L'ours polaire

L'ours polaire

Des extraterrestres sur l'écran (4) : de K-Pax à Falling Skies

Petits Gris

VIII) Les années 2000 ; Permanences et mutations

On pourrait avoir l’impression durant cette décennie que l’exploration de l’espace, surtout par des missions humaines, marque le pas. La réalité est en fait bien plus nuancée ! Le rêve est toujours présent, mais s’est désormais ancré dans la réalité des contraintes budgétaires et techniques. Il s’est rationalisé et banalisé à tel point que nous ne pensons même plus pratiquement aux hommes (et femmes) qui travaillent et vivent au-dessus de nos têtes ou qui explorent l’univers depuis la Terre avec des moyens de plus en plus sophistiqués.

Les années 2000 sont marqués dans l’exploration spatiale par l’abandon définitif de la navette américaine après la perte de la navette Columbia et de son équipage le 1er février 2003.
L’échec du programme navette a été causé par la trop grande complexité technologique et la fragilité de celles-ci, facteur aggravé par les erreurs de la NASA et les coûts excessif d’entretien. Alors qu’il était prévu initialement que chaque vol de navette devait être moins coûteux que le tir d’une fusée classique, c’est en fait l’inverse qui s’est produit.
Les mêmes raisons ou presque entraîneront l’abandon en 2010 du projet « Constellation » lancé en 2006 pour faire revenir des astronautes américains sur la Lune avant 2020 et débarquer sur Mars vers 2030.

2001 voit la fin de la station MIR, qui retomba sur terre le 23 mars 2001 après avoir été « désorbitée ». Au contraire de la navette, ce fut une grande réussite. Elle aura été habité en continu par des équipes de nationalités différentes (même si les Russes étaient largement majoritaires) pendant 4594 jours et aura permis aux 88 astronautes qui s’y succéderont de mener à bien plus de 23000 expériences scientifiques en quinze ans.

D’autres puissances spatiales émergent durant cette période. Soucieuse d’affirmer son importance au niveau mondial, la Chine envoie pour la première fois un homme (Yang Liwei) dans l’espace le 15 octobre 2003. Deux ans plus tard, ce sera le tour de deux autres « taïkonautes". Puis le 27 septembre 2008 un autre équipage fera une sortie extravéhiculaire.
La Lune est désormais l’objectif de la Chine avec l’envoi de sondes et de robots, avant le débarquement de "taïkonautes" vers 2024.

Le Japon, après l’échec de son programme dans les années 1990, forme en 2003 la JAXA (Agence d’exploration aérospatiale japonaise) et participe activement au programme de la station spatiale habitée internationale (ISS). En 2010, la sonde Hayabusa a réussi l’exploit de ramener d’un astéroïde des échantillons de son sol. Le Japon participe aussi activement avec l’ESA à une mission d’exploration de Mercure.

L’idée de l’ISS a été initiée aux Etats Unis dès 1994. L’Europe (ESA), le Canada et le Japon se joindront ensuite au projet, suivi par les Russes, puis en 1997 par le Brésil. Ce projet sera maintes fois refondu et simplifié pour des raisons tout à la fois budgétaires et matérielles. Sans parler de l’arrêt de la navette qui retardera de quatre ans le projet.
Le 2 novembre 2000, une première mission s’installa dans la station.

L’espace s’ouvrait  alors aussi à une autre catégorie d’explorateur : les touristes ! Dennis Tito, contre le versement à Space Adventures de 20 millions de dollars partira dans un équipage Soyouz le 28 avril 2001 pour l’ISS et restera sept jours et vingt-deux heures en orbite. D’autres le suivront.
Dans le même temps, des entreprises privées tentent de développer leurs propres engins. Ainsi, en 2004 la société Virgin Galactic met au point le « SpaceShipOne ». Elle n’est pas la seule en course, beaucoup étant prêt à payer des sommes aussi importantes que 200000 dollars pour ne serait ce que passer une heure dans l’espace !

L’exploration systématique de Mars continue avec les missions «Mars Odyssey » (2001) et « Mars Express ». Elles permettent de découvrir de grandes quantités d’hydrogène aux pôles martiens et du méthane dans l’atmosphère ténue de la planéte rouge.
Mais ce sont les robots Spirit et Opportunity, dont les internautes du monde entier pourront suivre les déplacements « en temps réel » qui seront les grandes vedettes de l’époque. Si l’aspect de leur mission qui consistait à rechercher des traces d’eau sera peu probantes, ils rapporteront une nouvelle moisson de données en surpassant tous les espoirs de leurs concepteurs : quatre ans après leur arrivée sur Mars, tous deux étaient encore en fonction !

L’astronomie classique n'est pas en reste, qu’elle utilise des instruments optiques ou non. Chaque mois apporte pratiquement une nouvelle planète extrasolaire. Dès 2006, on dénombrait plus de 130 systèmes planétaires connus, la plupart reconnu par observation indirecte, la détection directe étant l’exception. Le 11 juin 2007, la NASA annoncera que des chercheurs avaient découverts cinq planètes en orbite autour de l'étoile 55 Cancri, à environ 41 années lumières d’ici. L’une de celles-ci, d’une masse équivalente à 45 terres, se trouve dans la zone où l’eau pourrait être liquide.
Pour l’heure, une  planète d’une masse similaire à notre Terre est toujours indétectable. Mais grâce aux progrès continus de l’interférométrie, les astronomes ne désespèrent pas d’y parvenir d’ici quelques années et même, dans quelques dizaines d’années, de pouvoir examiner l’atmosphère de ces dernières par spectroscopie.


K-PAX

 

Commençons par l’année 2001 et par une question : Si un quidam se présentait devant vous en vous affirmant sans le moindre soupçon de preuves qu’il est originaire d’une autre planète, quelle serait votre réaction ? Hausseriez vous les épaules ? Eclaterez vous de rire ? Appelleriez vous illico des infirmiers solides pour le faire interner ? C’est un peu la question que pose le film « K-Pax » de Iain Softley !

Le dénommé Robert « Prot » Porter (Kevin Spacey) est interné dans une clinique psychiatrique de Manhattan après avoir déclaré qu’il est un extraterrestre originaire d’une planète nommée « K-Pax », sise à plus d’un millier d’années de la Terre, dans la constellation de la Lyre. Il est analysé par le psychiatre Mark Powell (Jeff Bridges) qui le diagnostique comme délirant. Cependant, le discours de «Prot » sur lui-même, la planète K-Pax et sa civilisation demeure cohérent. Pour confondre ce dernier, Powell le présente à un groupe d’astrophysiciens qu’il confond par son niveau de connaissance.
« Prot » a aussi une influence considérable sur les autres patients de la clinique. Ceux ci sont persuadés que ce qu'il dit est la vérité. Comme « Prot » leur a expliqué que quand il quittera la Terre le 27 juillet pour regagner K-Pax il pourra emmener une personne et une seule avec lui, tous ou presque demandent à partir en sa compagniei.
Ayant appris cela, Powell parle à «Prot » qui lui explique qu’il s’agit d’une date prédéterminée. Powell pense au contraire qu’il s’agit d’une date importante dans le passé de ce dernier, une journée où il aurait subi un grave traumatisme. Powell soumet alors «Prot » à une séance d’hypnose pour le faire retourner dans son passé. En utilisant les informations obtenues lors de ces séances, Powell découvre que «Prot » est en fait Robert Porter, un homme qui est présumé mort suite à une tentative de suicide après l’assassinat de sa femme et de sa fille en 1996.
Que se passera-t-il le 27 juillet ? (clip)

L’histoire est l’adaptation du roman « K-Pax »  de Gene Brewer. Ce dernier participa à l’élaboration du scénario avec Charles Leavitt
Cela n’empêchera le film et ses concepteurs d’être poursuivis en justice pour plagiat en novembre 2001, plainte qui sera plus tard retirée.

L’appréciation des critiques sera mitigée. Tandis que certains seront enthousiasmés par le film, d’autres montreront bien moins d’enthousiasme ! Le public sera lui aussi très partagé !

Je ne dirai rien au sujet de la fin de ce film, mais en tout cas, quelle qu’elle soit, elle confirme le fait que sur notre planète un hypothétique extraterrestre aurait toute les raisons d’être très discret !


Lilo & StitchL’année 2002, s’avère fructueuse pour le genre. Commençons par une rareté, du moins dans le genre, une production Disney, à savoir «Lilo & Stich » de Chris Sanders et Dean DeBlois.

Le Docteur Jumba Jookiba est jugé par les autorités galactiques pour s’être livré à des expériences génétiques illégales. Sa dernière création, « Expérience 626 », est une créature agressive et rusée, pratiquement indestructible. Jumba est mis en prison tandis que « Expérience 626 » doit $être emmené sur un astéroïde désert pour y être abandonné. Mais ce dernier parvient à s’échapper du vaisseau du Capitaine Gantu qui l’y transportait et à s’échapper vers une petite planète bleue : notre Terre. La Grande Conseillère fait libérer Jumba et lui ordonne de collaborer avec l’agent Pleakley pour récupérer en toute discrétion « Expérience 626 ».
Ce dernier a survécut à l’écrasement de son vaisseau sur l’île de Kauai (Hawaii), mais est renversé par un camion. Inconscient, il est amené par les camionneurs qui le prennent pour une sorte de chien à un refuge animalier.
Sur Kauai justement, la jeune Nani Pelekai, âgée de 19 ans, s’efforce après la mort de ses parents dans un accident de voiture de s’occuper seule de sa turbulente jeune sœur Lilo. Elles reçoivent toutes deux la visite de Cobra Bubbles, un travailleur social qui pense que Nani est trop jeune pour s’occuper de Lilo. Nani veut à tout prix garder Lilo avec elle, car celle-ci est tout ce qui reste de sa famille. Lilo, elle, ne comprend pas qu’elle pourrait être retirée à la garde de sa sœur et placée. Nani, la surprend un jour dans sa chambre en train de prier pour avoir un ami, Lilo étant exclue par les enfants de sa classe. Nani accepte que sa petite soeur adopte un chien et le choix de cette dernière se porte sur « Expérience 626 » qu’elle baptise « Stitch ». Elle l’emmène partout avec elle, ce qui permet à Stitch de comprendre qu’il est sur une île et sans possibilité de fuir, car il ne sait pas nager.
Pour trouver un emploi, Nani est obligée de prendre avec elle Lilo et Stitch. Lilo tente d’enseigner à Stitch à contrôler son agressivité en prenant exemple sur Elvis Presley. Cela n’empêche pas Stitch de ruiner les chances qu’à Nani de trouver un travail par ses bouffonneries et de déjouer les tentatives de Jumba et Pleakley pour le capturer.
David, un ami de Nani, la voit sur la plage en train de postuler pour un emploi de sauveteur et lui propose de faire du surf pour l’égayer. Alors que Nani, Lilo et Stitch chevauchent une énorme vague, Jumba fait de sous la surface de la mer une nouvelle tentative pour capturer Stitch. Encore une fois, il échoue, mais tout le monde pense à tort que Stitch a essayé de noyer Lilo. Bien que tout le monde soit sain et sauf, Cobra qui a tout vu de la plage dit à Nani qu’il viendra le lendemain matin pour emmener avec lui Lilo et la conduire dans un centre.
Après avoir vu les dégâts qu’il a causé, Stitch décide de partir… Mais l'histoire ne s'arrête pas là! (clip)

Chris Sanders avait eu l’idée de « Lilo et Stitch » dès 1985 pour un projet avorté de livre pour enfant. L'histoire resta dans ses tiroirs jusqu'à ce que Michael Eisner, qui dirigeait alors Disney, décide d’investir après une série de superproductions sur des projets moins coûteux et de moindre ampleur. Chris Sanders, qui était alors chargé de superviser les « storyboard », fut contacté par Eisner et lui sortit des cartons l’idée de faire un dessin animé de « Lilo et Stitch ».
Initialement, l’action devait se dérouler au Kansas, mais on changera pour Hawaii, l’archipel n’ayant jamais été auparavant choisi pour une production Disney.

On contacta Dean DeBlois qui avait déjà écrit le scénario de « Mulan » avec Sanders, et les deux hommes se mirent au travail sur celui de «Lilo et Stitch », les studios Disney désignant Clark Spencer pour le produire. Au contraire de productions plus importantes, l’équipe de «Lilo et Stitch » sera toujours réduite et aura plus de liberté par rapport à la direction que d'autres, jusqu’à ce que le dessin animé arrive au stade de la production.
Quand l’équipe chargée de l’animation visita Kauai, leur guide hawaiien leur expliqua le concept de l’Ohana ou le système familial étendu traditionnel d’Hawaii. L’idée en sera retenue par DeBlois qui fera modifier le scénario pour l’inclure. La distribution des acteurs qui prêtèrent leur voix aux personnages du dessin animé (dans la version anglaise bien sûr) comprenait des gens natif d’Hawaii qui firent réécrire les dialogues des personnages hawaiiens pour qu’ils « collent » avec le parler argotique et familier des natifs de ces îles.

Le dessin animé, soutenu par une promotion particulièrement habile, aura un grand succès public. Ce sera d’ailleurs l’une des rares productions Disney a connaître une telle réussite durant les années 2000. Les critiques seront dans l’ensemble élogieuse

Le film aura une séquelle vidéo, « Stitch : the movie ! » qui servira à lancer une série d’animation TV de 65 épisodes diffusée entre le 20 septembre 2003 et le 29 juillet 2006. Un dessin animé TV « Leroy & Stitch » sera diffusé le 27 juin 2006 pour la clore.
Le 30 août 2005, une nouvelle vidéo, « Stitch has a glitch » sortira. Une version japonaise du premier film sera aussi faite par Disney en substituant des personnages japonais et l’archipel nippon aux personnages et lieux du premier dessin animé et diffusé en série télévisée au Japon.


Avec le film suivant, « Returner » de Takashi Yamazaki, nous partons fort loin de l’univers des studiosReturner Disney ! Et nous retrouvons le Japon et la Toho que nous avons quitté il y a bien des années !

