L'ours polaire

L'ours polaire

Indiana Jones

Au début des années 1980, le cinéma dit d'aventure était dans l'abîme et complétement passé de mode depuis près de 20 ans.
C'est alors que le réalisateur Steven Spielberg et son ami Georges Lucas décidèrent de ti rer ce genre de l'oubli et de lui redonner ses lettres de noblesses.
Mais voilà, il leur fallait un héros......

 


1) La naissance d'un héros.

 

On a beaucoup répété que le personnage d'Indiana Jones a été inspiré par Tintin. Cette affirmation a besoin d'être fortement nuancée : s'il y a des aspects partagés par les deux personnages, ce n'est pourtant pas le personnage d'Hergé qui était présent à l'esprit de Spielberg et de Lucas au moment de la création du personnage. La diffusion de la bande dessinée européenne est encore aujourd'hui presque confidentielle aux Etats Unis; en raison du coût des albums entre autres motifs. Et ceci malgré les déclarations du Spielberg et la négociation qu'il mena avec Hergé peu avant la mort de ce dernier pour une adaptation au cinéma des aventures de Tintin (en cours de tournage aujourd'hui en 2010).
Aussi, c'est plutôt dans les personnages aux mâchoires puissantes et aux muscles d'acier parsemant les pages des magazines de « serials » et de « pulp » qu'il faut plutôt chercher l'archétype du bon Docteur Jones. Citons plus particulièrement le personnage de Doc Savage. Une autre influence vient du personnage d'Alan Quatermain, le héros des « Mines du Roi Salomon » de H. Rider Haggard (clip).


Les discussions autour de ce nouveau personnage entre Spielberg et Lucas commencèrent à Hawaii en 1977 lors du tournage du premier épisode de la « Guerre des Etoiles ». Spielberg y annonça à Lucas que sont prochain projet serait un film à grand spectacle, comme un « James Bond ». Notons qu'au départ le personnage devait s'appeler « Indiana Smith », Lucas suggérant ensuite le nom d'Indiana Jones. Indiana état le nom du malamut que possédait alors Lucas. Baptisé, Indiana Jones n'avait cependant encore aucune apparence physique. Comment allait-il être? On fit appel au dessinateur de Comic Book Jim Steranko, créateur du personnage de Nick Fury.
Lucas et Spielberg étaient cependant en désaccord sur le personnage. Lucas le voyait comme une sorte de playboy à la James Bond. Spielberg en avait une vision plus sombre : un alcoolique similaire au personnage de Fred C. Dobbs joué par Humphrey Bogart dans « Le trésor de la Sierra Madre ». Spielberg imaginait en plus le gestapiste Toht équipé d'un bras robotique, ce que Lucas rejetait. C'est Steranko avec ses illustrations pour la pré-production qui influencera définitivement les choix de Spielberg pour l'apparence de Jones et les visuels du film.

 George Lucas suggéra que le personnage porte un blouson d'aviateur, un chapeau comme celui de Bogart dans « Le trésor de la Sierra Madre » (à droite), et un fouet comme Zorro. Steranko y ajouta un ceinturon avec un holster, une chemise kaki et des pantalons (tant qu'à faire!). Cette tenue venait en partie du personnage d'Harry Steel incarné par Charlton Heston dans le « Secret of the Incas » clip. La costumière Deborah Nadoolman Landis déclara que le film en question avait été visionné auparavant à plusieurs reprises.
Il faut ici faire remarquer que la présence d'un chapeau laissant le visage dans l'ombre pouvait être un avantage pour l'usage de cascadeurs lors des scènes les plus dangereuses, un bon exemple étant fourni par la scène des « Aventuriers de l'Arche Perdue » durant laquelle Indiana Jones, traîné au bout d'un corde par un camion roulant à vive allure, remonte celle-ci jusqu'au capot avant du véhicule, passant en-dessous de ce dernier. Durant cette scène, il était nécessaire que le chapeau demeure en place la plupart du temps et on la filma avec un grand angle d'ouverture.
Ce chapeau fait d'ailleurs parti intégrante du personnage. S'il lui arrive de le perdre, il y a toujours un artifice de scénario qui lui permet de le récupérer, même dans les circonstances les plus invraisemblables! Notons qu'il en a eu plusieurs, tous du même type et fourni par un chapelier anglais, Herbert Johnson. Il figure dans le catalogue de ce dernier comme « Australian model ». La seule exception est celui du « Crâne de cristal », fourni par Adventure Hat Company.
Indiana Jones utilisera divers types de pistolet à travers les films, généralement des modèles de la Première Guerre Mondiale : 45 ACP Smith&Wesson, Revolver M1917, Browning 9mm.

Le chapeau et la veste utilisés lors de « La dernière croisade » se trouvent aujourd'hui exposé au Musée d'Histoire Américaine du Smithsonian à Washington, ce qui est remarquable pour un personnage de fiction.


2)Identité


Créer la représentation physique d'un personnage n'est pas tout. Se posait la question de savoir qui allait être Indiana Jones : un aventurier pur et dur? Un vendeur de journal? Un séminariste? Non! On choisit d'un faire un professeur d'archéologie que l'on peut voir quelques fois vêtu d'un costume en tweed enseignant à ses étudiants les anciennes civilisations et l'archéologie. Seulement, à chaque fois qu'il a l'occasion de découvrir une relique importante d'une civilisation ancienne, il se transforme en « Indiana », autant dire en super héro.... ou presque! Car son personnage est humain : il peut faillir, se tromper ou être blessé et souffrir. Le personnage est constamment sujet au dualisme : d'un côté digne professeur d'université, de l'autre aventurier intrépide; tout à la fois romantique et cynique. Solitaire par nature, il est un chasseur de trésor et un américain patriote, mais pas fanatique ou aveugle, comme nous le verrons plus loin.
Spielberg glissera dans la biographie fictive d'Indiana Jones quelques éléments de sa propre vie, chose qu'il avait déjà faite pour d'autres personnages de ses films, comme l'absence de la figure du père, en raison de relations tendues avec ce dernier. Jones Senior est en effet absent de la plus grande part de la jeunesse d'Indiana Jones, en raison de sa recherche obsessionnelle du Saint Graal. D'où une colère qu'Indiana Jones reporte sur son mentor de l'Université de Chicago, le Professeur Abner Ravenwood et qui entraîne une relation très conflictuelle avec la fille de ce dernier, Marion Ravenwood. Dans le prologue de la « Dernière Croisade », on voit le jeune Indiana Jones s'inspirer pour son apparence d'un personnage de rencontre, après que ce dernier lui ait donné son chapeau. Marcus Brody donne plus tard au jeune Jones un modèle positif. La mère de Jones est totalement absente et cette absence l'insécurise et le déstabilise, ce qui se révèle en particulier dans le « Temple Maudit » quanf il se retrouve temporairement à la tête d'une famille de substitution.
En raison de son conflit avec son père, Indiana Jones ne s'intéresse que peu aux aspects religieux et spirituels des cultures qu'il étudie. Il en sait cependant assez pour utiliser ses connaissances sur Shiva afin de vaincre dans le « Temple Maudit » et pour fermer ses yeux au moment du dénouement des « Aventuriers de l'Arche Perdue ». Dans la « Dernière Croisade », il doit passer un « test de foi » pour retrouver le Graal et sauver la vie de son père mortellement blessé. Il se souvient alors de Jésus comme la figure historique d'un pauvre charpentier et découvre le vrai Graal, un simple gobelet sans ornement, au milieu d'autres récipients beaucoup plus somptueux. La série « Le jeune Indiana Jones » attribue la solitude et le manque d'idéaux du jeune Jones à la Première Guerre Mondiale. Pour en revenir à la « Dernière Croisade », c'est Jones Senior qui sauvera son fils de l'abîme en le dissuadant de se jeter dans ce dernier pour récupérer le Graal.


3) Des modèles dans la réalité ?


Plusieurs personnages historiques ont pu influencer le personnage d'Indiana Jones, bien que ni Lucas, ni Spielberg n'aient jamais cité l'un des noms de la liste. Citons rapidement et de façon non exhaustive :


– L'italien Giovanni Battista Belzoni (1778-1824), premier à avoir fait parvenir des antiquités égyptiennes en Europe.


- Hiram Bingham (1875-1956), qui retrouva Macchu Pichu au Pérou et fit les premières fouilles sur le site.


- L'archéologue britannique Perry Fawcett (1867-1925?), qui parcouru les jungles du nord de l'Amazonie et y disparut en recherchant une cité mythique.


L'archéologue, écrivain, poète et soldat T. E. Lawrence ou « Lawrence d'Arabie » (1888-1935).


Par contre, Lucas a déclaré à plusieurs occasions que l'interprétation de James Bond par Sean Connery fut l'une de ses premières sources d'inspiration pour le personnage d'Indiana Jones et que cela joua un rôle important dans la décision de choisir Sean Connery pour jouer le personnage du père d'Indiana Jones dans la « Dernière Croisade ».

 


4) Qui pour le jouer?
 

D'emblée, Spielberg suggéra Harrison Ford pour le rôle, mais Lucas s'y opposa fermement. Comme Ford avait déjà été à l'affiche de trois des films de Lucas (« American Graffiti », « Star Wars » et « L'empire contre-attaque »), il voulait éviter à tout prix d'être confondu avec l'un de ses amis, Martin Scorsese, qui mettait régulièrement à l'affiche de ses films Robert De Niro!
Du coup, Spielberg et Lucas auditionnèrent un grand nombre de comédiens pour le rôle et fixèrent finalement leur choix sur Tom Selleck. Peu de temps après la pré-production des « Aventuriers de l'Arche Perdue » commença.
Mais CBS refusa de libérer Selleck de son contrat le liant au tournage du feuilleton « Magnum », alors en progression dans les taux d'audiences. Selleck fut contraint de refuser le rôle, et Spielberg en profita aussitôt pour remettre en avant Ford. Lucas capitula et lui donna le rôle, à peine trois semaines avant le début du tournage!
Le comble dans l'affaire, comme le révélera plus tard Selleck, c'est que le tournage de la nouvelle saison du feuilleton « Magnum » avait été repoussé et lui laissait tout le temps de participer au tournage des « Aventuriers de l'Arche Perdue »!

 


5) Les films
 

 

a) « Les Aventuriers de l'Arche Perdue ».
 


 

Bande annonce des Aventuriers de l'Arche Perdue : clip
 

 

Ce premier volet se passe en 1936. Indiana Jones y est montré comme un chasseur de trèsor téméraire ayant comme autre facette le « Docteur Jones », un respectable professeur d'archéologie du Marshall College (fictif). Dans ce film, il cherche à mettre la main sur l'Arche d'Alliance avant que les Nazis ne s'en emparent avec l'aide de Marion Ravenwood (Karen Allen) et de Sallah (John Rhys-Davies). De leur côté, les Nazis sont aidés par l'archéologue français René Belloq (Paul Freeman), qui est l'adversaire de toujours d'Indiana Jones, et par le sinistre gestapiste Arnold Toht (Ronald Lacey).

