L'ours polaire

L'ours polaire

Des extraterrestres sur l'écran (3) : de Dan Curtis à Don Bluth

VII) Suites et remakes

Les années 1990 sont marquées par l’arrêt programmé de la navette spatiale américaine, sans qu’un programme vienne remplacer celle-ci en raison de violentes controverses sur le budget de la Nasa et la façon dont ce dernier est employé au sein du Sénat et des instances gouvernementales des Etats Unis.
La station spatiale ISS dont le projet démarrera en 1994 subira une diminution de 50% de ces crédits. Pour se réaliser, le projet devra voir l’association de la Nasa, de l’Europe Spatiale, des Russes et du Brésil.
L’effondrement de l’URSS aura d’importantes répercussions sur l’astronautique russe. Le site traditionnel de lancement de Baïkonour se situe désormais dans la république indépendante du Kazakhstan, obligeant la Russie à négocier avec le nouveau gouvernement pour garder la possibilité d’utiliser les installations pour des lancements de fusées. Le programme de navette spatiale “Bourane” soviétique, étrangement semblable à la navette américaine, sera abandonné en raison de son coût.
Trop vieille, trop coûteuse et ayant subi des dommages, la station orbitale habitée MIR sera abandonnée et détruite en 1997.
La disparition de l’Union Soviétique entraînera en effet une baisse importante des crédits alloués à l’espace.
Cela semble laisser le champ libre aux européens et au programme Ariane qui marque succès sur succès. Mais l’Europe spatiale n’a pas de lanceurs pouvant mettre des hommes en orbite. Pour cela elle doit soit passer par la navette américaine ou les Soyouz russes. Les problèmes de la navette américaine entraîna aussi l’abandon d’un projet européen similaire, mais de taille plus réduite, “Hermès”.
Et d’autres outsiders arrivent durant cette période : la Chine, qui se prépare a envoyer un équipage dans l’espace et le Japon, bien que les premiers pas de ce dernier se solderont par de multiples échecs.

L’exploration de Mars cependant continue avec la sonde “Mars Global Surveyor”. De nombreux indices révèlent la présence passée d’eau en abondance sur la surface de la planète. Mais aucun signe n’indique la présence d’une vie présente ou passée sur Mars. La vie, aussi primitive soit-elle a-t-elle put apparaître? Si oui, s’est-elle éteinte alors que l’atmosphère se raréfiait et que l’eau liquide disparaissait? Ou a-t-elle trouvé refuge dans les profondeurs de la planète? Ces questions restent toujours sans réponse à ce jour.

Mais le grand événement scientifique de cette décennie sera la détection de la première exoplanète certaine. Grâce à la méthode d’observation des vitesses radiales, qui consiste à mesurer un infime “recul” apparent d’une étoile lors du passage d’une planète (recul qui dans ce cas est en plus périodique), les astronomes suisses Michel Mayor et Didier Queloz détectent une planète autour d’une étoile de type solaire, 51 Pegasi, à 40 années-lumière de la Terre. On est alors le 6 octobre 1995.
Cinq ans auparavant, on avait détecté des planètes autour d’un pulsar, ce qui avait intrigué les scientifiques qui n’imaginaient pas cela possible. Cette découverte ne sera confirmée qu’en 1997.
Fort proche de son étoile à 0.05 unités astronomique (environ 7 millions de kilomètres), 51 Pegasi b a environ la moitié de la masse de Jupiter (150 fois la Terre). C’est une planète gazeuse qui orbite en quatre jours autour de 51 Pegasi avec une tempèrature moyenne de 1000 degrès.
D’autres découvertes allaient suivre. Mais aucune planète rocheuse susceptible d’abriter une quelconque forme de vie, même microbienne… Celles-ci, si elles existaient, demeuraient indétectables

Et une nouvelle querelle allait surgir entre les partisans de la thèse des “terres rares” pour qui les conditions d’apparition de la vie évoluée sont tellement draconiennes (planète avec de l’eau liquide, un satellite naturel pour la stabiliser ect…) que la vie doit être très rare et ceux partisans de la théorie que la vie peut faire son chemin, même dans les pires conditions, du moment qu’il y a de l’eau liquide ou quelque chose d’équivalent pour permettre son dévelloppement et donc qu'elle abonde dans l'univers.

Commençons par une mini-série, “Intruders” de Dan Curtis.
IntrudersEn Californie, une jeune femme; Lesley Hahn (Daphne Ashbrook) est aux prises avec des cauchemars récurrents dans lesquels de mystérieux employés du téléphone rentrent chez elle. Ils sont dépourvus de visages et l’emmènent de force avec eux.
Bien plus loin vers l’est, dans le Nebraska, Mary Wilkes (Mare Winningham) souffre de “pertes de mémoires” inexplicables. Une nuit, elle se réveille même sur une route à des kilomètres de sa maison. Elle aussi doit affronter des cauchemars identiques à ceux que subie Lesley.
Mary décide d’aller en Californie avec sa sœur. Celle-ci l’a persuadé de consulter un psychiatre qu’elle connaît, le Doctor Chase (Richard Crenna). En l’écoutant en consultation, Chase pense d’abord qu’elle souffre de cauchemars récurrents suite à des abus sexuels subis durant l’enfance. Mais quand Mary vient à son tour le consulter, il comprend que cela est étrange et décide de mener son enquête. Il découvrira d’autres cas similaires et il découvrira l’inimaginable. (clip)

Cette mini-série inaugure toute une kyrielle de feuilletons ou de téléfilms basés sur des histoires d’enlèvements commis par des Aliens inquiétants. Ces récits s’appuient sur des témoignages de gens déclarant avoir été victimes d’enlèvements commis par des extraterrestres. Sans mettre nécessairement en doute la sincérité de ces témoins, on peut s’interroger sur l’utilité qu’aurait pour eux de tels enlèvements alors que chaque année des centaines de personnes disparaissent sans laisser de traces. S’il s’agit pour eux de connaître les mécanismes du corps humains, il n’est pas besoin non plus de multiplier les rapts ou bien c’est du vice !
Je ne déflorerai pas la conclusion de cette mini-série.


L’année 1996 voit l’apparition de séries de grandes qualités sur notre thème. Commençons par « Dark skies » de Brent Friedman et Bryce Zabel.

Dark Skies - Un "Gris" victime des HivesCette série est basée sur l’idée que l’histoire telle que nous la connaissons depuis 1947 est un mensonge. Son point de départ est que depuis le légendaire « Crash de Roswell » en 1947 des extraterrestres vivent parmi les humains aux Etats Unis et que leur existence est cachée par le gouvernement. La série suit à travers les années 1960 l’histoire de John Loengard (Eric Close) et Kimberly « Kim » Sayers (Megan Ward) qui tentent régulièrement de faire échouer de mauvais coups fomentés par ces extraterrestres, les « Hives ». Ces derniers veulent asservir la Terre en manipulant des personnes importantes et des événements. La série les montre ainsi planifiant l’assassinat du président John F. Kennedy. John et Kim doivent en plus se défier du « Majestic 12 », une agence gouvernementales aux agissements plutôt obscurs.
Cette série présente l’originalité d’impliquer dans ses scénarios des personnalités des années 1960 aussi diverses que les Beatles, Robert Kennedy, J. Edgar Hoover ou Jim Morrison (clip)

Lancée par NBC à la vue du succès de la Fox avec « X-Files » (dont je parlerai plus loin au moment de la sortie du film basé sur la série en 1998), cette série sera abandonnée au bout de 18 épisodes au bout de la première saison, malgré la qualité et l’originalité de celle-ci. Initialement, Friedman et Zabel escomptaient que la série dure cinq saisons !
La première saison devait couvrir la période 1961-1969. La seconde devait se dérouler de 1970 à 1976, la troisième de 1977 à 1986, la quatrième de 1987 à 1999 et la dernière voir l’affrontement final entre 2000 et 2001.

Parlons maintenant un peu des Hives. Ces derniers sont en fait des créatures parasites de petite taille ressemblant un peu à des araignées, qui prennent le contrôle du corps de leurs hôtes en se fixant sur leur cerveau. Ils pénètrent dans leurs victimes par la bouche, le nez ou les oreilles (l’anus étant trop lointain). Comme ils se fixent de préférence sur les ganglions du cerveau, ils sont aussi nommés « Ganglions ».
Au début de la prise de possession, la personne infectée manifeste de brusques sautes d’humeur, des troubles du comportement et des périodes de dépression nerveuse quand le parasite prend le contrôle de son hôte. Après celle-ci, l’hôte n’est plus qu’une coquille vide hébergeant le Hive.
Toutefois, certains humains peuvent résister ou échapper à l’infection en raisons de facteurs génétique qui les rendent incompatibles avec la biologie des Hives. Ce sont les « Throwbacks ». A plusieurs reprises les Hives enlevent des groupes de personnes pour ls infecter. Lorsqu’un « Throwbacks » est parmi eux, il est généralement relâché car le tuer attirerait trop l’attention. Injecter le sang d’un « Throwback » à un Hive le tue. Pour contrer cette menace, les Hives développent plusieurs expériences pour tenter de supprimer les « Throwbacks » ou de développer par manipulation génétique des humains plus faciles à parasiter.
Les Hives sont arrivés sur Terre en 1947 à Roswell après avoir fait écraser leur vaisseau. Ils avaient en effet pris possession d’une race extraterrestre, les « Greys » (ou Gris). Ces derniers possèdent une technologie plus avancée que la notre, ce qui ne les a pas sauvés : ils ont été conquis par les Hives, subissant ce que ces derniers veulent faire subir à l’humanité.
Les Hives ont un langage pour communiquer entre eux, le Thhtmaa élaborer par le professeur de linguistique Matt Pearson
A noter qu’il existe un prédateur naturel des Hives, quand ceux ci ne sont pas à l’intérieur d’un hôte. Il s’agit d’une créature ressemblant à une limace. Ils en ont apporté avec eux sur Terre et s’en servent pour exécuter ceux d’entre eux qui déplaisent…

On retrouve dans cette série le schéma de « Invasion of the body snatchers », mais en plus élaborée. On trouve là une tentative de conquête de la Terre par un biais bien plus insidieux que celui de films du genre « Independance Day » ! On est aussi fort loin des « Invaders » (Envahisseurs) par le machiavélisme des Hives qui usent plus de la manipulation que de tentatives hasardeuses à la « Will Coyote »…


Passons à plus rigolo avec « Third rock from the sun » (Troisième planète après le Soleil) de Bonnie et Terry Turner (clip)

Third stone from the sun : ils ont pris forme humaine!Les extraterrestres sont parmi nous! Une équipe d'exploration est venue sur notre planète. Elle a pris forme humaine et s'est installé dans une petite ville (Rutherford, Ohio) sous la paisible apparence d'une famille américaine pour étudier les mœurs des primitifs vivant sur celle-ci. Elle est placé sous le commandement du Grand Commandeur, qui endosse l'identité de Dick Solomon (John Lithgow), chef de famille et professeur de physique à l'université de Pendleton.  Son agent d'information reçoit le corps d'un adolescent, l'identité de Tommy Solomon (Joseph Gordon-Lewitt) et doit aller suivre des cours au lycée. Son officier de sécurité devient Sally Solomon (Kirsten Johnson) et son officier communication Harry Solomon (French Stewart), tous les deux sous l'apparence de trentenaires qui vivotent de petits boulots en petits boulots. Ils prétendent être juifs et venir du Pérou !
Ils sont en liaison avec leur supérieur, la « Big giant head » (La grosse tête) qui n'est autre que William Shatner. Ses ordres parviennent au groupe par l'intermédiaire d'Harry, qui de façon inattendue et souvent inconvenante se lève les bras tendus (ces derniers agissant comme antenne) en proclamant « Message depuis la Grosse Tête ».
Leur mission est ethnologique : pas question ici de conquête, mais d’exploration. Les situations humoristiques dérivent surtout des tentatives maladroites des « Solomon » pour tenter de s’adapter au mode de vie de leurs voisins, pour comprendre ceux-ci. Comme de plus le voisinage est lui-même passablement absurde, on en arrive vite à des situations loufoques !
A la décharge des « Solomon », la vision qu’ils ont eut jusqu’à leur arrivée des mœurs terriennes est celles diffusées par les médias terrestres qu’ils ont capté, à savoir principalement la télé nord-américaine.
On sait peu de choses de la vrai forme des « Solomon » et de leur façon de vivre avant leur venue sur Terre. On pressent toutefois que celle-ci a banni presque toute émotion ou relation entre les individus. Ils sont asexués et se reproduisent en s’envoyant l’un à l’autre du matériel génétique par la poste ! Leur chef (« La Grosse Tête »)n’est pas élu et est présumé infaillible. En fait, il est choisit pour avoir réussi à être plus rapide qu’une boule de feu et avoir évité d’être grillé vif ! Ils sont donc très mal préparés à vivre des situations  fortement émotionnelle ou conflictuelle.
Bref, ils combinent la plus extrême naïveté avec des connaissances scientifiques bien plus avancées que celle des Terriens. Ainsi « Dick » a des connaissances en physique moindre que celle de son « fils » Tommy, mais il est considéré sur Terre comme un véritable génie… avec un caractère d’enfant. Ainsi dans un épisode, il rit hystériquement en lisant « Une brève histoire du temps » de Stephen Hawking devant sa description de particules virtuelles.
Sally est une véritable bombe sexuelle dotée d’une force herculéenne qu’elle déploie parfois dans des circonstances culturellement inappropriée ou inutile.
Tommy est une véritable encyclopédie ambulante sur les sociétés terriennes, mais celles-ci ne peuvent l’aider à prendre des décisions appropriées et il n’est qu’un étudiant moyen.
En raison du système de communication implanté dans son cerveau, Harry a un comportement bizarre, instable et à la limite de la démence, même pour un « Solomon ». Doté d’un appétit sexuel insatiable, il est le seul « Solomon » à avoir des dons pour les arts, notamment la musique et le théâtre et la peinture, tout en étant rigoureusement incapable d’articuler ses idées en la matière.
Dick partage aussi ces goûts, mais totalement dépourvu du moindre don, il échoue à chaque fois lamentablement et n’arrive pas à comprendre pourquoi le moins intelligent Harry possède plus de talent que lui.

Chaque « Solomon » a des relations avec d’autres humains. Dick a une relation avec une professeure d’anthropologie névrosée, le Dr Mary Albright (Jane Curtin) qui commence de façon conflictuelle avant de se terminer en estime mutuelle.
Sally noue une relation amoureuse avec Don Orville (Wayne Knight), un officier de police aussi athlétique qu’incompétent.
Tommy a une relation agitée avec August Leffler (Shay Astar), puis la pétillante Alissa Strudwick (Larisa Oleynik).
Harry est en amour avec la fille du propriétaire de leur appartement Vicki (Ian Hooks). Bien qu’il n’ait aucune disposition pour la séduction, il saura faire échouer un complot pour détruire la Terre en séduisant une splendide vénusienne, Mascha (Cindy Crawford).

Au fur et à mesure des épisodes, on apprend que sous leur véritable forme les « Solomon » peuvent tourner la tête à 180° et qu’ils sont des tubes gélatineux pourpres et se ressemblent tous plus ou moins. A plusieurs reprises, devant de la gelée ou de la neige (phénomène inconnu par eux), ils pensent être confronté à des extraterrestres !

En tout cas, leur séjour sur Terre les transformera !


Parlons maintenant de la série « Babylon 5 » de J. Michael Straczynski qui fut diffusée de 1993 à 1998.

Babylon 5En 2257, la Terre est dirigée par un gouvernement unifié. La planète mère avec ses colonies dans le système solaire et au-delà forme l’Alliance Terrienne. Celle-ci à établi un contact pacifique avec de nombreuses races d’extraterrestres de même niveau technologique. La gigantesque station « Babylon 5 » sert de cadre à de nombreuses rencontres diplomatiques et aux relations commerciales entre les différents habitants de la galaxie. Rivalités politiques, troubles sociaux, tensions raciales et fanatisme religieux viennent malheureusement troubler la paix de la station et mettre un peu d'action. (clip)

Durant les cinq saisons de son existence la série sera d’autant plus couvertes de récompenses qu’elle était dès l’origine une série destinée à un public adulte. Elle est aussi l’une des premières, si ce n’est pas la première d’ailleurs à utiliser les technologies informatiques pour les trucages et autres effets spéciaux.

Un VorlonLes thémes abordées par la série sont l’ordre contre le chaos, l’autoritarisme contre le le libre arbitre. Ces thémes sont illustrés par la lutte inexpiable opposant deux peuples aussi puissants qu’anciens, les Vorlons et les Shadows  (Ombres). Ceux ci ne s’affrontent pas directement, mais tentent de convertir les autres civilisations plus jeunes (comme celles des huimains) à leurs croyances. Les Vorlons ont adopté une idéologie autoritaire, du style « vous ferez ce que nous disons parce que nous vous disons de le faire ». Les Shadows suivent eux une théorie qui consiste à semer les graines du conflit dans le but d’engendrer le progrès. Ainsi, ils encouragent les querelles entre les civilisations qui choisissent de privilégier la gloire ou le profit.
De même, tandis que l’Alliance terrienne glisse peu à peu vers la dictature se dévelloppe une guerre civile entre les colonies humaines et la planète mère. La série examine notamment les restrictions de liberté que subit la population et la déception croissante des humains qui pensaient que leur supériiorité morale ne permettrait jamais à une dictature de s’établir.
Elle décrit aussi par exemple l’évolution d’un conflit entre deux cultures rivales depuis une querelle territoriale mineure jusqu’à l’emploi d’armes de destructions massives.
L’une des fonctions de la station Babylon 5 est cependant de servir de « zone neutre » pour des négociations entre des parties opposées qui s’affrontent dans des guerres interstellaires.