En 2084, l’humanité est au bord de l’extinction. Elle est l’objet des attaques des « Daggra », une race extraterrestre. Le Tibet, qui est le dernier bastion de l’humanité, est sur le point de tomber. Là, Milly (Anne Suzuki), une femme soldat, est envoyé dans le passé à travers un portail temporel récemment mis au point.
Envoyée en 2002, elle doit tuer le premier Daggra qui a simulé un atterrissage forcé sur la Terre avant qu’il ne puisse signaler sa position à la flotte d’invasion qui l’accompagne.
Le hasard veut qu’elle arrive juste après une fusillade à Tokyo. Lors de celle-ci, un tueur à gages, Miyamoto (Takeshi Kaneshiro) tient en joue le membre d’une Triade, Mizoguchi (Goro Kishitani), avec lequel il a un compte à règler. L'arrivée inopinée de Milly permet à Mizoguchi de fuir et Miyamotyo tire accidentellement sur elle. Milly est sauvé par le gilet pare-balles placé dans son manteau. Maîtrisant Myiamoto, Milly lui fixe au cou une mini-bombe pour le contraindre à l’aider dans sa mission.
Myiamoto héberge Milly chez lui pour la nuit. A son réveil, il apprend par un article dans un journal qu’il est mort !
Voyager dans le passé n’est pas sans conséquence… et qui est l’agresseur dans cette affaire : les Daggras ou les Terriens ? (clip)

Ce film utilise beaucoup des effets visuels générés par ordinateurs et est très influencé stylistiquement par les films « noirs » de la grande époque d'Hollywood.
Cela ne l’empêchera pas d’être reçu fraîchement par la plupart des critiques qui réduiront en lambeau le scénario plutôt simplet du film. D’autres, plus cléments, noteront la bonne performance des acteurs, l’hommage indirect rendu par Yamazaki aux films « noirs », tout en regrettant qu’il n’y ait pas eu plus de place pour de nouvelles idées.


Plus intéressant à notre point de vue et le « Signs » de M. Night Shyamalan.

Signs
Graham Hess (Mel Gibson) est un ancien prêtre de l’Eglise Episcopalienne qui a perdu la foi après la mort de sa femme Colleen (Patricia Kalember). Elle a été tuée dans un accident de voiture causé par Ray Teddy (M. Night Shyamalan). Avec l’aide de son frère cadet Merrill (Joaquin Phoenix), qui était joueur dans une équipe locale de baseball, il s’occupe de la ferme familiale et de ses deux enfants : Morgan (Rory Culkin) et Bo (Abigail Breslin). Cette dernière a l’habitude étrange de laisser des verres remplis d’eau tout autour de la maison.
Un matin, Graham trouve un étrange cercle tracé dans son champ de maïs. Il pense à une mauvaise plaisanterie, tandis que Morgan et Bo croient que c’est l’œuvre d’extraterrestres. Durant la nuit, Bo réveille Graham en lui disant qu’il y a un monstre dehors. Graham la reconduit dans son lit, mais quand il regarde dehors par la fenêtre de la chambre de Bo, il lui semble voir une silhouette debout sur le toit de la grange. Inquiet, il réveille Merrill et tout les deux tentent d’attraper l’intrus, croyant qu’il s’agit de Lionel Pritchard (Michael Showalter), le farceur local. Ils sortent tous deux de la maison en hurlant et voient une silhouette sauter du toit de la grange dans le champ de maïs, puis fuir en courant sans qu’ils puissent la rattraper.
Le lendemain, la shériff Caroline Paski (Cherry Jones) vient pour enquêter sur les événements survenus à la ferme Hess. Elle déclare à Graham qu’elle ne peut rien faire sans une description précise de l’intrus nocturne.
Durant  la soirée, Graham sort pour nourrir son chien qui n’arrête pas d’aboyer en direction du champ de maïs. Prenant une lampe-torche il y pénètre en criant aux éventuels intrus « qu’ils perdent leur temps ». Alors qu’il revient vers sa maison, il distingue parmi les tiges de maïs une mince jambe verte. Terrifié, il rentre en courant à sa maison pour trouver son frère et ses deux enfants devant la télévision. Le journal télévisé annonce que de mystérieuses lumières sont apparues dans le ciel de Mexico City.
Que se passe t-il ? (clip)

Les critiques apprécièrent en général le film, tout comme le public, Shyamalan réussissant à merveille à faire croître peu à peu la tension dans la film jusqu’au paroxysme final.

Sinon, on sait en fait rien ou presque à propos des extraterrestres de « Signs », à part qu’ils ne portent aucun vêtement comme beaucoup d'extraterrestres (naturisme?) et que comme Jean-Louis Borloo, ils détestent l’eau ! Petite originalité, nous n’avons pas affaire là à une invasion, mais à un raid d’envergure par des créatures qui cherchent du ravitaillement, visiblement.

Pour ce qui est des « crops circles » dont on parle dans le film, ils ne doivent rien à des forces mystérieuses, mais tout à des plaisantins munis de cordes et de planchettes. A plusieurs reprises des scientifiques lassés des élucubrations de certains en ont fait de très complexes en une seule nuit par ce procédé simple. Si malgré tout vous pensez toujours que ce sont des extraterrestres plus avancés technologiquement que nous qui font les « crops circles », posez-vous la question de savoir pourquoi des êtres dotés d’une technologie bien plus avancée que la notre s’amuseraient à laisser des indications aussi visibles aux primitifs que nous sommes !


Passons maintenant pour clore cette fructueuse année 2002 à « Taken » de Leslie Bohem, une mini-série coproduite avec Steven Spielberg.

Taken : quelques images
L’histoire couvre cinq décennies de l’histoire de trois familles : les Keys, les Crawfords et les Clarkes. Des membres de ces familles souffrent de cauchemars à répétition sur des enlèvements par des extraterrestres qui se livrent sur eux à d’étranges expériences sans prendre garde à leur souffrance.
Tout commence avec Russel Keys (Steve Burton), un pilote de bombardier quadrimoteur capturé avec son équipage. Quelques années plus tard, l’ambitieux capitaine de l’armée de l’air américaine Owen Crawford (Joel Gretsch) se transforme après Roswell en un homme amoral qui agit dans l’ombre pour le gouvernement. Puis un visiteur venu d’ailleurs sous une apparence humaine après l’écrasement de son vaisseau noue une liaison avec la mal mariée Sally Clarke (Catherine Dent) et la met enceinte.
Que cherchent ces extraterrestres ? Que veulent t-ils ? Pourquoi s’acharnent-ils sur ces familles ? (clip)

Cette mini-série de dix épisodes est exceptionnelle par sa qualité. C’est sans doute pour cela qu’aucune grande chaîne en France n’a jugé bon de la diffuser : elle n’est passée que sur le câble ! Et bien qu’elle n’ait eut que des critiques élogieuses de partout ! Certes, il faut reconnaître que dedans il n’y a aucun « tube » conduit par un brocanteur bougon, mais avec un cœur d’or, ni une naine qui arrange tout en bougeant son nez !

Si les extraterrestres sont du type « petit gris » devenu classique, ils disposent de pouvoirs psychiques qui leur permet de tromper les humains sur leur apparence réelle. Ainsi, Russel Keys et son équipage sont-ils convaincus d’avoir été capturé par des Nazis et avoir réussi à s’échapper ! Sans dévoiler la fin de la série, je peux en tout cas dire que ce que sont venus chercher les extraterrestres sur Terre sort nettement de l’ordinaire ! Ils sont venus pour prendre quelque chose que nous avons et qui leur manque... et non pour conquérir ou asservir….


Pour l’année 2003, je vais présenter un film totalement « exotique » par son origine. Car il s’agit d’un film qui n’est ni anglais, ni américain, ni japonais… mais indien ! Il s’agit de « Koi…Mil gaya » de Rakesh Roshan.
koi mil gaya
Un scientifique, le Docteur Sanjay Susra Mehra (Rakesh Rohan) crée un programme informatique qui envoie des variations de la syllabe « Om » dans l’espace dans l’espoir d’attirer sur la Terre l’attention d’une forme de vie extraterrestre. Quand il pense avoir enfin reçu une réponse, toute la communauté scientifique se moque de lui.
Alors qu’il revient chez lui en voiture, un vaisseau extraterrestre apparaît au-dessus de celle-ci. Surpris, le Docteur Mehra perd le contrôle de sa voiture et sort de la route. Sa femme enceinte (Rekha) tente de prendre le volant. La voiture heurte alors un rocher, se retourne et explose. Le Docteur Mehra est tué, mais sa femme, Sonia, qui a été éjectée de la voiture, est vivante.
Elle retourne alors en Inde où son fils Rohit (Hrithik Roshan) voit le jour prématurément. Sa mère l’élève à Kasauli, son village natal, et il grandit pour devenir un jeune homme d’intelligence limitée et infantile, mais avec un cœur d’or, ce qui fait qu’il est adoré des enfants.
Il est notamment l’ami d’une jeune fille, Nisha (Preity Zinta). Mais celle-ci a un prétendant très jaloux, Raj (Rajat Bedit) qui rosse Rohit.
Peu après, Rohit et Nisha trouvent par hasard le vieil ordinateur de Sanjay et appellent involontairement les extraterrestres. Ces derniers repartent en hâte, abandonnant accidentellement l’un des leurs derrière eux. Nisha et Rohit trouvent ce dernier et deviennent ses amis, le nommant « Jadoo » (Magique) quand ils découvrent les pouvoirs de psychokinésies de ce dernier. Voyant que Rohit est mentalement déficient, Jaboo utilise alors ses pouvoirs pour entrer dans l’esprit du jeune homme et "l'améliorier". Rohit est alors accepté par tous, sauf par Raj et ses amis qui ne manquent aucune occasion pour tenter de l'humilier. Mais les ressources physiques de ce dernier ont cru comme son intelligence, ce qui fait que toutes leurs tentatives échouent piteusement.
Cependant le gouvernement cherche avec frénésie un extraterrestre qui serait dans la région…. (clip)   

Très bien reçu en Inde où il reçut plusieurs récompenses et donna lieu à des suites, ce film (que je n’ai pas vu) figure dans cette liste pour montrer que le thème « de l’autre venu d’ailleurs » n’est pas uniquement occidental ou japonais, mais bien universel.

 

 

Finissons cette année avec la nouvelle version de « Battlestar Galactica » de Michael Rymer.
Celle-ci commence par une mini-série de deux épisodes…

Battlestar Galactica

Après un armistice de plus de quarante ans entre les Douze Colonies humaines et les Cylons (une forme de vie robotique créé par les humains et qui s’est révolté contre ses créateurs), ceux-ci lancent une attaque nucléaire surprise pour exterminer la race humaine. Toute la population des Douze Colonies est anéantie.
Les forces militaires des Colonies sont réduites à l’impuissance par un virus qui infecte leur réseau informatique et sont elles aussi réduites à néant. Ce virus a été introduit par « Numéro 6 » (Tricia Helfer), un Cylon qui a la forme d’une femme très séduisante. Il s’est servi de cette beauté pour séduire le plus célèbre scientifique des Douze Colonies, le Docteur Gaius Baltar (James Callis) et obtenir ainsi les accès nécessaire à sa mission.
Seul le Battlestar Galactica a échappé à la destruction. Avec ses systèmes informatiques dépassé, il devait être converti en musée quand l’attaque se produisit et ne souffrit pas du sabotage informatique. Son commandant, William Adama (Edward James Olmos) prend la tête des rescapés et fait route vers un dépôt où le Galactica pourra réapprovisionner ses armes et se fournir en vivres.
La Secrétaire d’Etat à l’Education Laura Roslin (Mary McDonnell) se trouve propulsée au poste de Présidente des Douze Colonies (ou plutôt de ce qui en reste !) après que la nouvelle tombe que les autres membres du gouvernement ont été tué dans l’attaque. Elle rassemble autour de son vaisseau de fonction (Colonial One) une flotte hétéroclite de vaisseaux civils qui ont par miracle échappés aux Cylons.
Un chasseur Raptor du Galactica piloté par Sharon « Boomer » Valerii (Grace Park) et Karl « Helo » Agathon (Tahmoh Penikett) est forcé de se poser sur Caprica, le monde qui héberge la capitale des Douze Colonies, pour effectuer des réparations. Il repart avec un petit groupe de survivants comprenant le Docteur Baltar. Pour permettre le départ de celui-ci, Helo décide de rester sur Caprica.
Tandis que Roslin fait tout ce qu’elle peut pour embarquer les rescapés sur des vaisseaux capables de voyager entre les étoiles, sa petite flotte et repérée et attaquée par les Cylons. Roslin est forcée de fuir avec les vaisseaux qui le peuvent pour rejoindre le Galactica, abandonnant ceux qui ne peuvent suivre. Elle choisi de faire de Baltar l’un de ses conseillers. Ce dernier est hanté par des visions de « Numéro Six » qui essaie de le manipuler. Répondant à l’une de ces manipulations, il identifie un spécialiste des relations publiques, Aaron Doral, comme un Cylon déguisé sous forme humaine. En dépit des protestations de ce dernier et du manque de preuve, il est abandonné.
Puis, pour échapper à une nouvelle attaque des Cylons, la petite flotte humaine « saute » jusqu’à une zone inexplorée de la galaxie.
Pour remonter le moral catastrophique des survivants et de l’équipage, Adama leur déclare qu’ils vont gagner la localisation d’une mystérieuse treizième colonie, la Terre, dont l’existence et l’emplacement était secret militaire. Seule Roslin comprend qu’il s’agit là d’un pieux mensonge et en obtient l’aveu d’Adama.
En retournant dans ses quartiers, Adama trouve un morceau de papier sur lequel il est écrit « Il y a seulement douze modèles Cylons". Qu'est-ce que cela veut dire? Qui s'est introduit dans sa cabine pour y laisser ce message?
Battlestar Galactica
A partir de cette situation commence la série proprement dite qui décrit les tribulations de ces survivants à la recherche de cette légendaire colonie, dans le sillage de leur seul protecteur, le Galactica. Les Cylons poursuivent en effet ces ultimes humains dans l’intention de les exterminer jusqu’au dernier.
Bien que réduits en nombre, ceux-ci continuent à se diviser sur des questions de politique ou de races, tout comme les Cylons eux-mêmes qui apparaissent de plus en plus divisés sur le sort du reste de l’humanité : extermination, soumission ou…
Et qui sont ces Cylons qui se cachent des autres au sein des humains ?
Et quels sont les plans de « Dieu » pour les humains et les Cylons ? (clip)    