 


Production


C'est dès 1973 que George Lucas écrivit le scénario des « Aventures d'Indiana Smith ». Il en discuta avec le scénariste et réalisateur Philip Kaufman qui apporta l'idée de la recherche de « L'Arche d'Alliance ». Mais ce dernier fut engagé par Clint Eastwood pour tourner « Josey Wales, hors-la-loi ». Lucas mit alors l'idée de côté pour se concentrer sur ce qui allait devenir « Star Wars ». Le projet ne ressurgit que fin mai 1977. Lucas était alors en train de souffler à Maui (Hawaii) après l'énorme succès de « Star Wars » et l'énorme pression médiatique à laquelle il avait été soumis. Spielberg, qui travaillait alors sur le projet de « Rencontres du Troisième Type » décida de marquer une pause et de le rejoindre. Tandis qu'ils s'amusaient à construire un château de sable sur la plage (!), Spielberg fit part à Lucas de son envie de tourner un James Bond. Lucas lui répliqua qu'il avait un personnage bien meilleur que James Bond et lui expliqua le concept des « Aventuriers de l'Arche Perdue ». Séduit par le projet, Spielberg le déclara être un » James Bond sans les gadgets ». Il lui indiqua toutefois, comme je l'ai déjà dit, que le nom d'Indiana Smith ne convenait pas pour le personnage. Lucas proposa alors le nom de Jones.
L'année suivante, Lucas se concentra sur le projet de "l'Arche perdue" et sur « L'empire contre-attaque ». Lawrence Kasdan et Frank Marshall se joignirent au projet, respectivement comme scénariste et producteur. Du 23 au 27 janvier 1978, à raison de neuf heures par jour, Spielberg et  Kasdan parlèrent de l'histoire et échangèrent leurs idées visuelles. Spielberg eût l'idée de faire fuir Jones devant une énorme boule de pierre, idée extraite d'un dessin  de Carl Barks montrant Picsou poursuivit par un tel objet. Le même Oncle Picsou apportera l'idée de plusieurs des pièges de la séquence d'ouverture du film, tout comme celle du mécanisme d'ouverture de l'idole. Lucas arriva alors avec l'idée d'un sous-marin, celle d'un singe faisant le salut nazi et de Marion frappant Jones. A partir de ces idées, Kasdan tira son premier script qu'il travailla durant six mois. Certaines idées qui ne pouvait être reprises dans le film furent abandonnées : une poursuite dans une mine, un évasion de Shangaï en utilisant un énorme gong comme bouclier, un saut à partir d'un avion dans un radeau, toutes idées qui seront réutilisées plus tard dans « Le temple maudit ».
Seulement, le projet fut rejeté par tous les grands studios d'Hollywood, la plupart de ceux ci le considérant comme trop ambitieux et trop onéreux à produire. Finalement, Spielberg parvint à convaincre la Paramount de le financer en baissant fortement son propre salaire. En avril 1980, la production du film fut décidé et le tournage préparé aux studios Elstree. Le storyboard fut élaboré par quatre illustrateurs, ceci afin de réduire les durées de tournage, d'autant que Spielberg et Lucas avaient accepté d'en abaisser le plus possible le coût. Les effets spéciaux furent faits en utilisant des poupées, des maquettes, des animations et des trucages de caméras. Il n'y avait le plus souvent que quatre prises et il n'était tourné que les scènes nécessaires. Spielberg tourna la majeure partie du film, mais Lucas dirigera certaines scènes tournées par la deuxième équipe.

 


Le tournage

 

Il commença le 23 juin 1980 en France dans l'ancienne base de U-Boat de La Rochelle. Là furent tournées les scènes impliquant le sous-marin allemand. Ce dernier, l'un des rares ayant survécu à la Seconde Guerre Mondiale, fut loué à la production du film « Das Boot ». Toute l'équipe gagna ensuite les studios Elstree (près de Londres) où l'on filma les scènes du « Puits des Âmes », l'intérieur du temple dans la jungle amazonienne et celles du bar de Marion Ravenwood. Le « Puits des Âmes » nécessita la collaboration bénévole de 7000 serpents, tous non venimeux, à l'exception de quelques cobras. Un membre de l'équipe de tournage sera toutefois mordu par un boa. La scène montrant Indiana Jones face à face avec un cobra sera tourné avec une vitre séparant les deux comédiens. Harrison Ford ne partageait fort heureusement pas la phobie des serpents de son personnage! Spielberg non plus, mais la présence d'autant de serpents sur le plateau de tournage et autour de lui le rendit de son propre aveu un peu nerveux! Il y aura aussi une mésaventure avec les tarentules censée se trouver sur le comédien Alfred Molina. Une fois posée sur lui, elles restèrent parfaitement immobile! Toutes étaient des mâles et en voyaient pas de motifs valables pour s'agiter en pure perte, d'autant qu'ils n'étaient pas associés aux bénéfices éventuels du film. Ce n'est que lorsque l'on ajouta une femelle qu'ils consentirent à s'agiter!. Une énorme boule de  fibre de verre fut conçu par le designer Norman  Reynolds. Spielberg en fut si impressionné qu'il rallongea de 15 mètres le parcours de la sphère.
Les scènes censées se passer en Egypte furent en fait tournées en Tunisie tout près de Tozeur, là où avaient été filmées les scènes de « Star Wars » supposées se dérouler sur Tatooine. Les passages sur le chantier de Tanis furent filmés à Sedala dans des conditions éprouvantes du fait de la chaleur et de la maladie. John Rhys-Davies sera victime d'une « tourista » aiguë en plein tournage. Seul Spielberg, qui avait fait venir des conserves d'Angleterre, échappera aux tourments des diarrhées! Il détestait l'endroit et réussira à raccourcir le tournage en ces lieux de six semaines à quatre et demi! Beaucoup de scène y furent improvisée comme celle où Marion Ravenwood tente de se sauver de la tente de Belloq ou le combat autour de l'avion. Harrison Ford se déchirera un ligament à sa jambe gauche lors de cette scène. Il refusera tout soin et se contentera de mettre la glace. Les scènes de combat dans la ville furent tournées à Kairouan. Ford y souffrira de dysenterie et refusera de filmer une scène de combat entre Indiana Jones et un homme armé d'un sabre. « Il dit à Spielberg « Let's just shoot the sucker » (Laisse-moi simplement descendre cet imbécile) ». Spieberg accepta et filma ainsi la scène pour permettre à Ford d'aller au plus vite se soulager! La grande histoire du cinéma... La scène de la poursuite avec les camions fut filmée par la seconde équipe qui suivit scrupuleusement le storyboard de Spielberg, bien qu'ils décidèrent de filmer Indiana Jones traîné par un camion.
Des scènes complémentaires furent tournées à San Francisco et à Stockton (Californie). Dans cette dernière localité, l'Université du Pacifique servit aux vues extérieures de l'université où enseigne Jones. Par contre, sa classe fut filmée en Angleterre dans la « Royal Masonic School for girls » de Eickmansworth (Hertfordshire). Les vues extérieures de la maison de Jones furent faite en Californie à San Rafael. Enfin, les extérieurs de la séquence d'ouverture furent filmés à Hawaii sur l'île de Kauai. Le tournage dura en tout 73 jours. La séquence qui posa le plus de problème fut celle montrant Jones embarquant à bord d'un hydravion Boeing « China Clipper ». Aucun de ces hydravions géants n'avait survécu au temps. Fort heureusement, la production eût la chance de mettre la main sur un avion anglais du type « Short Solent » qui appartenait jadis à Howard Hughes et qui servit à cette scène.
D'autres images furent « empruntés » à d'autres films. Le DC-3 dans lequel Jones survole le Népal fut pris au film « Horizons perdus ». et une scène de rue au film « The Hidenburg ».
Des effets visuels furent ensuite rajoutés par Industrial Light & Magic et des effets sonores par l'équipe de Ben Burtt. Il faut noter que le bruit de la détonation du pistolet d'Indiana Jones est celui d'une Winchester 30-30. Pour les cris des esprits de l'Arche, Burtt utilisa un synthétiseur et mixa des cris de dauphins et de lions de mer!

 


Bande originale


Jon Williams, qui avait déjà fait la musique de Star Wars pour Spielberg fut chargé de composer celle des « Aventuriers de l'Arche Perdue » avec le « London Philarmonic Orchestra ». Williams composa deux morceaux de musique fort différents. Ces derniers plurent à Spielberg qui demanda à Williams de réunir les deux compositions pour en faire une seule, ce qui donna « The raiders march » (clip)

 

 

Accueil

 

Pour ses 18 millions de dollars de budget, le film en rapportera 384 millions de dollars. Sa première apparition sur les écrans américains date du 12 juin 1981, et Indiana Jones apparaîtra dans les cinémas français le 16 septembre de la même année.
Le film recevra quatre Oscars et la majorité des critiques seront positives, certaines voix lui reprochant cependant son côté « blockbuster ».

 

Opinion personnelle : Sans aucun doute le meilleur des quatre films sortis. Il faut cependant le prendre pour ce qu'il est, un film de pur divertissement une bande dessinée filmée. Inutile d'y chercher des messages subliminaux ou des messages cachés! De l'aventure, rien que de l'aventure, et avec une pointe de fantastique et beaucoup d'humour. Harrison Ford crève l'écran au point de ne laisser que peu de place aux autres acteurs, à l'exception d'une formidable Karen Allen.

 



b)Indiana Jones et le Temple Maudit
 

 

Bande annonce : clip

 

 

Le succès des « Aventuriers de l'Arche perdue » amena l'idée de donner à ce dernier une suite, ou plutôt une « préquelle ». L'action du « Temple maudit » a en effet lieu en 1935, environ un an avec « L'arche perdue ».

 


Scénario


Le film, qui se passe donc en 1935, commence avec Indiana Jones fuyant précipitamment Shanghai pour échapper aux hommes de mains de Lao Che, le chef redoutable d'une organisation criminelle. Il est accompagné de son « complice », un jeune chinois de onze ans, Short Round et entraîne dans sa fuite Willie Scott, une chanteuse de cabaret. Pour échapper à Lao Che et ç ses hommes de mains, ils embarquent comme passagers sur un avion, sans savoir que ce dernier appartient à une compagnie possédée par... Lao Che!. Sur l'ordre de ce dernier, l'équipage saute en parachute et abandonne l'appareil qui s'écrase dans les montagnes himalayennes. Au dernier moment, Indiana Jones et ses deux compagnons sautent de l'avion à bord d'un canot pneumatique qui leur sert de parachute improvisé et après une descente infernale aboutissent dans une rivière qui les amènent au village de Mayapore dans le nord de l'Inde.
Ils y sont accueillis avec hospitalité par les villageois, malgré la grande pauvreté de ceux-ci. Pour ces derniers, ils sont des envoyés du dieu Shiva qui ramèneront au village la pierre sacrée Sivalinga qui garantissait leur prospérité. Ils pensent aussi qu'ils délivreront leurs enfants retenus en esclavage par les forces du mal dans le palais de Pankot. Pendant leur trajet vers cet endroit, Indiana Jones émet l'hypothèse que Sivalinga est l'un des cinq légendaires pierres de Sankara qui sont réputées accorder fortune et gloire à qui les détient.
A leur arrivée au palais de Pankot, ils sont reçus avec hospitalités, mais toutes les questions qu'Indiana Jones pose à propos de Sivalinga ou des adeptes Thuggs du culte de Kali qu'il suppose être derrière le vol de la pierre et la disparition des enfants sont esquivées ou tournées en dérision. Durant la nuit, un assassin tente de tuer Indiana Jones, ce qui persuade le trio que quelque chose est ne va pas. Ils découvrent sous le palais un temple souterrain où le Grand Prêtre Mola Ram et des Thuggs vénèrent Kali avec des sacrifices humains. Ils découvrent aussi que ces derniers ont mis la main sur trois dles cinq pierres de Sankara et que les enfants sont réduits à l'esclavage dans une mine pour y retrouver les deux pierres manquantes. Avec celles-ci, Mola Ram et ses adeptes espèrent dominer le monde. Indiana Jones décide de dérober les pierres en question.
Et pour connaître la suite, il vous reste à regarder le film. Mais vous devinez qu'il y aura un « happy end »!