Dans Babylon 5, la plupart des religions existant actuellement sur Terre sont encore pratiquées àUn "Shadow" côté du Fondationnisme, une religion apparue après le premier contact avec des extraterrestres. Les extraterrestres ont eux-même des religions et une communauté monacale s’installe même sur la station à partir de la troisième saison pour découvrir ces religions et établir une meilleure compréhension mutuelle entre celles-ci.

La série repose aussi sur d’autres thématiques, tel celui du sacrifice pour une cause. Le Vorlon Kosh se sacrifie pour permettre à son peuple de remporter une première victoire contre les Shadows, par exemple.
Les rêves et les visions sont importants dans l’univers de Babylon 5. Chacun des personnages principaux expérimente à au moins une occasion une vision dans laquelle il ou elle reçoit un message important.
L’addiction à des drogues diverses et l’impact de celle-ci sur la personnalité des êtres humains joue aussi un rôle important, qu’il s’agisse d’alcool, de drogues prises par injection ou par inspiration comme une drogue de synthése, la « dust » (poussière).


Puis viens ce qui est ma série « Star Trek » favorite ; « Star Trek Deep Space Nine »…

Star trek Deep Space Nine2369 : La Fédération des Planètes Unies a forcé les Cardassiens de se retirer de la planète Bajor dont ils opprimaient les habitants depuis près de soixante ans.
Bien que Bajor ne fasse pas partie de la Fédération, celle-ci décide de protéger la planète contre un éventuel retour des Cardassiens en installant une petite garnison  sur une station orbitale évacuée par ceux-ci qu’ils nomment « Deep Space Nine ».
Pour la commander, Starfleet Command désigne le Commandeur Benjamin Sisko (Avery Brooks). Ce dernier, veuf de sa femme tué lors d’un affrontement avec les Borgs, arrive avec son jeune fils Jake (Cirroc Lofton) sur une station que les Cardassiens ont dévasté avant de fuir.
Sisko aura fort à faire ! Il lui faudra d’abord affirmer son autorité et prouver ses bonnes intentions à la fougueuse Major Kira Nerys (Nana Visitor), qui soupçonne la Fédération de vouloir protéger Bajor comme les Cardassiens l’ont « protégé ». Il devra aussi contrer les manœuvres du Cardassien mégalomane Gul Dukat (Marc Alaimo) qui veut récupérer la station.
L’apparition d’un vortex (wormhole) stable vers une partie de l’univers accroîtra encore les tensions.
Pour prendre contrôle de ce dernier, Sisko déplacera la station « Deep Space Nine »..
Il découvrira aussi que le vortex abrite d’étranges créatures non organiques d’une autre dimension qui sont vénérés comme des Dieux sur Bajor, les Prophètes.
Nommé « Emissaire » par ces derniers, Sisko devient alors pour beaucoup de Bajorans un personnage religieux de premier plan. D’autres le considèrent au contraire comme un usurpateur et tentent de le démasquer ou pire !
Sisko sera alors pris au milieu d’un tourbillon d’intrigues fomentés par des Bajorans, les Cardassiens et même les Klingons, tous voulant d’une façon ou d’une autre prendre le contrôle du vortex.
Et de ce dernier surgira une menace terrible venue de l’autre côté de la galaxie : les Fondateurs.
Sisko aura fort à faire pour sauver la Fédération, Bajor et Deep Space Nine ! (clip)

Cette série aux 176 épisodes vaut aussi par sa galerie de personnages hauts en couleurs : Quark (Armin Shimerman), le tenancier Ferengi du seul bar de la station, dénué de tout scrupule quand il s’agit de réaliser des profits (même aux dépens de sa famille) et amoureux des femmes en uniforme ( !) ; Garak (Andrew Robinson), officiellement tailleur et seul Cardassien demeurant sur la station, qui est en fait un espion et un remarquable assassin exilé sur la station pour avoir déplût au pouvoir en place sur sa planète d'origine ; Odo (Rene Auberjonois), qui représente l’autorité civile sur la station. Vieil adversaire de Quark, il est un métamorphe unique dans son genre ; le Docteur Bashir (Alexander Siddig, ou Siddig El Fadil), médecin de la Fédération à l’air ingénu et surdoué qui cache un lourd secret
Les épisodes mêlent tour à tour la tragédie, l’action où la comédie pure. Les Ferengis sont largement prépondérants dans ce dernier genre.


Groupe de FerengisApparus pour la première fois dans « Star Trek Generation », les Ferengis sont pleinement exploités dans « DS9 ».
Les Ferengis sont des humanoïdes de petite taille, chauves et dotés d’une grosse tête et d’immenses oreilles. Leur dentition est celle d’insectivores (les insectes sont d’ailleurs l’un de leur met favori), soit des dents petites et pointues. L’une des caractéristiques physiques différenciant les mâles des femelles est la taille des oreilles… plus importantes chez les mâles. C'est zone très érogène pour ces derniers !
Toute leur existence est rythmé par les « Règles de l’Acquisition ». En voici trois parmi… beaucoup :
1) Argent perçu n’est jamais rendu (règle n°1)
2) L’avidité est éternelle (règle n°10)
3) Traite tes débiteurs comme tes parents… Exploite-les ! (règle n° 111)
On aura compris que la recherche de profit la plus éhontée est le moteur de la société Ferengi. Plus on est âpre au gain et qu’on réalise des bénéfices, plus on monte dans la société Ferengi.
Au sommet de celle-ci, se trouve le Grand Nagus, chef politique et économique de l’Alliance Ferengi. Toutes les décisions affectant l ensemble des Ferengis doivent être approuvés par lui… et il prélève sa part de toutes les transactions commerciales.
Les femmes Ferengis sont considérées comme une marchandise. Elle ne peuvent exercer aucune activité commerciale, ni sortir de chez leur époux. Le port de vêtement leur est interdit. Pour un Ferengi mâle, la vue d’une femme vêtue (même des non-Ferengis dans certains cas !) est intolérable… ou bigrement excitant ! Notons toutefois que certaines transgressent ou contournent les règles... comme la propre mère de Quark, à la grande indignation de son fils!

Tout ce ceci pour dire que lors de la saison 4, l’épisode 408 intitulé « Little green men » entre en plein dans le champ de cet article.

Star Trek Deep Space Nine Little green menQuark reçoit au début de l’épisode la navette que son cousin Gaila lui avait promis durant des années. Il la baptise « Quark’s treasure » et pour son voyage inaugural il décide d’emmener avec son frère Rom (Max Grodenchik) son neveu (indigne) Nog (Aron Eisenberg) sur Terre. Nog est en effet le premier Ferengi à avoir passé avec succès les tests pour rentrer à Starfleet Academy (une honte pour un vrai Ferengi ! !). Pour rendre son voyage profitable, Quark a en plus embarqué en cachette un gros chargement de kemocite pour Orion, minerai dont le commerce est strictement illégal, bien entendu.
Alors que la navette approche de la Terre, Rom s’aperçoit que Gaila a saboté la navette pour que celle-ci ne descende pas en dessous de la vitesse de la lumière. Rom parvient à les tirer de cette situation en créant une explosion avec un peu de kemocite.
Mais ils ignorent qu’en faisant cela, ils ont un peu bousculé l’espace-temps !  Leur navette fait un atterrissage forcée près d’une localité nommée « Roswell », en juillet.. 1947 !
Quand ils se réveillent de leur inconscience, ils se retrouvent sur une base militaire américaine où on les prend pour des Martiens.
Après que Rom ait réparé leurs traducteurs automatiques universels déréglés par l’accident, Quark entame des négociations commerciales avec ces humains qu’il considère comme primitifs et idiots, sans tenir compte des avertissements de Nog, qui a étudié l’histoire humaine et les décrits comme « racistes, cruels et capables de tout ».
Il s’avérera que Nog ne se trompait guère et les trois Ferengis auront besoin d’aide pour se sortir de ce mauvais pas et revenir sur « Deep Space Nine » et dans leur époque ! (extrait)

Cet épisode est un pastiche de toute les séries B qui fleurirent durant les années 1950-1960 sur les écrans télé. On y retrouve les militaires bornés, le scientifique curieux et bienveillant, sa petite amie infirmière… et tous fument comme des sapeurs dans une Amérique des années 1990 devenue très antitabac.

Pour en revenir à la série elle-même, celle-ci présente une originalité non seulement par rapport aux autres séries « Star Trek », mais aussi aux autres productions similaires : à travers les Bajorans, elle imagine une religion extraterrestre centrée sur les « Prophètes » habitants le Vortex.

Autre particularité, ses acteurs viennent pour la plupart du théâtre et non de la télévision ou du cinéma. C’est par exemple le cas d’Avery Brooks, qui jouait avant la série le rôle titre d’une adaptation théâtrale d’Othello !
Et la tonalité générale, très sombre et très éloignée des standards de la série originale ou même de la « Next Generation » !
Celle-ci est d’ailleurs la première à avoir été créée sans une implication directe de Gene Roddenberry. Mort en 1991, il avait cependant approuvé le concept de la nouvelle série imaginé par Rick Berman et Michael Piller. Tous deux seront les principaux scénaristes de la série avec Ira Steven Behr, Robert Hewitt Wolfe, Ronald D. Moore, Peter Allan Fields, Bradley Thompson, David Weddle, Hans Beimler et René Echevarria.
La série présente, notamment vers la fin, des batailles spatiales de grande ampleur grâce à l’utilisation de l’informatique dans la série. Elles sont une première dans « Star Trek ».

Si l’audience de « DS9 » sera toujours inférieure à celle de la « Next Generation », elle est cependant la seconde de la franchise. Elle fera d’ailleurs face à une rude concurrence : Babylon 5, Xena étaient diffusées à la même époque.
Pour les critiques en revanche, il n’y a pas de doute : « DS9 » est de toute les séries « Star Trek » celle qui est la mieux jouée, la mieux écrite, la mieux produite et la plus intelligente ».
Elle sera aussi fort populaire chez les Afroaméricains (la famille Sisko) et le personnage du Docteur Bashir se trouve être la première apparition à un rang notable dans une série américaine d’un personnage et d’un acteur (Siddig El Fadil) d’origine arabe.
Après des débuts difficiles à l’ombre de la « Next Generation », elle parviendra à fidéliser un public nombreux, même si beaucoup de « Trekkies » la vouèrent aux gémonies pour sa noirceur, son côté « soap-opera » avec des histoires familiales et le fait qu’au lieu de montrer un vaisseau explorant l’espace, elle se déroulait dans et autour d’un point fixe : la station Deep Space Nine.
Elle gagnera dix-huit « Emmy Awards » (l’équivalent des Oscars pour le cinéma), dont deux pour les maquillages et un pour la musique de son générique, composé par Dennis McCarthy.(clip)

Pourtant pèse sur « Star Trek Deep Space Nine » une grave accusation de plagiat par rapport à la série « Babylon 5 » (voir à celle-ci).
Le premier épisode de « Deep Space Nine » fut diffusé quelques semaines avant les débuts de Babylon 5. Michael Starczynski expliqua par la suite qu’il avait proposé à la Paramount en 1989 sa série en donnant un dossier de présentation de celle-ci contenant le concept de Babylon 5, la description de son univers, les scripts et les schémas des décors, la biographie des principaux personnages, etc… Paramount refusa son projet, mais annonça deux mois après que Warner Bros ait annoncé qu’il mettait en chantier la série Babylon 5 le projet « Deep Space Nine » !
Pour Starczynski, il est évident que la Paranount a utilisé les informations qu’il avait donné pour la première saison de « Deep Space Nine ». Ironiquement, c’est la plus faible de l'histoire de la série DS9!.
Il est évident si l’on fait preuve d’honnêté intellectuelle que « Deep Space Nine » est « pompé » sur « Babylon 5 ». Mais les scénaristes de la série ont ensuite réussi à se dégager de là pour créer des histoires et un univers différents de Babylon 5.
L’explication est peut-être que la Paramount s’estimait propriétaire des documents fournis par Starczynski. C’est un cas qui se présente aux Etats Unis où le droit d’auteur est différent de celui existant en France. En tout cas, je n’ai pas trouvé trace de poursuite judiciaire envers la Paramount par Starczynski, ce qui laisse à penser à quelque chose de ce genre.


Si j’ai eu beaucoup de plaisir à parler de « Star Trek Deep Space Nine », c’est avec autant de plaisir que je vais maintenant parler de « Stargate : the movie » de Roland Emmerich, sorti en 1994.

Un gigantesque anneau de pierre est découvert en 1928 près de Gizeh en Egypte par l’équipe du Stargate EmmerichProfesseur Langford.
Soixante-six ans plus tard, la fille de Langford, Catherine (Viveca Lindfords), demande à un linguiste surdoué, le professeur Daniel Jackson (James Spader) d’essayer de traduire des hiéroglyphes très anciens qui pourraient lui permettre de confirmer sa thèse controversée sur la pyramide de Khufu. Jackson accepte de l’aider et est emmené à une base souterraine de l’aviation américaine dans le Colorado. Jackson parvient à traduire les hiéroglyphes figurant sur l’anneau de pierre : « A des millions d’années dans le ciel se trouve Râ. Sa Porte des Etoiles a été scellée et enterrée pour l’éternité ». Il comprend aussi que les symboles donnent des localisations dans l’espace en se combinant.
C’est alors qu’arrive un ancien membre des Forces Spéciales, le colonel Jack O’Neill (Kurt Russell). Ce dernier prend la tête du projet «Porte des Etoiles » et le déclare « Top Secret ».
Quand Jackson rentre une séquence de signes dans la porte, il ouvre un vortex (wormhole) menant vers un autre point de l’univers. Suivant O’Neill et plusieurs membres des Forces Spéciales, Daniel Jackson arrive dans une pyramide isolée au milieu d’un désert de sable.
C’est là que Jackson s’aperçoit qu’il ne peut rentrer les coordonnées pour revenir sur Terre, ces dernières manquants. O’Neill divise alors sa troupe. Tandis que plusieurs hommes restent dans la pyramide, il part avec quelques autres et Daniel Jackson pour explorer les environs. Ils découvrent un village de mineurs qui les prennent pour des Dieux envoyés par Râ.
Jackson découvre que des derniers parlent une langue dérivée de l’Egyptien antique et parvient à communiquer avec eux. L’équipe d’exploration commence à tisser des liens amicaux avec les villageois.
En lisant des hiéroglyphes trouvés dans des catacombes, Jackson découvre que Râ est en fait un extraterrestre qui a réduit en esclavage avec sa technologie avancée les humains. Ces derniers s’étaient révoltés et avaient enterré la Porte des Etoiles découverte en Egypte, mais Râ avait enlevé auparavant certains d’entre eux qu’il avait installé sur cette planète pour qu’ils exploitent la mine à son profit, son minerai étant essentiel au fonctionnement de sa technologie.
Craignant une rébellion de ses humains, Râ prohiba l’enseignement de la lecture et de l’écriture.
L’équipe trouve alors une pierre portant les sept symboles permettant de revenir sur Terre…. Mais le dernier symbole est effacé !
Comment les explorateurs regagneront-ils leur monde ? Râ (Jaye Davidson) ne risque t-il pas d’apparaître un matin pour chercher sa livraison de minerai ? (clip)

Le film sera tourné en studio à Los Angeles et en extérieur près de Yuma (Arizona). Il bénéficiera de l’aide technique de l’égyptologue Stuart Tyson Smith pour l’usage des hiéroglyphes égyptiens et pour enseigner aux acteurs des phrases en égyptien antique.

L’idée du film viendra de deux sources différentes. Roland Emmerich avait un projet de film baptisé « Necropolis : city of the dead » où il imaginait qu’un vaisseau spatial était enterré sous la Grande Pyramide de Gizeh.
Dean Devlin, qui sera l’un des producteurs du film « Stargate » avait quand un lui un projet qu’il décrivait lui-même comme « Lawrence d’Arabie sur une autre planète ». Emmerich et Devlin eurent l’intuition qu’unir les deux idées serait une bonne idée de départ pour un film. Ainsi naquit « Stargate » !