Cette série est une réécriture du film « Galactica » et de la série qui s’en suivit (1978). Cette dernière gardait de nombreux fans et Glen A. Larson, Richard Hatch et Bryan Singer tentèrent chacun de la ressusciter.
Hatch fit faire une vidéo de démonstration en 1998-1999 qui reprenait plusieurs acteurs de la série originelle avec les technologies de trucages alors en cours. Mais « Battlestar Galactica : The second coming » ne sera projeté que dans quelques conventions de science-fiction et la série espérée ne verra jamais le jour.
En cette même année 1999, le producteur de « Wing Commander », Tod Moyer, et le producteur de la série originelle Glen Larson annoncèrent le projet d’une série d’animation basée sur la série télé. Celle-ci aurait comprise le Battlestar Pegasus. Cela restera au niveau des intentions.
Un an plus, tard, Bryan Singer, qui avait produit et dirigé le film « X-Men » s’associa à Tom DeSanto pour créer et tourner une miniséries Battlestar Galactica avec les studios USA, filiale du réseau TV de la Fox.
Ce projet reprenait l’histoire de la série originelle, mais 25 ans après le dernier épisode de celle-ci d’après la chronologie « Galactica ». Cela permettait de reprendre des personnages de la série originelle (avec 25 ans de plus !) et d’en introduire de nouveaux.
 Le pilote devait en être diffusé en mai 2002. La préproduction commença et les plateaux commencèrent à être construits pour le tournage qui devait débuter en novembre 2011.
Las ! Al-Quaida qui se souciait fort peu de « Galactica », tua des milliers de personnes dans les attentats du 11 septembre 2001. Cela aura une conséquence triviale et fatale à ce projet. L’émotion suscité par ces agressions fera que bien des tournages, dont celui de « Galactica » seront ajournés. Or, Singer devait s’occuper du tournage de « X-Men 2 ». Ne pouvant diriger deux tournages, il décida d’abandonner « Galactica ». N'ayant pu lui trouver un remplaçant crédible, la Fox laissa tomber le projet.

C’est alors que le propriétaire des droits de la série originale, Universal Pictures décida plutôt que de faire une séquelle de réimaginer la série originelle dans un sens plus contemporain. Pour des raisons fiscales et financières, UP décidera de transporter le lieu de production de Los Angeles à Vancouver (Canada). L’objectif était de réaliser une mini-série dont le succès ou l’échec conditionnerait le tournage d’une série complète.
C’est à Ronald D. Moore, qui avait précédemment travaillé sur « Star Trek : Deep Space Nine » que l’on confia la mission d’écrire le scénario de celle-ci.
Le tournage se déroula à Vancouver.

Battlestar Galactica
Pour donner un cachet particulier à l’histoire, les décors mêlent volontairement des technologies imaginées (le « saut ») et des archaïsmes volontaires (les téléphones) pour suggérer une civilisation technologiquement évoluée, mais ayant connu une évolution dans des sens différents de la notre (plus avancée sur certains points, en retard sur d’autres).
Diffusée sur Syfy, la mini-série emballera les critiques et le public, le nombre de téléspectateurs entre la 1er et 2éme partie passant de 3.9 à 4.5 millions. Universal Pictures décida alors d’entamer le tournage de la série.

Celle-ci utilise de nombreuses références théologiques. Ainsi, la recherche de la Terre mythique se base sur des textes religieux antiques qui font référence à une 13ème colonie. Diverses reliques et ruines dans les 12 colonies ou ailleurs sont censées donner des clés pour localiser la Terre. Par ailleurs, tout au long de la série, de mystérieuses entités (venant d’un plan supérieur de l’existence) viennent en cas de besoin assister les humains ou les cylons.
La majeure partie des habitants des Douze Colonies vénèrent les Douze Dieux de Kobolds avec plus ou moins de ferveur. Ils pratiquent une religion polythéiste (hélas trop évidemment inspirée par les religions de l’ancienne Grèce, puisque leurs dieux portent des noms grecs, Zeus, Héra, Athèna, Poséïdon, Arès et Apollon). Ces dieux ont une moralité parfaite conformément à ce que l’on pensait à l’époque grecque classique et hellénistique (5éme siècle avant notre ère/1er siècle avant notre ère) et interviennent dans la vie des justes sans rien demander en échange. Le gouvernement valide ses promesses en se référant aux Dieux et les musées abritent des artefacts qui leurs sont attribués. Il y a bien sûr aussi des athées et des agnostiques et tout ce petit monde coexiste plus ou moins bien.
Pour nommer les Douze Colonies et les constellations on utilise  les mêmes noms pour que ceux qu’utilisaient les gréco-romains dans leur zodiaque.
Les écrits religieux les plus précieux sont les « Rouleaux sacrés » qui gardent la mémoire des débuts de l’humanité, l’époque où les humains et les dieux vivaient ensemble sur la mythique planète Kobol. Ces écrits disent qu’à un moment de leur histoire les Douze Tribus humaines quittèrent Kobol pour aller fonder les Douze Colonies, une treizième partant vers la Terre.
Les « Rouleaux sacrés » comprennent le « Livre de la Pythie » qui est une relation faite par une antique prophétesse qui a voyagé avec la 13éme tribu vers la Terre. La Pythie décrit aussi l’exode des douze autres tribus et ce qui leur est arrivé. Elle indique aussi qu’elles seront guidées vers la salut par un chef mourant. Laura Roslin s’identifiera à ce leader en raison de son cancer en phase terminale.
Mais la mythologie grecque n’est pas la seule à avoir été utilisée dans la série. On y trouve aussi des références à l’hindouisme. La musique du générique de la série est une adaptation « New Age » du Mantra Gayatri, un hymne dédié au dieu soleil Savitr (clip)
Durant une scène de funérailles, l’officiant récite un passage du Brihadaranyaka Upanishad.

Bien que créés par des humains, les Cylons ont eux aussi une religion. Cette dernière est monothéiste et fait des emprunts aux trois grandes religions que sont le judaïsme, le christianisme et  l’islam. Pour eux, Dieu est omniscient, omnipotent et bienveillant et il interviendra un jour dans le monde pour punir et récompenser chacun selon son dû.
Les Cylons ont différents degrés de piété. Au moins l’un d’entre eux, Cavil (Dean Stockwell) est ouvertement athée. Quelques humains adopteront le monothéisme des Cylons sous l’influence de Gaïus Baltar,  lui-même guidé par « Numéro six ».

Des références au monde du début du 21ème siècle sont aussi présente. Le 11 septembre 2001 est évidemment très présent, tant par la « Chapelle des disparus » organisée à bord du Galactica que par les divisions politiques qui se feront jour chez les rescapés. Elle est aussi l’une des rares séries ayant reçu des récompenses pour sa qualité à critiquer de front la « Guerre contre la Terreur » mise en place après les attaques sur New York. Les attentats suicides menées par des Cylons « dormants » sont des allusions à d'autres plus actuels, ainsi que l’état de méfiance et de peur que ceux ci déclenchent chez les survivants, avec des débats sur la pratique de la torture et les restrictions apportées aux libertés publiques.
Les humains eux-mêmes, lors d’une phase de l’histoire où ils sont soumis aux Cylons, recourent aux attentats suicides contre ces derniers. Ce passage est d’ailleurs filmé à partir du « point de vue » du kamikaze et de ses camarades. Par ailleurs, le personnage de Tom Zarek (Robert Hatch qui jouait dans la première série le capitaine Apollo) est celui de l’ancien chef d’un mouvement terroriste qui a accompli des attentats sanglants sur Caprica qui ne doit la vie qu’au fait qu’il se trouvait sur un vaisseau prison lors de l’attaque des Cylons.
Battlestar GalacticaL’avis sur la question du producteur Ronald D. Moore est cependant plus nuancé. Pour lui, il y a dans l’histoire des emprunts à Al Quaida, d’autres aux Etats Unis et d’autres à l’Eglise Catholique. Ainsi, la période « New Caprica » peut être vu pour lui comme une forte allusion à l’occupation américaine en Irak. Il cite notamment que pour les Cylons, lors de ce passage de la série, il fallait « autant que possible éviter de se montrer brutal, mais refuser d’accepter l’échec de notre glorieuse mission ». Moore indique aussi que la scène montrant les robots Cylons paradant dans la rue principale de New Caprica devant les colons anéantis vient des images montrant les Allemands défilant en 1940 dans Paris.

La diffusion de la série aura lieu sur quatre saisons entre 2004 et 2009, avec un hiatus de sept mois en 2007-2008 en raison d'une grève de la Guilde des Ecrivains à propos des droits d’auteurs.
Elle sera couverte d’éloges, y compris par des médias peu intéressés d’ordinaires par la science-fiction comme « Time » ou « Rolling Stone ».
Elle recevra plusieurs récompenses pour ses effets spéciaux et ses scénarios.

C’est très certainement l’une des séries les plus noires de la science-fiction américaine, mais quelque soit l’angle où on la considère (pur space-opera, divertissement, parabole religieuse ou allégorie du 11 septembre 2001, etc…) c’est avant tout une excellente série bien menée avec des personnages dotés d’une réelle profondeur psychologique et des acteurs de talents pour les interpréter.
Le seul bémol que je mettrai repose sur l’ultime épisode de la série. Bien évidemment, c’est une « happy end » ! Les rescapés trouvent une Terre où s’installer…Mais…
Mais je n’en dirais pas plus ! Regardez la série et vous comprendrez… La fin plaira à 50% de ceux qui la verront… et déplaira plus ou moins fortement au reste.
Il sera difficile de réaliser une séquelle à la série !


Passons maintenant à l’année 2005 et à un docu-fiction de la très sérieuse chaîne documentaire «Discovery Channel », « Alien Planet ».
Alien Planet
Dans un futur relativement proche (mais indéterminé), le vaisseau interstellaire Von Braun quitte l’orbite de la Terre pour entreprendre un long voyage. Voyageant à 20% de la vitesse de la lumière (60000 kilomètres/secondes), il atteint la planète Darwin IV au bout de 42 ans. Se mettant en orbite  autour de celle-ci, il largue un satellite de reconnaissance, Darwin, qui recherche des sites favorables pour des sondes. La première, Balboa, explose lors de son entrée dans l’atmosphère, l’une de ses ailes ayant refusé de s’ouvrir. Deux autres, Leonard de Vinci et Isaac Newton sont plus chanceuses et atterrissent sans encombre sur la planète où elles découvrent d’étranges formes de vie, dont une espèce humanoïde. (clip)

Ce docu-fiction illustré de nombreuses séquences générées par ordinateur, bénéficie de la collaboration de nombreux scientifiques (comme Stephen Hawking) ou de personnalité (comme Lucas et Spielberg).
Elle tente d’illustrer ce que pourrait être la vie sur une autre planète en partant de bases scientifiques. Le seul problème est que pour imaginer ce qu’elle peut être nous n’avons que notre bonne vieille Terre comme élément de comparaison et de réflexion, ce qui bien évidemment limite sévèrement l’imagination !


En parlant d’imagination, revenons à la fiction pure et dure avec « The Hitchhiker’s guide to the Galaxy » de Garth Jennings.
The Hitchhiker’s guide to the Galaxy
Arthur Dent (Martin Freeman) se réveille un beau matin dans sa maison sise dans la campagne anglaise pour apprendre que celle-ci doit être démolie pour laisser place à une autoroute sur l’instant. Pour bloquer les bulldozers, il s’allonge par terre devant eux. C’est alors que surgit l’un de ses amis, Ford Prefect (Mos Def), qui parvient à le persuader d’aller avec lui dans un pub voisin.
Au-dessus d’une pinte de bonne bière, Prefect apprend à Dent qu’il est un extraterrestre originaire d’une planète près de Bételgeuse. Il lui dit aussi qu’il est un journaliste qui travaille pour « Le guide du voyageur intergalactique ». Il lui annonce que la Terre sera détruite bientôt par d’autres extraterrestres, les Vogons, pour laisser passer une route hyperspatiale.
Juste à ce moment, une flotte de vaisseau constructeurs Vogons apparaît dans le ciel et détruit totalement notre planète et ses habitants, après avoir toutefois prié ces derniers de quitter la planète dans la minute pour les laisser travailler.
Fort heureusement pour Dent, Prefect le sauve en embarquant comme «auto-stoppeur » à bord d’un vaisseau Vogon. Seulement, les Vogons sont plutôt irascible, et quand ils les découvrent, ils les éjectent dans l’espace à partir d’un sas…. Juste à temps pour qu’ils soient récupérés par le vaisseau « Heart of Gold » !
Prefect fait alors la connaissance du Président de la Galaxie, le bicéphale Zaphod Beeblebox (Sam Rockwell) et de Marvin l’Androïde Paranoiaque. Il y retrouve aussi la dernière terrienne, Tricia « Trillian » McMillan (Zooey Deschanels) qu’il a « fréquenté » auparavant. Celle-ci est la maîtresse de Zaphod.
Zaphod et Tricia ont volé le « Heart of Gold », premier vaisseau à utiliser l’improbabilité pour ses déplacements dans l’univers. Zaphod leur explique qu’à la question du sens de la vie, de l’univers et de toute chose, le surperordinateur « Deep Thought » à donné comme seule réponse « 42 » et qu’il est persuadé que la signification de cette réponse se trouve sur un monde presque mythique que seul un vaisseau utilisant l’improbabilité peut trouve : Magrathea.
Durant une vaine tentative pour atteindre celle-ci, leur vaisseau abouti sur la planète Viltvode VI où réside Humma Kavula (John Malkovitch), un adversaire politique de Zaphod. Kavula affirme à Zaphod qu’il possède les coordonnées de la planète Magrathea. Il s’agit en fait d’un piège. Kavula capture Zaphod et retient l’une de ses deux têtes en otages en lui intimant de lui ramener une arme destructrice créé par Deep Thought. Celle-ci permet à la cible de comprendre le point de vue du tireur.
Mais alors qu’ils quittent Viltvode VI, Trillian est capturé par les Vogons. Ses compagnons décident alors de tout faire pour la sauver du monde bureaucratique et obtus des Vogons. Ils ignorent que celle-ci a appris des Vogons que c’est Zaphod qui a signé l’autorisation de destruction de la Terre en croyant faire un autographe à un admirateur ! (clip)

Le film est l’adaptation du récit volontairement « non-sensique » de l’écrivain britannique Douglas Adams. Ce dernier travaillera énormément sur le script du film, mais décédera avant la version définitive, qui reprend cependant pour l'essentiel ce qu’il avait écrit. Le film lui est d’ailleurs dédié.