 


Distribution


En préalable au tournage et en prévision des cascades qu'il allait devoir réaliser, Ford fit de la musculation et suivit un régime très strict pour gagner en muscle et en forme.
Spielberg choisit avec une grande attention les comédiens. Kate Capshaw reçut le rôle de Willie Scott après l'audition de 120 actrices, dont Sharon Stone! Spielberg voulait que Willie Scott soit l'opposée de Marion Ravenwood, ce qui forcera la brune Capshaw à se teindre en blonde.
Pour le rôle de Short Round, il fixa son choix sur Jonathan Ke Quan, après un casting interminable à Los Angels entre environ 6000 jeunes acteurs venus des quatre coins du globe terrestre. Quan passa juste derrière son frère. Spielberg apprécia la personnalité du jeune homme et l'engagea. Il improvisa complétement avec Harrison Ford la scène où il accuse ce dernier de tricher aux cartes.
Amrish Puri reçut le rôle du méchant de l'histoire, Mola Ram. Le nom de ce dernier vient d'un peintre hindou du 17e siècle. Lucas le voulait         

le plus terrifiant possible, aussi les scénaristes ajoutèrent des éléments de     

sacrifices humains venant des religions aztèques, hawaïennes et du

satanisme à l'histoire. Son maquillage fut très étudié pour obtenir ce résultat.

 


Production
 
Spielberg avait toujours en tête de faire des aventures d'Indiana Jones une trilogie, mais n'avait pas l'ombre d'une idée de scénario pour les opus 2 et 3. A l'époque, les deux amis qu'étaient Spielberg et Lucas voyaient sombrer leurs ménages respectifs et leur humeur était sombre, ce qui à leur avis se réfléta sur l'atmosphère du film, bien plus noire que celle du premier. Il n'est pas anodin de remarquer qu'à la même époque avait lieu le tournage de «L'Empire contre-attaque », lui aussi bien plus sombre que le premier volet de « Star Wars ».
Comme nous l'avons déjà dit, Lucas voulait que le film se passe avant « L'Arche Perdue » et qu'il n'utilise pas de nouveau les Nazis dans le rôle des méchant. Spielberg voulait en plus réutiliser le personnage de Marion Ravenwood et introduire son père Abner Ravenwood. Lucas imagina une séquence d'ouverture avec Indiana Jones roulant à moto sur la Grande Muraille. Il découvrirait par la suite un « monde perdu » peuplé de dinosaures dans une vallée perdu. Le projet tomba à l'eau quand les autorités chinoises refusèrent d'autoriser le tournage en République Populaire de Chine. Lucas proposa alors de prendre la légende du « Roi des Singes » comme point central du scénario. Puis il écrivit un projet qui se passait en dans un château hanté en Ecosse, mais Spielberg le rejeta en le trouvant trop ressemblant au scénario du film « Poltergeist ». C'est alors que le château écossais se transforma en un temple consacré à une divinité démoniaque en Inde.
C'est Lucas qui amena l'idée d'un culte religieux permettant l'esclavage des enfants, la magie noire et les sacrifices humains. Quand Spielberg et Lucas demandèrent à Lawrence Kasdan, qui avait écrit le script de « L'Arche Perdue » d'écrire celui du « Temple Maudit », ce dernier refusa en trouvant l'histoire trop horrible. Il considère d'ailleurs le film comme affreux et manquant d'inspiration. Lucas embaucha alors Willard Huyck et Gloria Katz pour écrire le script en raison de leur connaissance du la culture indienne. « Gunga Din » fut utilisé pour inspirer le climat du film (clip).
Huyck et Katz résidérent pendant quatre jour au ranch Skywalker de Lucas, parlant du film avec ce dernier et Spielberg. Lucas proposa qu'Indiana Jones soit accompagné d'une jeune princesse indienne, mais Huyck et Kkatz repoussèrent cette idée. En mai 1982, Lucas reçut un script de 20 pages intituté « Indiana Jones and the temple of Death ». Il comprenait des scènes initialement prévues pour « L'Arche perdue » : la bagarre à Shangaï, la fuite en avion et la poursuite en chariot dans la mine. Le film débute sur un numéro de music hall de Willie Scott (Kate Capshaw). Spielberg est un amateur de comédies musicales et était séduit par l'idée de commencer ainsi le film.
Le premier scénario élaboré par Lucas, Huyck et Katz fut livré en août 1982, un second jet arrivant en septembre suivant. Le premier scénario donnait un rôle plus important au Capitaine Blumburtt, un officier de l'armée des Indes de Sa Gracieuse Majesté, à Chattar Lai, le tuteur du Maharadjah de Pankot et le complice de Mola Ram ainsi qu'au jeune Maharadjah lui-même. Une scène de bagarre fut aussi supprimé, de même que la transformation en zombies dotés d'une force surhumaine de ceux qui buvaient le sang de Kali.
Durant la phase de pré-production, le film changea de titre. Au titre « Indiana Jones and the Temple of Death » on préférera le plus neutre « Indiana Jones and the Temple of Doom ». Durant mars et avril 1983, Huyck et Katz réécrivirent le scénario pour en donner une version définitive pour le tournage.

 

 

Le tournage


Celui-ci se heurta très tôt à un premier obstacle : le gouvernement indien refusa catégoriquement le tournage du film dans le nord du pays, ayant jugé après lecture que le script était raciste et insultant pour les hindous. Il exigeait des modifications dans le scénario, la réécriture du script et le droit d'effectuer à sa convenance des coupures dans le film achevé.
Trouvant ces demandes exorbitantes, l'équipe du film alla commencer le tournage au Sri Lanka à Kandy, ville près de laquelle furent construits des décors pour le village, le temple et le palais de Pankot. Le budget du film s'en ressentit, passant à plus de 28 millions de dollars, soit 8 millions de plus que pour « L'Arche Perdue ». Les premières vues furent prises le 18 avril 1983. Le lieu de tournage se déplaça ensuite aux studios Elstree dans le Hertfordshire (Angleterre), le 5 mai. Le tournage avec les insectes fut éprouvants pour tout le monde : quand les membres de l'équipe de tournage rentraient chez eux, ils en trouvaient partout dans leurs cheveux, leurs vêtements et leurs chaussures!
Le chorégraphe Danny Daniels créa la danse de la chanson de Cole Porter « Anything goes » (clio). Kate Capshaw apprit pour l'occasion les claquettes et à chanter la chanson en chinois mandarin. Seulement, le jour du tournage de cette scène, sa robe rouge était si étroite qu'elle fut incapable de faire un seul pas de danse! Mieux encore, cette robe fut mangé par un éléphant, et il en fallut en catastrophe en refaire une autre! Caracoler à dos d'éléphant valut d'ailleurs à Harrison Ford une hernie discale  qui nécessitera l'installation d'un lit médicalisé sur le lieu du tournage pour qu'il se repose entre deux scènes. Malgré la douleur, il se refusait à être hospitalisé, mais Lucas, voyant qu'il souffrait terriblement et tenait à peine debout, stoppa le tournage et envoya Ford dans un hôpital californien. Tandis qu'il s'y rétablissait, on filma des scènes avec sa doublure Vic Armstrong durant les cinq semaines nécessaires pour remettre Ford sur pied. Pour compléter le tableau, le réalisateur Donald Slocombe tomba malade pendant deux semaines! On filma les scènes de Shangaï à Macao et Ford revint de son hôpital le 8 août.
Malgré ces péripéties, Spielberg parvint à terminer le film dans les temps prévus et en restant dans le budget. Le tournage s'acheva le 26 août. Des prises de vues complémentaires furent par la suite réalisée dans en Idaho, en Californie et en Arizona sur la base aérienne d'Hamilton. Le producteur Frank Marshall dirigea en outre en janvier 1984 une autre équipe de tournage en Floride pour y filmer des alligators devant jouer le rôle de crocodiles indiens.

 
Spielberg projeta la première mouture du film à Georges Lucas, mais après une heure cinquante cinq de projection, les deux hommes trouvèrent que le film était trop « rapide ». Ils décidérent d'y intercaler quelques scènes supplémentaires pour permettre au public de reprendre son souffle et en portèrent la durée à deux heures.

 

 

Accueil

 

« Indiana Jones et le Temple Maudit » commença sa carrière sur les écrans de cinéma le 23 mai 1984 et en France le 12 septembre de la même année. Le film connut un grand succès, rapportant plus de 45 millions de dollars en une semaine aux États Unis. Il rapportera en tout plus de 333 millions de dollars, dont 180 dans la seule Amérique du Nord.
 
A la sortie du film, l'avis des critiques fut mitigé, mais au fil du temps ces critiques devinrent de plus en plus positives. Les reproches se concentraient surtout sur le  caractère « simpliste » du scenario et son côté sombre pouvant effrayer de jeunes enfants.
L'une des critiques les plus sévères vint de Kate Capshaw elle-même. Cette féministe convaincue disait que son personnage « n'était rien d'autre qu'une blonde idiote qui ne fait que hurler ». Même Spielberg fini par déclarer : « Je ne suis pas satisfait du tout du « Temple maudit ». C'est trop noir, trop souterrain et beaucoup trop horrifique.... ». Il ajoutera plus tard que ce film est celui qu'il apprécie le moins dans les trois premiers films.
La manière plutôt approximative (c'est le moins que l'on puisse dire!) dont est dépeint l'Hindouisme dans le film ainsi que la gastronomie indienne déclencha de fortes protestations en Inde. L'homme politique et activiste des droits de l'homme Shashi Tharoor condamna le film et de nombfreuses voix se firent entendre y compris aux Etats Unis pour dénoncer les stéréotypes racistes peuplant le film. Même si ces derniers étaient involontaires, un sondage fait au États Unis sur un grand nombre d'étudiants montra que nombre d'enseignants dépeignaient à leurs étudiants comme « des gens qui mangent des cerveaux de singes »!
L'une des retombées du film fut la décision de la «Motion Picture Association of America » de créer une catégorie de films interdits au moins de 13 ans!

 

Avis personnel : "Indiana Jones et le Temple Maudit" vient pour moi à la troisiéme place dans mon petit classement personnel. Il est exact que la gastronomie hindoue et la malheureuse Kali y sont fort malmenés et que les stéréotypes ne manquent pas! Kali est en effet une déité représentée sous des traits terrifiants : elle est la déesse de la mort, de la délivrance et du temps. Mais elle est aussi la destructrice des esprits mauvais et la protectrice des dévots! Si des assassins professionnels la choisirent comme déité au 18ème siècle, cela ne l'empêche pas d'être encore vénérée en Inde (surtout au Bengale) par des millions de gens qui ne passent pas leurs temps à étrangler les gens... et elle n'a jamais réclamée de sacrifices humains! Cependant, le film n'a jamais été VOLONTAIREMENT raciste. C'est plus de l'ignorance... Il n'y a rien à reprocher aux comédiens, notamment Amrish Puri (un superbe méchant!) et le jeune Jonathan Ke Quan. Avec Harrison Ford, ils sauvent largement le film du désastre. Car ce n'est pas en mauvais film... par l'intensité des scènes d'action et le suspens, il est même bon... mais moi bon que "L'Arche perdue" et le film dont nous allons parler ensuite!