Si le film reçut un bon accueil du public et dégagea des bénéfices plus important que ce qu’escomptait l’industrie du cinéma, cela ne fut pas grâce aux critiques ! Celles-ci furent en effet très tièdes lors de la sortie de « Stargate ».
La majeure partie des critiques négatives se concentraient sur « l’usage excessif des effets spéciaux », la « minceur du scénario » et l’usage tout aussi « excessif de clichés éculés ». Un critique, Roger Ebert, ira même jusqu’à écrire que «le film « Ed Wood » sur le pire réalisateur de tout les temps, a été fait pour nous préparer à Stargate » !
Seul le temps lui donna le rang de film culte… en dépit des critiques ! Et il donnera naissance à une série de longue vie et de grands succès. Comme quoi les paroles des critiques ne sont pas forcément paroles d'évangile.

On retrouve dans « Stargate » une vieille théorie chère à certains ufologues : les égyptiens de l'Antiquité auraient eu accès à des technologies extraterrestres pour édifier les pyramides et que les premiers Pharaons seraient venus d’ailleurs.
Bien que très tolérant, de telles idées me font sourire. Pour les Pyramides, les Egyptiens n’ont jamais eu besoin de l’aide d’éventuels « ET » pour bâtir celles-ci. Ils ont surtout eut besoin d’intelligence et d’organisation. De plus, les découvertes archéologiques ont permis de découvrir l’évolution du modèle « pyramidal » entre les mastabas (2700 avant J-C.), la Pyramide à degré de Djeser (2600 avant J-C.), la pyramide rhomboïdale de Dahchour ou de Snefrou (2550 avant J-C.). et la Grande Pyramide de Kheops (vers 2500 avant J-C.).
Il est exact que les procédés utilisés ne sont pas connus avec exactitude (rampes, grues, briques reconstituées ou non, etc…) et il y a toujours des controverses scientifiques parfois âpre à ce sujet. Mais il y a un consensus général pour dire que les égyptiens de l’Antiquité avaient le niveau technologique et les capacités de mener à bien de tels travaux… sans faire appel à des armées d’esclaves ! La crue du Nil libérait en effet beaucoup de cultivateurs dont les champs étaient inondés. Ils fournissaient une main d’œuvre abondante et salariée pour la construction des monuments. De plus, les chantiers pouvaient durer dix ou vingt ans si  nécessaire et étaient parfois terminé après la mort de leur commanditaire.

Quand au portail que l’on voit ici, il est en fait similaire, bien qu’artificiel, à celui de « Star Trek Deep Space Nine ». N’ayant pas envie de me livrer à un cours magistral sur la physique quantique, je te renvoie, chère lectrice ou lecteur, à l’article de wikipedia consacré au « trou de ver » (wormhole). Ces objets n’existent que sous forme d’équations mathématiques et n’ont jamais été observé jusqu’à présent dans la nature.
Le physicien John Wheeler (1911-2008) pensait que deux singularités (comme un trou noir et une hypothétique «fontaine blanche » ou « trou blanc ») pouvaient être reliés par un « trou de ver ».donnant accès à des régions éloignées de l’univers, voire à d’autres univers Seul problème, d’après les équations ledit passage n’existerait qu’à des tailles macroscopiques ! Soit 10 puissance -33 cm ! Il serait de plus instable et se refermerait sur lui-même en 10 puissance-43 secondes… Et tout essai pour l’agrandir provoquerait son autodestruction…
Quand à en créer un, cela demeure du domaine de la pure fiction et demanderait une quantité d’énergie proprement astronomique pour « forer » un trou tel que celui que pourrait faire une aiguille !
Pas la peine de penser à cette hypothèse pour dépasser le problème de la relativité générale et de la vitesse de la lumière…


Terminons cette année 1994 avec une série de courte vie (une saison), mais de qualité, "Earth 2" de Michael Duggan, Carol Flint, Mark Levin et Billy Ray/

Earth 2An 2192 ! La plupart des humains ont fui la Terre devenu en grande partie inhabitable par l’effet conjugué de diverses pollutions et changements climatiques pour vivre dans d’énormes stations orbitales.
La milliardaire Devon Adair (Debrah Farentino) vit sur l’une de celles-ci avec son jeune fils de huit ans Ulysses (Joey Zimmerman). Elle sait que ce dernier, gravement malade, n’a plus pour longtemps à vivre. Il a en effet contacté une affection rare que l’on appelle « le syndrome ». Les médecins pensent que cette maladie, qui n’affecte que les enfants, est causé par l’absence d’environnement terrestre. Comme tout le monde le sait, (corps médical et gouvernement compris), les malades ne dépassent jamais l’âge de neuf ans.
Dans une tentative désespérée pour sauver son fils, Devon réunit un groupe de pionniers décidé à s’installer à vingt-deux années lumière de là sur une planète de type terrestre, pour y créer une colonie, New Pacifica, pouvant accueilir les familles ayant un enfant touché par le « syndrome ».
Mais son projet ne recueille pas l’assentiment du gouvernement (le « Conseil ») qui le considère comme dangereux et même subversif. Devon et ses partisans sont mis sous surveillance et un agent du gouvernement est infiltré parmi eux pour empêcher la création de la colonie sur «Earth 2 » (Terre 2)..
A lors qu’ils s’apprêtent à partir, ils découvrent une bombe sur leur vaisseau, prête à exploser après leur départ. Ils accélèrent alors leurs préparatifs de départ et se débarrassent de la bombe en la larguant dans l’espace.
Au bout de vingt-deux ans en hibernation, ils arrivent à destination, mais leur vaisseau s’écrase sur la face opposée de la planète où ils voulaient s’installer. Devon et son groupe se retrouvent seuls sur la planète avec peu de ravitaillement et de matériel. Devon prend le commandement et emmene le groupe vers l’ouest, vers le site prèvu pour l’installation de New Pacifica.
Durant leur voyage, Devon et ses compagnons apprenent que le « Conseil » veut prendre le contrôle de Terre 2 pour y mener ses propres entreprises de colonisation Ils découvrent aussi qu’une vie intelligente insoupçonnée existe sous la surface de la planète, celle des « Terrians ». Celle-ci est intimement liée à la planète à tel point que tenter de chasser les Terrians peut provoquer la mort deEarth 2 - Terrians celle-ci ! Ces Terrians guèrissent Ulysses de sa maladie et celui-ci commence à posséder certaines de leurs caractèristiques. Ulysse devient alors un enjeu vital pour le Conseil (clip).


Durant leurs périgrinations, ils trouvent des paysages évoquant le sud-ouest des Etas-Unis, où l’eau est rare et la végétation buissonneuse poussant sur des formations rocheuses. Devon Adair y découvriront trois formes de vies fort différentes.
Peu après leur arrivée, ils prennent contact avec les Grendlers, une race primitive de commerçants et de… charognards !
Ils découvrent ensuite l’existence des Terrians qui ont une relation symbiotique avec la planète et ne communiquent qu’avec certains des colons par le biais de rêves.
Reste ensuite les Kobas, de petites créatures simiesques avec une peau ressemblant à du cuir et de grands yeux. Pas plus (ou pas moins ?) intelligentes qu’un chat ou un chien, elles ont des griffes acérées qu’elles peuvent utiliser comme dards pour réduire à l’impuissance leurs proies. Une fois frappée par elle, leur victime tombe dans un profond coma pouvant être confoncu facilement avec la mort. Cet état dure deux ou trois jours, puis la proie se réveille sans dommage. Ils s’apprivoisent facilement et se montrent très amicaux envers ceux qui sont gentils avec eux, mais réagissent très vite contre d’éventuels prédateurs.
Pendant leur errance, les colons découvriront qu’ils ne sont pas non plus les seuls humains présents sur la planète. Earth 2 a été en effet utilisé par le Conseil comme colonie pénitentiare dans la pensée de se servir des détenus pour apprendre comment lancer une colonisation d’envergure de la planète.

Cette série posséde plusieurs particularités. En premier lieu Devon Adair est le premier personnage féminin à tenir le premier rôle dans une série de science-fiction, battant de deux mois tout juste la Capitaine Kathryn Janeway de la série « Star Trek Voyager ». Je ne parlerai pas de cette dernière série, ce blog n’étant pas dédié à toutes les séries « Star Trek ».
Le thème principal de la série tourne autour de l’hypothése «Gaiä » qui a été émise notamment par l’écologiste anglais James Lovelock (né en 1919) en 1970. Cette théorie professe que la Terre « serait un système physiologique dynamique qui inclut la biosphère et maintient notre planète depuis plus de trois milliards d'années, en harmonie avec la vie ». De nombreux scientifiques sont opposés à ce concept..
D’autres thèmes sont présents comme l’évocation du sort réservé aux peuples « indigènes » par les colonisateurs, la traîtrise et la rédemption.

La série sera abandonnée pour « audience trop faible » bien que les scénarios pour une deuxième saison aient été écrits. Les épisodes serviront de base à des romans.


1996 voit le retour d’extraterrestres très agressifs dans deux films d’esprit fort différent… quoique !
Commençons tout d’abord par « Independence Day » de l’inévitable Roland Emmerich.

Independance DayLe 2 juillet 1995 (Ouf ! la date est passée !), un gigantesque vaisseau se met en orbite autour de notre petite planète et 36 grands vaisseaux en sortent pour se placer au-dessus des 36 cités les plus importantes du globe.
A New York, le scientifique David Levinson (Jeff Goldblum) découvre une transmission extraterrestre qui ressemble fort à un compte à rebours et pense que les arrivants préparent le déclenchement d’une attaque massive et coordonnée contre la Terre. Avec son père Julius (Judd Hirsch), il se rend à la Maison Blanche pour prévenir le Président Thomas J. Withmore (Bill Pullman). Ceci permet au Président, à des membres de son administration et aux Levinsons de fuir Washington à bord d’ Air Force One, juste avant que la ville ne soit détruite par le vaisseau situé au-dessus d’elle. Los Angeles et d’autres villes dans le globe (Paris, bien sûr !) subissent le même sort.
Une contre-attaque est aussitôt lancé contre les vaisseaux extraterrestres à laquelle prend part le Capitaine des Marines Steven Hiller (Will Smith). Il conduit une escadrille de F/A-18 contre le vaisseau qui a détruit Los Angeles. Mais celui-ci est protégé par un champ de force qui rend sans effet les tirs des avions et largue un essaim de chasseurs eux aussi protégés par des champs de force. L’escadrille de Hiller est décimée et lui-même n’échappe à la mort qu’en piégeant son poursuivant dans le Grand Canyon. L’astronef alien s’écrase et il parvient à capturer son occupant. Hiller est alors récupéré par un groupe de réfugiés et tous gagnent la Zone 51 avec leur prisonnier.
Il y découvrira que l’armée américaine garde dans des locaux très bien gardés un vaisseau spatial alien réparé après s’être écrasé près de Roswell en 1947 ainsi que les corps de l’équipage.
Le prisonnier reprend conscience dans une cellule spécialement aménagé pour lui. Il ne se fera pas prier pour dire que les siens voyagent de planètes en planètes à travers l’univers en y pillant toutes les ressources sur leur passage. Très agressif, il se révèle peu enclin à négocier et tente une attaque psychique contre Withmore, mais est abattu sur le champ.
Ce dernier ordonne alors une attaque nucléaire contre un vaisseau près de Houston, mais elle échoue.
C’est alors que Levinson propose un autre plan pour mettre fin à la menace extraterrestre. Il doit s’exécuter le 4 juillet, jour anniversaire de la déclaration d’indépendance des Etats Unis. (clip)

L’idée de ce film naquit alors qu’Emmerich et le Devlin parcouraient l’Europe pour la promotion de « Stargate ». Un journaliste demanda à Emmerich pourquoi il avait fait un film comme « Stargate » s’il ne croyait pas aux extraterrestres. Emmerich répondit en disant qu’il était fasciné par l’idée de l’arrivée d’extraterrestres et demanda au journaliste d’imaginer ce qu’il se passerait s’il se réveillait un matin et découvrait que d’immenses vaisseaux venus d’ailleurs se tenaient au-dessus des principales villes du monde. Emmerich dit alors à Devlin : «Je pense avoir une idée pour notre prochain film ».
Tous deux décidèrent de rajouter à ce point de départ une attaque de grande ampleur menée par les extraterrestres en question., à contrario des scénarios habituels qui les montrent se cachant ou arrivant sous la forme de spores.
Durant un long mois de vacances au Mexique, ils écrivirent un script qu’ils envoyèrent au président de la 20th Century Fox Peter Chernin qui leur donna le feu vert pour mettre en œuvre le film.
En février 1995, le "Indipendance Day" entra en pré-production. Emmerich et Devlin tentèrent pour ce dernier d’obtenir le concours de l’armée américaine, mais celle-ci refusa quand Emmerich et Devlin refusèrent de supprimer du script toute allusion à la « Zone 51 ».
Le film allait employer un nombre d’effets spéciaux sans précédent : plus de 3000. Le Département des modèles réduits construisit plus du double de maquettes que n’importe que film auparavant tourné. Un modèle réduit de la Maison Blanche de 3 mètres sur un mètre cinquante sera construit. La scène de sa destruction prendra une semaine de préparation et demandera 40 charges explosives.
L’aspect des aliens du film sera imaginé par le désigneur Patrick Tatopoulos. Ces créatures portentAlien - Independance Day des tenues bio-mécaniques de deux mètres quarante avec 25 tentacules conçues de telles façons qu’il soit apparent qu’il ne s’agit pas d’un homme dans un costume.

Le tournage en lui-même débutera en juillet 1995 à New York, une seconde unité tournant d’autres scènes à Manhattan, Washington D.C., Flagstaff (Arizona), San Agustin (Nouveau-Mexique). L’équipe principale quant à elle quitta ensuite New York pour Cliffside Park (New Jersey), puis une ancienne fonderie à Fontana (Californie) pour les scènes suivant la destruction de Los Angeles. La production de déplaça ensuite dans l’Utah où le désert et l’aéroport de Wendover donnèrent le cadre de la Zone 51.
Trois scènes furent aussi filmées sur le lac salé de Bonneville et d’autres dans les alentours de Los Angeles. Pour l’intérieur de la Maison Blanche, on réutilisa les décors conçus pour le film « Nixon ».
Le 3 novembre 1995, le tournage était terminé !

« Independence Day » fut un énorme succès public, mais l’avis des critiques sur le film sera partagé. Les opinions négatives se fixaient sur le caractère stéréotypé des personnages et la faiblesse des dialogues. D’autres trouvent les trucages inférieurs à ceux des films de Spielberg et Lucas, et déplorérent la manque d’imagination dans le design des vaisseaux extraterrestres et la description de leurs occupants.
L’aspect patrioticard du film sera fortement critiqué hors des Etats-Unis, notamment le discours tenu par Whitmore juste avant le déclenchement de l’attaque décisive contre les Aliens.
Celles positives louent la qualité des effets spéciaux (surtout pour la destruction de la Maison Blanche), trouvent du charme au film et de l’esprit au script.

« Independence Day » inaugure toute une série de films basés sur des effets spéciaux de plus en plus spectaculaires cachant le manque criant de psychologie et de profondeurs de leurs personnages et la minceur pathétique de leurs scénarios, le fameux « 2012 » étant dans ce domaine une manière d’apothéose qu’il va être difficile de battre !
Personnellement, je regarde « Independence Day » comme un excellent film…. D’humour ! Quand je le visionne, je le regarde avec un second degré pour me moquer de ses extraterrestres incapables de prémunir leurs systèmes de sécurité contre un virus informatique, de ses humains si en retard sur le plan technologique mais néanmoins capables de réparer un vaisseau spatial alien endommagé et de pénétrer les « doigts dans le nez » dans le vaisseau-mère de ceux-ci. Sans compter le caractère ridicule de certains personnages (le scientifique iconoclaste et hyperdoué, le brav’ marine, le Président si courageux, l’ivrogne en quête de rédemption, les « soucoupistes » naïfs).
En fait, je me demande même si Emmerich et Devlin n’ont pas voulu faire une parodie !

En tout cas, il y a un point sur lequel je suis d’accord avec eux. Pourquoi effectivement traverser d’immenses étendues de vide spatial si c’est pour se cacher dans un hameau du Bourbonnais et manger de la soupe aux choux entre un sabotier et un puisatier ?


Sinon, pour la parodie pure affichée et joyeuse sort la même année l’irrésistible « Mars Attacks ! » de Tim Burton.