Les critiques furent en moyenne favorables au film, même si certains déplorèrent le fait que les acteurs semblaient dire trop artificiellement les dialogues délirants d’Adams et le manque de structure interne de l’histoire. D’une façon générale, on le considère comme plus intelligent que le « Spaceballs » de Mel Brooks, mais on le situe un degré en-dessous de « Galaxy Quest ».


Plus sérieux est le film de Steven Spielberg « War of the worlds ».
La Guerre des mondes
Ray Ferrier (Tom Cruise), un grutier du port de New York, vit séparé de ses enfants. Il reçoit la visite de son ex-femme Mary Ann (Miranda Otto) qui lui confie la garde de leurs deux enfants, Rachel (Dakota Fanning) et Robbie (Justin Chatwin), tandis qu’elle se rend à Boston pour y rendre visite à ses parents. Quand Robbie lui « emprunte » sa voiture, Ray sort pour la chercher et remarque dans le ciel un énorme nuage qui envoie des éclairs et des décharges électromagnétiques qui rendent inutilisables tout les appareils électriques, voitures comprises, ce qui force Robbie à revenir chez Ray. Ray part alors chercher sa voiture et demande à un mécanicien de remplacer le solénoïde de sa voiture.
Curieux, il se rend ensuite à un endroit où la foudre était tombée. Un trou se creuse dans cet endroit et une machine tripode en sort. Celle-ci ouvre le feu sur les curieux avec un rayon calorifique qui détruit et tue tout ceux se trouvant sur son passage. Ray parvient à s’échapper, prend ses enfants, parvient à faire démarrer sa voiture et quitte la ville que des tripodes détruisent.
Il part s’abriter avec Rachel et Robbie chez Mary Ann et entendent durant leur sommeil de violentes explosions. A leur réveil, ils découvrent que la maison a été détruite en partie par la chute d’un 747 abattu par les tripodes.
Ils rencontrent ensuite un autre groupe de rescapés et apprennent grâce à une vidéo que c’est toute la planète qui est attaquée par les tripodes et qu’il s’agit d’une invasion longuement préparée qui s’exécute.
Qui pourra stopper cette invasion ? (clip)

Après avoir travaillé ensemble sur « Minority report » en 2002, Steven Spielberg et Tom Cruise étaient devenus amis et voulaient de nouveau travailler ensemble. Ils se rencontrèrent lors du tournage de « Catch me if you can » et parlèrent de trois projets, dont celui d’une nouvelle adaptation de « War of the Worlds ». Ils se fixèrent sur cette dernière idée.
Après « E.T. the extra-terrestrail » et « Close encounters of the third kind », c’était la troisième fois que Spielberg faisait un film parlant d’extraterrestres. Sa productrice et vieille collaboratrice Kathleen Kennedy dira qu’avec ce projet Spielberg avait l’occasion d’explorer l’antithèse de "E.T." et des extraterrestres de «Close encounters of the third kind ». Spielberg était enthousiaste à l’idée de faire un film sur des extraterrestres malfaisants, car il ne l’avait jamais fait auparavant.
Josh Friedman écrivit un scénario qui sera réécrit par David Koepp. Après l’avoir relu, Koepp décida de le retravailler du point de vue d’un homme situé à la périphérie des événements, plutôt que celui d’une personne directement prise dans l’événement.. Il créa une liste de bâtiments célèbres qui devait être détruit, mais décida de jeter celle-ci pour éviter les clichés. Le scénario n’avait qu’un rapport éloigné avec le roman de Wells. Ainsi le personnage joué par Tim Robbins était le résultat de la fusion de deux personnages figurant dans le livre. Koepp transporta aussi l’action de la fin du 19éme siècle à 2005.
Spielberg accepta le script après y avoir trouvé des similitudes avec sa vie personnelle (le divorce de ses parents), avec la dévastation du 11 septembre 2001 et la situation critique des survivants. Pour Spielberg, l’histoire des rescapés devenait l’élément essentiel du film parce que illustrant pour lui "l’état d’esprit américain consistant à ne jamais lâche pris"e. Spielberg présenta « War of the Worlds » comme l’antithèse de « Close encounters «  où l’on voit un père de famille quitter celle-ci pour voyager avec des extraterrestres, tandis que Ray Ferrier tente de garder sa famille unie. Dans le même temps, les motivations des Aliens, à part leur volonté d’exterminer les humains pour s’emparer de leur planète, restent obscures.
Aussi Spielberg demanda des changements dans le script. Il s’opposait à l’idée de faire venir les envahisseurs dans des vaisseaux spatiaux, chaque film d’invasion extraterrestres les utilisant abondamment. Il repoussa aussi les cylindres martiens de Wells pour suggérer que les tripodes reposaient depuis longtemps sous la surface du sol.

Le tournage se déroula en Virginie, dans le Connecticut, le New Jersey, la Californie et New York, et cela durant environ 72 jours. Au départ, Spielberg voulait tourner « War of the worlds » après « Munich », mais Tom Cruise aimait tant le script de Koepp qu’il incita Spielberg à repousser le tournage de « Munich » en différant lui-même celui de « Mission Impossible III ». Comme Spielberg avait déjà formé son équipe pour le tournage de « Munich », il en employa la plupart des membres pour le tournage de « War of the worlds ».
La reconnaissance des sites de tournage et la construction des décors en studio furent très rapides.. La phase de pré-production sera expédié en trois mois, Spielberg prenant part personnellement au projet dès le départ.
La scène montrant la première apparition des tripodes fut filmé à Newark (New Jersey). D’autres scènes furent ensuite tournée en Virginie, puis le tournage se déplaça en Californie.
La scène du ferry a été filmé à Athens (New York), la maison des parents de Mary Ann fut découverte à Brooklyn. Pour la scène avec le 747 écrasé, la production acheta un avion hors d’usage pour un coût de 2 millions de dollars. Ils fut mis en pièce eton fit construire des maisons tout autour.
La maison de Ray se trouve dans le New Jersey à Bayonne pour les extérieurs. Les scènes de bataille dans la vallée furent tournées à Lexington (Virginie) et Mystery Mesa (Californie). La scène où le tripode s’effondre sur une usine fut filmée à Naugatuck (Connecticut).

ILM effectua la majeure partie des trucages et des effets lumineux sur le tournage. Bien que Spielberg avait déjà utilisé l’infographie pour l’aider à visualiser les séquences lors de la pré-production, ce sera la première fois qu’il utilisera des moyens informatique pour animer tous les storyboards. Il se décida à employer ce procédé après avoir rendu visite à son ami George Lucas. Cependant, War of the Worldspour préserver une atmosphère de réalisme, l’emploi d’image générées par ordinateur sera limité au profit de méthodes plus traditionnelles.
Le design des tripodes fut conçu par Doug Chiang en s’inspirant de formes de vies aquatiques. Il fallait aussi un design qui fasse oublier aux spectateurs les extraterrestres pour leurs machines et qui rend hommage aux tripodes de Wells. L’équipe des effets visuels passera beaucoup de temps sur ceux-ci pour rendre leurs mouvements crédibles malgré des jambes maigres et flexibles qui supportent une énorme « tête ». L’animateur Randal M Dutra qualifiera leurs mouvements de « nage terrestre ».
Le nombre « 3 » se retrouve d’ailleurs souvent chez les extraterrestres (les tripodes ont trois « yeux », les extraterrestres trois membres avec trois doigts chacun).
Un autre défi sera de les concevoir de telle façon que selon la volonté de Spielberg on ait l’impression qu’ils sont gigantesques et font les quarante cinq mètres qu’avait imaginé Wells.
Les extraterrestres eux-mêmes ont une apparence basée sur une méduse et des mouvements s’inspirant de grenouilles arboricoles. Un modèle en mousse d’extraterrestre sera utilisé pour guider le jeu des acteurs dans la scène de la cave.
Comme Spielberg ne voulait pas de sang ou de scène « gore » et faire du film un « film d’horreur familial », l’équipe des effets visuels décida que les victimes des rayons caloriques seraient vaporisées.
Pour ILM, la scène la plus compliquée sera celle de la destruction du pont de Bayonne qui nécessitera un énorme travail mixant des images générées par informatique et des prises de vues réelles.

Beaucoup virent le film comme un pamphlet anti-guerre simplement parce que les civils fuient comme des lapins sans tenter de quelque façon que ce soit de combattre les tripodes. Un critique comparera le film avec « Independance Day » où les civils fuient aussi, mais tentent quand même d’appuyer les efforts des militaires. Beaucoup virent dans le film une évocation du 11 septembre avec les badauds courants pour survivre et les mêmes panneaux de recherche de personnes disparues. Spielberg ne démentira pas ces analogies. David Koepp dira qu’il avait essayé dans le script de ne pas mettre d’allusions trop explicites au 11 septembre 2001, mais que la scène où Robbie se joint aux militaires qui tentent d’attaquer les tripodes lui a été inspiré par la vue d’adolescents se battant dans la Bande de Gaza avec des bouteilles et des cailloux contre des tanks.

Spielberg fera imposer des consignes de secrets draconiennes pour éviter toute fuite. Ainsi, chaque acteur ne recevait que la partie du script le concernant, afin d’empêcher une vue d’ensemble du film.

Globalement, les critiques furent positives et apprécièrent l’atmosphère sombre et paranoïaque du film. Certains trouvèrent cependant que la fin manquait de souffle, voire que le film s’affadissait et sombrait dans les clichés après sa première moitié.
En parlant de clichés, avez-vous remarqué le nombre de films américains mettant en scène un père divorcé qui vient au secours de son ex-femme et de leurs enfants, le nouveau compagnon de celle-ci trouvant la mort pour sauver tout le monde après avoir passé pour un sale con ? (Cas typique, le navet « 2012 » qui pousse le bouchon jusqu’à la caricature !)
La grande qualité des effets spéciaux fut saluée, de même que la prestation de Tom Cruise.


Passons maintenant à un « fake » ou « moquementaire » avec « Alien autopsy » de Jonnie Campbell.Alien autopsy

 

Le film raconte l’histoire de deux anglais, Ray Santilli (Declan Donnelly) et Gary Shoefield (Anthony McPartlin) qui partent aux Etats Unis pour y acheter des souvenirs d’Elvis dans l’objectif de les revendre avec profit à Londres. Ils font la connaissance de Harvey (Harry Dean Stanton), un ancien cameraman de l’armée américaine qui leur vend un film muet noir et blanc montrant Elvis sur scène. Ils l’achètent, Ray se proposant de monter une bande son sur les images. Par la suite, Harvey reprend contact avec Ray et lui propose de lui vendre un film. Pour visionner celui-ci, Ray et Harvey partent pour Miami où ce dernier montre à Ray un film datant de 1947 et montrant l’autopsie d’un alien mort dans le crash d'un vaisseau venu d'un autre monde près de Roswell. Harvey demande 30000 dollars  pour le film. Ray et Gary ne possédant pas cette somme, ils se mettent à la recherche d’un investisseur qui leur donnera l’argent. Ils arrivent à convaincre un marchand d’art hongrois, Laszlo Voros (Götz Otto), à leur donner l’argent. Harvey donne le film à Ray et Gary, mais ces derniers découvrent que dans l’intervalle le film s’est dégradé sous l’effet de la chaleur et de l’humidité et est devenu illisible.
Piégé, le duo décide alors de tourner un film en se basant sur les souvenirs de Ray, le seul à avoir vu le film original. Ils font alors appel à plusieurs amis, à un mannequin convaincant et à de la viande et du sang fournis par une boucherie. Ils tournent leur « copie » et la remettent à Voros. Apparemment tout est réglé, Voros n’ayant pas découvert la supercherie, mais quand ce dernier apprend que le document est diffusé dans le monde entier, il exige que ce dernier disparaisse des ondes et menace Ray et Gary (clip)

On ne peut pas dire que ce film soit un monument de la cinématographie, mais il présente la particularité que le "document" montrant l’autopsie de l’alien circula partout sur le net en dehors de son contexte et fut pris (et l’est encore) pour un document réel, mais longtemps caché par des tas de personnes ! C’est un cas assez rare pour être signalé et qui prouve « ab absurdo » l’intérêt de beaucoup pour l’existence d’une éventuelle vie intelligente extraterrestre qui viendrait parfois faire des virées sur notre belle planète bleue.