 

 

c) Indiana Jones et la Dernière Croisade


 

 

Bande-annonce : clip

 

 

Scénario

L'action débute en 1912 avec un jeune Indiana Jones de 13 ans chevauchant avec sa patrouille de « boy scout » en Utah. En allant à l'écart du groupe, il découvre dans une caverne un groupe de pilleurs de tombes. Ces derniers ont découverts une croix richement ornée qui appartenait au conquistador Coronado.. Il leur dérobe la croix et les pillards se lancent à sa poursuite. Indiana se cache dans un train transportant un cirque. Il y utilise un fouet, gagne sa cicatrice au menton et doit affronter sa phobie des serpents. Il parvient à s'échapper, mais les pillards arrivent avec le shériff qui force Indy à rendre la croix à ces derniers. Indifférent à l'événement, le père d'Indiana, Henry Jones Senior, est totalement absorbé par ses recherches sur la Saint Graal et note dans son calepin des informations sur ce dernier. Le chef des pillards, dont la tenue ressemble fort à celle que portera plus tard Indiana Jones et si impressionné par la ténacité et le courage du jeune Indy qu'il lui donne son chapeau et quelques mots d'encouragement. Vingt-six ans plus tard, Indiana Jones récupére la croix des mains de voleurs et en fait don au musée de Marcus Brody.
Indiana Jones est ensuite convoqué par Walter Donovan, un riche mécène, qui lui apprend que son père a disparu alors qu'il cherchait la trace du Saint Graal avec l'aide d'un fragment d'inscription. Il reçoit aussi un paquet contenant le journal de son père avec toutes ses notes de recherche. Comprenant que son père ne lui aurait jamais envoyé son carnet s'il n'avait de sérieux ennuis, Indiana et Marcus Brody partent à Venise. Il y rencontre la collaboratrice de Henry Jones Sr., la doctoresse Elsa Schneider. Dans les sous-sols de la bibliothèque où a été vu pour la dernière fois son père, Indiana Jones découvre des catacombes contenant la tombe d'un chevalier de la Permière Croisade avec une version complète de l'inscription utilisée par son père. Ils fuient précipitamment les catacombes et un incendie allumé par la « Confrérie de l'épée », une société secrète. Pourchassés par les membres de la secte, ils « empruntent »  un hors-bord et réussissent à capturer le chef de cette société ésotérique, Kazim. Interrogé, il explique que le but de la Confrérie est de protéger le Graal de ceux qui le convoitent et que le père d'Indiana Jones est détenu au château de Grunewald sur la frontière entre l'Autriche et l'Allemagne.
Indiana Jones réussi à se faufiler dans le château et à retrouver son père, mais apprend par lui qu'Elsa et Donovan travaillent en fait pour les Nazis et que ceux ci espèrent qu'Indiana découvrira pour eux la localisation du Saint Graal. Les Nazis capturent Marcus qui voyageait vers Iskanderhun (Alexandrette) en Turquie avec la carte. Entretemps, les Jones père et fils parviennent à s'évader et à reprendre le carnet à Elsa. Ils se retrouvent ensuite à Berlin en plein dans une manifestation de masse du régime hitlérien. Gagnant l'Asie Mineure après plusieurs péripéties, ils y rencontrent Sallah qui les prévient de l'enlèvement de Marcus et du départ des Nazis vers la cachette du Graal. Avec l'aide de la Confrérie, ils tendent une embuscade au convoi allemand et libèrent Marcus. Mais Donovan et Elsa parviennent à s'échapper et à continuer vers la cachette du Graal, dans le Canyon du Croissant de Lune...


Et pour la suite, voyez le film !

 


Distribution

La distribution du film comprend bien sûr Harrison Ford. Ford était enthousiasmé par l'idée de la rencontre entre Indiana Jones et son père, car cela lui permettrait de jouer un côté inconnu de la personnalité d'Indiana Jones : « Ce sont des hommes qui n'ont jamais accepté de compromis entre eux. Indiana Jones se comporte autrement en présence de son père. Qui d'autre oserait l'appeler «Junior »? Ford signa des deux mains le contrat (juteux en plus!) le 9 février 1987. Il exigea de faire lui-même toutes les cascades. Toutefois, il cèdera la place au cascadeur Vic Armstrong pour les plus dangereuses : sauter d'un cheval au galop sur un char et du haut d'un rocher pour voler une monture.


Pour incarner Indiana Jones à 13 ans, on choisit le jeune River Phoenix. Je me bornerais à indiquer ici ce qui est en relation avec le film. A savoir qu'il avait déjà joué le rôle du fils d'Harrison Ford dans « Mosquito Coast » en 1986 et que Ford le recommanda en disant qu'il lui ressemblait quand il avait son âge. Il devait au départ avoir un rôle plus léger et comique que le définitif, Ford sera présent lors du tournage de la partie de River Phoenix pour le conseiller sur les attitudes à prendre pour rendre cohérent leur personnage commun. Lucasfilm fut très discret sur l'embauche de River Phoenix, se référent au jeune Indiana comme un « garçon sur le train » dans le script. Cela aura pour effet de déclencher une rumeur selon laquelle Phoenix jouerait le rôle d'un frère cadet d'Indiana Jones. Phoenix joua toute les scènes sans doublure, même celle avec le lion. Toutefois, il sera doublé face à cet animal pour les séquences les plus dangereuses.

 



Dès l'instant où Spielberg proposa d'introduire dans le scénario le personnage du père d'Indiana Jones dans le film, il avait en tête Sean Connery, mais n'en fit pas par à Lucas qui écrivit le rôle comme celui d'un professeur excentrique et un peu fou ressemblant à Laurence Olivier. Pour lui, les relations entre Indiana Jones et son père étaient plutôt des relations étudiant/professeur plutôt que fils/père. Quant à Connery, sa première réaction sera de refuser le rôle! Il considérait que comme il n'y avait que douze ans d'écart entre lui et Ford, il ne pouvait jouer de façon crédible le rôle du père d'Indiana Jones. Il révisa cependant devant l'insistance de Spielberg son point de vue sur la question, mais demanda des changements sur le personnage d'Henry Jones. Il voyait ce dernier comme une sorte de  Sir Richard Francis Burton (l'explorateur du 19e siècle, pas l'acteur du 20e!). Il s'amusait beaucoup à l'idée d'incarner ce personnage bourru. Connery voyait en Henry Jones un motif de compétition pour son fils, disant à Spielberg que "quoique d'Indiana Jones aurait fait, son père l'aurait déjà fait et mieux fait"! Il signa le 25 mars 1988.


Pour le rôle de la traîtresse Elsa Schneider, Alison Doody, une jeune comédienne de 21 ans fut choisi. Durant le tournage de la scène des catacombes, elle se brûlera à la main avec une goutte de cire chaude qui avait dégouliné de la torche qu'elle tenait. Ford s'en aperçut et lui plongea la main aussitôt dans l'eau. Suite à une erreur de la production, elle se retrouvera aux commandes d'un hors bord à Venise sans que personne ne se soit soucié de savoir si elle en était capable : il s'en faudra de peu qu'elle ne percute un autre bateau lors du tournage, ce qui donna des sueurs froides à tout le monde! Tourner avec de grandes quantités de rats ne lui posera aucun problème, car elle remarqua que les animaux étaient plus effrayés par elle qu'elle ne l'était par eux!

Denholm Elliott reprend le rôle du Docteur Marcus Brody qu'il incarnait déjà dans « L'Arche Perdue ». Il avait trouvé son rôle dans le premier opus plutôt ennuyeux et fut très content de voir qu'il avait un rôle plus étoffé, même si c'était celui d'un gaffeur et d'un maladroit. Il déclara :" J'aime la comédie, la vie est trop ennuyeuse et triste sans elle ». Lui et Connery s'entendront comme deux larrons en foire sur le plateau de tournage...

Pour jouer le rôle de l'homme d'affaire cupide et sans scrupule qu'est Walter Donovan, ce fut Julian Glover qui fut choisi. Il  avait précédemment joué le rôle du général Veers dans « L'Empire contre-attaque » de Lucas. Petit détail, il était le voisin du producteur Robert Watts et auditionna pour un autre rôle dans le film. Toujours celui d'un « méchant », d'ailleurs!

Le personnage de Sallah (John Rhys-Davies) revient. Dans le premier, Sallah avait un rôle plutôt passif, celui d'un père de famille sage et prudent. Cette fois, privé de la présence de sa femme et de ses enfants, il se montrera plus combatif. Et pourtant, John Rhys-Davies souffrit lors du tournage d'une sciatique qui handicapera ses capacités équestres au point que lors de la scène finale, son cheval ayant été effrayé par celui que montait Sean Connery, il fera une chute heureusement sans gravité.

Le chef de la « Confrérie », Kazim, sera incarné par Kevork Malikyan. Spielberg avait été très impressionné par la prestation de Malikyan dans « Midnight express » (1978). Il avait déjà postulé pour le rôle de Sallah  lors du casting de « L'Arche Perdue », mais ne parvint pas à se présenter à l'audition en raison d'un gigantesque embouteillage!


 
Production
 
Après les critiques mitigées du « Temple Maudit », Spielberg décida de compléter la trilogie de manière à se faire pardonner celui-ci. Lui et Lucas avaient l'intention de revenir à l'esprit du premier opus. Pour se consacrer pleinement au film, Spielberg renonça à diriger le tournage de « Big » et de « Rain Man ».