Mars AttackSurgi des profondeurs de la planète Mars, une impressionnante armada de soucoupes volantes se dirige vers la Terre.
Là, le Président des Etats Unis James « Jimmy » Dale (Jack Nicholson) s’adresse à ses citoyens à la veille d’un événement historique : la rencontre pacifique du peuple de Mars avec celui de la Terre.
Toutes les télés couvrent l’événement ainsi que des millions de personnes : les employés et les clients de l’hôtel Louxor à Las Vegas, les médias new-yorkais et une famille de ferrailleurs à Perkinsville au fin fond du Kansas.
Utilisant un traducteur universel, les premiers martiens à fouler le sol terrestre annoncent qu’ils « viennent en paix ». Mais quand un hippie lâche au-dessus d’eux une colombe, les martiens la désintègrent et annihilent une bonne partie de l’assistance.
Pensant que cet incident a été causé par un « malentendu culturel », le Président Dale demande au Professeur Donald Kessler (Pierce Brosnan) de reprendre les négociations « interrompues » avec les martiens.
L’ambassadeur de ces derniers est invité à faire un discours devant les membres du Congrès des Etats Unis. N’ayant visiblement préparé aucun discours, il désintègre avec son escorte les membres de la digne assemblée. Kessler, qui tente en vain de convaincre l’ambassadeur martien de l’aider à maintenir la paix, est emmené par les martiens à bord du vaisseau de « l’ambassadeur ».
Suite à la destruction du Congrès, le général Decker (Rod Steiger) tente de convaincre le Président Dale à répondre à cette agression par une frappe nucléaire, mais ce dernier refuse.
Un assassin martien déguisé en pin-up réussi alors à rentrer dans la Maison Blanche pour en assassiner son locataire, mais est neutralisé.
Au même moment, la flotte martienne passe à l’attaque…
Rien en paraît pouvoir les arrêter sauf….. un adolescent du Kansas qui a trouvé leur seul point faible ! (clip)


Jonathan Gems était un homme malheureux. A plusieurs reprises il avait approché Tim BurtonMars Attack avec des scénarios qu’à chaque fois Burton avait refusé. Mais un jour de 1993, il vint avec une idée curieuse : faire un adaptation cinématographique de la série de cartes à collectionner « Mars Attacks », qui avaient été éditée vers 1962. Tim Burton, bien que très occupé à préparer son film « Ed Wood », se dit que « Mars Attacks » était peut être une bonne occasion de rendre une nouvelle fois hommage à Ed Wood, et plus spécialement à son célèbre film « Plan 9 from outer space », ainsi qu’à tous les films de science-fiction de série B des années 1950 comme « Invaders from Mars », « Earth vs Flying saucers », etc…
Burton s’allia avec la Warner Bros pour produire le film, le studio achetant les droits d’adaptation cinématographiques aux ayants droits. En 1994, Gems paufina son scénario et le film fut budgétisé par la Warner Bros à hauteur de 260 millions de dollars, bien que celle-ci ait demandé à Burton de ne pas dépasser les 60 millions d’euros. Mais le scénario de Gems ne convenait toujours pas à Burton et à la Warner Bros, aussi Gems fut remplacé par Scott Alexander et Larry Karaszewski. Leur scènario fut révisé par Martin Amis, qui avait engagé spécialement pour cette tâche… mais quand le film sortira, Amis ne trouvera rien de ce qu’il avait écrit !
On rappela Gems qui écrivit 12 versions successives du script. Gems sera crédité pour l’histoire et le scénario, mais il dédiera par la suite la version romancée de son scénario à Tim Burton qui « a co-écrit le scénario avec moi et n’a rien demandé en échange ».
La Warner Bros tentera de faire pression sur Tim Burton pour que ce dernier mette des sous-titres aux dialogues des martiens, mais ce dernier ne lâchera rien !
Par contre, il taillera dans le scénario avec Gems pour réduire les coûts en réduisant le nombre des personnages principaux de 60 ( !) à 23 et pour centrer les scènes de destruction de villes sur trois, passant à la trappe les scènes devant montrer les Martiens attaquant la Chine, les Philippines, le Japon, l’Europe, l’Afrique, l’Inde, la Russie et le Liechtenstein (Non, pas le Liechtenstein !).
Avant même qu’une ligne du scénario de «Independence Day » ne soit écrite, Gems et Burton avaient imaginé de mettre dans le scénario la destruction de Manhattan et de la Maison Blanche.

Le succès du film sera proprement colossal aux Etats Unis et en Europe., même si les critiques restèrent perplexes devant le film. Certains relevèrent que le film de Burton tentait d’être aussi drôles que des films fauchés et sans vedettes tels que « L’invasion des femmes abeilles » en utilisant une débauche d’effets spéciaux et une brochette de stars, ce qui pour eux relevait d’un étrange paradoxe !
Plus sévère d’autres le traitaient carrément de « merde » et craignaient que « cette sorte de merde passe pour de la comédie. Ou pour un film » !
Certains critiques cependant remarquèrent que le film dézinguait allégrement dans le non-sens tout les poncifs que l’on trouvait dans « independence Day » : l’armée, le patriotisme étroit et « bas de front », etc…, sans pour autant aller aussi loin qu’il aurait pu aller à l’exemple de films comme « Docteur Folamour ».
Cependant le film avait aussi ses inconditionnels qui remarquaient la grande culture cinématographique de Gems et Burton, louaient leur volonté d’éviter de mettre en personnage en vedette et…. d’avoir fait un bon film en utilisant un gros budget et pleins d’effets spéciaux, à rebours de bien des films dit « à grand spectacle ». Beaucoup apprécièrent l’humour noir et surréaliste du film, confinant parfois à l’absurde.


Que l’on me pardonne si je ne parle ni de « Star Trek : first contact », ni de « Alien ressurection ». Tous deux sont d’excellents films, mais ils n’apportent rien de neuf à notre sujet, au contraire de « Contact » de Robert Zemeckis. S’il n’a pas la qualité des deux précédents, il va par contre nous donner matière à réflexion…

ContactScientifique douée, la Docteuresse Eleanort Arroway (Jodie Foster), ou « Ellie » travaille pour le projet SETI (Search for Extra-Terrastrial Intelligence) à l’observatoire radio astronomique d’Arecibo.(Porto Rico). Avec ses collègues elle écoute l’espace dans l’espoir de capter une communication émise par une autre intelligence.
Mais certains pensent que cette quête est futile et sans espoir. Envoyé par le gouvernement américain, le Docteur David Drumlin (Tom Skerritt) coupe les crédits du projet.
Après avoir cherché en vain un autre moyen pour financer ses recherches, Ellen accepte l’argent du richissime S. R. Hadden (John Hurt) qui lui donne accès au Very Large Array (VLA), un énorme ensemble d’antennes à l’écoute du ciel dans le désert du Nouveau Mexique.
Quatre ans plus tard, alors que Drumlin veut toujours mettre fin au projet, Eleanore capte un signal qui répète constamment la liste des nombres premiers et réussi à en déterminer l’origine : l’étoile Vega, sise à 25,3 années lumière du Soleil.
A cette nouvelle, Drumlin et le Conseiller National à la Sécurité Michael Kitz (James Wood) tentent de prendre le contrôle du projet.
Tous trois découvrent que sous le premier signal s’en cache un second : le message d’ouverture des Jeux Olympiques de Berlin prononcé par Adolf Hitler en 1936. Arroway et son équipe supposent que ce discours a été le premier signal d’une puissance suffisante pour atteindre Vega et que les extraterrestres l’ont renvoyé ensuite vers son point d’origine.
Tandis que le programme est placé sous haute sécurité et que le monde en suit fiévreusement les péripéties, Arroway reçoit un nouveau message : plus de 60000 pages de dessins et de données techniques que décode Hadden. Ce dernier explique que chaque page doit être interprété en trois dimensions et que le document donne les plans d’une machine abritant un être humain situé dans une nacelle qui doit passer entre trois anneaux en rotation rapide.
Grâce à une coopération internationale, la machine est construite à Cap Carnaveral. Si Eleanore figure parmi les personnes choisies pour yprendre place, c’est finalement Drumlin qui est choisi pour la tester. Mais un fanatique religieux (Jake Busey) détruit la sonde dans un attentait suicide, tuant Drumlin et tout ceux se tenant à proximité.
Par précaution, une seconde machine a été construite ailleurs dans le plus grand secret. Et c’est maintenant le tour d’Eleanore de la tester. Que va-t-il se passer ? (clip)

L’idée du film ne vient pas de n’importe où. Elle vient d’un jour de 1979 où l’astrophysicien Carl Sagan vit Lynda Obst, l’une de ses proches amies, être engagée par le producteur Peter Gruber.
Lynda Obst parla à Gruber d’une idée lancée par Carl Sagan : celle de la réception sur Terre d’une transmission provenant d’une intelligence extraterrestre. Emballé par l’idée, Gruber signa un contrat avec Sagan pour ce que dernier lui écrive un scénario. Sagan, avec l’aide de sa femme Ann Druyan, termina en novembre 1980 un manuscrit de 100 pages.
Sagan intégra à son script la théorie de l’astrophysicien Kip Thorne sur l’existence de vortex permettant de gagner rapidement des régions éloignées de l’espace. Pour le personnage d’Arroway, il s’inspira du Docteur Jill Tarter alors responsable du Projet Phénix de l’Institut SETI. Jodie Foster la rencontrera avant le tournage du film pour l’étudier. Tarter servira ensuite de consultant sur le film et aidera à établir le portrait des femmes scientifiques des années 1950-1970 qui devaient lutter contre les préjugés pour mener leur carrière.
Le scénario impressionnera Gruber par sa qualité, mais il le fera cependant reprendre par plusieurs scénaristes et prendra contact en 1982 avec la Warner Bros, tandis que Sagan écrivait et publiait un roman à partir de son histoire. La Warner, elle, gardera le projet «en développement » jusqu’à ce que Gruber devienne le Président de Sony Pictures Entertainment…. En 1989 !
Gruber essaiera de racheter les droits du film à la Warner Bros, mais celle-ci repoussa toutes ses propositions !
Le hasard voudra qu’en cette même année 1989 Obst fut engagée à la Warner. Elle fera accélérer la mise en œuvre du film en engageant des scénaristes. Roland Joffé sera engagé pour le tourner sur un scénario de James V. Hart. Le film en était au stade de la pré-production quand Joffé fit défection. Obst engagera alors Michael Goldenberg qui écrira deux versions successive du script avant la fin 1993. On contacta alors Robert Zemeckis, mais ce dernier qui se préparait à tourner un film sur la vie d’Harry Houdini refusa.
En décembre 1993, la Warner Bros engagea George Miller pour tourner le film et le mis en pré production. Dès le départ, Miller destinait le rôle principal à Jodie Foster. Mais il voulait aussi que le Pape soit un personnage important de l’histoire ! Et alors que la Warner Bros espérait sortir le film pour la fin de l’année 1996, avec Miller, la pré production traînait en longueur. Excédée, la Warner le licencia en raison des retards de plannings et de ses demandes excessives d’argent. Miller exigeait en plus que le script soit réécrit !
« Contact » serait peut être resté un projet avorté si Robert Zemeckis n’avait pas décidé d’accepter de tourner le film.
Soulagée, la Warner lui concéda un contrôle artistique total sur le film. Bien que malade, Carl Sagan (il devait mourir le 20 décembre 1996), prit part à la production du film, notamment en donnant à toute la distribution et aux principaux membres de l’équipe de tournage une conférence sur l’histoire de l’astronomie.
Chose dont il faut se souvenir, l’équipe de production visionnera « 2001 : a space oddyssey » pour y trouver l’inspiration…

Le tournage du film commenàa le 24 septembre 1996 et s’acheva le 28 février 1997. Il mènera d’abord l’équipe de tournage sur le site du VLA à Socorro (Nouveau Mexique) où celle-ci devra négocier avec la « National Science Foudation » pour pratiquement chaque plan, les scientifiques véritables ne voulant pas être dérangé dans leur travail quotidien par une équipe de tournage. Après, tout le monde rentrera à Los Angeles pour cinq mois de tournage dans les studios de Burbank et Culver.
En janvier 1997, une équipe sera envoyée à Porto Rico pour tourner sur le site d’Arecibo durant une semaine, tandis qu’une autre se rendra aux Fidjii, puis à Terre Neuve. La présence de consultants techniques du projet SETI, du California Institute of Technology, du VLA ainsi que d’anciens de la Maison Blanche aidera à donner une touche d'authenticité au film. Sagan sera là presque jusqu’à son dernier jour pour des retouches de dernières minutes. Quand sa mort sera annoncée le 20 décembre 1996, aucune scène ne sera tournée ce jour-là. Le film lui sera dédié, ce qui sera la moindre des choses !

Sans être un succès exceptionnel, « Contact » sera une opération rentable pour la Warner, ce qui tient du miracle si l’on pense à la longue maturation du projet (dix-sept ans !) et aux difficultés émaillant sa pré-production interminable.
L’accueil des critiques sera par contre très mitigés. Tandis que certains appréciaient la profondeur et la subtilité du film à côté de « Independance Day » et le plaçaient pratiquement au même rang que « 2001 : a space oddyssey »,d’autres déploraient que le goût excessif de Zemeckis pour les effets spéciaux aient à leurs yeux altérés la fin du film en la rendant incohérente. D’autres plus sévères n’apprécièrent pas le débat entre la science et la croyance présent dans le film en le qualifiant de « preachy debate » (débat moralisateur et conformiste).

Ce film a toutefois le mérite de poser deux bonnes questions :
1) Que se passerait-il si nous recevions de l’espace une communication venant d’une autre civilisation :
2) Comment espérer rencontrer physiquement des membres de cette culture extraterrestre.

La première question est moins idiote qu’il n’y paraît ! On peut tout redouter : il suffit de se rappeler la panique de certains quand ils crurent que les Martiens avaient envahi la Terre dans les années 1930, alors qu’il ne s’agissait que d’une émission radiophonique ou les suicides collectifs de membres de sectes apocalyptiques.
Il est évident qu’une telle nouvelle soulèverait beaucoup d’espoir…. et de craintes !

Et les unes et les autres sont sans doutes vaines !

En effet, rien dans l’univers (pour autant que nous le sachions, bien sûr) ne peut excéder la vitesse de la lumière, soit 299 792, 458 kilomètres par seconde. Selon la théorie de la relativité restreinte élaborée par Einstein (et jusqu’à présent jamais mise en échec) on ne peut transporter aucune énergie ou information plus vite que la lumière. Et il faut en plus compter avec les phénomènes de dilatation temporelle (voir « Paradoxe des jumeaux » ou « Paradoxe de Langevin » sous wikipedia).
En terme clair, si rien ne peut dépasser la vitesse de la lumière, c’est au moins quatre ans de voyage jusqu’à la plus proche étoile en allant à une vitesse proche de la lumière. Soit en raison de l’effet Langevin six ans pour le voyageur… et dix pour l’observateur resté sur  Terre !
D’où le fait d’imaginer d’autres moyens en jouant avec la substance même de l’espace et de la matière pour échapper à ces contraintes. J’ai déjà évoqué en parlant des vortex ou « trous de vers » (voir l’article consacré à « Star Trek Deep Space Nine ») le fait que toutes ces théories, aussi belles soit elles, ne sont que soit de pures constructions intellectuelles, soit ne s’appliquent qu’au niveau des particules élémentaires.
En fait, si je puis risquer une analogie, nous nous trouvons dans la situation d’un homme préhistorique qui se trouve devant la mer. Il sait qu’au loin, il y a une terre pour avoir observer les nuages et le vol des oiseaux. Mais il ne sait pas faire un bateau. Tout ce qui est à sa portée technique, c'est de se servir d’un tronc d’arbre et de s’allonger dessus et de le faire avancer en pagayant avec les mains. Très insuffisant pour traverser un bras de mer !
Comment va-t-il faire ? Il ne le sait pas …. encore… Il ne peut même pas imaginer si cela sera un jour possible…
Nous en sommes à ce stade.

 

 

Si le « Cinquième élément » de Luc Besson n’apporte pas grand chose à notre thème, il est toutefois difficile de le passer sous silence. D’autant qu’il est fortement inspiré comme nous le verrons par l’univers graphique de Jean-Claude Mézières, l’illustrateur de la série « Valérian et Laureline », une série novatrice lors de son apparition à la fin des années 1960 dans le magazine « Pilote ».