Changeons d’année et de style avec un film de 2006, « Slithers » de James Gunn qui renoue avec une vieille tradition des films d’horreur : les monstres venus de l’espace, dont nous avions perdu la trace depuis quelques années.
Slither
Wheelsy est une paisible bourgade de Caroline de Sud (USA)… du moins jusqu’à ce qu’un météore heurte la Terre à proximité. Ce dernier abrite en effet un parasite extraterrestre aussi virulent que nuisible. Or, ce jour là, Grant Grant (Michael Rooker), le revendeur de voitures d’occasions du patelin a décidé d’aller folâtrer dans les bois avec la belle Brenda (Brenda James). Et trop curieux, il se fait infecter par le parasite qui prend le contrôle de son corps et absorbe sa conscience et sa mémoire. Peu à peu, Grant Grant se transforme en  une hideuse limace géante dotée de tentacules.
Il commence aussi à tuer des animaux domestiques autour de la ville. Personne ne le suspecte, à l’exception de sa femme Starla (Elizabeth Banks) qui se pose des questions sur sa santé. Grant Grant évite cependant soigneusement le corps médical et lui ment pour la rassurer.
Sentant que quelque chose ne va pas pour Starla, son béguin d’enfance, le shériff Bill Pardy (Nathan Fillion) tente de la rassurer et de la réconforter.
Grant infecte Brenda avec des centaines de ses « enfants ». Il l’enferme ensuite dans une grange isolée où elle se transforme en une créature obèle dans laquelle se développe d’innombrables « limaçons ». Bill Pardy prend la tête d’une patrouille qui part à la recherche de Grant Grant. Piégée par ce dernier, elle pénètre dans la grange où Brenda explose en libérant des centaines de « limaces ». Pardy et quelques autres parviennent à fuir, mais la plupart des membres de la troupe sont infectés et réduits à l’état de quasi-zombies qui tous désirent Starla et parlent d’elle comme si tous étaient Grant.
Comment ce cauchemar finira-t-il ? (clip)

Gunn dira qu’il avait été influencé pour « Slithers » par les films d’horreur des années 1970 –1985 comme ceux de John Carpenter, Stuart Gordon, David Cronenberg et Fred Delkker. « Slithers » présente des similarités avec des films tel que « The Blob » (1958), « La nuit des morts vivants » (1968), la version de 1979 de « L’invasion des profanateurs de sépultures », « Tremors » (1990) et « Night of the creeps » (1986). Beaucoup de fans de ce dernier film verront d’ailleurs en « Slithers » un simple plagiat de leur film favoris sur la simple vision de la bande annonce, alors qu’il rend hommage et pastiche au moins une douzaine de films des années 1970 et 1980. En fait, « Slithers » rend surtout hommage aux studios Troma où Gunn commença sa carrière.

Les critiques apprécièrent dans l’ensemble le film, mais ce ne sera pas le cas du public qui boudera le film tant aux Etats Unis qu’en France. Beaucoup pensent que l’échec du film vient du fait que le public n’était pas alors disposé à accepter un film de « comédie horrifique » au lieu d’un film d’horreur pur et dur.


Commençons l’année 2007 avec un dessin animé de Pixar , un court-métrage intitulé « Lifted » de Gary Rydstrom
Lifted
Un jeune extraterrestre, Stu, est à l’intérieur d’un vaisseau spatial pour passer une épreuve : celle de « l’enlèvement d’un terrien ». Pour la réussir, il doit emmener à l’intérieur du vaisseau un fermier plongé dans un profond sommeil, sous l’œil impassible de son examinateur. En utilisant simplement  sa mémoire, Stu doit manipuler les bons commutateurs pour réussir son épreuve… Mais il n’est pas doué ! (intégral)

Ce très court métrage (cinq minutes !) pose des question essentielles : les extraterrestres passent-ils l’équivalent de permis de conduire pour leurs astronefs ? Suivent-ils des cours pour apprendre à kidnapper les terriens que nous sommes ?
Pour moi, il est évident que oui. Et pour vous ?


Mais l’événement de cette année (quoique je ne goûte guère ce genre de film) est « Transformers » de Michael Bay.
Tranformers
Optimus Prime, le leader des bienveillants Autobots raconte l’effondrement du monde natal des Transformers, Cybertron. Ce dernier fut détruit par une guerre qui opposa les Autobots aux malveillants « Decepticons » (Ce n’est pas moi qui ait trouvé ce nom pourri !) conduit par Megatron qui voulait détenir tous les pouvoirs. Pour reconstruire Cybertron, les Autobots veulent retrouver les « Sparks » (Etincelles) que convoitait Megatron et mettre ainsi fin à la guerre. Mais les Decepticons veulent les utiliser pour battre les Autobots et dominer l’univers.
Megatron a localisé les « Sparks » sur Terre, mais il s’écrase à l’arrivée sur Terre au nord du Cercle Arctique et gèle dans la glace.
En 1897, l’explorateur Archibald Witwicky le découvre et active sans le vouloir son système de navigation et les coordonnées de tous les « Sparks » s’impriment sur le verre de son monocle. Lui-même devient aveugle et mentalement instable.
Bien plus tard, « Secteur 7 », une organisation secrète gouvernementale créé par le Président Hoover, découvre les « Sparks » dans la Colorado River. Pour dissimuler leurs émissions énergétiques, on construit le Hoover Dam. Le toujours gelé Megatron y est transporté et utilisé pour avancer la technologie humaine.
2007, le Decepticon connu comme « Blackout » arrive dans une base militaire du Qatar pour trouver la localisation de Megatron et des « Sparks ». Il tente de pénétrer le système informatique de celle-ci, mais est stoppé par le Capitaine William Lennox (Josh Duhamel) et ses hommes.
Pendant ce temps aux Etats Unis, un descendant du Capitaine Witwicky, Sam Witwicky (Shia LaBeouf) achète sa première voiture en ignorant que celle-ci est en fait Bumblebee, un éclaireur Autobot, qui va essayer de l’aider à séduire son béguin, la sémillante Mikaela Banes (Megan Fox)
Mais ce n’est pas que pour la bagatelle que les Autobots envoient des éclaireurs sur Terre. Tout comme les Decepticons, ils savent que les « Sparks » sont là et comptent bien les retrouver avant eux.
Mais l’humanité dans tout ça ? (clip)


Au départ, Hasbro avait chargé le scénariste Don Murphy de travailler sur un film mettant en scène les jouets de la licence « G.I. Joe », mais quand l’invasion de l’Irak débuta en mars 2003, Hasbro lui demanda d’abandonner ce projet pour un autre mettant en scène les Transformers. En cours de route, Murphy sera rejoint par un fan de la série Transformers, Tom DeSanto. Ils rencontrèrent tout deux le dessinateur de la série comics « Transformers » Simon Furman et s’inspirèrent de son travail, notamment  en incluant dans leur scénario un dispositif, le « Creation Matrix », qu’ils rebaptisèrent « Sparks (Etincelles) » pour éviter une confusion avec le film du même nom. De Santo décida ensuite d’écrire l’histoire à partir du point de vue d’un personnage humain pour permettre aux spectateurs de s’identifier dans le film. Murphy voulait pour sa part avoir un ton réaliste dans l’historie, un peu comme dans les films catastrophes.

En 2004, un grand fan de comics et de jouets, Steven Spielberg, accepta de produire le film. John Rogers écrivit une première version du script. Celle-ci opposait quatre Autobots contre quatre Decepticons et mettait en scène le vaisseau Arche. En février 2005, le script sera remanié par Roberto Orci et Alex Kurtzmann. Spielberg suggéra « qu’un jeune homme et sa voiture » soient le centre du film. L’idée séduisit Orci et Kurtzmann qui y virent l’occasion d’évoquer dans le script les thèmes du passage à l’âge adulte et aux responsabilités. Ils créèrent alors les personnages de Sam et Mikaela. Les Transformers n’avaient alors par une ligne de dialogue, les producteurs craignant que cela ne rende le film ridicule. Les écrivains quant à eux craignaient de décevoir le fan de base en ne  faisant pas parler les Transformers. Ce second jet comprenait aussi une scène de bataille dans le Grand Canyon.
Spielberg lut soigneusement en les annotant chaque version du script. Orci et Kurtzmann continuèrent à travailler les dialogues pendant la phase de production du film.
Puis, pour tromper les curieux, on choisi le nom de « Prime Directive » pour protéger le secret du tournage.

Steven Spielberg téléphona à Michael Bay le 30 juillet 2005 pour lui demander de diriger le tournage du film. Bay refusa d’abord catégoriquement de tourner un « film stupide de jouets ». Mais Bay était très désireux de travailler avec Spielberg et après une visite d’Hasbro, il se laissa convaincre. Toutefois, il considérait le script comme trop « enfantin », aussi il fit augmenter le rôle de l’armée (américaine, bien sûr !) dans le film. Pour dépeindre les soldats, Orci et Krutzmann prirent comme modèles les « G. I. Joe », sans cependant mêler les univers des deux séries. Bay apportera aussi quelques idées, comme celle de Lennox aux prises avec un téléphoniste borné alors qu’il tente de joindre la Maison Blanche. Cette anecdote venait de l’histoire qu’un soldat lui avait raconté lors du tournage d’un autre film.

Les spécialistes des effets spéciaux se heurteront dès le départ à un problème ardu : trouver le bon type de véhicule automobile servant aux Transformers à cacher leur apparence sur Terre. D’emblée, ils écartèrent les vélos et les motos. Puis les vaisseaux spatiaux, car ils se dirent que les Transformers n’avaient pas besoin de cela pour se déplacer. Ils voulaient aussi que ces derniers aient un look « extraterrestre » et ne ressemblent pas à des robots humanoïdes.
En plus, la production avait passé un accord avec General Motors. Contre 3 millions de dollars pour le film, ce dernier devait utiliser de préférence à tout autre des modèles construits par cette firme. General Motors s’engageait en plus à fournir près de deux véhicules destinés à être détruits dans la bataille finale.
L’armée de l’air américaine apportera aussi son aide en mettant à disposition pour le film des F-22, F-117 et V-22 Ospreys, des soldats et des uniformes tous plus authentiques les uns que les autres.

Tout était fait d’ailleurs pour réduire les coûts ! Michael Bay réduisit son salaire habituel de 30%. Il prépara un planning de tournage de 83 jours en augmentant la durée journalière de travail. Il choisit ensuite de le tourner aux Etats Unis plutôt qu’au Canada ou en Australie pour pouvoir travailler avec des gens qu’il connaissait et qui comprenaient ses méthodes de travail. Après le tournage de quelques scènes le 19 avril 2006, le tournage commença le 22 avril au Qatar, c’est à dire sur la base de Holloman au Nouveau-Mexique, puis se poursuivit un peu plus loin sur la base de missiles de White Sands.
D’autres passages seront filmés au Hoover Dam et au Pentagone (ce qui était une première depuis le 11 septembre). Il faudra tourner les extérieurs, avant dix heures du matin au Hoover Dam pour éviter l’afflux des touristes, puis poursuivre à l’intérieur de celui-ci.
Le hangar emprisonnant Megatron sera construit et filmé en Californie à Playa Vista  sur le Hughes Aircraft. La bataille finale sera tournée en six semaines aux studios Universal à Los Angeles et à Detroit. Quelques prises de vues seront aussi réalisée à l’observatoire Griffith de Los Angeles.
Des scènes tournées par Bay pour le film « Pearl Harbour » seront réutilisées.

Bay suivit le conseil de Spielberg en limitant le recours aux images générées par ordinateur aux robots et aux éléments d’arrière-plan dans les scènes d’action. Des caméras furent placées au milieu des voitures écrasées et des explosions pour rendre cela plus excitant et plus réaliste.
Le travail d’animation commença en avril 2005. ILM fera les trois quarts du film, Digital Domain faisant le reste, dont la découverte arctique de Mégatron.

C’est ILM qui prendra en charge les transformations des Transformers, ce qui leur prendra six mois! Initialement, ils voulaient pour celles-ci suivre les lois de la physique, mais décidèrent ensuite de les transgresser pour gagner en fluidité et en spectacle. Leur tâche sera compliquée par la volonté de Bay d’avoir de nombreuses pièces mécaniques sur les robots pour les rendre plus intéressants, dynamiques et rapides. Il fallait en plus que les robots gardent le plus longtemps possibles les roues des véhicules sous l’apparence desquels ils se cachaient pour pouvoir se déplacer sur elles durant leur métamorphose. Pour rendre les combats entre robots gracieux, Bay ordonna aux animateurs de regarder des films d'arts martiaux.

Bien évidemment, un marketing d’enfer accompagna le film ! Hasbro créa une ligne de jouets inspirées des personnages du film dès la fin 2005 et ceux ci sortirent le 2 juin 2007. Ils rapporteront à Hasbro pour 480 millions de dollars en 2007.
Des accords furent ainsi conclu avec plus de 200 entreprises dans 70 pays pour promouvoir le film. Ni le web et les actions de charité ne furent oubliées.

C’est à Seoul, en Corée du Sud, qu’aura lieu la première projection du film le 10 juin 2007.
Les réactions des critiques seront mitigées. S’ils étaient franchement enthousiasmés par la qualité des trucages, ils l’étaient moins par les personnages humains du film qui a leurs yeux prenaient trop de place aux dépens des Transformers ! Ils furent plusieurs a regretter le caractère adolescent et simpliste de l’histoire et l’implication de l’armée américaine dans le film.
D’autres haïrent complètement le film qu’ils trouvaient stupides, avec des dialogues fleurant la débilité et enfonçant des portes ouvertes. Généralement, ces derniers n’avalaient pas l’idée que l’on puisse bâtir un film autour d’une gamme de jouets et ce demandaient si Hollywood pourrait viser plus bas.
Les fans des Transformers étaient eux aussi partagés. Beaucoup ne digérèrent pas le « relooking » de leurs héros. D’autres rejoignirent les critiques émises ci-dessus. Mais beaucoup furent enthousiasmés par le film qui draina aussi beaucoup de nouveaux fans. Les soldats qui participèrent aux films furent aussi satisfaits !. Ils dirent à Bay que leurs enfants avaient compris quel était leur travail après avoir vu le film et qu’ils avaient (les enfants !) baptisés leurs voitures familiales du nom de divers Transformers.
Le film sera l’une des plus grosses recettes de l’année 2007.

En parlant de robots, il me faut ici faire remarquer que plusieurs scientifiques ont émis l’hypothèse que la première rencontre de l’humanité avec une intelligence extraterrestre sera une rencontre sur une planète lointaine entre deux robots construits sur deux mondes différents.
Si l’on voit les performances accomplies par des robots motorisés sur Mars, cette théorie n’est pas déraisonnable. Un robot n’a pas besoin d’air et peut parcourir d’énormes distances loin de la Terre sans avoir de problèmes psychologiques ou psychiatriques. En plus cela permettrait peut être d’éviter des « malentendus culturels » du style un geste de salut pris pour un geste d’agression !