Le script mettra par contre beaucoup de temps pour venir à maturité. Lucas avait d'abord proposé de centrer le film sur une maison hanté. Il demanda à la romancière Diane Thomas d'écrire un script dans ce sens. Mais Spielberg rejeta l'idée en raison des similarités avec le scénario du film « Poltergeist », qu'il avait co-écrit et produit. Cependant, Lucas avait émis l'idée d'un prologue où Indiana Jones chercherait le Graal en Ecosse. Il était prévu que le Graal aurait été un objet païen qui aurait eu un pendant chrétien « quelque part en Afrique ». Spielberg ne retint pas au prime abord l'idée du Graal, qu'il trouvait trop ésotérique et hermétique. Les choses changèrent quant Lucas suggéra que le Graal aurait pu avoir des pouvoirs de guérison et donner accès à l'immortalité. En septembre 1984, Lucas présenta un projet de huit pages intitulé « Indiana Jones et le Roi des Singes », qui sera bientôt suivit d'un autre de onze pages. Son histoire décrivait Indiana Jones combattant un fantôme en Ecosse avant de trouver la Fontaine de Jouvence en Afrique.
Chris Colombus, qui avait déjà été employé par Spielberg pour les scénarios des « Gremlins, des « Goonies » et du « Secret de la pyramide » fut mis au travail pour écrire un scénario. Il remit un premier script hallucinant le 3 mai 1985. Qu'on en juge : abandonnant l'idée du Graal, il centra le film sur un mystérieux « Jardin des Pêches d'Immortalité ». L'histoire débutait en 1937 avec un prologue montrant Indiana Jones combattant le fantôme maléfique du Baron Seamus Seagrove III en Ecosse. Il part ensuite au Mozambique et aide la doctoresse Clare Clark (une femme ressemblant  à Katharine Hepburn, selon Lucas) qui a découvert un pygmée vieux de 200 ans (!). Ce dernier est capturé par les Nazis lors d'une poursuite en bateau (!?). Indiana, Clare et Scraggy Brier (un vieil ami d'Indiana Jones) remontent le fleuve Zambèze pour le secourir. Dans la bataille finale, Indiana Jones est tué, mais est ressuscité par le « Roi des Singes (!?!). L'histoire comprenait aussi une tribu de cannibales, un sergent Nazi avec un bras artificiel, une jeune étudiante éperdument amoureuse d'Indiana Jones, un chef pirate d'origine japonaise qui meurt en mangeant l'une des pêches d'immortalité « parce que son cœur n'était pas pur » (!?!?). Mieux encore, une scène devait montrer Indiana Jones chevauchant et guidant un... rhinocéros ?!?!?!
Une seconde mouture datée du 6 août 1985 retira l'étudiante enamourée et introduisit un propriétaire de bar, Dash, travaillant pour les nazis, le « Roi des Singes » devenant un personnage maléfique.Dans ce script, le « Roi des Singes » force Indiana et Dash à jouer aux échecs avec leurs compagnons et désintègre (!?!?!?!?!) ceux qui sont « pris ». Indiana combat des zombies, détruit le pouvoir du « Roi des Singes » et épouse Clare. On commença à rechercher des lieux de tournages en Afrique, mais en raison de la manière dont était dépeints les africains (les cannibales) et redoutant de nouvelles accusations de racisme, Lucas et Spielberg rejetèrent ce script qu'ils considéraient de plus comme irréaliste. Ce script sera mis en ligne en 1997 et fera à tort croire qu'il était un script préparatoire à un quatrième film, car il avait été par erreur daté de 1995.
Déçu, Spielberg suggéra alors que l'on introduise dans l'histoire le père d'Indiana Jones. Lucas n'était pas emballé, car il pensait que le scénario devait être centré sur la quête du Graal, mais Spielberg parvint à le convaincre que les relations entre le père et le fils pourraient servir de métaphore à la recherche du Graal par Indiana Jones. Spielberg fit alors appel pour le scénario à Menno Meyjes, qui lui avait déjà fourni les scripts de « La couleur pourpre » et "d'Empire du Soleil", le 1er janvier 1986. Meyes mit dix mois pour écrire son script. Il montrait Indiana Jones cherchant son père à Montségur, où il rencontrait une nonne nommée Chantal (!). Toujours à la recherche de son père, Indiana Jones partait ensuite à Venise, puis à Istanbul à bord de l'Orient Express. Toujours en train, il gagnait ensuite Petra en Jordanie où il rencontre Sallah et retrouve son père. Dans le dénouement, les Nazis explosaient en trouvant le Graal, tandis que lorsque le père d'Indiana Jones le touche, il se transforme en un escalier vers le Paradis que gravit ce dernier. Chantal décide de rester sur Terre et devient l'épouse d'Indiana Jones (Que fait le Vatican?). Une version révisée du scénario deux mois plus tard montrait Indiana Jones retrouvant son père dans le Krak des Chevaliers. Le leader des Nazis devient une femme nommée Greta von Grimm et Indiana Jones se bat avec un démon sur le site où est caché le Graal et gagne grâce à une dague sur laquelle il est gravé « Dieu est Roi ». Le prologue des deux scénarios montrait Indiana Jones au Mexique où il tentait d'arracher des griffes d'un malveillant qui utilisait comme gardes du corps de véritables gorilles le « Masque de Moctuzema..
Toujours insatisfait, Spielberg fit réécrire le script par Jeffrey Boam, qui avait auparavant fait celui de « L'Aventure Intérieure ». Pendant deux semaines, Boam retravailla l'histoire avec Lucas. Boam dit à Lucas que Indiana Jones devrait retrouver son père vers le milieu de l'histoire. Il suggéra aussi que le film à la différence des deux premiers ne se termine pas avec la découverte de l'artefact. Il pensait que les deux Jones devaient perdre le Graal et centrer le film en fait sur la relation père/fils. En fait pour lui, l'important dans le film c'était la quête d'Indiana Jones après sa propre identité et sa réconciliation avec son père, plus que la recherche d'un artefact archéologique, même s'il s'agissait du Graal. Boam trouvait que les personnages n'avaient pas été assez approfondis dans les deux films précédents, et qu'il était possible de jouer avec cela. Dans son premier jet, en septembre 1987, le film démarre en 1939. Le prologue montrait Indiana Jones récupérant une relique Aztèque pour un professeur au Mexique et utilisait un train à bord duquel voyageait un cirque. Le leader de la « Confrèrie », un dénommé Kemal, était un allié des Nazis désireux de voir le Graal revenir à son pays. Il tire sur Henry Jones et meurt en buvant dans un mauvais calice. Henry et Elsa étaient quant à eux à la recherche de l'objet sacré pour le compte de la Fondation Chandler. Le chevalier du Graal combat Indiana Jones à cheval, tandis que Vogel, un nazi, est tué par un rocher alors qu'il tente de voler le Graal.
Dans son second script de février 1988, Boam inclua la plupart des suggestions comiques de Connery. Entre temps, Lucas s'efforça de convaincre Spielberg de faire un prologue montrant Indiana Jones jeune. Ce dernier avait été échaudé par les tournages avec des enfants après le semi-échec de « L'empire du soleil », mais se laissera persuader. C'est lui qui aura l'idée d'en faire un boy-scout. Il a aussi la pensée de le montrer repoussé par sa mère quand il revient à sa maison avec la « Croix de Coronado », tandis que son père est au téléphone. D'autres révisions sont apportés au scénario : Chandler, de la Fondation Chandler, meurt dans le tank. Elsa tire sur Henry Jones avant de mourir en buvant au mauvais calice. Et Indiana sauve son père d'une chute dans l'abîme alors qu'il essaie d'attraper le Graal. L'ignoble Vogel est tué par l'un des pièges protégeant le Graal, tandis que Kemal tente de faire sauter le temple au cours d'un combat comique où une mèche est alternativement allumée et éteinte à plusieurs reprises. Le mois suivant est incluse la scène où Henry Jones détruit un avion à l'aide de mouettes. Sous le nom de Barry Watson, Tom Stoppard réécrivit le script du 8 mai 1988. Il peaufina les dialogues et créa le personnage de « L'homme au Panama » qui sert de lien entre le prologue et le film proprement dit. Stoppard rebaptisa Kemal en Kazim et Chandler en Donovan, faisant de ce dernier le personnage qui tire sur Henry Jones.

 


Le tournage
 
Le tournage débuta le 16 mai 1988 dans la région d'Almeria, en Espagne, dans le désert de Tabernas qui avait servi à tant de western spaghettis. Les premières scènes filmées furent celles de la poursuite du char. Spielberg prévoyait de filmer celle-ci en deux jours, mais il décida d'en faire une pièce centrale du film. Craignant qu'elle ne surpasse pas celle de la poursuite du camion dans « L'Arche perdue », il décida d'y montrer le père et le fils Jones s'entraidant et de mieux l'insérer ainsi dans le film en faisant de cette scène plus qu'une scène d'action. Après dix jours de tournage, toute l'équipe gagna Bella Artes pour filmer les scènes du palais du Sultan d'Hatay. Les décors du parc naturel Cabo de Gata-Nijar furent utilisés pour les scènes de routes et de tunnels, ainsi qu'une plage locale pour la scène où les mouettes détruisent l'avion allemand qui poursuit les deux Jones. La partie espagnole du tournage se termina le 2 juin 1988 à Cadix en filmant la capture de Brody à la gare d'Iskenderun. Pour les besoins de la scène, on construisit une fausse mosquée de préférence à des effets visuels.
Les scènes de l'intérieur du château autrichien furent tournées entre le 5 et le 10 juin 1988 dans les studios Elstree. Les scènes d'incendie furent filmées en dernier. Le 16 juin, les locaux de la Société Royale d'Horticulture furent utilisés pour les scènes d'aéroport. L'équipe retourna ensuite à Elstree pour filmer l'évasion à moto et d'autres scènes d'intérieur jusqu'au 18 juillet. Un jour de tournage aura lieu au North Weald Airfield proche pour filmer Indiana Jones quittant Venise. Petit détail, Harrison Ford et Sean Connery tourneront la scène de dialogue à bord du Zeppelin en short en raison de la chaleur régnant sur le plateau. Le tournage sera aussi interrompu une journée pour permettre à Spielberg de parler devant le Parlement anglais pour y défendre les studios de cinémas anglais. Les intérieurs du temple seront filmés du 20 au 22 juillet. Les décors du temple nécessiteront six semaines de travail avec tout un système hydraulique complexe pour la scène du tremblement de terre. Le 25 et 26 juillet, l'équipe filma le rassemblement nazi de Berlin au Palais de Blenheim.
On revint à Elstree deux jours plus tard pour filmer la bibliothèque de Venise, la scène du bateau au début du film et les séquences dans les catacombes. Le combat sur le navire fut filmé sur un décor construit à Elstree en trois jours, avec une douzaine d'énormes réservoirs d'eau. C'est dans l'un de ses réservoirs que fut tourné le combat entre Kazim et Indiana Jones à bord d'un hors-bord. La maison d'Henry Jones fut filmée à Mill Hill près de Londres.
Le 4 août, d'autres portions de la poursuite en hors-bord furent tournés aux docks de Tilbury dans l'Essex, notamment les cascades et les trucages avec mannequins. Le dernier jour de tournage en Angleterre eût lieu dans la « Royal Masonic School » de Rickmansworth qui était utilisé déjà dans « L'Arche perdue » pour représenter l'université où enseigne Indiana Jones.
Le tournage à Venise eu lieu le 8 août. On y filma la scène ou Indiana Jones et Brody rencontrent Elsa, le complément de la poursuite en bateau et le passage ou Kazim révèle à Indiana Jones où se trouve son père. Robert Watts aura le contrôle total du Grand Canal de sept heures du matin à une heure de l'après-midi pour le tournage. Douglas Slocombe disposa les caméras de façon à ce qu'aucune antenne ou parabole n'apparaisse. Saint Barnabé de Venise servit pour filmer les extérieurs de la bibliothèque. Le jour suivant, tout le monde gagna Petra en Jordanie où s'élevait le monument funéraire antique censé abriter le Graal. Tout le monde reçut l'hospitalité du roi Hussein et de la reine Noor. Ils y complétèrent leurs scènes durant la semaine. Le tournage avait duré 63 jours.
La seconde équipe filma le prologue du 29 août au 3 septembre. Deux jours plus tard, l'équipe principale commença à tourner les scènes du train dans le Colorado à Alamosa. Ils étaient à Pagosa Springs le 7 septembre et à Cortez le 10 du même mois. Du 14 au 16 septembre, ils filmèrent la chute du jeune Indiana dans le train à Los Angeles. Ils se déplacèrent ensuite dans le « Arches National Park » en Utah. Une maison près du parc servit à représenter celle d'Henry Jones. Initialement, le tournage devait avoir lieu au « Mesa Verde National Park », mais on y renonça devant l'opposition des nations amérindiennes de la région qui considèrent ce lieu comme sacré.. Mais quand Spielberg et Michael Kahn visualisèrent ce qui avait été filmé, ils sentirent que cela manquait d'action. Aussi, ils ajoutèrent une poursuite dont les éléments furent filmés au Mont Tamalpais et à Fairfax, près du ranch Skywalker. La scène finale montrant Indiana Jones, son père, Sallah et Brody chevauchant vers le soleil couchant fut filmé au Texas au début de 1989.


 

Histoires de chars, d'aéronefs... et de costumes!

 

 

Il n'est peu être pas très rapide, mais très utile dans les embouteillages!

 

Pour le char, le superviseur des effets mécanique George Gibbs pensa d'abord louer un petit char français de la Première Guerre Mondiale, mais rares étaient ceux qui avaient survécu et encore plus rares ceux en état de marche! Aussi, il ne parvint pas à s'en procurer, aucun musée ne voulant prendre le risque d'en mettre un en danger d'être endommagé, Aussi, il décida d'en fabriquer un à partir d'une excavatrice de 28 tonnes en se basant sur un char anglais, le Tank Mark VII., un joujou long de 11 métres et de 28 tonnes. Gibbs ajouta à l'excavatrice des chenilles entrainées par deux pompes hydrauliques reliées chacune à un moteur V8 de Range Rover. Il fit son tank en acier plutôt qu'en aluminium ou en fibre de verre pour que le véhicule dépourvu de suspension se comporte de façon réaliste sur des surfaces rocailleuses. A la différence du Mark VII, qui était doté de 4 canons latéraux, le tank de Gibbs avait une tourelle avec un canon et deux autres sur chacun de ses côtés. Sa construction durera quatre mois et il sera transporté d'Angleterre à Alméria, en avion cargo, puis en convoi exceptionnel.
Le tank tomba deux fois en panne. L'intérieur en était suffocant, malgré l'installation de dix ventilateurs et le manque de suspension le faisait cahoter tant que le conducteur était incapable de s'arrêter de vaciller et de trembler à chaque interruption du tournage! Il n'aillait fort heureusement qu'à un grand maximum de 20 km/h, ce qui donna de gros problème pour montrer Indiana Jones chevauchant sur un cheval au galop contre un char apparemment aussi rapide que lui. Or, si un cheval au galop fait entre 20 et 30 km/h, les chevaux de courses comme le pur sang arabe monté par Indiana Jones peuvent même atteindre ou dépasser les 60 km/h!