L’action débute sur la terre favorite des extraterrestres (l’Egypte) en 1914. Les Mondoshawans, des Cinquième élémentextraterrestres, arrivent dans un antique temple égyptien et s’emparent de la seule arme capable de repousser un grand mal qui revient tous les cinq milles ans (surtout entre douze et treize heures). L’arme est formée de quatre pierres représentant les quatre éléments (l’eau, la terre, l’air et le feu). Ils emmènent aussi un sarcophage qui contient sous forme humaine un cinquième élément qui combine le pouvoir des quatre autres pour former la « Divine Lumière » capable de stopper le Grand Mal. Les Mondoshawans promettent à leur contact humain (un prêtre) qu’ils reviendront avec les cinq éléments à temps pour cela. Mais un accident les force à donner leur clé au prêtre en lui demandant de la passer à chaque génération jusqu’à ce qu’ils reviennent.
Bien plus tard, au milieu du 23ème siècle, le Grand Mal réapparaît sous la forme d’une gigantesque boule de feu noir qui détruit un vaisseau terrien. Le Président Lindberg (Tom Lister Jr.) est alors informé de l’histoire du Grand Mal et de l’arme qui peut le stopper par le prêtre détenteur de la clé, Vito Cornelius (Ian Holm). Mais alors que les Mondoshawans reviennent sur Terre, ils sont attaqués par des métamorphes Mangalores engagés par le riche industriel Jean-Baptiste Emanuel Zorg (Gary Oldman) qui est utilisé par le Grand Mal pour récupérer les quatre éléments. Le vaisseau des Mondoshawans est détruit et la seule chose que peuvent récupérer les scientifiques terriens est la main du « Cinquième élément » qu’ils utilisent pour cloner une femme, Leeloo (Mila Jovovich). Terrifiée par l’environnement étrange qui l’entoure, elle s’enfuit et atterrit au sens propre du terme dans le taxi volant de Korben Dallas (Bruce Willis), un ancien major des Forces Spéciales.
Dallas amène Leeloo à Cornelius et à son apprenti David (Charlie Creed-Miles) qui leur apprend que les quatre éléments sont gardés par la Diva Plavalaguna, une chanteuse d’opéra.
Les Mangalores ont en effet raté leur mission et ont été tués par Zorg, ce qui n’empêche pas leurs congénères d’essayer de mettre la main pour leur propre compte sur les pierres. Le général Munro (Brion James), l’ancien supérieur de Dallas le réengage d’office et lui ordonne de voyager sous la couverture du gagnant d’un concours devant rencontrer la Diva Plavalaguna jusqu’à un luxueux vaisseau spatial. Tandis que Cornelius donne ses instructions à David pour préparer le temple à accueillir les quatre éléments, Dallas emmène Leeloo avec lui. Mais chacun de leur côté, les Mangalores et Zorg sont aussi en route vers le vaisseau pour s’emparer des pierres. (clip)


Couverture de la BD "Les cercles du pouvoir"Le développement du film commença avec les années 1990. Besson avait commencé à penser et à travailler sur cette histoire alors qu’il était étudiant. Il avait écrit une histoire de près 400 pages (!) et n’écrivit son scénario qu’à partir de la première partie de son histoire. Une séquelle était prévue, mais elle ne dépassera pas le stade de l’ébauche de scénario. Luc Besson avait employé comme concepteur des décors Jean-Claude Mézières. Ce dernier retourna en France pour illustrer le quinzième album de la série « Valérian et Laureline » "Les cercles du pouvoir". Dans celle-ci, le scénariste Pierre Christin avait créé le personnage de S’Traks, un chauffeur de « taxi volant » qui conduisait son véhicule à travers les rues congestionnées d’une vaste métropole de la planète Rubanis. A la lecture de la bande dessinée, Besson décida de transformer le personnage de Dallas en chauffeur de taxi, employé par une compagnie appartenant à Zorg.
Français par la production, le film avait cependant une distribution largement anglo-saxonne et sera principalement filmé aux studios Pinewood en Angleterre. Quelques scènes seront aussi tournées en Mauritanie. A l’exception des effets spéciaux, la scène de concert sera filmée au Royal Opera House de Covent Garden à Londres. Les effets spéciaux furent dans leur presque totalité réalisés par ordinateur. Jean Giraud (alias Moebius) travailla en collaboration avec Mézières sur le design de la production. Jean-Paul Gaultier créa aussi 954 costumes pour le film !
Le langage « divin » parlé dans le film a été créé en commun par Besson et Mila Jovovich.

Le film aura beaucoup de succès, sauf aux Etats Unis où il sera boudé par le public malgré la présence de Bruce Willis (ou à cause ?).
Les critiques apprécièrent généralement le film pour son aspect de pur divertissement et la qualité de ses décors et costumes qui seront une source d’inspiration pour bien des autres. Bruce Willis fut presque unanimement salué pour la qualité de son jeu d’acteur. Les bémols portèrent surtout sur la durée du film, considéré comme trop long avec ses cent vingt-sept minutes

Continuons dans le pur divertissement avec le très joyeux « Men in black » de Barry Sonnenfeld.

Les « Men In Black » sont une agence ultra secrète qui n’a aucun lien avec quelque gouvernementMen in black que ce soit. Son rôle ? Maintenir la Terre dans l’état d’une « zone neutre » qui donne refuge à des extraterrestres venus se réfugier là sous des déguisements humains et empêcher les crapules de toute espèce venu des quatre coins de l'univers de s’y infiltrer. Elle maintient le secret autour de son existence et de ses activités en utilisant un « neutralisateur » qui efface la mémoire de ceux qui les rencontrent ou ont vue des extraterrestres. Ils effacent aussi la mémoire de leurs anciens agents quand ils prennent leur retraite. Ils opèrent à partir d’une base souterraine située sous New York et s’autofinancent en mettant sur le marché des technologies extraterrestres.

L’agent K (Tommy Lee Jones) vient juste de perdre son ancien partenaire. Mais il remarque à New York le détective James Darrell Edwards (Will Smith) en raison de l’habileté de ce dernier dans la poursuite d’un extraterrestre déguisé en humain. Après lui avoir fait subir des tests, K lui propose de devenir un « Man In Black ». Edwards accepte. Toute trace de son existence passée est alors effacée et il devient désormais « l’agent J ». puis devient l’adjoint de K par la volonté du directeur de l’agence Zed (Rip Torn). K fait alors « l’initiation » de son nouveau collègue.
Durant celle-ci l’agence prévient K que des extraterrestres, les Arquilliens les ont avertis qu’un « cafard », un extraterrestre particulièrement malfaisant, est arrivé sur Terre pour y trouver un artefact connu comme la « Galaxie » qui pourrait faire de son espèce la race dominante de l'univers. Pour éviter cela, les Arquilliens sont prêts à détruire la Terre, à moins que les « Men In Black » ne parviennent dans le délai de vingt-quatre heures à retrouver l’artefact et à le mettre en sécurité.
K et J ne tardent pas à découvrir que le « Cafard » s’est déguisé avec la peau d’un fermier (Vincent d’Onofrio) et a déjà tué deux Arquilliens qu’il croyait en possession de l’artefact. (clip)

Men in Black - Comic BookLe film se base sur un comic-book, « The men in black » de Lowell Cunningham. Les producteurs Walter F. Parkes et Maurie MacDonald en achetèrent les droits d’adaptation en 1992 et engagèrent Ed Solomon pour écrire un script très fidèle au comic-book. Parkes et MacDonald voulaient que Barry Sonnenfeld tourne le film car ils avaient apprécié l’humour noir de sa version de la « Famille Addams ». Mais ce dernier tournait « Get shorty », aussi le tournage de « Men in black » sera repoussé le temps qu’il soit libre.

Beaucoup de scènes du scénario initial se situaient sous terre entre le Kansas, Washington DC et le Nevada. Sonnenfeld décida de transporter l’action à New York, car il sentait que les tolérants New Yorkers accepteraient plus facilement parmi eux la présence d’extraterrestres déguisés en humains. Il avait aussi remarqué que bien des bâtiments de la ville ressemblaient à des soucoupes volantes ou à des fusées. Le décorateur Bo Welch donna une tonalité « sixties » au QG des «Men In Black » et s’inspira des terminaux de l’aéroport de New York pour le lieu d’arrivée des extraterrestres.
Rick Baker d’ILM s’occupa des effets spéciaux qui furent pour lui parmi les plus difficile de sa carrière. Il devait en effet obtenir à chaque fois l’accord de Barry Sonnenfeld, mais aussi celui du producteur exécutif Steven Spielberg sur son travail ! Dès la pré-production, Sonnenfeld avait fait changer l’apparence de biens des extraterrestres pour que ces derniers ne « ressemblent pas à ce quoi nous pensons généralement ».

Le tournage débuta en mars 1996, mais après cinq mois, l’équipe avait compris que la fin était « plate ». Initialement, le film devait se terminer sur un débat existentiel humoristique entre l’agent J et le Cafard. Cinq fins possibles furent alors envisagés et une seule retenue et tourné.

Le film sera un véritable triomphe public et critique qui incitera à lui donner une suite. Et en ce qui concerne les extraterrestres, il démontre à merveille ce que nous disions plus haut ; pour un extraterrestre bloqué ou réfugié sur terre, rien de mieux pour sa sécurité que de se fondre dans l’anonymat.
Sinon, les « Hommes en Noir » (Men In Black) sont souvent cités par des adeptes de la « théorie du complot ». Pour certains de ceux-ci, le gouvernement américain aurait conclu un accord secret avec de mystérieux extraterrestres (certains mentionnent les fameux « petits gris ») : de la technologie contre l’usage d’une base dans la fameuse « Zone 51 » dans le Nevada.
Cette « Zone 51 » n’est pas imaginaire. Il s’agit de tout un ensemble de bases et de terrains qui servent à l’armée américaine pour expérimenter des prototypes, mener des manœuvres, etc...
Cette zone est bien entendue protégée, mais pas par des « hommes en noir » ! Quand à d’éventuels extraterrestres ayant conclu un accord avec le gouvernement américain, on oublie une chose : l’avance technologique des Etats Unis par rapport à d’autres régions du monde (Chine, Inde, Europe, Brésil, Japon, Russie…) est loin d’être grande. Dans bien des domaines (électronique, astronautique par exemple), il ne sont pas des leaders mondiaux ou voient leur suprématie plus que contestée. Ceci semble indiquer qu’ils ne doivent de toute évidence pas bénéficier de la présence d’êtres capables de traverser les immenses espaces entre les étoiles !
Bref, tout cela n’est que du vent qui peut toutefois servir de matière première à de très bons films et romans !


En parlant de romans, finissons cette année 1997 avec un film propice aux controverses : « Starship troopers ».de Paul Verhoeven

En l’an de grâce 2139, les Humains ont déjà rencontré depuis plusieurs années des extraterrestres :Starship troopers les Insectoïdes ou « Cafards »., originaires de la lointaine Klendathu. Mais ces derniers sont violemment hostiles à l’humanité. Devant la menace, celle-ci s’est unie en une Fédération fascisante où la citoyenneté n’est pas acquise à la naissance, mais un privilège octroyé à ceux qui « améliorent » la société ou servent dans l’armée. Ils ont ainsi un grand nombre de provilèges interdits aux non-citoyens.
Au début du film, l’athlétique Johnny Rico (Casper Van Diem), sa petite amie Carmen Ibanez (Denise Richards) et son meilleur ami Carl Jenkins (Neil Patrick Harris) étudient ensemble à l’université de Buenos Aires. L’une de leurs amies étudiantes Dizzy Flores (Dina Meyer) est amoureuse de Rico, bien que ce dernier n’y soit pas sensible. Après avoir reçu leur diplôme de fin d’étude, tous s’engagent dans l’armée. Carmen, qui a excellé dans ses études, devient pilote de vaisseau spatial, tandis que Carl, qui a des capacités parapsychiques, est enrôlé dans le renseignement militaire pour des recherches scientifiques sur les Insectoïdes. Rico, qui a lamentablement échoué à ses examens de fin d’année s’enrôle dans l’infanterie mobile pour suivre Carmen. Dizzy s’enrôle elle aussi pour rester près de lui.
Pour l’infanterie mobile, l’entraînement est très brutal. Il est dirigé par le Sergeant Zim (Clancy Brown). Rico y excelle, devient chef de groupe et se lie d’amitié avec une autre recrue, Ace Levy (Jack Busey). Mais ses espoirs de nouer une romance avec Carmen s’effondrent quand il apprend que Carmen veut devenir pilote et qu’elle sert maintenant sous les ordres de son plus ancien rival, Zander Barcalow (Patrick Muldoon).
Après un entraînement à « balles réelles », Rico pert accidentellement un homme. Cassé de son grade, il décide alors de quitter l’armée. Il appelle ses parents, avec lesquels il en froid depuis son engagement, mais la communication est brutalement interrompue quand Buenos Aires est détruit par un astéroïde détourné par les insectoïdes. Toute sa famille est tuée ainsi que des millions de personnes. Rico décide alors de rester dans l’armée et son unité est déployée comme force d’invasion sur Klendathu.
Cette opération se révèle vite un désastre. Tant l’infanterie que la flotte subissent de lourdes pertes. L’unité de Rico se fait presque entièrement massacrée. Rico lui-même est blessé et déclaré « mort au combat » par erreur administrative. Carmen le croît alors mort. Guéri, Rico, Ace et Dizzy sont affectés à une unité d’élite commandée par un ancien professeur d’université de Rico, le lieutenant Jean Rasczak (Michael Ironside). Dizzy et Rico tombent amoureux l’un de l’autre, mais leur unité est envoyé en mission de secours. Un appel de détresse est parvenue en effet le planète « P » où ils découvrent un avant-poste dont tous les occupants ont été tués lors d’une attaque surprise des insectoïdes. L’appel se révèle vite être un piège. Les insectoïdes encerclent le poste et montent à l’assaut. Rasczak est tué. Dizzy est blessée à mort et meurt dans les bras de Rico juste au moment où un vaisseau de secours commandé par Carmen et Zander vient embarquer les rescapés Aux funérailles de Dizzy, Rico et Carmen retrouvent Carl, maintenant un officier de haut rang des services de renseignements. Ce dernier leur apprend que leur mission sur « P » avait pour but de vérifier l’existence d’un « cerveau » commandant les autres insectoïdes et de démontrer que ce dernier veut apprendre le plus de choses possibles sur leurs ennemis humains.
Comme cette phase de la mission est un succès, Il promeut aussitôt Rico au rang de lieutenant et lui donne le commandement de l’unité de Rasczak. Il lui donne comme mission de s’emparer de l’un de ces « cerveaux » avec son unité. (clip)

Passons tout de suite sur les circonstances du tournage du film et de sa réalisation pour entrer tout de suite dans le cœur du sujet : « Starship troopers » : film fasciste ou pas ?
Pour répondre à cette intéressante question, qui est moins évidente qu’on pourrait le croire avec un  jugement hâtif, il faut revenir au tout début : au roman « Starship troopers » et à son auteur, Robert A. Heinlein (1907-1988).

Heinlein a vu le jour dans une petite ville du Missouri au sein d’un milieu qui selon ses propres termes était « du plus bigot des fondamentalismes de la Bible Belt ».
Dès 13 ans, il découvre l’œuvre de Charles Darwin et prend intellectuellement ses distances avec ce milieu et devient agnostique.
Il étudie au lycée de Kansas City, puis poussé  par le désir de voir du pays il entre à l’Académie navale d’Annapolis (Maryland) et en sort diplômé en 1929. Il sert ensuite dans la Marine américaine et atteint le grade de lieutenant quand arrive la catastrophe (pour lui) : atteint de la tuberculose, il doit renoncer à sa carrière militaire.
Il entre alors à l’UCLA, l’université de Californie où il étudie la physique… quelques semaines seulement avant de laisser tomber. Il exercera alors pour vivre les métiers les plus hétéroclites, dont agent immobilier et propriétaire d’une mine argent. Il s’essaie même à la politique dans le mouvement socialiste d’Upton Sinclair, en vain.
En 1939, il réussit à faire publier une nouvelle de science-fiction, « Life line ». Celle-ci lui rapporte 120 dollars : il a enfin trouvé sa vocation : écrivain de science-fiction et est publié dans « Astouding Science-Fiction ».
Il publie alors plusieurs nouvelles qu’il intègre dans une histoire imaginaire du futur courant de 1950 à 2600.
Quand arrive Pearl Harbor le 7 décembre 1941, Heinlein est fort contrarié de ne pouvoir aller au combat en raison des séquelles de sa tuberculose. Arrêtant toute activité littéraire, il entre comme ingénieur civil dans un laboratoire de la Marine où il fait rentrer Isaac Asimov et Sprague de Camp (Ouah ! Rien que ça !).
A la fin de la guerre, il milite brièvement pour un contrôle supranational des armes nucléaires, idée qu’il gardera le reste de sa vie. Et surtout, il ne vit plus que de ses écrits…
Il participera en 1950 à la création du film « Destination… Lune » et inspirera par son roman «La patrouille de l’espace », la première série télévisée du genre.
Ecrivain établi, il recevra de nombreuses récompenses et prix littéraires et voyagera beaucoup, y compris en URSS et en Chine Communiste en pleine Guerre Froide !
A la fin de sa vie, dans les années 1980, il sera l’un des membres les plus influents du Conseil Citoyen sur la Politique Spatiale et sera l’un des initiateurs de l’Initiative de Défense Stratégique prônée par Ronald Reagan.

Heinlein était un homme marqué par l’éducation religieuse de son enfance et son passage dans l’armée. C’était ce que je j’appelle un « homme d’ordre » ; attaché aux traditions, patriote (mais pas fanatique), rigoureux et partisan de l’ordre. Mais c’était aussi un homme cultivé, doté d’une bonne culture générale, tolérant et curieux, taraudé par le fait qu’il n’avait pu combattre durant la Seconde Guerre Mondiale. Ce n’était ni un « front étroit », ni une « nuque rase ».

Alors pourquoi cet homme qui a écrit le poétique «Les vertes prairies de la Terre » ou prôné l’amour libre et le refus de toute violence dans « En terre étrangère » est-il considéré comme un fasciste ?