Un an plus tard, « Outlander » d’Howard McCain nous narre une histoire bien différente !
Outlander
Tout commence avec la chute d’un vaisseau spatial. Histoire déjà maintes fois racontée me direz-vous… Mais cette fois-ci, il s’écrase dans un lac norvégien en l’an 709 de notre ère, ce qui nous change un peu de New York et de notre époque.
Deux rescapés sortent de l’astronef en train de sombrer. Le premier est Kainan (Jim Caviezel), un soldat d’une lointaine planète. Le second est un Moorwen, une créature extraterrestre effroyablement dangereuse.
Avant qu’il puisse neutraliser cette créature, Kainan est capturé par Wulfric (Jack Huston), un guerrier Viking et emmené prisonnier dans le village le plus proche qui est dirigé par le roi Rothgar (John Hurt). Kainan parviendra peu à peu à se faire accepter par ces derniers, notamment après avoir sauvé la vie de leur roi.
Mais le Moorwen parcours les terres des Vikings en tuant tout ceux qu’il trouve sur son passage. Il dévaste aussi le village du roi Gunnar, un vieil adversaire de Rothgar. Il provoque du coup une guerre entre les deux rois. Gunnar (Ron Pearlman) et ses hommes attaquent le village de Rothgar, mais sont repoussés dans la forêt où le Moorwen les attaque, ne laissant pas d’autres choix aux survivants que venir se réfugier dans le village de leur vieil ennemi !
Rothgar et Gunnar décident de s’allier pour abattre le Moorwen, mais leurs hommes se font décimer en pure perte et les deux rois sont tués. La plupart des habitants du village s’enfuient alors pour chercher une nouvelle demeure dans un lieu plus sûr.
Seuls Kainan et ses amis, dont Freya (Sophia Myles), la fille de Rothgar restent, bien décidés à tuer le Moorwen.
Mais comment y parviendront-ils ?
Et le Moorwen ? Il y a t il quelque chose dans le passé de Kainan qui explique la soif de sang de cette créature ? (clip)

L’idée d’Outlander vint à Howard McCain en 1992 alors qu’il étudiait à la « Tisch School of Arts » sur le campus de l’université de New York. Il venait de voir une revue d’archéologie qui parlait de la reconstitution d’un bateau Viking dont l’image figurait sur la couverture et écrivit une histoire inspirée du poème épique « Beowulf ». Mais comme l’idée d’un monstre à l’époque Viking ne lui semblait guère convaincante, l’histoire dormit dans un tiroir jusqu’en 1998.
Cette année-là, McCain rencontra Dirk Blackman, un scénariste expérimenté qui travaillait à Hollywood. Il retravailla son histoire pour y inclure des éléments de science-fiction et modifier les personnages et leurs noms pour éloigner l’histoire de celle de « Beowulf ».
Trouver des fonds pour tourner le film ne s’avérera pas simple. Ce but ne sera pas atteint avant 2004 , et il sera finalement financé indépendamment des grands studios par Ascendant Pictures et le producteur Barrie M. Osborne.
C’est Weta Workshop, qui avait travaillé sur le « Seigneur des Anneaux », qui prendra en charge les effets spéciaux.
Le tournage commença le 16 octobre 2006 au Canada en Nouvelle Ecosse (Canada) et durera dix semaines. D’autres scènes seront tournées sur les côtes de Terre Neuve dans une baie qui possédait une entrée qui servira a représenter une partie d’un fjord pour le film.

Pour incarner Kainan, Howard McCain fixera son choix sur l’américain James Caviezel. L’accent américain de ce dernier le différenciait en effet du reste de la distribution composé d’acteurs avec des accents européens. De plus, Kainan devait parler un langage extraterrestre avant d’apprendre à communiquer avec les Vikings… qui s’expriment bien sûr en anglais (dans la version originale) pour être compris des spectateurs. Etrangement, Kainan s’exprime au début du film en « Vieux Norrois »… qui était la langue parlée par les Vikings ! Celle-ci lui sera enseignée par un linguiste islandais où cette langue a longtemps survécue et évoluée pour donner l’islandais actuel.
Le Moorwen fut imaginé par Patrick Tatopolous. Le nom de « Moorwen » est un jeu de mot sur le «mot « Morlock », qui est le nom des créatures inventées par H. G. Wells dans la machine à remonter le temps.
Le Moorwen est une créature bioluminescente qui utilise des effets lumineux pour attirer ses proies. Elle est douée d’intelligence, éprouve des sentiments et possède une personnalité.

McCain fera construire pour les besoins du film les répliques d’un village et d’un bateau Viking. Ce dernier a été conçu à l’imitation du vaisseau d’Oseberg exposé au « Viking Ship Museum » d’Oslo. Il sera mis à l’eau à Terre Neuve, puis incendié pour une scène. Ses restes sont visibles à Lark Harbor (Terre Neuve). Le village sera construit à Nine Mile Farm en Nouvelle Ecosse. L’équipe du film abattra elle-même les arbres qui serviront à construire le parapet protégeant le village viking.

Tant d’efforts seront bien mal récompensés ! Les critiques ne seront pas tendres avec le film et le public suivra leur avis. Ils décriront le film comme « une bêtise avec des effets spéciaux énormes, des personnages surhumains et des monstres copiés sur Alien et Predator qui tentent d’être terrifiants, mais se révèlent vaguement sympathiques » ! Beaucoup reprocheront le fait que l’on ne voit le Moorwen que passé la première heure du film…
D’autres diront que « l’histoire offre toute une galerie de personnages héroïques en conflit les uns avec les autres, mais desservi par des dialogues banals et une direction d’acteur qui n’arrive pas à créer la moindre magie ».
John Hurt sera toutefois épargné par les critiques, ainsi que quelques scènes d’action.

Tout cela nuira fortement à la carrière en salle du film qui ne ramènera que sept millions de dollars de bénéfice pour un budget de 47 millions de dollars !

Triste sort pour un film qui a toutefois la qualité de nous emmener à une époque et à un lieu inhabituel dans le genre.


2009 est une année fructueuse. Commençons la avec un gros morceau, « Avatar » de James Cameron.
Avatar
Les Humains, qui ont presque épuisé en ce 22ème siècle les ressources de la Terre explorent d’autres mondes pour trouver celles qui leur manquent. Un consortium militarisé, la RDA Corporation prospecte sur la planète Pandora pour y trouver de l’unobtanium, un minerai dont la Terre a le plus grand besoin.
Pandora, qui est couverte d’une dense végétation, est la patrie des Na’vi, des humanoïdes haut de trois mètres à la peau bleue qui vivent en harmonie avec la nature et vénèrent une déesse mère, Eywa.
Pour explorer la biosphère de Pandora, les scientifiques utilisent des hybrides Na’vi-humains, les Avatars, « pilotés » par des humains génétiquement compatibles avec eux. Jack Sully (Sam Worthington), un ancien marine paraplégique, est envoyé sur Pandora pour y prendre la place de son frère jumeau, suite au décès accidentel de ce dernier. Mais la responsable du projet Avatar, la doctoresse Grace Augustine (Sigourney Weaver) le considère comme un remplaçant inadéquat et lui donne le rôle d’un garde du corps. Tandis qu’il protège les Avatars de Grace et du scientifique Norm Spellman (Joel David Moore) qui collectent des données biologiques, l’Avatar de Jack est attaqué par un prédateur local, un thanator.
Pour lui échapper, Jack s’enfuit dans la forêt où il est sauvé par Neytiri (Zoe Saldana), une Na’vi. Celle-ci, sur la foi d’un présage, l’emmène dans son clan. Mo’at, mère de Neytiri et chef spirituelle du clan lui ordonne de faire passer à Jake des rites d’initiation pour l’intégrer à leur clan.
En apprenant la nouvelle, le Colonel Miles Quaritch (Stephen Lang), chef des forces de sécurité de la RDA lui propose de lui rendre des jambes  s’il réussit à persuader les Na’vis qui occupent la zone où se trouve le plus riche gisement d’unobtanium de la zone, situé en plein sous leur site le plus sacré, à partir. Quand Grace l’apprend, elle se réfugie avec Jake et Norm dans un avant-poste.
Pendant trois mois, Jack noue des liens étroits avec les Na’vis et est intégré dans le clan après avoir passé son initiation. Il s'unit avec Neytiri et change de camp. Il attaque un bulldozer qui menace de détruire un site sacré Na’vi. Mais il est filmé par une caméra et est visionné par l’administrateur Parker Selfridge (Giovanni Ribisi) qui comprend qu’il ne peut compter sur Jack. Il donne alors carte blanche au Colonel Quaritch pour « résoudre » le problème par la force. (clip)

L’histoire d’Avatar commence en 1994 quand James Cameron écrivit un projet de 80 pages inspiré par les livres de science-fiction qu’il avait lu durant son enfance et les romans d’aventure d’Edgar Rice Burroughs ("Tarzan") et H. Rider Haggard. Il annonça en août 1996 son intention de tourner Avatar à la fin du tournage de "Titanic". Il exprima l’intention de le tourner en numérique avec des acteurs créés par ordinateur. Le projet était évalué à 100 millions de dollars et devait impliquer au moins six acteurs dans les rôles principaux. Ces derniers devaient « paraître réel, mais ne pas exister dans le monde physique". La compagnie d’effets spéciaux Digital Domain, avec lequel Cameron avait un partenariat, se joignit au projet qui devait commencer à être produit dans l’été de 1997 pour une sortie en 1999. Mais Cameron senti que la technologie n’était pas encore prête pour transmettre et traduire sa vision. Il décida alors de se concentrer sur des documentaires en attendant qu'elle soit prête.

En février 2006, Cameron annonça que son Projet 880" était une « version retravaillée d’Avatar, un film qu’il avait essayé de faire des années plus tôt ». Il concluait que la technologie des images générées par ordinateur qui avait évolué pour rendre possible Gollum (Le Seigneur des Anneaux), King Kong et Davy Jones (Pirates des Caraïbes) était assez évoluée désormais pour rendre « Avatar » possible comme l’avait prouvé un test tourné en cinq jours l’année précédente.

Cameron travailla le script du film de janvier à avril 2006 et inventa la culture des Na’vi dont le langage fut créé par le linguiste Paul Frommer. Ce dernier comprenait environ 1000 mots, dont 30 ajoutés par Cameron. Il s’inspire de diverses langues dont l’amharique et le maori. Sigourney Weaver et les décorateurs du film rencontrèrent Jodie S. Holt, professeure en botanique à l’université de Californie de Riverside pour apprendr les méthodes utilisées par les botanistes pour étudier les plantes et recueillir des échantillons. Ils parlèrent aussi des moyens possibles de communication entre les différentes créatures de Pandora présentes dans le film.

De 2005 à 2007, un groupe réduit de décorateurs travailla avec Cameron, dont l’illustrateur Wayne Barlowe (qui avait déjà travaillé entre autres sur « Babylon 5 », « Galaxy Quest » et « Titan A. E. ») et le sculpteur Jordu Schell pour donner vie aux Na’vi sous la forme de peintures et de sculptures quand Cameron comprenait que l’informatique ne lui permettait pas de traduire sa vision. Ils travaillaient la majeure partie du temps dans la cuisine de la maison que Cameron possédait à Malibu.
En juillet 2006, Cameron annonça que « Avatar » serait prêt pour être diffusé au milieu de l’année 2008 et annonça le début du tournage pour février 2007.
Le mois suivant, Weta Studios (« Le seigneur des anneaux » !) annonça qu’il allait travailler sur les effets spéciaux du film. Spécialiste de ceux ci, Stan Winston, qui avait déjà auparavant travaillé avec Cameron sur d’autres films rejoignit l’équipe.
Pour produire les décors du film, deux équipes travaillérent en émulation. L’une se chargea principalement de la flore et de la faune de Pandora, l’autre des machines et des artefacts humains.
Cameron annonça en septembre que son nouveau film serait tourné en 3D avec un système « fait maison » utilisant deux caméras HD dans un même boitier pour créer une perception de profondeur.

Mais la Fox était hésitante devant le projet. Elle se souvenait des dépassements de coûts et des retards qui avaient émaillé le tournage de « Titanic », même si Cameron avait réécrit son script pour réduire le nombre de personnages en fusionnant plusieurs d’entre eux et en proposant de réduire son salaire si le film faisait un « flop ». Cameron n’était en effet pas certain que ce dernier ne serait pas un monstrueux échec !
Du coup, la Fox fit comprendre sans ambage à Cameron qu’elle refusait d’investir dans « Avatar » en juin 2006.
Cameron se mit alors à démarcher d’autres majors pour produire son film, notamment Disney qui se révéla intéressé. Du coup, la Fox revint sur son refus et accepta en octobre. Il faudra toutefois que la firme Ingenious Media accepte de financer le film avec elle et que sa participation financière soit réduite à la moitié du budget officiel de 237 millions de dollars. Il restait cependant des sceptiques. Quand la direction de la Fox signifia à Cameron et Landau leur accord pour financer le film, un officiel leur dira : «Je ne sais pas si nous sommes fous en vous en vous laissant faire ça, ou si vous êtes fous de croire que vous pouvez le faire ». En fait, le film coûtera environ 300 millions de dollars, dont près de la moitié pour le marketing !
La Fox traînera aussi les pieds pour le tournage en 3D en imposant un nombre de frames bien inférieur à celui que Cameron avait prévu.

En décembre 2006, Cameron décrivit Avatar comme un conte futuriste qui se déroule sur une planète extraterrestre deux cent ans dans le futur. Il en parla comme d’une aventure de jungle à l’ancienne avec une conscience environnementale. Gardons cela en mémoire pour la suite, tout comme le fait que Cameron était conscient qu’Avatar partageait des thématiques communes avec « La Forêt d’Emeraude », « At Play in the Fields of the Lord », « Princesse Mononoke » ou « Danse avec les loups ».
Dans une interview en 2007 dans Time Magazine, Cameron disserta sur la signification du terme « Avatar » : «C’est une incarnation d’un des dieux hindous prenant une forme matérielle. Dans le film, cela veut dire que la technologie humaine du futur (du film !) est capable d’injecter l’esprit humain dans un clone ».