Le train dans le prologue de 1912 posa lui aussi beaucoup de problèmes. On n'arrête pas facilement un train! Aussi le superviseur des effets mécaniques fit installer de discrètes poignées pour permettre aux acteurs et aux cascadeurs de grimper dans ce dernier ou de sauter de wagons en wagons. Le rhinocéros dans le train était un animatronic en fibres de verre. Quand Spielberg décida que ce dernier devait en plus se déplacer, il l'envoya au sculpteur John Carl Buechler qui le retravailla durant trois jours. Les girafes furent elles aussi créées à Londres. Les épaisses fumées de la locomotive gênait l'équipe des effets mécaniques qui recevait les directives de premier assistant directeur par radio. Pour montrer qu'ils avaient bien reçu ses ordres, ils faisaient bouger de façon affirmative ou négative les têtes des girafes au grand amusement de toute l'équipe!


On essaya pour la scène où Henry Jones détruit un avion à l'aide de mouettes de ce servir d'abord de  ces volatiles... qui ne voulurent jamais prendre leur envol! Elles furent alors remplacées par des... colombes! Celles-ci consentirent à s'envoler... Un grand nombre d'animaux furent utilisés pour le film : la scène des catacombes employa 5000 rats gris (encore une preuve du racisme de Spielberg, qui n'a pas employé de rats noirs, pourtant meilleurs musiciens de jazz que les rats gris!) auquel on ajouta plus de 1000 rats mécaniques pour la scène d'incendie. Plusieurs milliers de serpents, dont un superbe boa constrictor, furent utilisés pour les scénes du train. Rassurez-vous, ceux dans lesquels Phoenix tombe  sont des faux! Il arrivait que des serpents s'échappent de leurs paniers, obligeant l'équipe de tournage à creuser le sable pour les retrouver. Deux lions furent utilisés. Ils se montrèrent très nerveux en raison des éclairages et des vibrations.


Le costume de Sean Connery posera aussi de gros problème au costumier Anthony Powell : il fallait en effet que son personnage porte la même tenue durant tout le film! Pour concevoir l'habillement de Henry Jones, Powell pensa à son propre grand-père qui portait des costumes en tweed et des chapeaux de pêche. Il pensa aussi qu'il fallait que Henry Jones porte des lunettes, mais comme il ne voulait pas cacher les beaux yeux de Sean Connery, il en choisit sans monture. Comme il ne trouvait aucun complet convenant à ce qu'il recherchait, il les fit fabriquer spécialement.


Entre un Zeppelin en maquette, un faux tunnel et divers effets spéciaux, le département s'occupant de ces derniers ne manqua pas de travail, mais le summum fut atteint avec la mort de Donovan que Spielberg voulait tourner en une prise, sans pose de maquillage entre celles-ci. Des tampons gonflables furent placés sur le front et les joues de Julian Glover qui était en plus équipé d'une perruque mécanisée permettant de faire pousser les cheveux de ce dernier. Il faudra aussi trois mois de morphing et trois poupées de Donovan à différents stades de métamorphoses pour la fin de la scène.

 

 
Accueil

« Indiana Jones et la dernière croisade » sorti aux Etats Unis le 24 mai 1989 et sera pour sa première semaine le film qui fera le plus d'entrées après  « Ghostbusters II » et « Batman ». En France, il fera plus d'un million d'entrées en moins de quinze jours. Cependant, le film fera moins en chiffres réels que les deux films précédents.


Tout comme pour le « Temple Maudit », les avis des critiques seront mitigés. On reprochait au film d'être un pur produit marketing dénué d'âme. Tout en complimentant Connery et Ford pour leur jeu d'acteur, d'autres trouvaient que la psychologie et l'étude de caractère avaient pris le pas sur les scènes d'actions, alors que d'autres trouvaient le film « inconsistant et faible de scénario » et reprochaient à Spielberg de ne pas avoir tenté d'approfondir ce dernier.
Du côté des critiques positives, beaucoup seront satisfaits des prestations de Connery et Ford et salueront la présence de la thématique des relations père/fils, ainsi que des nazis plus terrifiants que les méchants de bandes dessinées du premier film.
 
Le prologue décidera Spielberg à produire la série télévisée « Les aventures du jeune Indiana Jones » avec River Phoenix comme acteur, comme nous le verrons plus loin...

 

Avis personnel : Je place ce film au second rang, juste derrière "L'Arche perdue". Spielberg donne là un film bien meilleur que le "Temple maudit", notamment au point de vue du scénario. Il donne également bien plus d'épaisseur au personnage d'Indiana Jones en donnant des détails sur sa vien passée et ses relations avec son père. La présence de Sean Connery, sans vouloir dénigrer la prestation par excellente de Ford est indéniablement l'un des attraits majeurs du film, ne serait-ce que par les dialogues d'anthologie entre Jones Senior et Junior. Face à ces deux monstres sacrés, les autres acteurs font mieux que de la figuration, notamment Denholm Elliott et la débutante Alison Doody. Bref, que du bon!

 

 

d) Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal

 

 

Scénario

En 1957, un commando soviétique déguisé en soldats américains et commandés par le Colonel Irina Spalko, une médium, s'infiltre dans la zone 51. Ils ont au préalable enlevé Indiana Jones et l'un de ses vieux compagnons, George « Mac » McHale. Ils forcent Indiana Jones à trouver une caisse contenant les restes d'un extraterrestre mort lorsqu'un vaisseau d'origine inconnue s'est écrasé dix ans plus tôt à Roswell. Mac trahit Indiana Jones qui tentait de s'échapper. Ce dernier parvient toutefois à fausser compagnie aux Russes et à s'échapper dans le désert où il découvre une fausse ville destinée à tester les effets d'une explosion nucléaire. Celle-ci a lieu, mais il survit en se cachant dans un réfrigérateur (!). En revenant à l'université où il enseigne, il apprend qu'il est mis en congé « pour une durée indéterminée » de façon à lui éviter d'être purement et simplement licencié. En pleine « Chasse aux Sorcières », le FBI soupçonne en effet cet héros de guerre d'être un sympathisant communiste, autrement dit un traître!
Alors qu'il s'apprête à prendre le train, il est abordé par Mutt Williams, un motard qui lui dit qu'un vieux collègue à lui, Harold Oxley, a été kidnappé après avoir découvert un crâne de cristal au Pérou. Indiana Jones raconte alors à Mutt Williams qu'un crâne de cristal dérobé dans la mystérieuse cité d'Akator donnera à qui le ramènera dans cette ville des pouvoirs supernaturels. Mutt donne à Indiana Jones une lettre de sa mère, qui elle aussi a été enlevée. Dans celle-ci se trouve une énigme écrite par Oxley dans une ancienne langue amérindienne disparue. Indiana Jones la déchiffre et part avec Mutt à Nazca au Pèrou. Ils découvrent que Oxley a été détenu dans un hôpital psychiatrique car il souffrait de troubles mentaux provoqués par le les pouvoirs du crâne, mais que les soviétiques l'ont emmené. Dans sa cellule, ils trouvent des indications qui les emmènent à la tombe du Conquistador Francisco de Orellana qui disparut au 16ème siècle en cherchant Akator. Ils y découvrent le crâne de cristal que Oxley avait caché là après l'avoir trouvé.
Peu de temps après, Indiana Jones et Mutt sont capturés par les Russes et emmenés à leur camp au Brésil. Ils y retrouvent Oxley et la mère de Mutt qui se révèle n'être personne d'autre que Marion Ravenwood (voir "L'Arche perdue". Celle-ci avoue à Indiana Jones que Mutt est le fils qu'elle a eu avec lui. Spalko, qui commande les Soviétiques, pense que le crâne appartient à une forme de vie venue d'une autre dimension et qui posséde de grands pouvoirs psychiques. Elle raconte à Indiana Jones que la créature dont elle a dérobé le corps a lui aussi un crâne de cristal. Elle est persuadée que si elle ramène le crâne à Akator, cela donnera aux Russes un avantage décisif en lui faisant gagner d'immenses pouvoirs.

 
Pour la suite, voyez le film!

 

 

Distribution


Pour Harrison Ford, rependre le rôle d'Indiana Jones si longtemps après la « Dernière Croisade » n'allait pas de soi car il avait maintenant 64 ans. Il fit de la musculation trois heures par jours et s'entraîna au maniement du fouet pendant deux semaines, se nourrissant d'une alimentation riche en protéines à base de poissons et de légumes. Il avait de toute façon toujours veillé à sa forme, car il avait toujours rêvé de reprendre le rôle. Grâce au développement de la technologie des cascades qui ont rendu celles ci de plus en plus sûre, il effectua lui-même la plupart des cascades. Par ailleurs, il interprète un personnage correspondant à son âge, plus « sage » et moins porté à l'intrépidité que lors de sa folle jeunesse. Ne partageant pas la peur de l'âge qui sévit en Amérique (et dans d'autres pays très développés!), il refusera que ses cheveux soient teints pour en cacher les mèches blanches de sa chevelure et demanda à Koepp de placer plus de référence à son âge dans le script.  


Le fait qu'Indiana Jones ait eu une descendance a été introduit par un épisode du feuilleton « Le jeune Indiana Jones » dans lequel on montre un vénérable « indy » de 93 ans et sa fille. Durant l'écriture du script, Frank Darabont introduisit l'idée que Indiana Jones et Marion Ravenwood ait eu une fille de 13 ans. Mais Spielberg trouva que l'idée était trop voisine du scénario de « Jurassic Park : Le monde perdu » yt préféra que ce soit un fils. Jeff Nathanson et George Lucas conçurent alors le personnage de Henry « Mutt Williams » Jones III. Koepp voulait en faire un « nerd » solitaire et féru de technologie. Lucas refusa voulant un personnage ressemblant plus à Marlon Brando dans « L'équipée sauvage ». Il voulait placer Indiana Jones dans la situation qu'avait vécu son propre père en lui donnant un fils ayant tout ce qu'un père ne pouvait supporter. D'emblée, Spielberg choisit Shia LaBeouf après l'avoir vu dans « La morsure du lézard ». LaBeouf était si heureux d'être engagé qu'il signa le contrat sans même le lire ou savoir pour quel rôle il avait été engagé. Lui aussi se livra frénétiquement à de la musculation pour le rôle et regarda minutieusement les films précédents pour s'en imprégner de l'atmosphère et se préparer au rôle. Il regarda aussi des films comme « Blackboard Jungle » ou « L'équipée sauvage », copiant les attitudes et les manières de parler des personnages de ces films. Il s'entraînera aussi au maniement du couteau à cran d'arrêt!
 
Cela faisait longtemps que Cate Blanchett rêvait de jouer une « méchante ». Aussi quand on lui proposa le rôle d'Irina Spalko, elle sauta sur l'occasion! D'autant qu'elle est une fan du Docteur Jones.... Koepp créa le personnage d'Irina Spalko en la plaçant dans la tradition selon laquelle Indiana Jones a une relation d'amour/haine avec toutes les femmes qui l'approchent. Spielberg fut enchanté par la prestation de Blanchett et qualifia le personnage de Spalko comme « le meilleur vilain de tous les Indiana Jones ». Il la salua aussi comme une maîtresse du déguisement et fut épaté de voir qu'à son arrivée sur le tournage elle avait déjà trouvé la plupart des caractéristiques de son personnage. C'est elle qui imagina la coiffure et l'allure générale du personnage d'après un personnage du film « James Bond : Bons baisers de Russie ». Elle apprit aussi l'escrime... avant que Spielberg ne se décide à faire de Spalko une karatéka! Sur le tournage, elle se montrera fort discrète et Ford sera surpris de la rencontrer une fois sans la tenue d'Irina Spalko sur elle. Il remarqua qu'il n'y avait rien dans son apparence qui n'était pas en relation avec le personnage étrange qu'elle jouait.


Pour Karen Allen, reprendre le rôle de Marion Ravenwood sera une surprise. Elle n'escomptait rejouer un jour dans un « Indiana Jones » et ne l'appris qu'en janvier 2007 par un coup de fil de Spielberg lui-même. Son personnage, qui porte le nom de son défunt mari (Williams) a été introduit dans le scénario par Frank Darabont.