Tout commença le 5 avril 1958. Ce jour-là, un encart dans son journal quotidien attira l’attention de Heinlein. Le « National Committee for a Sane Nuclear Policy » publiait un encart appelant à une suspension unilatérale des tests d’armes nucléaires par les Etats Unis.
Comme on l’a vu, Heinlein était partisan du contrôle des armes nucléaires par une autorité internationale, mais à son point de vue, renoncer aux essais nucléaires en pleine Guerre Froide de façon unilatérale était suicidaire.
Aussi, avec sa femme Virginia, il créa un groupuscule, la « Patrick Henry League » pour tenter de soutenir le programme d’essais nucléaires américain. Cette campagne n’aura aucun effet, sinon de l’exposer à des critiques acerbes et ironiques venant de toutes parts… y compris de la petite communauté des écrivains de science-fiction américain.
Ces attaques, parfois outrageantes ulcérèrent et déçurent Heinlein qui se mit à songer à écrire un livre pour clarifier sa position et défendre les vues politiques qu’il avait à l’époque

Dedans, Robert Heinlein y critique tant que le communisme que les démocraties en prônant une démocratie limitée par une méritocratie fondée sur le fait de servir l’intérêt général.
Suite à ce roman, Heinlein sera accusé de racisme, de fascisme, de militarisme et de nationalisme.
Il faut remarquer que Rico est d’origine Philippine, est donc non-européen de toute évidence. Le monde de Starship Troopers ignore d’ailleurs les querelles raciales. Seul l’ennemi, qui représente métaphoriquement les Communistes, est dégradé au rang de bête. L’accusation de racisme semble donc d’autant plus erronée qu’Isaac Asimov, qui était pour l’égalité des Droits Civiques entre blancs et hommes de « couleurs », n’a jamais retiré son amitié à Heinlein, même s’ils partageaient des vues politiques très différentes.
L’accusation de militarisme et de totalitarisme est par contre plus fondée, du moins dans le contexte du livre. Mais il faut se rappeler aussi des attaques auxquels Heinlein fut soumis et tenir compte de la réaction d’un homme blessé dans son amour propre et ses convictions.
Heinlein était un nationaliste. Mais d’un nationalisme qui était alors considéré comme la norme dans les Etats Unis de l’après 1945. Ce dernier n’avait alors rien d’exceptionnel. Ce nationalisme, basé sur l’intime conviction enseignée dès l’enfance que les Etats Unis étaient le « Pays de la Liberté » et le meilleur défenseur de celle-ci dans le monde, se retrouve de façon récurrente dans son œuvre. Ce n’est qu’avec le Viet-Nam et les années 1960 que ces convictions commenceront véritablement à être attaquées aux Etats Unis.

Le film de Paul Verhoeven se démarque du roman d’Heinlein par de nombreux points :
a) Au contraire du roman, le film est centré sur les scènes de batailles et le triangle amoureux entre Johnny, Dizzy et Carmen. Ce triangle est en effet absent du roman et le personnage de Dizzy Flores qui y figure est un personnage masculin qui meurt assez vite.
b) Tout le roman se déroule du point de vue de Johnny Rico, alors que dans le film le « point de vue » alterne entre la vision de Rico et celle de Carmen. Présente dans le roman, cette dernière n’est jamais plus qu’une amie de Rico.

De son propre aveu, Verhoeven n’a jamais lu que les premiers chapitres du roman, qu’il trouvait « ennuyeux et déprimant ». L’équipe de tournage et les acteurs (du moins la plupart) n’avaient même pas entendu parler du roman et d’Heinlein !

Verhoeven n’allait d’ailleurs pas se gêner pour modifier le cadre de l’histoire à sa convenance. Il allait Starship troopersdétourner de façon subtile l’histoire pour en faire une satire féroce du fascisme, du militarisme et de la rigidité de la discipline militaire, ainsi que de la xénophobie et du bourrage de crâne.
Verhoeven adaptera ainsi plan pour plan une scène de « Triomphe de la volonté » de la cinéaste Leni Riefenstahl pour l’ouverture de son film. Les officiers commandants portent des uniformes inspirés de ceux de la Gestapo, les bâtiments s’inspirent de ceux élevés par Albert Speer (l’architecte préféré d’Adolf Hitler) et les clips de propagande copient la rhétorique du IIIème Reich !
Alors que l’armée est montrée dans le livre d’Heinlein comme une machine presque parfaite, dans le film de Verhoeven, elle se montre d’une incompétence rare, surtout lors de la première bataille où les soldats sont envoyés à la mort par des chefs incompétents. Dans l’avant-poste où il seront cernés et presque tous massacrés, les hommes de Rico ne trouvent qu’un rescapé : le général commandant l’unité qu’ils étaient venus secourir qui s’était caché dans un trou de souris pendant que ses hommes se faisaient tuer.
Starship troopersEnfin, quand le recruteur qui enregistre l’enrôlement de Rico dans l’infanterie de marine lui dit que cet engagement à « changé sa vie », on voit qu’il lui manque des membres remplacés par des prothèses !

Il y a en fait trois façon de voir ce film :
a) la façon « ouaiche-ouaiche » : « Ouaiche, c’est un film super avec des mecs qui se font bouffer par des bestioles, les cons"
b) la façon superficielle des amateurs de films de Claude Sautet : « Encore une super-production américaine ! Des grosses bêtes, des explosions, du fascisme et du nationalisme partout ! Ca pue ! Allez, on se regarde « Un cœur en hiver », puis après on se fera une soirée débat pour décortiquer l’œuvre de Sautet et la comparer à celle d’Ingmar Bergmann
c) la bonne façon, qui consiste à profiter des scènes d’action (tant qu’à faire : elles sont bien faites) et à se régaler avec les clins d’œil de Verhoeven…

Si le film aura un grand succès public qui justifiera le tournage pour le marché vidéo de séquelles (pathétiques !), les critiques seront aussi partagées et les controverses aussi virulentes que lors de la sortie du roman, près de quarante ans avant !


1998 nous livre tout d’abord un film fort différent : « Dark Cty » d’Alex Proyas.

Dans la salle de bain d’une chambre d’hôtel, John Murdoch (Rufus Sewell) reprend conscience. Il a Dark Cityapparemment tout oublié de son passé. Il reçoit un appel téléphonique d’un médecin, le Docteur Daniel Schreber (Kiefer Sutherland) qui le presse de fuir l’hôtel pour échapper à des hommes qui sont à sa recherche.
Durant la conversation, John découvre avec horreur le corps d’une femme sauvagement assassinée. Il s’enfuit précipitamment juste quand les Etrangers, un groupe d’hommes, arrivent à la porte de la chambre. Il redécouvre ensuite son véritable et nom et retrouve sa femme, Emma (Jennifer Connelly). Il ne tarde pas non plus à apprendre qu’il est soupçonné par l’inspecteur Frank Burnstead (John Hurt) d’avoir perpétré plusieurs assassinat, ce dont il ne se souvient pas. Poursuivi par les étrangers, Murdoch découvre qu’il possède des pouvoirs psychiques comme ces derniers et s’en sert pour leur échapper. Murdoch erre dans la ville plongée dans une obscurité perpétuelle et voit les gens plonger dans l’inconscience à minuit, quand les Etrangers stoppent l’écoulement du temps et changent l’aspect de la ville ainsi que les identités et les mémoires des gens. Murdoch explore la ville enténébrée et découvre en accumulant les indices et en questionnant les siens qu’il est originaire d’une ville balnéaire nommée Shell Beach. Il tente alors de quitter la cité pour aller à Shell Beach, mais ne réussit pas à trouver la moindre information sur la route à suivre pour s’y rendre.
Pendant ce temps, les Etrangers qui craignent cet homme qui a les mêmes pouvoirs qu’eux, injectent à l’un des leurs, Mister Hand (Richard O’Brien), les souvenirs de Murdoch pour tenter de le retrouver.
Murdoch rencontre Burnstead qui comprend que Murdoch est innocent. Ce dernier s’interroge sur la nature de la ville obscure. Tous deux retrouvent le docteur Schreber qui leur explique que les Etrangers sont de dangereux parasites extraterrestres qui utilisent comme hôtes des corps humains. Doués d’une conscience collective, les Etrangers mènent des expériences sur les humains pour comprendre le secret de leur individualité et assurer ainsi la survie de leur race. Schreber révèle à Murdoch qu’une anomalie à provoqué son réveil alors que les Etrangers étaient en train d’implanter en lui l’identité d’un meurtrier. Les trois hommes partent alors pour trouver Shell Beach, qui se révèle n’être qu’un panneau d’affichage au bout de la ville. Déçu, Murdoch pleure et ses larmes créent une brèche vers l’extérieur. Mais les trois hommes sont surpris par les Etrangers et Mister Hand qui tient Emma en otage. Une bagarre éclate à la suite de laquelle Burnstead tombe avec un Etranger à travers la brèche. Il voit alors que la ville est un habitat spatial gigantesque protégé par un champ de force.
Quel sera le destin des humains prisonniers de ce dernier ? (clip)

Avec ce film, il est indiscutable que nous sommes plus proche de Bergman que de Lucas (sans aucun dénigrement). Pour preuve, le réalisateur Alex Proyas déclarera au sujet de ce dernier : « L’une des choses que nous voulions explorer dans ce film est ce qui fait ce que nous sommes. Et quand vous dépouillez un individu de son identité, il y a encore une étincelle, une essence qui fait qu’il reste un être humain et lui laisse une sorte d’identité.
Les Etrangers sont basés sur le personnage de « Riff Raff » que jouait O’Brien dans le « Rocky Horror Show » : un personnage étrange, androgyne et malveillant. C’est aussi pour cela que Proyas proposa le rôle de Mister Hand à O’Brien.
Le personnage joué par Kiefer Sutherland, Daniel Schreber, est basé sur l’un des patients de Sigmund Freud. Schreber était un magistrat allemand atteint de narcissisme, de psychose paranoïde et sans doute de schizophrénie (bref quelqu’un de normal) qui a écrit un livre autobiographique sur ses psychoses.

Pour donner un exemple du niveau de ce film, un théologien, Gerald Loughlin, l’interprète comme une représentation allégorique du « Mythe de la Caverne » conçu par Platon, cher aux philosophes. Le film contient d’ailleurs plusieurs allusions à la mythologie grecque, notamment sur le thème des Dieux manipulant les hommes comme des pions.
La ville en elle-même est décrite comme une vision cauchemardesque issue d’un film noir de l’expressionnisme allemand.  Les films noirs des années 1940 et 1950 comme le « Faucon Maltais » influencèrent Proyas sur ce film, tout comme la série TV « The twilight zone » (« La quatrième dimension »).

Le scénario a été co-écrit par Proyas avec Lem Dobbs et David S. Goyer. Ce dernier fut invité sur le film par Proyas alors qu’il écrivait le scénario de « The Crow : City of Angels », la suite du film « The Crow » tourné en 1994 par Proyas, après qu’il ait lu son scénario pour « Blade ».
La première idée de Proyas était de faire du film une histoire sur un détective des années 1940 qui est obsédé par des faits qu’il découvre lors d’une enquête où les faits semblent n’obéir à aucune logique. Il sombre alors peu à peu dans la folie. Peu à peu, Proyas créa d’autres personnages et déplaça le centre de l’histoire du personnage du détective (Burnstead) sur la personne que ce dernier poursuit (Murdoch). Proyas imagina ensuite une histoire qui permettrait au spectateur de suivre le film selon le point de vue de divers personnages et de se concentrer sur l’histoire.

Conçue par le désigner Patrick Tatopoulos, la ville de Dark City a été entièrement construite sur plateaux, en s’inspirant d’éléments pris dans les villes de Londres, New York et plusieurs villes d’Europe. Outre l’élément ténébreux de l’obscurité perpétuelle, le décor utilise de nombreux motifs en spirales et une horloge géante.

Pour en revenir aux Etarngers, ce sont des êtres d’énergie pure qui résident dans le corps d’humains décédés. Au départ, on avait l’idée de les représenter comme des insectes vivant sous la cité, mais Proyas écarta vite cette idée en la considérant comme éculée.
Les Etrangers vivent sous la ville dans un vaste amphithéâtre où un gigantesque buste humain cache une non moins énorme horloge et la machinerie qui permet de changer l’aspect de la cité au-dessus. Le plateau de tournage pour cette arène sera construit sur un champ de foire à Sidney.

Les critiques furent généralement favorable, certains le comparèrent à « Métropolis » et à « 2001 ; a space odissey ». D’autres furent plus tièdes en lui reprochant une intrigue trop complexe. Certains n’apprécièrent pas du tout le mélange de polar et de science-fiction du film et critiquèrent même les dialogues.

 Il y a dans ce film une idée intéressante : celles d’humains utilisés à leur insu comme cobaye par des extraterrestres. Nous retrouvons cette idée plus loin.

Quand à une cité dans l’espace, l’idée n’est pas aussi folle qu’il n’y paraît.
Vue d'artiste de l'un des projets de colonie spatiale de O'NeillDès 1974, le physicien Gerard O’Neill (1927-1992) imagine avec ses étudiants la création de colonies spatiales. A la surprise générale, plusieurs propositions utilisant le verre et l’acier avec de grandes surfaces d’habitations seront trouvées. Les premiers résultats de ces études seront publiés dans la très sérieuse revue « Physics today ».
Trois types différents de colonies seront imaginées : « Island 1 », « Island 2 », « Island 3 ». Ceux ci sont composés de deux cylindres de trois kilomètres de rayon et trente kilomètres de longueur chacun tournant dans un sens opposé à l’autre. Chaque cylindre est composée de six tranches d’égales surfaces courant tout le long du cylindre. Trois sont des fenêtres laissant rentrer la lumière solaire et trois autres de type terrestre.. Un anneau d’agriculture extérieur de quinze kilomètres de rayon tourne à une vitesse différente pour les cultures. Pour faciliter la gravité minimale indispensable à certains procédés industriels, l’unité de production est située au centre, derrière l’antenne satellite. Ces colonies, capables d’accueillir une population de plusieurs milliers d’habitants pourraient être installées au « points de Lagrange » (points d’équilibre entre l’attraction lunaire et terrestre)..

D’autres projets ont été imaginés (sphères creuses, astéroïdes creusées…). Le principal objectif à leur réalisation n’est pas tant d’ordre technique, mais d’ordre logistique et financier. Il faudrait en effet dépenser des sommes folles et avoir des bases lunaires permanente pour matérialiser un jour l’idée d’O’Neill et de ses étudiants pour le profit… d’une toute petite minorité !


Parlons maintenant de la grande série de l’époque : « X-Files » à travers le film de Rob Bowman. Toute la série (1993-2002) n’est pas en effet consacrée aux seuls extraterrestres, mais à toutes sortes de phénomènes sur lesquels enquêtent les agents Fox Mulder (qui joue le rôle du « croyant) et Dana Scully (dans le rôle de la sceptique). Ces deux personnages sont joués respectivement par David Duvochny et Gillian Anderson, qui reprennent leurs rôles dans le film.

Tout commence dans le nord du Texas actuel, il y a 35000 ans. Un chasseur qui est entré dans une X Filescaverne tombe sur une forme de vie extraterrestre. Il se bat contre elle et la terrasse mais est infectée par une matière noirâtre et visqueuse.
35000 ans plus tard, un jeune garçon (Lucas Black) tombe dans un trou et y trouve un crâne humain. Alors qu’il examine ce dernier, une matière noirâtre et visqueuse suinte du sol et recouvre son corps jusqu’à sa tête, faisant changer en noir profond la couleur de ses yeux.
Alertés par des amis du jeune garçon, quatre pompiers descendent dans la cavité et y disparaissent. Une équipe d’hommes en tenues de protection biologique arrive ensuite sur les lieux.
Durant ces événements, les agents spéciaux du FBI Fox Mulder  et Dana Scully, qui ont été affecté à d’autres missions suite à la fermeture des « X-Files », enquêtent sur la menace d’un attentat à la bombe contre un bâtiment fédéral à Dallas. Mulder trouve celle-ci cachée à l’intérieur d’un distributeur. Le démineur Darius Michaud (Terry O’Quinn) reste seul dans le bâtiment pour la désamorcer. Sans que personne ne le sache, Michaud ne fait rien pour désamorcer la bombe qui explose.
De retour à Washington, Mulder et Scully sont réprimandés car en plus de Michaud, il y avait apparemment encore cinq autres personnes dans l’immeuble. Ils sont interrogés et doivent se justifier sur leurs actes.
Le soir même, Mulder rencontre un docteur, Alvin Kurtzweill (Martin Landau) qui lui raconte que les cinq autres corps étaient ceux de gens déjà décédés, et que la bombe placée dans le bâtiment avait été mise là pour empêcher que l’on découvre la raison de leur mort..
Au même moment, Scully étudie dans une morgue ce qui reste de l’un des corps et y trouve la trace d’un virus inconnu. (clip)

Le créateur de la série, Chris Carter avait le désir après que celle-ci eut cinq saisons de succès continuel de faire un film basé sur la série. Son premier problème sera de créer une histoire ne nécessitant pas de la part du spectateur une connaissance de la série.
Il se mettra à écrire avec Frank Spotniz les grandes lignes du scénario à Hawaii vers la Noël 1996. A la fin des fêtes de fin d’année ce travail sera achevé. Après être revenu d’Hawaii, Carter continua le travail d’écriture et en dix jours écrivit la moitié des 124 pages du scénario.
Le scénario plût à la Fox. Avant même que la production du film commence officiellement, Carter reçu un budget et commença à préparer le tournage du film. Il engagea David Sackheim pour le produire. Sackheim avait déjà produit plusieurs épisodes de la série, dont le pilote. Pour le tourner, il fit appel à Rob Bowman qui avait été producteur exécutif et tourné lui-même plusieurs épisodes au début de la série.
Tous décidèrent de couvrir le tournage du film sous le voile du plus grand secret. Le scénario fut imprimé sur du papier rouge pour gêner un éventuel photocopieur et de fausses informations données aux médias. Le film reçu le nom de code « Project Blackwood ». Les fans devinèrent ce qui se cachait derrière ce nom, mais imaginèrent à tort que « Blackwood » avait une signification particulière !
Au début de la pré-production, Carter et Bowman étaient accaparés par la série télé et laissèrent Sackheim s’occuper de tout. Ce dernier engagea comme productrice exécutive Lata Ryan, qui avait précédemment travaillée avec Spielberg sur « Jurassic Park ». Chris Nowak fut ensuite engagée comme designer de la production. Ward Russell fut pris comme directeur de la photographie et Bill Liams pour diriger la construction des décors.
Carter et Spotniz voulaient que le film soit plus « grand » que les épisodes de la série, aussi ils décidèrent de démarrer et de finir le film dans un lieu que l’on puisse qualifier d’extrême. Ils décidèrent donc  de placer le début de leur film durant la période glaciaire d’il y a 35000 ans.
Le tournage commença le 16 juin 1997 durant le hiatus entre le tournage des quatrième et des cinquième saisons.