L’apparence des Na’vi a été suggéré à Cameron par un rêve que sa mère avait fait et lui avait raconté.
Celle-ci avait rêvé d’une femme à la peau bleue grande de 4 mètres. Elle a dit à son fils : « J’aime le bleu. C’est une belle couleur… en plus, il y a une connexion avec le panthéon hindouiste que j’aime ».
Dans le premier jet de son scénario, dès 1976-1977, il peupla sa planète d’extraterrestres de grande taille à la peau bleue. Ils furent à l’origine des Na’vi, ce qui dément la possibilité qu’ils aient été inspiré par les Schtroumpfs de Peyo.
Les « montagnes flottantes » de Pandora ont été inspirée par les monts Huangshan en Chine.
Les intérieurs de la colonie minière s’inspireront d’une plate-forme pétrolière du Golfe du Mexique.

Pour la romance entre Jake et Neytiti, Cameron utilisa en fait la même trame que celle qu’il utilisa dans « Titanic » avec celle entre Jake et Rose (mais avec une fin plus heureuse !). Les deux couples viennent tous deux de deux mondes radicalement différents et sont forcés de choisir entre deux camps profondément antagonistes.
Comprenant qu’il fallait pour que cette partie de l’histoire soit « crédible » il fallait que Neytiri soit attirante pour les mâles des deux espèces, il demanda aux hommes faisant partie de l’équipe s’occupant de la représentation des Na’vi de rendre ces derniers les plus séduisants possibles en dépit de leur étrangeté.

Cameron avait surtout pour ambition de faire un film de pur divertissement. Cependant, il déclara que pour lui c’était aussi un moyen pour amener les gens à réfléchir sur leurs relations avec la nature et les autres humains. Pour lui, les Na’vi représentent lce que nous aimerions être et les humains (dans Avatar) figurent la part de nous même qui pille inconsidérément notre monde et nous condamne à un futur apocalyptique.
Il a admit aussi que son film critique implicitement le rôle des Etats Unis dans la guerre en Irak et la nature impersonnelle et mécanisée des guerres modernes, notamment par le fait que le responsable d’un tir de missile ne voit généralement pas les conséquences de son action.
Des spectateurs trouvèrent dans son film au moins une allusion au 11 septembre dans le film. Cameron ne perçu pas au départ cela et ne le découvrit qu’à posteriori.

Le tournage commença en avril 2007 à Los Angeles et en Nouvelle-Zélande à Wellington. Il se composait de 60% d’images générées par informatique et 40% de scènes avec personnages réels ou miniatures traditionnelles.
Le tournage en «motion-capture » se déroula pendant 31 jours à Playa Vista (Hughes Aircrfat) près de Los Angeles.
Les scènes avec des acteurs commencèrent à être tournées en octobre 2007 à Wellington.
En tout, plus d’un millier de personnes travaillèrent pour produire le film.
Pour se préparer à leurs scènes, les acteurs durent selon les cas apprendre le tir à l’arc, l’équitation, le tir et le combat au corps à corps. Des entraînements eurent aussi lieu pour ceux devant parler la langue des Na’vi
Durant le tournage, Cameron utilisa un système de caméra virtuelle qui montrait les avatars virtuels des acteurs dans leur environnement digital en temps réel, ce qui lui permettait de diriger ceux ci comme de véritables acteurs.
Cameron montra à Spielberg et Peter Jackson ce système qu’ils testèrent avec enchantement. Spielberg et Lucas visitèrent ensuite le plateau de tournage.

Par le nombre des innovations dans les effets spéciaux, « Avatar » fait figure de laboratoire De nouvelles méthodes de motion capture furent développées lors des 14 mois précédents :  méthode nouvelle pour montrer des zones aussi immenses que les jungles de Pandora, de captures d’expressions faciales, tournage en numérique direct.
Les scènes les plus complexes furent celles mettant en présence la numérique Neytiri et Jake sous sa forme humaine. Une attention toute particulière fut portée aux ombres et reflets de lumières sur les deux personnages.
C’est Weta Digital (Wellington, Nouvelle-Zélande) qui assuma le plus gros du travail numérique, qui employa un moment plus de 900 personnes. L’énorme montant de données qui devait être conservées, cataloguées et mise à disposition impliqua la création de « Gaïa », un « cloud-computing » spécialement conçue par Microsoft pour Avatar.
Weta utilisa un bâtiment de 930m2 abritant 4000 serveurs Hewlett-Packard avec 35000 processeurs fonctionnant sous Ubuntu, Linux et Grid Engine. En collaboration avec The Foundry, Weta développera un nouveau logiciel de textures et de peintures.
Pour créer le monde de Pandora et ses habitants, il faudra plus d’un petabit de stockage et chaque minute du film achevé représentera 17,28 gigabit de stockage.
L’aide d’autres entreprises, comme ILM, sera nécessaire pour les scènes de bataille.

Sans attendre la sortie officielle du film ou en avoir vu la moindre image, des critiques et des communautés de cinéphiles prédirent que le film serait un désastre artistiques et commercial. Cela ne perturba guère Cameron qui avait déjà eu affaire à de tels commentaires avant la sortie de « Titanic ». Même le très sérieux « New York Times » se laissera à écrire que la Fox avait décidé de tourner « Alvin & the Chipmunks : the Squeakquel » en même temps qu’Avatar pour combler les pertes financières « prévisibles ».
Bien évidemment, le film explosa le box office tout autour du monde, sans que les analystes de ce succès parviennent à se mettre d’accord sur les raisons de celui-ci.

Le film sera dans l’ensemble bien reçu par les critiques, même s’ils considéraient qu'il valait plus par sa prouesse technologique que par la qualité de son histoire, de ses dialogues et des caractères de ses personnages. Beaucoup estimèrent que comme « Star Wars » à son époque, il marquait un tournant dans la façon de faire des films.
Les thèmes politiques et sociaux traités dans « Avatar » créèrent leurs lots de polémiques selon les orientations politiques et religieuses des critiques, tous n’appréciant pas ceux ci.
On cita des similarités entre « Avatar » et d’autres films, certains y voyaient des références ou des emprunts, d’autres du plagiait. On citait notamment « Danse avec les loups », « Pocahontas » ou « The last samuraï ». Pour les romans, on évoquait le plus souvent celui d’Ursula Le Guin « The word for world is forest » où une race extraterrestre pacifique vivant en harmonie avec la nature est attaquée par des soldats terriens qui considèrent que « le seul bon indigène et l’indigène mort ».

Au-delà de tout ce que l’on peut reprocher à ce film (qui est en théorie le premier volet d’un triptyque), « Avatar » est un conte puissant servi par la technologie et une remarquable beauté esthétique. Il offre aussi un rare exemple d'inversion du schéma classique de l’invasion. Ici, ce n’est pas l’extraterrestre l’envahisseur. Il est l’envahi !


La même année qu’Avatar sort un film très différent, « District 9 » de Neil Blomkamp, premier film sud-africain du genre à ma connaissance !
District 9
Un gigantesque vaisseau spatial extraterrestre apparaît directement au-dessus de la ville de Johannesburg en mars 1982.
Après trois mois sans aucun signe d’activité des extraterrestres, une équipe de reconnaissance pénètre dans le vaisseau et y découvre des extraterrestres malades et affamés. Ils sont évacués du vaisseau et reçoivent de la nourriture, des soins médicaux et un abri. Tout laisse à penser que ceux –ci ne sont que des « ouvriers » qui « ne pensent pas nécessairement pas eux-mêmes «  et que ceux qui les dirigeaient sont morts. Ils sont bientôt vus comme une charge et désignés par le sobriquet de « crevettes », puis confinés dans le « District 9 », un camp gouvernemental situé dans les faubourgs de Johannesburg, ce qui n’empêche pas des heurts périodiques entre eux et les humains . On s’aperçoit aussi que la console de commandes du vaisseau a disparu et que ce dernier ne peut être utilisé de ce fait.
Pour garder le « District 9 », le gouvernement sud-africain fait appel à une société privée, la « Multinational United » ou MNU. Son responsable, Dirk Michaels (William Allen Young) est en plus chargé d'en « déplacer » les résidents vers un nouveau camp, le « Camp 10 ».
En août 2010, Wikus van de Merwe (Sharlto Copley), un fonctionnaire Afrikaner est chargé par son beau-père Piet Smit (Louis Minnaar), qui est l’un des pontes de la MNU de diriger l’évacuation du District 9.
Pendant ce temps, l’extraterrestre « Christopher Jason » (Jason Cope), son fils et un ami distillent un mystérieux liquide qu’ils mettent dans une petite bouteille. Plus tard, alors qu’il fouille la cabane de l’ami de » Christopher », Wikus découvre celle-ci et son visage est aspergé par le contenu de la bouteille tandis que l’ami de «Christopher » est abattu par Koobus Venter (David James), un soldat xénophobe qui dirige l’opération.
Le fluide qui l’a éclaboussé rend Wikus malade et il commence à muter en « crevette ». Le MNU le capture et le force à tester différentes armes extraterrestres qui n’obéissent qu’à l’ADN de ces derniers. Les scientifiques du MNU décident ensuite de tuer et disséquer Wikus, car ils pensent que ses organes peuvent valoir des millions. Mais Wikus parvient à s’échapper. Smit ment alors à la presse et à sa fille en disant que Wikus est porteur d’un virus extraterrestre très dangereux et contagieux. Il charge Venter et ses hommes de retrouver Wikus qui n’a plus qu’un seul refuge possible : le District 9. (clip)

Au départ de ce film, Peter Jackson («Le seigneur des anneaux ») voulait produire un film basé sur une adaptation du jeu « Halo » et le faire tourner par le débutant Neill Blomkamp. Pour ce dernier, cela aurait été en effet son premier long métrage, car il n’avait jusqu’alors dirigé que des courts métrages ou des publicités.  Mais il échoua à trouver les financements nécessaire et le projet avorta.
Jackson et Blomkamp parlèrent alors de projets de substitution et finirent par se décider pour celui de « District 9 ».
Blomkamp écrivit le script avec Terri Tatchell et décida de le tourner dans son pays natal, l’Afrique du Sud. Tout deux revinrent sur un court métrage qu’avait tourné Blomkamp dans son film court « Alive in Joburg » (abréviation de Johannesburg). Ils y puisèrent des personnages, des situations et des idées, dont celle de tourner le film dans le style d’un documentaire avec des interviews, des décors et des artefacts extraterrestres. Ils y mirent aussi des éléments faisant référence à la période de l’Apartheid.
Un financement fut trouvé pour tourner le film auprès de QED International qui négocia les droits de distribution à travers le monde.

Le film sera tourné près de Soweto alors que des heurts violents opposaient les sud-africains aux immigrés en provenance d’autres pays d'Afrique. Le « Distric 9 » fut tourné en 60 jours dans un bidonville proche dont les habitants avaient été évacué de force par le gouvernement sud-africain vers des maisons subventionnées par ce dernier (sans que ce dernier fait soit lié au tournage du film!).
Le tournage aura lieu durant l’hiver austral (juin-juillet), ce qui permettait à Blomkamp de capter l’atmosphère qu’il voulait. Il allait toutefois se trouver face à un problème inattendu : cette période pluvieuse est celle où la végétation reprend vigueur, or Blomkamp voulait les paysages les plus désolés possibles ! Cela allait obliger l’équipe du film à faire couper la végétation dans les zones de tournage quand la nécessité s’en fait sentir !
Pour le film, beaucoup d’armes et de véhicules militaires fabriqués en Afrique du Sud ont été utilisés.

Blomkamp déclara qu’aucun film précis n’avait influencé « District 9 ». Cependant, il cita parmi ses influences « subliminales » les films de la série « Alien » et « Terminator », « Judgment day », «Predator » et « Robocop » et déclara qu’il cherchait à obtenir la même atmosphère que celle de ces films.

C’est Weta Workshop qui devait s'occuper du « design » des extraterrestres dans « District 9 » avec comme contrainte de réaliser des personnages à la fois humains et « barbares ». Blomkamp voulait des créatures insectoïdes et bipèdes, des créatures non-humanoïdes ne pouvant que difficilement susciter de l’empathie chez le spectateur.
Seulement, Weta Workshop était très occupé par « Avatar » (voir ci-dessus) ! Blomkamp confia donc les trucages à une société de Colombie Britannique (Canada), Image Engine. Il comptait travaillait ensuite avec celle-ci pour d’autres films… et parce que les taxes en Colombie Britannique sont particulièrement avantageuses. Pour Image Engine, créer des effets sur un long métrage de cet ampleur était aussi une première.
Image Engine donna à ces êtres au look apparemment belliqueux un exosquelette leur donnant l’allure de crustacés qui devait au départ susciter le dégoût chez le spectateur avant de qu'il ne devienne progressivement plus en sympathie avec eux au fur et à mesure que l’on découvre chez eux des sentiments humains.
Weta prendra toutefois la conception des vaisseaux, tandis que les tenues et animaux domestiques seront conçus par Embassy Visual Effects, des travaux en 2D étant aussi réalisés par Zoic Studios. D’autres effets furent réalisés directement sur le tournage par la société MXFX.

« District 9 » fait implicitement allusion à l’époque de l’Apartheid. Le titre du film est un clin d’œil au « District 6 », une zone résidentielle du Cap qui fut déclarée « réservée aux blancs » par le gouvernement sud-africain en 1966, ce qui entraîna l’expropriation par la contrainte de 60000 personnes qui furent « relogés » à 25 kilomètres de là.
Mais il évoque aussi des faits plus contemporains : le déplacement forcé de résidents de quartiers de bidonvilles vers de nouveaux ghettos suburbains et la résistance de leurs habitants.

C’est avec ironie que Blomkamp montre Wikus devenant de plus en plus humain alors qu’il devient physiquement de moins en moins humain. Lors du film, il devient de plus en plus concerné par le sort des extraterrestres au point de se retourner contre l’humanité pour leur permettre de fuir. Il faut dire que la MNU, en théorie chargée de les protéger, les exploite pour des expérimentations, détruit leurs œufs avant l’éclosion pour les exterminer.
La MNU peut aussi être vue dans le film comme la dénonciation du danger qu’il y aurait pour un gouvernement de « sous-traiter » des fonctions de police à des sociétés privées.