Ray Winstone reçu le rôle de George « Mac » McHale, un agent secret britannique qui avait travaillé avec Jones durant la Seconde Guerre Mondiale, notamment contre les Japonais dans le Pacifique. Le personnage était vu par Spielberg comme un mélange de Sallah et de René Belloq, l'ennemi juré d'Indiana Jones dans « L'Arche perdue ». Spielberg avait remarqué Winstone dans le film « Sexy Beast ». Winstone se déchirera un tendon lors du tournage. Il fera des suggestions à Spielberg, notamment celle que Mac pourrait prétendre être un agent double.


Le père de remplacement de «Mutt » et vieil ami d'Indiana Jones, Harold « Ox » Oxley est joué par John Hurt. Les deux hommes se perdirent de vue en 1937. 6 mois avant les événements décrits dans le film, Oxley devint frappé de démence après avoir découvert le crâne de cristal. Son personnage a été inspiré par Ben Gunn dans « L'île au trésor ». Hurt exprima le désir de lire le script avant de signer le contrat, au contraire de tous les autres acteurs qui acceptèrent sur le seul nom de Spielberg, arguant avec une certaine logique qu'il préférait d'abord prendre connaissance du script et qu'il agirait ainsi même s'il avait entre les mains un script venant de Dieu lui-même!


Il y a deux grands absents dans le film ; Sean Connery et Denholm Elliott. Lucas et Spielberg demandèrent à Sean Connery s'il voulait apparaître dans le film. Ce dernier refusa poliment en disant qu'il avait pris sa retraite et qu'il appréciait beaucoup de ne plus avoir rien d'autre à faire que de jouer au golf. Lucas et Spielberg ne s'en plaindront pas, s'avisant après réflexion que le public aurait pu être désappointé de voir Henry Jones Senior dans une scène, puis disparaître totalement de l'histoire! Henry Jones Senior n'apparaîtra qu'en photo sur le bureau de son fils...


Denholm Elliott, qui jouait le personnage de Marcus Brody avait une autre excuse, il était mort plus d'un an avant le tournage. Il est cependant présent dans le film par une photo sur le bureau d'Indiana Jones et de sa statue dans le parc de l'Université.

 

 

 Production
 
Quand George Lucas et Spielberg signèrent avec Paramount à la fin des années 1970, il était stipulé dans le contrat qu'il devrait y avoir quatre Indiana Jones. Seulement, après la fin de « La dernière croisade », Lucas n'avait aucun scénario valable pour un quatrième film. Il préféra produire les « Aventures du jeune Indiana Jones ». Harrison Ford reprit son rôle d'Indiana Jones pour un épisode où il raconte ses aventures dans le Chicago des années 1920. C'est en filmant à cette occasion Harrison Ford en 1992 que Lucas comprit qu'il y avait une possibilité de tourner un film avec un personnage plus âgé. Par exemple dans les années 1950. Le film pourrait s'inspirer des séries « B » de science-fiction réalisés dans cette décennie, avec des extraterrestres comme centre de l'histoire. Spielberg pensait quant à lui qu'il était temps de passer à autre chose et consentait tout juste à être le producteur d'un nouvel opus.
Mais cette nouvelle orientation déplaisait à Harrison Ford qui ne voulait à aucun prix se retrouver dans un film tel que « Rencontres du troisième type » ou « E. T. »! Aussi, quand Lucas vient le voir avec un script de John Stuart en 1995, il rejeta vigoureusement ce dernier. Spielberg lui-même, qui avait tourné « Rencontres du 3ème type » et « E. T. » rejeta l'histoire.


Ce script commençait avec un prologue se déroulant à Bornéo où Indiana Jones défait des pirates pour aider le Docteur Elaine McGregor et se prépare à l'épouser. Mais celle-ci ne vient pas à la cérémonie, le gouvernement américain lui demandant de venir au Nouveau Mexique pour traduire un cylindre d'origine extraterrestre portant des inscriptions en égyptien, maya et sanscrit. Indiana Jones, furieux, la suit et combat des agents russes ainsi que des extraterrestres pour la possession du cylindre. Le scénario comprenait une armée de fourmis, un combat sur un chariot à fusée, Indiana Jones survivant à une explosion nucléaire dans un réfrigérateur et une bataille apocalyptique entre l'armée américaine et des soucoupes volantes! Le père d'Indy, Short Round, Sallah, Marion Ravenwood et Willie apparaissaient lors du mariage avorté d'Indiana Jones. Ce dernier est dépeint comme un ancien colonel qui était affecté à l'OSS lors de la Seconde Guerre Mondiale. Lucas voulait qu'il se marie ce qui aurait donné prétexte au retour de Henry Jones Sr..
Ayant appris que Joseph Staline s'était intéressé aux possibilités de mener une guerre « psychique » contre les américains, Stuart écrivit une autre mouture contenant des extraterrestres dotés de pouvoirs psychosensoriels et introduisit des russes dans le rôle des néfastes de service. Lucas engagea alors de nouveau Jeffrey Boam pour écrire trois autres versions. Boam acheva son travail en mars . Mais trois mois après sortit « Independence Day ». Spielberg dit alors à Lucas qu'il ne voulait pas faire un film sur une invasion extraterrestre.


En 2000, le fils de Spielberg demanda à son père quand serait fait un autre Indiana Jones, ce qui l'intéressa à relancer le projet. Ford, Spielberg, Frank Marshall et Kathleen Kennedy se rencontrèrent durant une cérémonie du « American Film Institute » en l'honneur de Ford. Ils étaient enthousiastes à l'idée de faire un autre « Indiana Jones ». Spielberg, qui avait fini une série de films au ton plus sombre voyait un retour vers « Indiana Jones » comme une pause après ceux-ci. Lucas parvint à convaincre Spielberg d'utiliser d'utiliser des Aliens venant non de l'espace, mais d'une autre dimension. Spielberg et Lucas discutèrent ensuite de cette idée, Lucas suggérant d'utiliser un « crâne de cristal » comme élément central de l'histoire, trouvant cet artefact aussi fascinant que "l'Arche d'Alliance". Il avait d'ailleurs intention de l'utiliser celui-ci dans un épisode de la série « Les aventures du jeune Indiana Jones », avant l'abandon de la série. Night Shymalan fut engagé pour écrire un scénario pour 2002, mais jeta l'éponge car il se sentait écrasé à l'idée de prolonger la série et craignait de ne pas fournir un scénario assez bon. Il déclara aussi qu'il lui était difficile de discuter avec Ford, Spielberg et Lucas. Stephen Gaghan et Tom Stoppard seront aussi aussi contacté, mais échoueront aussi à fournir un scénario.


En mai 2002, on fit appel à Frank Darabont qui avait déjà écrit plusieurs épisodes du « Jeune Indiana Jones ». Il écrivit un script intitulé « Indiana Jones et la Cité des Dieux ». L'action se déroulait durant les années 1950 avec des nazis réfugiés en Amérique du Sud poursuivant Indiana Jones. Spielberg se basa pour cette idée sur l'aide apporté par des dictateurs, tel que Juan Peron en Argentine, à des criminels de guerre nazis en fuite. D'après Darabont, Spielberg aima son script, mais Lucas non. Ce dernier se décida à prendre lui-même la plume. Lucas et Spielberg se dirent en plus que durant les années 1950, période de la « Guerre Froide », les soviétiques faisaient des méchants plus plausibles que les anciens nazis. De plus, Spielberg ne voulait plus tourner un film ridiculisant le nazis après avoir fait « La liste de Schindler » et Ford en avait lui-même aussi assez des croix gammées!
Jeff Nathanson, Spielberg et Lucas se mirent au travail en août 2004 et donnèrent en octobre et en novembre 2005 une nouvelle mouture du script intitulé « Les fourmis atomiques ». David Koepp continua à le développer et le sous-titra : « Le Destructeur des Mondes », d'après une remarque de l'un des pères de la bombe atomique, Robert Oppenheimer. Il le nomma ensuite le « Royaume du Crâne de Cristal »., titre aussitôt adopté par Spielberg. Pour la partie sentimentale des dialogues, Koepp travailla avec Lawrence Kasdan.

 

 

Tournage

Contrairement aux précédents films, le « Crâne de cristal » fut presque totalement tourné aux Etats Unis, Spielberg ne voulant pas s'éloigner longtemps de sa famille. Le tournage commença le 18 juin 2007 à Deming (Nouveau Mexique). La scène de poursuite dans la supposée université où enseigne Indiana Jones fut filmé du 28 juin au 7 juillet dans le campus de Yale à New Haven (Connecticut). Incidemment, Théo, le fils de Spielberg y étudiait alors.
Les scènes de jungle péruvienne furent tournées à Hilo (Hawaii) durant le mois d'août. Le film, alors la plus grosse production tournée à Hawaii, fut une véritable manne pour l'économie locale à laquelle elle rapporta environ 30 millions de dollars. Un ouragan menaçant forcera cependant Spielberg a envoyé une seconde équipe aux chutes d'Iguazu à la frontière entre le Brésil et l'Argentine. Ces scènes, combinées à d'autres filmées dans les studios Universal, sont l'un des clous du film.
Une bonne moitié du film sera tourné en studio à Los Angeles, puis à Fresno à l'aéroport Chandler le 12 octobre 2007, pour y représenter celui de Mexico. Des scènes complémentaires furent tournés à Pasadena le 29 février 2008.


Design

 Pour rester cohérent avec l'atmosphère des films précédents, on utilisa au minimum les techniques numérique, surtout pour « effacer les filins et les sécurités protégeant acteurs et cascadeurs lors des prises de vues", comme l'attestérent le producteur Frank Marshall et Steven Spielberg. Dans une scène où étaient utilisés des explosifs qui devaient exploser selon un minutage précis, l'un d'eux fit long feu et atterrit sur le siège d'un camion conduit par Harrison Ford. Fort heureusement, il n'explosa pas et Ford s'en tira sans rien d'autre qu'une frousse bleue!

Pour l'alien, Spielberg voulait que ce dernier ressemble à un « petit gris ». Il rejeta les premières versions du vaisseau de ce dernier car il trouvait qu'il ressemblait trop à celui de « Rencontres du 3ème type ». Selon le directeur artistique Christian Alzmann, le résultat final ressemble beaucoup à celui des anciens films de série « B », mais est cohérent avec l'esthétique des films d'Indiana Jones. Des vidéos gouvernementales des années 1950 sur les effets d'une explosion atomique et un documentaire sur les chiens de prairies seront aussi utilisés.

 


 Réception

Tout comme « E.T. » en 1982, «Indiana Jones et le royaume du Crâne de Cristal » sera projeté en avant-première mondiale au Festival de Cannes le 18 mai 2008, avant sa sortie mondiale le 22 mai/
 

 
Les producteurs et Spielberg se donneront beaucoup de mal pour éviter les « fuites » sur l'intrigue du film ou sa diffusion par des circuits illicites avant sa sortie en salle. Les fans et les curieux de toutes sortes tentaient par tous les moyens d'en savoir et d'en voir le plus possible. Pour tromper son monde, cinq faux titres furent enregistrés auprès de la « Motion Picture Association of America » : « The City of Gods (La cité des Dieux) », « The Destroyer of worlds (Le Destructeur des mondes) », « The fourth corner of the Earth (Le quatrième coin de la Terre) » et « The quest for the Covenant (La quête pour l'Alliance) ». Lucas et Spielberg garderont aussi secret quelque temps le retour de Karen Allen, avant de l'annoncer officiellement en 2007.


Mais un « extra » employé dans le film, Tyler Nelson, violera lors d'un interview avec le « Edmond Sun » la clause de confidentialité à laquelle il était soumis le 17 septembre 2007. Ces propos seront repris par tous les médias de la planète. Il sera bien entendu poursuivit en justice pour rupture de contrat.