Le film recevra un bon accueil du public et de la plupart des critiques. Les fans de la série furent pour la plupart ravis du film.
Les critiques négatives ciblaient essentiellement le fait que le film était trop lié pour certains à la série
Le film aura assez de réussite pour justifier une suite.

Ce film reprend encore une fois l’antienne du complot impliquant des extraterrestres. Comme j’en ai déjà parlé, je pense que l’on m’excusera de n’être pas plus disert sur le sujet !


Si comme moi vous faîtes partie des fans de Star Trek, ou même si vous haïssez cette série, vous ne pourrez qu’aimer la superbe parodie qu’est « Galaxy Quest » de Dean Parisot. C’est simple, même J. J. Abrams appelle « Galaxy Quest » : « le meilleur épisode de Star Trek jamais réalisé » !

Galaxy QuestIl y a des années que la série « Galaxy Quest » n’est plus diffusée. Ses acteurs en sont réduits à se traîner de conventions en conventions de fans de la série, toutes plus miteuses et ennuyeuses que les autres.
Seul Jason Nesmith (Tim Allen) qui incarnait dans la série le rôle du commandeur du vaisseau spatial le « NSEA Protector » y croit encore. Sir Alexander Dane (Alan Rickman), qui jouait le rôle de l’officier scientifique extraterrestre du vaisseau est quant à lui prêt à jeter l’éponge pour entamer une nouvelle carrière.
Même Fred Kwan (Tony Shalhoub) qui avait le rôle du chef ingénieur et Tommy Weber (Daryl Mitchell), las de jouer à l’âge adulte le rôle d’un perpétuel petit génie ne le soutiennent plus.
Seule l’évanescente blonde pulpeuse Gwen DeMarco (Sigourney Weaver) qui était dans le feuilleton l’officier féminin chargé de répéter… ce que disait l’ordinateur de bord, fait encore semblant d’y croire.
Or, ils viennent de participer à une convention de fans costumés organisés par Guy Fleegman (Sam Rockwell), qui s’enorgueillit d’avoir jouer un chef de la sécurité tué au bout de quelques instants dans l’épisode n°81 de la série.
A celle-ci, Jason est approché par un curieux groupe de gens dont le leader Mathesar (Enrico Colantoni) lui dit qu’ils sont des extraterrestres, les Thermiens. Jason les suit en pensant participer au tournage d’un film amateur, sans penser un instant qu’ils sont réellement des extraterrestres octopodes qui cachent leur apparence réelle en se montrant sous l’aspect d’humains grâce à un générateur d’apparence, tant il est imbibé d'alcool. Technologiquement avancés, ils ignorent totalement ce qu’est la fiction et ont pris pour argent comptant les épisodes de « Galaxy Quest » qu’ils ont captés et visionnés en les prenant comme des documentaires historiques ! Ils ont même modelé leur société selon l’éthique de la série. Ils ont même conçu les technologies montrées dans le feuilleton et ont construit une réplique à l’identique du Protector.
Les Thermiens y transportent Jason pour tenter de négocier une paix avec le redoutable Sarris (Robin Sachs), un humanoïde reptilien seigneur de la guerre, déterminé à exterminer le peuple de Mathesar. Sarris veut obtenir de Jason l’Omega 13, un artefact qui apparaît nominalement dans le tout dernier épisode jamais tourné de la série… sans que personne ne sache ce dont il ne s’agit.
Ayant la gueule de bois, Jason est toujours convaincu qu’il s’agit d’un tournage et part en conseillant aux Thermiens d’attaquer Sarris.
Il ne comprend la situation que lorsque les Thermiens le renvoient à sa demande sur Terre.
Ces derniers ne tardent pas à revenir pour lui demander une nouvelle fois d’intervenir auprès de Sarris. N’ayant pas pris conscience de la gravité de la situation des Thermiens, il emmène bon gré mal gré ses anciens partenaires dans l’aventure, car s’il a réalisé qu’il a eu affaire à de vrais extraterrestres, il pense être toujours dans une fiction ! Ce n’est qu’en tombant dans les mains de Sarris qui s’est emparé du Protector qu’ils comprennent tous la vérité et se trouvent obligé d’assumer pour de vrai les rôles qu’ils tenaient dans la série. (clip)

Les critiques furent presque tous enchantés par le film, de même que le public. Sauf en France où un hasard malencontreux fit qu’il sortit sur les écrans en même temps que « Star Wars 2 : la guerre des clones », ce qui lui fera perdre une bonne partie de son public potentiel.

Tout comme J.J. Abrams, les réactions connues des acteurs de Star Trek, qui étaient la cible évidente de « Galaxy Quest », furent positives.
Patrick Stewart (le Capitaine Jean-Luc Picard de « Star Trek : Next Generation ») dira : « Je ne voulait pas voir au départ « Galaxy Quest » parce que j’avais entendu dire qu’il se moquait de « Star Trek », et puis Jonathan Frakes (Commandeur William Riker dans la même série) m’a téléphoné et m’a dit : « Tu ne dois pas manquer ce film ! Va le voir un samedi soir dans une salle pleine ». Et je l’ai fait, et bien sûr j’ai trouvé qu’il était brillant. Brillant. Personne ne riait plus fort ou plus longtemps que moi dans la salle que je le faisais, mais l’idée que le vaisseau était sauvé simplement parce qu’il y avait des fans qui comprenait les principes scientifiques sur lequel le vaisseau fonctionnait était absolument merveilleuse. Et c’était tout à la fois drôle et touchant en ce sens qu’il rendait hommage à ces fans."

Si le film n’aura pas de séquelles, un documentaire pastiche intitulé « Galaxy Quest 20th Anniversary : the journey continues » sur l’histoire de la série imaginaire « Galaxy Quest » à la télévision sera tourné en 1999.
En 2008 sortira un comic book : « Galaxy Quest : Global Warning ».

Et rappelez-vous : « Aussi longtemps que régnera l’injustice, chaque fois qu’un bébé Targathien pleurera, partout où un signal de détresse sera émis parmi les étoiles, nous serons là. Ce superbe vaisseau, ce splendide équipage. Ne jamais renoncer… et ne jamais se rendre !"


Passons maintenant à une année très symbolique durant longtemps en science-fiction : l’an 2000, dernière année du 20ème siècle (Eh oui !, l’année 0 n’ayant jamais existé (nous sommes passés au 20ème siècle le 1er janvier 1901 et dans le 21ème le 1er janvier 2001, si vous ne le saviez pas). Deux films majeurs illustrent cette année.
Le premier est le « Pitch Black » de David Twohy.

Dans un lointain futur, le vaisseau-cargo Hunter-Gratzner passe à travers un nuage cométaire alors Pitch Blackqu’il était en pilotage automatique, son équipage et ses passagers étant en hibernation. Un débris cométaire heurte alors la coque du vaisseau et la perce, provoquant la mort de plusieurs personnes, dont le capitaine. Le reste de l’équipage est réveillé par l’alarme et la pilote Carolyn Fry (Radha Mitchell) et son co-pilote Greg Owens (Simon Burke) font écraser le vaisseau désemparé sur une planète désolée, mais dotée d’une atmosphère respirable. Pour sauver sa vie, Carolyn tente de larguer le compartiment des passagers, mais Owens l’en empêche et se sacrifie pour la sauver. Fry prend ensuite le commandement des rescapés qui la remercient… pour leur avoir sauvé la vie !
Parmi ceux ci figurent un Iman musulman (Keith David), un jeune garçon déclarant se nommer Jack (Rhiana Griffith) et un policier William Johns (Cole Hauser) qui escorte un détenu extrêmement dangereux, Richard Riddick (Vin Diesel). Ce dernier a profité du crash pour se faire la belle. Les rescapés tentent de le retrouver sur cette planète  aride sous la lumière perpétuelle de trois soleils.
Fry avoue sa culpabilité à Johns alors que Riddick les observe dans l’ombre de sa cachette.
Durant leurs recherches, ils découvrent un gigantesque charnier où reposent les ossements d’une forme de vie indigène.
Par la suite, ils découvrent une station de recherche géologique abandonnée où ils trouvent de l’eau et un vaisseau qu’ils peuvent espérer utiliser pour quitter la planète vers des cieux plus hospitaliers.
Malheureusement, celui-ci est dépourvue des cellules d’énergie qui lui permettrait de démarrer !
Riddick quant à lui continue à espionner les rescapés. C’est alors que l’un des survivants, Zeke (John Moore) trouve la mort en explorant une cavité proche. Tous les autres se ruent vers celle-ci, mais ne peuvent trouver le corps de Zeke. Par contre, l’événement permet à Johns de capturer Riddick qu’il enchaîne dans l’épave du Gratzner. On l’accuse de la mort de Zeke et Fry descend à l’intérieur de la caverne pour retrouver le corps de celui-ci. Au lieu de ce dernier, elle échappe de justesse à des prédateurs très agressifs qui se révèlent toute à la fois être les exemplaires en bonne santé de ceux dont ils trouvé les ossements et les véritables « meurtriers » de Zeke.
Comprenant qu’il y a sur la planète des dangers pire que Riddick, elle oblige Johns à le libérer pour que celui-ci vienne renforcer le petit groupe face à ces prédateurs. Parmi les rescapés, seul Jack éprouve de la sympathie pour Riddick au point de l’imiter en tout.
Des recherches leur permettent de comprendre que les géologues ont été massacrés et dévorés par les mystérieuses créatures qui vivent dans le sous-sol de la planète. Ils découvrent aussi le point faible de ces dernières : elles ne peuvent survivre sous la lumière des trois soleils.
Ils appprennent cependant une mauvaise nouvelle : une éclipse qui se produit tout les vingt-deux ans et qui plonge la planète dans l’obscurité et sur le point de se produire.
Parviendront-ils à quitter la planète à temps malgré les obstacles et leurs divisions ? (clip)

C’est peut être le classicisme de ce film qui rappelle par son thème « l’histoire des astronautes perdus sur la planète hostile » qui vaudra à ce film des critiques fort mitigées.
Il remplit cependant bien son contrat et aura une suite : « les chroniques de Riddick ». Il le faut le voir comme un clin d’œil à certaines séries « B » des années 1950-1960 et à certains épisodes de série comme… Star Trek (One more time again !).


Finissons le 20ème siècle avec ce que nous n’avions plus vu depuis les années 1970 : un dessin animé de Don Bluth et Gary Oldman, « Titan A. E ».

Titan A EEn l’an 3028, l’humanité à acquis la capacité des vols vers d’autres systèmes solaires. Elle met aussi en œuvre un projet expérimental pour rendre d’autres mondes habitables pour les humains. Mais cette découverte pousse les Drejs, une espèce d’extraterrestre constituée non de chair, mais d’énergie, à attaquer la Terre et à détruire l’humanité pour rester les dominants dans la galaxie.
Les Drejs écrasent les Terriens et détruisent la Terre, mais il y a des rescapés…
Un peu avant la catastrophe finale, le Professeur Sam Tucker, qui dirige le Projet Titan, donne à son fils Cal un anneau et le fait monter sur l'un des derniers vaisseaux à quitter la Terre avec son ami extraterrestre Tek. Puis avec d’autres compagnons il fait décoller le vaisseau Titan et le fait partir dans l’hyperespace.
Privés de planète, les Humains deviennent des vagabonds généralement traités avec mépris par les autres espèces.
Quinze ans après la destruction de la Terre, Cal travaille dans un chantier de récupération avec Tek dans la ceinture d’astéroïde proche de Tau 14. Il y fait la rencontre de Joseph Korso, un capitaine de vaisseau qui lui demande son aide pour retrouver le Titan. Il lui montre que son anneau contient une carte menant au Titan. Cet anneau est génétiquement encodé pour donner ses informations au père de Cal et à lui-même. Cal est donc le seul espoir de l’humanité de retrouver une patrie. Mais les Drejs sont déjà au courant de tout cela et arrivent. Cale et Korso s’échappent de justesse à bord du vaisseau de ce dernier, le Valkyrie.
Cal fait la connaissance des autres membres de l’équipage du vaisseau de Korso, tous des extraterrestres, à l’exception de la copilote Akima, qui ne laisse pas Cal indifférent : le sournois premier lieutenant Preed, le navigateur Gune et l’excentrique expert en armes Stith.
Ils voyagent jusqu’à la planète Sesharrim, où les Gaouls, des créatures ressemblant à des chauves-souris aident Cal à interpréter la carte et à découvrir que le Titan se cache dans la nébuleuse Andali. Mais les Drejs attaquent une nouvelle fois et capturent Cal et Akima. Ils ne tardent pas à se débarrasser de cette dernière en le jetant dans l’espace à bord d’une sonde qui est récupérée par le Valkyrie.
Les Drejs parviennent à extraire la carte de l’anneau de Cale, mais ce dernier arrive à s’échapper à bord de l’un de leurs vaisseaux et à rejoindre le Valkyrie. Ce dernier se met en route pour retrouver le Titan… Mais les Drejs sont sur leurs traces (clip)

Titan A. E. est l’un des premiers films à être digitalisé. Les critiques varièrent de mitigées à positives, certains s’extasiant devant la qualité des animations et des dessins, ce qui n’empêcha pas le public de le bouder : il sera un échec financier qui provoquera la fin des studios d’animation de la Fox.
L’une des raisons de cet échec était un marketing trop chiche et mal dirigé. Le film combinait une situation post-apocalytique avec des personnages enfantins qui rendait le public incertain, même après avoir vu les bandes annonces, du public de destination du film.
Le grand nombre de personnes employés pour écrire et tourner le film ne fera qu’accroître la confusion.

Nous retrouverons par la suite ce thème d’humains errants fuyants un monde détruit dans l’espoir de trouver un asile.


Passons maintenant au moment délicieux de parler du film le plus effroyable de cette décennie 1991-2000. Les prétendants au titres sont nombreux, mais finalement le grand élu est : « Battlefield Earth » de Roger Christian.