Le film enregistrera un bon succès en rapportant sept fois le budget initial de 30 millions de dollars.
Les critiques furent très positives et trouvèrent le film brillant techniquement et émotionnellement. Ils louèrent son inventivité, ses scènes d’action et y retrouvèrent tous les éléments des films classique de science-fiction.
Certains cependant critiquèrent la fin du film qu’ils trouvaient trop pessimiste, trop conventionnelle et le le pensèrent trop proche du film « Alien Nation » réalisé en 1988.

Incidemment, le gouvernement du Nigeria demanda que le film soit interdit ou remanié parce qu’il montre des citoyens de son pays comme des criminels cannibales. Il sera interdit dans ce dernier pays.


Pour finir l’année 2009 de façon cool, parlons maintenant de «Monsters vs Aliens » de Conrad Vernon et Rob Letterman.
Monsters vs Aliens
Fiancée avec le journaliste météo Derek Dietl, la jeune et belle Susan Murphy est frappée par une météorite le jour de son mariage. Au lieu d’être tuée, elle est exposée au quantonium, une substance qui la fait croître brusquement jusqu’à la taille de quinze mètres. Prévenue par son propre père et par une base arctique, l'armée capture Susan. Sous le nom de code « Ginormica », elle est envoyée dans une prison secrète dirigée par le général W. R. Monger. Elle y rencontre d’autres détenus : B.O.B., un monstre gélatineux indestructible dépourvu de cerveau, le docteur Cafard, un scientifique fou avec la tête et les capacités physiques d’un cafard, le « Chaînon Manquant », une créature mi-singe, mi-poisson et Insectosaurus, un ver gigantesque plus grand que Susan.
Mais un extraterrestre, Gallaxhar, détecte les radiations caractéristiques du quantonium sur la Terre et y envoie une gigantesque sonde robotique. Après que le robot ait atterrit, le Président des Etats Unis tente d’entrer en contact avec ce dernier en jouant « Axel F » sur un clavier, mais sa tentative échoue et le robot commence à détruire tout ce qui l’entoure. Le général Monger convainc le Président d’utiliser les monstres pour combattre le robot. Ces derniers acceptent après qu’on leur ait promis la liberté s’ils réussissent. Arrivant à San Francisco, Susan est poursuivie par le robot, mais les monstres le battent.
Maintenant libre, Susan retourne à sa maison et présente ses ex-codétenus à sa famille. Ils sont rapidement rejetés après avoir provoqué une belle panique dans le voisinage. Derek rompt ses fiançailles avec Susan en clamant qu’il ne peut épouser un monstre qui fera de l’ombre à sa carrière. Susan est d’abord effondrée, mais réalise bientôt que son nouveau statut de monstre présente des avantages et embrasse son nouveau rôle avec enthousiasme quand elle est enlevée par Gallaxhar qui tue au passage Insectosaurus.
Sur le vaisseau de Gallaxhar, Susan s’échappe et poursuit son ravisseur qui la piège en l’entraînant dans une machine qui extrait le quantonium de son corps, ce qui la fait revenir à sa taille normale.
Gallaxhar à l’intention d’utiliser le minerai pour alimenter une machine qui doit créer une armée de ses clones pour envahir la Terre.
Qui parviendra à le stopper ? (clip)

« Monsters vs Aliens » fut tourné à la fois en 2D et en 3D par les studios Dreamworks Animations. Il faudra plus de 45 millions d’heures d’ordinateur pour le faire, soit huit fois le temps nécessaire pour « Shrek ». Plusieurs centaines d’unités centrales seront utilisées. Le film demandera 120 terabites pour être complété, une seule scène d’explosion en demandant 6 !

Les critiques furent dans l’ensemble favorable au dessin animé, tout en notant qu’il était plutôt destiné à un public enfantin. Il sera l’une des grandes réussites commerciales des dessins animés de l’an 2009 derrière « Là-haut » et « L’Age de Glace 2 ».


L’année suivante, dernière de la décennie, voit la sortie d’une autre production Dreamworks, « Megamind » de Tom McGrath
Megamind
Envoyé de sa planète mourante par ses parents tout comme Superman, Megamind est arrivé sur Terre. Bénéficiant d’une « super-intelligence », il s’est auto-proclamé criminel le plus génial et le plus beau. Mais il subit défaite sur défaite devant le protecteur de Metropolis, Metro Man, qui est originaire de la même planète que lui ! Leur rivalité date de leur prime enfance, car l’arrivée de Metro Man sur Terre en même temps que lui fit que Megamind grandit dans un orphelinat alors que son beau rival reçu une éducation parfaite d’une famille aimante.
Aussi, quand il apprend que Metropolis va inaugurer un musée à son protecteur Metro Man, Megamind kidnappe avec l’assistance de son seul ami et complice Minion la journaliste Roxanne Ritchi et prend au piège Metro Man dans une pièce aux murs recouverts de cuivre, métal qui annihile les super pouvoirs de celui-ci. Megamind le tue ensuite avec son rayon de la mort.
Victorieux, Megamind annonce à sa victoire à Metropolis, mais tombe ensuite dans une profonde dépression, faute d’adversaire digne de ce nom pour combattre sa vilenie.
Avant de détruire le musée consacré à Metro Man, Megamind se déguise en son directeur Bernard pour éviter d’être reconnu par Roxanne.
Inspiré par une réflexion de cette dernière, il décide de créer un adversaire à sa taille en injectant en quelqu’un l’ADN de Metro Man, ce qui devrait donner à cette personne les pouvoirs jadis détenus par ce dernier. Alors qu’il choisi sa cible, Roxanne pénètre dans son repaire et dans la bousculade il injecte accidentellement le sérum dans le caméraman de Roxanne, Hal.
Profitant de la crédulité de celui-ci, Megamind apparaît à ce dernier sous un déguisement en se présentant comme son « papa de l’espace ». Il lui annonce qu’il est un super héros, «Titan » et qu’il va le préparer à affronter Megamind.
Mais rien ne va se passer comme prévu ! (clip)

Les critiques furent généralement favorables, même si certains regrettaient qu’il ne pousse pas aussi loin le pastiche de « Superman » qu’il aurait pu le faire et qu’il « recycle » des éléments provenant de dessins animés précédents tels que les « Indestructibles ».


La même année sort un film de la franchise « Predator », donc pas pour les petits enfants, «Predators » de Nimrôd Antal.
Predators
Le mercenaire Royce (Adrien Brody) sort de l’inconscience pour s’apercevoir qu’il tombe en parachute vers une jungle. Dans celle-ci, il rencontre d’autres gens venus là de la même manière que lui : un tueur mexicain d'un cartel de la drogue, Cuchillo (Danny Trejo), un soldat russe Nikolaï, Isabelle (Isabelle Braga), une sniper de l’armée israélienne, le révolutionnaire Mombasa (Mahershalalhashbaz Ali), le condamné à mort Stans (Walton Goggins), le Yakuza Hanzo (Louis Ozawa Changchien) et le docteur Edwin (Topher grace). Tous sont armés et sont des tueurs, à l’exception apparente d’Edwin. Aucun se sait où il est et pourquoi.
Le groupe suit Royce. Sur leur chemin, ils trouvent des cages vides et des plantes secrétant un neurotoxique qu’Edwin recueille sur un scalpel. Ils trouvent aussi le cadavre d’un militaire des forces spéciales américaines. En arrivant sur une hauteur, ils voient le ciel et réalisent qu’ils ne sont plus sur Terre.
Ils sont ensuite attaqués par un groupe de carnassiers extraterrestre qui tuent Cuchillo. Evitant un piège, les autres parviennent à s’échapper. Royce comprend que la planète est une sorte de réserve de chasse et qu’ils sont là pour être chassé comme du gibier.
En suivant la piste des carnassiers, le groupe trouve un campement où ils découvrent un Prédator captif. Leurs chasseurs, trois Prédators de plus grande taille, les attaquent alors et tuent Mombasa. Ils parviennent cependant à s’enfuir. Isabelle révèle alors qu’elle a déjà entendue parler des Prédators dans un rapport écrit par le seul survivant d’une unité des Forces Spéciales Américaine qui en a rencontré un en 1987 dans la jungle du Guatemala.
Dans leur errance, ils rencontrent Noland (Laurence Fishburne), un soldat d’élite qui survit sur la planète depuis des années. Il leur explique que les Prédators améliorent leurs capacités guerrières en capturant des guerriers et des bêtes dangereuses en provenance de mondes divers et en les amenant ici pour les chasser et les tuer. Il leur dit aussi qu’ils chassent par groupe de trois et qu’il y a une haine inexpiable entre les plus grands et les plus petits Prédators.
Royce élabore alors un plan consistant à libérer le plus petit Prédator dans l’espoir que ce dernier leur fournisse un moyen de quitter la planète pour revenir sur Terre. (clip)

Le film sera tourné en 53 jours. Presque tout les extérieurs seront tournés à Kolekole (Hawaii) sous des pluies tropicales presque continuelles. Les scènes d’intérieurs et de studios ont été filmés à Austin au Texas pour bénéficier d’avantages fiscaux. D’autres scènes d’extérieur seront tournés près de Comal dans le centre du Texas, sur le site du Lac Gorge.

Si je cite ici ce film de la franchise « Predator », c’est parceque c'est le seul qui peut être comparé au premier de la franchise, les deux autres films n’étant pas franchement un succès artistique et public ! Il aura en effet un grand succès aux Etats Unis, au Royaume-Uni, en Irlande et au Japon.
La plupart des critiques considèrent que ce film a relancé l’intérêt de la franchise par ses qualités de film d’action, même s’ils sont unanimes à le trouver inférieur au premier Predator. Certains estiment que le film perd de son élan après la rencontre avec le personnage joué par Fishburne. Tous ou presque considèrent que les personnages sont trop caricaturaux et traités avec trop peu de profondeur et que le scénario est prévisible, mais comme je l’ai dit plus haut, cela ne suffit pas à le faire considérer comme un navet !

Une autre raison m’a poussé à parler de ce film. En supposant (hypothèse absurde pour moi) que des extraterrestres enlèvent des terriens, ce n’est pas forcément pour leur bien !


Terminons cette décennie avec la série « Falling Skies » de Robert Rodat avec des extraterrestres pas trop sympathiques !
Falling Skies
Il fallait bien que cela arrive un jour ! Des extraterrestres humanoïdes à la peau grise ont conquis la Terre avec l’aide des « skitters », des créatures insectoïdes à plusieurs pattes et des drones d’attaques. En quelques jours, ils ont anéantis les armées de toutes les nations et tué près de 90% de la population mondiale. Ils tuent tous ceux qu’ils trouvent sur leur passage, à l’exception des enfants entre 8 et 16 ans. Ils fixent sur et dans la colonne vertébrale de ceux-ci un dispositif biomécanique de contrôle de leur esprit. Tenter de le retirer tue le porteur du dispositif instantanément.
La série débute six mois après le début de l’invasion et suit un groupe de survivants qui tente de lutter contre les extraterrestres. Celui-ci s’est baptisé le « Second Massachusetts » et est dirigé par un militaire en retraite, le Capitaine Dan Weaver (Will Patton) et un professeur d’histoire de l’Université de Boston, Tom Mason (Noah Wyle). Ce dernier cherche après son fils Ben (Connor Jessup) et met au service de ses compagnons ses connaissances en histoire militaire. (clip)

« Falling Skies » a été créé par Robert Rodat qui a écrit entre autres le scénario de « Il faut sauver le soldat Ryan », le film oscarisé de Spielberg. L’idée du scénario du pilote est venue d’une conversation entre Rodat et Spielberg. Initialement, la série devait s’appeler « Concord » en référence non pas à un avion supersonique, mais à une bataille de la Guerre d’Indépendance Américaine (lien). Spielberg suggéra alors le titre «Falling Skies ». D’emblée, Spielberg fut enthousiasmé par le sujet de la série qui avait l’originalité de démarrer APRES la conquête de la Terre et de raconter une histoire de survie et de combat. Ainsi qu’il le déclara lui-même : « J’ai senti que c’était une  histoire post-apocalyptique avec l’esprit de 1776 dans le 21ème siècle… Comment les survivants nourriraient les enfants ? Comment feraient-ils pour se procurer les armes et le matériel nécessaire pour se défendre et même tenter de reconquérir ce qu’ils avaient perdu ? ».
Un thème constant chez Spielberg depuis « E.T. l’extraterrestre » jusqu’à « Pacifique », celui de la famille et de la fraternité est présent dans la série.
En écrivant le pilote, Rodat commença par essayer de décrire l’invasion extraterrestre, mais il jeta tout au panier pour aborder l’histoire selon un autre angle. Mais rien ne le satisfaisait car il retombait toujours sur quelque chose de déjà fait. C’est alors qu’il eut l’idée des enfants « contrôlés par les extraterrestres ». Spielberg aima l’idée des adultes tués parce qu’ils étaient une menace, et des enfants mis sous contrôle.
Spielberg travailla avec Rodat sur le script, choisi les comédiens pour le pilote, regarda chaque jour ce qui avait été tourné, fit des suggestions et travailla sur l’apparence des extraterrestres et des vaisseaux de ces derniers.    

Le tournage du pilote et des épisodes de la série se déroulèrent à partir de 2009 dans l’Ontario (Canada). La seconde saison dont le tournage a commencé en octobre 2011 a été relocalisée en Colombie britannique (Canada).
Spielberg et Rodat sont les producteurs exécutifs de la série avec la collaboration de Graham Yost (qui a travaillé avec Spielberg pour la série « Pacifique »), de Mark Verheiden qui est producteur et scénariste sur celle-ci (il a notamment travaillé sur « Battlestar Galactica »). Melinda Hsu Taylor, qui a précédemment travaillé sur « Lost » supervise la production.

Les critiques firent un excellent accueil à la série qui en apprécièrent les scènes d’action et le suspense, ainsi que son caractère familial. Les remarques négatives ciblèrent surtout les scènes montrant les relations entre les personnages considérées comme trop plates et conventionnelles. Les plus sévères trouvèrent à la série un caractère désuet.
Dans tout les cas, la série est parvenu à trouver un créneau porteur chez les adultes (de 18 à 49 ans !) et a recueilli assez d’audience pour s’assurer une deuxième saison d’existence, ce qui est déjà une performance en soi !

 

A suivre... dans le futur!

 





11/05/2012
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