télévision ("Into the West"), ce Sicangu Lakota est aussi un joueur de tambour et un chanteur. Il joue surtout dans les pow wows, mais aussi lors d'autres événements. Ainsi, il joua en première partie de Rita Coolidge en 2005 quand celle-ci donna un concert à Great Falls (Montana)
Tommy Wildcat : Cherokee de l'Oklahoma et membre du Clan du Loup, Tommy Wildcat est
considéré par cette nation indienne comme un "Trésor National" (Son père a eu droit au même honneur en 2005)! Il doit cette distinction à ses talents en tant que joueur et fabricant de flûtes traditionnelles. le 18 mai 2013, il a eu l'insigne honneur de conduire les cérémonies du 175ème anniversaire de la "Piste des Larmes". Il faut dire que depuis de longues années il consacre sa vie à communiquer l'histoire et la culture des Cherokees à travers le monde au hasard de ses tournées/
j) En manière de conclusion
Le monde amérindien est multiple et se caractérise par ses capacités d'assimilation. Dès le 19ème les Tonoho o'Dam adoptèrent des mexicains l'accordéon et l'intégrèrent à leurs musiques profanes. Les Iroquois en firent de même avec les guitares.
Issue d'un passé multimillénaire et étranger à la culture européenne, les musiques amérindiennes ont réussi à survivre à une conquête marquée par la volonté délibérée d'éradiquer les cultures indigènes, qualifiées de "sauvages", "barbares" et "inférieures".
Sans se limiter à persister, elles ont même continuées à évoluer.
Mieux, comme nous le verrons dans la seconde partie, les musiciens amérindiens se sont emparés aussi des musiques des vainqueurs et n'ont pas hésité à les modifier dans le sens ou pour les buts qui leurs convenaient.
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