Battlefield EarthEn l’an 3000 et des breloques, cela fait près d’un millier d’années que la Terre est sous la domination des Psychlos, des humanoïdes géants venus d’une autre planète. Ce qui reste de l’humanité est réduit à l’esclavage ou mène une vie primitive en de petits clans dans les zones les plus sauvages et les plus éloignées des Psychlos.
Or, un jeune homme, Jonnie Goodboy Tyler (Barry Pepper), membre de l’une de ces tribus, décide de quitter les siens pour voir le vaste monde. Chemin faisant, il rencontre un chasseur, Carlo (Kim Coates) avec lequel il se lie d’amitié. Les deux hommes voyagent ensemble, mais leur périple s’interrompt brutalement quand ils sont capturés par des raiders Psychlos qui les emmènenent dans un camp d’esclaves situé dans la plus grande base Psychlos de la Terre. Celle-ci est un énorme dôme qui recouvre les ruines de ce qui fut jadis Denver, au Colorado.
Cette base héberge Terl (John Travolta), le chef de la sécurité Psychlo pour toute la Terre. Pour une affaire peu claire impliquant la fille d’un personnage de haut rang, il a été condamné à rester à ce poste toute sa vie durant. Mais Terl a d’autres intentions. Avec la complicité de son adjoint Key (Forrest Whitaker), il est déterminé à rassembler une immense fortune avec laquelle il quittera la Terre. Pour atteindre son but, il est déterminé à utiliser les humains pour exploiter des mines d’or dans des zones radioactives inaccessibles au Psychlos, le gaz que ces derniers respirant ayant des réactions explosives au contact de particules radioactives. Terl choisi Jonnie pour qu’il soit son contremaître sur le projet et lui enseigne ce qu’il doit savoir à l’aide d’une machine éducative Psychlo. Il lui confie ensuite un groupe d’esclaves et une navette Psychlo et l’envoie avec l’ordre de trouver de l’or.
Mais bénéficiant des connaissances des Psychlos, Jonnie prépare une insurrection des Humains contre les Psychlos en profitant de la rapacité de Terl. (clip)

« Battlefield Earth » est originalement un roman de Ron Hubbard paru en 1982. Comme chacun le sait, ce dernier est plus connu pour avoir créé la très controversé secte de « L’Eglise de la Scientologie », que je tiens personnellement comme l’une des plus grandes escroqueries du 20ème siècle. Mais il n’est pas ici question de faire le procès de la Scientologie, mais de parler cinéma, aussi revenons à nos moutons !
Dans une interview donnée en février 1983, Hubbard annonça qu’une version filmée de son livre était en cours et qu’il avait écrit trois scénariis qui avaient attiré l’attention de producteurs. Il semblerait aussi qu’il avait l’intention de participer à la production de ce dernier après avoir travaillé à des films «éducatifs » sur la Scientologie.
En octobre 1983, les droits furent vendus par l’Eglise de la Scientologie à la Société Salem Production à Los Angeles. Deux films de quinze millions de dollars de budget chacun furent prévus, chacun couvrant la moitié du livre. Le producteur William Immerman fut choisi tout comme le scénariste vétéran Abraham Polonsky et le réalisateur anglais Ken Annakin pour le tournage, la production devant débuter en 1985 tandis que la campagne de promotion débutait en novembre 1984 avec un concours muni de nombreux prix. Une poupée gonflable de 10 mètres de haut représentant Terl sera mise sur Hollywood Boulevard et des auditions auront lieu à Denver, lieu principal de tournage du film… qui n’aura pas lieu ! Doté d’un budget trop restreint, le projet ne tarda pas en effet à capoter !
C’est alors qu’arriva tel Zorro sorti du bois John Travolta, adepte depuis 1975 de l’Eglise de Scientologie dont il est l’un des membres les plus éminents et bien évidemment un admirateur inconditionnel de Ron Hubbard. Ce dernier lui avait envoyé un exemplaire dédicacé de « Battlefield Earth » dès 1982. Il avait l’espoir que Travolta l’aiderait à transformer son livre en un film dans la veine de « Star Wars » ou de « Rencontres du Troisième Type » (rien que ça !). Bien sûr, Travolta trouvait l’idée séduisante, mais sa popularité était alors au plus bas et son influence aussi car il avait tourné bides sur bides et était considéré plus ou moins comme un « has been ». C’est seulement à partir de 1994 que sa carrière reprendra avec le succès de « Pulp Fiction » et qu’il recouvra de l’influence.
Or, il n’avait pas oublié le souhait de Ron Hubbard et allait se donner comme mission de le réaliser. Il décrivait dans les interviews qu’il donnait qu’il transformerait le livre en un film « dans la veine de Star Wars mais en mieux » et que ce dernier était le « Pulp Fiction » de l’an 3000 !
Pour financer le film, il démarcha des personnages influents à Hollywood avec l’aide d’autres adeptes de la Scientologie. Ce démarchage insistant et parfois intrusif aura parfois les effets opposés à celui envisagé par Travolta. Ainsi, excédé d’être constamment importuné par des Scientologues, Bill Mechanic, alors directeur de la Twentieth Century Fox leur claquera la porte au nez. Il ne regrettera jamais son refus !
Travolta voulait au départ tenir le rôle titre du film et le produire. Mais il avait compris qu’il était désormais trop âgé pour le rôle du héros et que la tâche de produire ce qui s’annonçait comme une superproduction le dépassait. Il était prévu que le film serait distribué par la MGM. J.D. Shapiro sera engagé pour écrire le scénario, mais il sera renvoyé pour avoir refusé d’accepter des suggestions du studio qui voulaient modifier certaines scènes et même supprimer quelques personnages.
En 1997, le manager de Travolta, Jonathan Krane signa un contrat de deux ans avec la Twentieth Century Fox d’après lequel le studio réaliserait « Battlefield Earth », au lieu de la MGM, mais cet accord fit long feu.
En fait, tous les studios regardaient le projet comme trop risqué pour s’y aventurer. Les effets spéciaux promettaient d’être onéreux avec un budget dépassant les 100 millions de dollars. Le roman de Hubbard leur apparaissait en plus comme naïf (j’y reviendrai à la fin) et daté. En plus le lobbying intensif des Scientologues avait fini par jouer contre Travolta ! Et les studios savaient en sus que l’étiquette « Scientologie » sera dès le départ attachée au film et nuirait forcément à celui là. Comme nous le verrons… ils avaient raison sur tout !

C’est alors qu’arriva en 1998 Monsieur Propre, alias Elie Samaha, un homme qui avait bâti sa fortune dans le nettoyage à sec avant de devenir propriétaire de night clubs et de créer Franchise Pictures, une boîte spécialisée dans le sauvetage et la mise en œuvre des projets cinématographiques personnels des stars hollywoodiennes refusés par les studios, en demandant à ces derniers de réduire de façon importante leur salaire.
Samaha s’était acquis ainsi la réputation de pouvoir produire n’importe quel film pour moins cher que les grands studios. Ses méthodes peu orthodoxes  suscitait la réprobation de ces derniers et les doutes de la presse cinématographiques américaine. Il approcha Travolta. En l’occurrence la méthode de Samaha était simple : Travolta devait amener l’argent et Samaha ferait le film au moindre coût en ne dépensant pas un cent.
Un accord fut conclu entre les deux hommes : Travolta réduirait son salaire de 20 millions de dollars, ce qui abaisserait le coût du film. Pour continuer à diminuer les frais, il fut prévu que le tournage aurait lieu au Canada et qu’il serait distribué par le réseau de la Warner Bros, suite à un accord avec celle-ci. La compagnie de production de Travolta, JTP Films s’impliqua dans la production du film, bien sûr, ce dernier donnant 55 millions de dollars pour le film. La Warner Bros alloua 20 millions de dollars pour la publicité et la distribution de « Battlefield Earth ». Franchise négocia aussi les droits à l’étranger avec le groupe allemand AG en échange de 47% des coûts de production évalués à 75 millions de dollars. Samaha était certain que le film serait un succès et avait entière confiance en Travolta « dont aucun film d’action n’avait jamais rapporté moins de 35 millions de dollars ».
Samaha comptait étouffer la référence gênante à la Scientologie en répétant sans cesse qu’il s’agissait d’un film de science-fiction avec Travolta. Beaucoup ne cachaient cependant pas leur scepticisme au sujet du film. L’agent de Travolta, William Morris était si peu enthousiasmé par le projet que Travolta menaça de le virer s’il ne lui apportait pas son appui. On dit même qu’un Scientologue aussi éminent que Tom Cruise avait averti la Warner Bros que « ce film était une mauvaise idée ». Si cela sera par la suite démentie par le porte-parole de ce dernier, Tom Cruise n’a jamais démenti lui-même.

En 1999, « Author Service Inc. »  qui gérait le merchandising autour du film déclara qu’il donnera sa part des profits à des organisations charitables luttant contre les addictions à la drogue. Voir le film serait donc en partie un acte de charité… Le seul problème est que l’on ne tarda à pas à découvrir que toutes avaient des liens étroits avec l’Eglise de Scientologie ! Franchise ne fit aucune déclaration à ce sujet et la Warner Bros affirma que son rôle se limitait à la distribution du film et qu’elle n’avait rien à voir là-dedans.
Des porte-paroles de l’Eglise de Scientologie tentèrent d’expliquer que l’Eglise n’avait rien à voir avec Author Service Inc et aucun intérêt financier dans le film, mais cela fit rire pratiquement tout le monde !
Les déclarations de Jonathan Krane, le manager de Travolta, expliquant qu’il pouvait témoigner que le film n’avait pas reçu un cent de l’Eglise de Scientologie et celles de Travolta disant que son film n’était pas un film de propagande pour la Scientologie, mais un pur film de science-fiction ne suffirent pas à dissiper une méfiance légitime.

Travolta et son manager Jonathan Krane se chargèrent personnellement d’embaucher le personnel technique pour tourner le film. Ils demandèrent à Quentin Tarantino de le tourner, mais ce dernier refusa aussi poliment que prudemment. Ils prirent conseil auprès de George Lucas qui leur conseilla de faire appel à Roger Christian qui avait dirigé la seconde unité de tournage de « Star Wars Episode 1 : The Phantom menace ». Patrick Tatopoulos fut choisi pour les décors, les costumes et la conception de l’apparence des Psychlos, le compositeur d’origine tchèque Elia Cmiral pour la musique. Travolta et Krane engagèrent aussi les principaux acteurs eux-mêmes. Corey Mandell, qui avait précédemment travaillé sur le « Blade Runner » de Ridley Scott fut pris pour concevoir le script.
Les acteurs principaux pour le film étaient Travolta lui-même, Barry Pepper, Forest Whitaker, Kim Coates, Richard Tyson et Michael Byrne. Pour jouer dans le film, Travolta refusera plusieurs propositions de rôle.
 
Dès l’annonce du tournage, une aura de mauvais augure accompagnait le film ! des rumeurs circulaient sur l’implication de l’Eglise de Scientologie dans le tournage et sur les mesures de sécurité très strictes prises pour protéger le secret du tournage.
Pire encore, alors que le film était en post-production, un journal alternatif, “Mean Magazine” parvint à mettre  la main sur le scénario. Ils en changèrent le nom en “Dark Forces” par un dénommé “Desmond Finch” et l’envoyèrent comme s’il s’agissait d’une proposition de film aux majors d’Hollywood. Toutes refusèrent le scénario en ces termes : “une intrigue idiote et même ridicule avec des dialogues mal ficelés, des personnages creux, une histoire prévisible qui n’est même pas assez bien écrite pour compenser son manque d’originalité”. Plus cruel encore, un studio écrivit à propos du scénario “aussi passionnant que de regarder une mouche voler”! Fermons les bans!
Pire, le film sorti le 12 mai 2000, juste trois jours après le 50ème anniversaire du livre d’Hubbard : “Dianetics : the modern science of mental health”, acte fondateur de la Scientologie!
Les recettes mondiales du film allaient rapporter près de 30 millions de dollars…. En regard d’un coût de production de 75 millions de dollars et de 20 millions de marketing en plus !
Les critiques assassines et le bouche à oreille des spectateurs sur la mauvaise qualité de "Battlefield Earth" scelleront le sort du film. Le 1er week-end de sa sortie, sur 3307 écrans aux Etats Unis, il rapportera plus de 11 millions de dollars et tombera à 4 millions le week-end suivant et à un petit million de dollars la troisième semaine !
La quatrième semaine ne rapporta que 200000 dollars environ. Pour limiter la casse, la Warner limitera le nombre de salles diffusant le film aux Etats Unis à 641, puis à 95 la semaine suivante avec une recette de moins de 20000 dollars. La situation sera encore pire dans le reste du monde puisque si le film rapportera près de 21 million de dollars aux Etats Unis, il n’en ramènera que près de huit millions de dollars du reste du monde:

Les critiques éreintèrent le film sur toute la surface du globe. Toutes décrivaient le film comme laid, stupide et mal joué.
Dans le Washington Post on pouvait lire sous la plume de Rita Kempley : “Un million de singes avec un million de crayons travaillant nuit et jour pendant un million d’années ne parviendraient pas à créer quelque chose d’aussi crétin que “Battlefield Earth””!
Citons le “Hollywood reporter” qui résumait le film en le qualifiant de “gâchis inouïs avec des trous dans la narration, une écriture confuse et chaotique qui conduit à des passages incohérents accompagné par une musique grandiloquente”.
Sur le plan technique, les critiques pointèrent le suremploi de plans d’angle ainsi que l’insupportable laideur des coloris en majeure partie bleus et gris.
Lors d’une projection à Los Angeles, les critiques, les journalistes et les personnes assistant à la projection salueront le film par des éclats de rires et des cris d’animaux. D’autres sortirent durant la projection. Travolta demandera après une opération de promotion à des journalistes s’ils avaient aimé le film : un silence de mort lui répondit. Cela ne l’empêchera pas d’assurer que “George Lucas et Quentin Tarantino, et beaucoup de gens [d’autres cinéastes] le virent et ont pensé que c’était un grand film de science-fiction”.
Elie Samaha se plaignait que les critiques avaient du parti pris parce que les gens haïssaient la Scientologie.
Peu de critiques trouvèrent quelque chose de positif dans le film et “Battlefield Earth” apparaît fréquemment dans les listes des “pires films ayant jamais été tournés”.

Mais les pires commentaires viennent de gens qui avaient participé au projet. J. D. Shapiro écrira une lettre d’excuse au “New York Post” qui disait que ce qu’il avait écrit était totalement différent du résultat final et qu’il avait honte de la médiocrité de “Battlefield Earth”. Il dira qu’il n’avait vu le film qu’une fois lors de la première et que c’était une fois de trop!
Shapiro témoignera à la radio que Travolta avait qualifié le script du film en disant qu’il était à la science-fiction ce que la “Liste de Schindler” était au film historique! Ironique, il déclarera qu’il était heureux que la production et le studio l’aient viré du projet et qu’il les remerciait de cela, tout comme il remerciait Corey Mandell d’avoir réécrit son script “d’une façon que je n’aurais jamais pu imaginer ou concevoir.
Barry Pepper dira que l’échec du film était attribuable à “un mauvais script et à une production étique”
Travolta continuera envers et contre tout à défendre son bébé en déclarant qu’avec ce film “il avait posé les bases d’un nouveau genre cinématographique” (sic!) .

Reste maintenant à voir si le film était ou n’était pas un outil aux mains des Scientologues pour propager leurs thèses. Beaucoup l’ont considéré comme un biais pour l’Eglise de Scientologie dans le recrutement de nouveaux membres en faisant connaître Ron Hubbard à une nouvelle génération. Mark Bunker, un opposant à la Scientologie fit remarquer qu’au lieu de donner des interviews sur le film quand il rencontrait la presse, Travolta dédicacait des exemplaires du roman de Hubbard. Il faisait remarquer que les enfants qui désiraient recevoir un poster du film devait envoyer des cartes qui portaient leur adresse ce qui permettait ensuite éventuellement à l’Eglise de Scientologie de leur envoyer de la propagande au sujet de la dianétique. Les Scientologues répliquèrent en disant que les gens qui avaient été voir “Gladiator” n’avaient pas éprouvé ensuite le besoin de se pencher sur le christianisme. L’argument est inadéquat parce que dans “Gladiator”, on ne parle pas une seule fois des chrétiens (pour autant que je me rappelle). Par ailleurs, il évident qu’il est toujours tentant d’utiliser un fichier à des fins autres que celles prévues au départ. On a le droit de se montrer méfiant face à une église, qu’elle soit de “Scientologie” ou de toute autre obédience…
Dès avant la sortie du film des rumeurs coururent qui disaient que “Battlefield Earth” était truffé d’images subliminales pour influencer les spectateurs du film et les pousser à rejoindre l’Eglise de Scientologie. Ces bruits furent rapidement dénoncés, et pas uniquement par des partisans de la Scientologie, mais aussi par des adversaires de celle-ci. On prête en effet trop de pouvoirs aux images subliminales : elles ne peuvent  en effet asséner que des messages simples (sensation de soif, de peur, etc…) avec une efficacité fort aléatoire.
Le journaliste écossais Ducan Campbell résumera tout en disant : “La seule voix subliminale que j’ai entendue est arrivée après dix minutes de projection de ce film de cent vingt et une minutes et elle semblait me dire – Quuuiiitte ceeee cinémmmaaa maaaintenant-“.

Mon opinion personnelle est que l’Eglise de Scientologie escomptait profiter du succès escompté du film. Ce dernier est dépourvu de connexion évidente avec les thèses de cette dernière. C’est simplement un film effroyablement mauvais qui raconte une histoire stupide et insipide.
Un seul exemple : Le fameux Terl donne pratiquement à la première rencontre au jeune Jonnie accès à l’intégralité du savoir des Psychlos (histoire, langue, technologies, méthodes de combats). C’est un peu l’équivalent du dialogue suivant :
“Regarde Jonnie, ceci est une carabine”
“Euuuuhhhhh hein eeeeuhh”
“Non! Non! Ca ne se tient pas comme cela. Attends voilà c’est mieux. Tu vois, tu diriges le bout avec un trou vers ta cible, par exemple moi…”
“Ah ouais?”
“Et pour tirer, tu amènes ce petit truc là vers toi”
“Comme ça?”
PAN!
“Aaaaargh!”
“Bobo Terl?”

Et je passe sous silence le fait que ledit Jonnie entraîne ses suivants à piloter en réalité virtuelle des appareils de combat sous le nez des Psychlos décidément peu futés. Et bien entendu ses élèves deviennent des “as” dès le premier véritable combat.

Un second film était prévu pour 2003. Il ne sera jamais tourné, bien évidemment.

 


Des extraterrestres sur l'écran (1) : de Méliès à Kubrick

Des extraterrestres à l'écran (2) : de Tarkovsky à John Carpenter











27/03/2012
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