 

Des documents sensibles sur le budget du film et des photos de production seront dérobés lors d'un cambriolage des bureaux de la boîte de production de Spielberg. Le voleur, Roderick Eric Davis proposa à un webmaster de lui vendre les photos. Mais ce dernier le balança à la police de Los Angeles, ce qui coûtera à Davis une peine de deux ans et quatre mois de prison.
 
Le marketing pour le film sera le plus important jamais alors réalisé par la Paramount. Pas moins de 150 millions de dollars seront utilisés pour la promotion du film en utilisant tous les vecteurs possibles : publicité sur des produits de grande diffusion, voitures, soutien aux opérations visant à promouvoir et protéger le patrimoine mondial en lien avec l'UNESCO, figurines, film réalisé par Lego (« Lego Indiana Jones and the raiders of the lost Brick »), flipper, compilation DVD des « Aventures du jeune Indiana Jones », comic-books, romans et livres pour enfants...

 Le film se classera aux Etats Unis au 25ème rang des films ayant rapporté le plus d'argent (317 millions de dollars) et au 27ème rang mondial de ce classement  (469 millions de dollars) pour un budget final de 185 millions de dollars, au lieu des 125 millions prévus au départ. Cela amènera Spielberg et Ford à sacrifier leur salaire en attendant les retombées financières du film/
 
Sur 239 critiques recensés par « Rotten Tomatoes », les trois-quarts seront positives. Si l'on indiquait que le scénario n'était pas révolutionnaire, on convenait que le suspense y était présent et on saluait le retour d'Harrison Ford dans le rôle titre. Dans les critiques négatives, on en relevait des  qui désignaient le «Royaume du Crâne de cristal » comme le film le plus dépourvu d'âme de la série.


Plus comiquement, le « Parti Communiste de la Fédération de Russie » appela au boycott du film en accusant ce dernier de diaboliser l'Union Soviétique, reprochant à Spielberg de vouloir provoquer une nouvelle « Guerre Froide ». Un officiel du parti en question déclarera que « En 1957 l'Union Soviétique n'envoyait pas de terroristes aux Etats Unis, mais envoyait le Spoutnik dans l'espace ». Spielberg répliqua en mentionnant qu'il avait des racines russes, des ancêtres à lui venant d'Ukraine et expliqua qu'en plaçant l'action en 1957 ils n'avaient d'autre choix que d'utiliser des Russes dans le rôle des « méchants de service ». La Seconde Guerre Mondiale était terminée depuis douze ans alors et l'Union Soviétique était à l'époque le seul ennemi des Etats Unis. Des critiques plus sérieuses viendront des pays hispanophones et du Pérou en particulier à cause de l'image que le film donne de ce pays.


La réaction des fans sera mitigée. Lucas, qui avait vécu le précédent de « Star Wars : La menace fantôme » n'en fut guère surpris. Il prédisait que des tas de gens allaient leur lancer des tomates, mais disait que « c'était un film amusant à faire ». Certains fans seront si désappointés par le film qu'ils adopteront l'expression « nuked the fridge » pour illustrer le point où un film devient absurde. En 2009, le film gagnera un « Razzie Award » dans la catégorie « Pire préquelle, remake, plagiat ou séquelle ». Mais le magazine « Empire » le classera aussi au 453ème rang des meilleurs films de tous les temps...

 

Avis personnel : Si Alexandre Dumas a écrit "Vingt ans après" pour décrire les aventures des Trois Mousquetaires vingt ans après leurs premiers exploits, on ne voit pas pourquoi Lucas et Spielberg auraient pu en faire autant! Le scénario du film est bon, si l'on excepte l'épisode du frigo. Harrison Ford est égal à lui-même, Karen Allen excellente de même que le grand professionnel qu'est John Hurt. Shia LaBeouf est moins convaincant, mais le pire est Cate Blanchett dont le personnage est trop caricatural. Somme toute, le film ne mérite pas une volée de tomates... Mais pas des fleurs non plus, car pour moi il est le plus faible de la série!

Cette appréciation vient du fait qu'il y manque quelque chose à mon point de vue : je n'ai pas ressenti dans ce film la même magie que les trois précédents. C'est un film convenable, mais pas mémorable : une honnête série B! Cette appréciation est-elle dû à mon âge vénérable? Serait-je blasé? Je ne le pense hélas pas.

 

 

6) The Young Indiana Jones Chronicles

 

 

On ne peut parler d'Indiana Jones sans mentionner la série télévisée « Les aventures du jeune Indiana Jones » qui fut diffusé de 1992 à 1996. La série, qui était produite et coécrite par George Lucas explorait l'enfance et la jeunesse d'Indiana Jones.

Production
 
Lors du tournage des « Indiana Jones », les acteurs et l'équipe de tournage posaient souvent des questions à George Lucas sur la « vie » d'Indiana Jones avant « l'Arche Perdue ». Lors du tournage de « Indiana Jones et la dernière croisade », Spielberg et Lucas décidèrent de faire un prologue qui donnerait des informations sur le passé du personnage. Ils choisirent, comme nous l'avons déjà dit quand nous avons parlé de ce film, le jeune River Phoenix, un protégé d'Harrison Ford. Ce prologue donnera à Lucas et à l'équipe de tournage de créer une série télévisée sur ce thème.

 

 Lucas écrivit d'abord une chronologie complète de la vie d'Indiana Jones entre 1905 et l'époque du « Temple maudit » (1935) et assembla les éléments de 70 épisodes. Chacun d'entre eux entraînait le jeune Jones dans un pays à une date précise et lui faisait rencontrer des célébrités. Il remettait ensuite le synopsis de chaque épisode à l'un de ses scénaristes qui le complétait. A la fin de la série, 31 des 70 épisodes prévus avaient été tournés. Aurait-elle connue une troisième saison, la série aurait fait rencontrer au jeune Indy les versions juniors de certains acteurs de « L'arche perdue » : Abner Ravenwood (« Jerusalem, juin 1909 ») et René Belloq (« Honduras, décembre 1920 »). D'autres épisodes seraient venus combler des « blancs » entre des épisodes préexistants : « Le Havre, juin 1916 », « Berlin, fin août 1916 ». Enfin des épisodes auraient montré un Indiana Jones âgé de cinq ans («Princeton, 1905). A noter que l'un des épisodes devait montrer le jeune Indiana Jones, alors ami avec son futur ennemi Belloq, cherchant de concert avec ce dernier un crâne de cristal


 Harrison Ford apparaît lui-même en 1993 dans l'épisode « Young Indiana Jones and the Mystery of the Blues » dans le rôle d'Indiana Jones quinquagénaire.

 

 

Tournage

 

Les épisodes furent tournés par de multiples réalisateurs parmi lesquels Frank Darabont, Nicolas Roeg, Terry Jones, Simon Wincer et Carrie Fisher.(la princesse Leïa de la "Guerre des Etoiles".

 

Au contraire de beaucoup de séries étatsuniennes, les « Aventures du jeune Indiana Jones » seront filmées en différents endroits autour du globe et en 16mm plutôt que dans le 35mm habituel. De nombreuses scènes seront cependant tournés en studio à Wilmington (Virginie) ou dans les environs de cette localité.  Chaque épisode était conçu pour être diffusé séparément ou réuni en un film de deux heures. Chaque tournage durait en moyenne trois semaines et coûtait 1,5 millions de dollars.


Il y aura trois période de tournages. Durant la première (1991-1992) seront fait 16 épisodes : 5 avec un Indiana Jones enfant, dix avec un Indiana Jones adolescent/jeune adulte et un réunissant les deux Lors de la seconde (1992-1993) seront filmés 12 épisodes : un avec Indiana Jones enfant, 11 avec un Indy plus âgé. La troisième période (1994-1995) verra le tournage de quatre épisodes supplémentaires d'un format de deux heures chacun pour la télévision. A l'occasion de la réédition de toute la série des scènes supplémentaires seront tournées pour la transformer en une série de 22 épisodes.

 

 

Scénario


 La série était pensée comme un moyen de faire connaître aux enfants et aux adolescents des figures historiques et des évènements du 20ème siècle. La plupart des épisodes commencent à New York en 1993 avec un Indiana Jones âgé de 93 ans auquel on demande de raconter certaines des aventures qu'il a vécu. Dans ces histoires, il est soit un jeune garçon d'environ 10 ans, soit un adolescent ou un jeune adulte entre 16 et 21 ans. Enfin, dans un épisode, c'est Harrison Ford campant un Indiana Jones quinquagénaire qui raconte l'un de ses souvenirs.


Initialement, il devait y avoir une alternance d'épisodes entre ceux montrant un «Indy » enfant et ceux le montrant jeune homme, mais ces derniers prendront le pas sur les premiers.


Parmi les figures historiques rencontrées par le jeune Indiana Jones figurent Leon Tolstoï, Howard Carter, Charles de Gaulle, John Ford, T. E. Lawrence, Pancho Villa, Edgar Degas, George Patton, Pablo Picasso, Eliot Ness, Charles Nungesser, Al Capone, Manfred Von Richtofen, Norman Rockwell, Louis Armstrong, Siegfried Sassoon, Winston Churchill, Sigmund Freud, Ernest Hemingway, Albert Schweitzer et Théodore Roosevelt! Il visite toute l'Europe, l'Inde, la Chine, l'Autriche-Hongrie, le Mexique et l'Egypte....


On le montre voyageant aux côtés de son père. Sa recherche d'un fabuleux diamant, « L'oeil du paon » est un élément récurrent dans plusieurs épisodes que l'on retrouve dans « Le temple maudit ». La série montre aussi ses activités durant la Première Guerre Mondiale et ses premières aventures. Dans « Le Royaume du Crâne de Cristal », Indiana Jones fait allusion à ses aventures avec Pancho Villa à son fils.
 

 

 

Distribution

 

Sean Patrick Flaherty interprètait Indiana Jones âgé de 16 à 21 ans. Né en 1965, il entame sa carrière d'acteur en 1987. On l'a vu dernièrement dans « Saw 3D » (2010).

 


Indiana Jones au Mexique en 1916
 

 

Corey Carrier joua Indiana Jones entre 8 et 10 ans. Né en 1980, il débuta à la télévision en temps qu'acteur dès 1987. Il joua en 1995 le rôle de Nixon à l'âge de 12 ans dans le film du même nom.

 

Photo de famille montrant Indiana Jones à l'âge de neuf ans

 

Indiana Jones à 93 ans est interprété par George Hall. Né au Canada en 1916, il fit ses débuts d'acteur à Broadway en 1946 et décédera en 2002.

 

Indiana Jones à 93 ans lors du Congrès National des Archéologues Américains.

 

N'ayons garde d'oublier Ronny Coutteure (1951-2000) qui jouait dans plusieurs épisodes le rôle d'un ami belge du jeune Indiana, Rémy Baudouin..

 

Indiana Jones en uniforme de l'armée belge avec son ami Rémy en 1916

 

Parmi les « guest stars » de la série on trouve Catherine Zeta-Jones, Daniel Craig, Christopher Lee, Vanessa Redgrave, Ian McDiarmid, Max von Sydow et Terry Jones.

 
Les épisodes
 

 

1e saison (1992)

1/1 Le jeune Indiana Jones et la malédiction du chacal
L'épisode pilote montre un vieil Indiana Jones racontant à deux garçons turbulents son enfance avec sa famille et son chien (Indiana!). A Oxford en 1908, Indy rencontre Ellen Seymour et son père demande à celle-ci d'être la préceptrice de son fils lors de leur voyage en Egypte. Après une visite aux Pyramides, T. E. Lawrence (le futur Lawrence d'Arabie) l'invite à visiter la fouille de la tombe de Ka où l'on a trouvé une superbe tête d'Anubis (Le dieu-chacal). Le lendemain, on trouve Rachid, le gardien de la tombe, assassiné. Et la tête d'Anubis volée. Un nommé Démétrius est derrière le vol et le meurtre, mais il s'est déjà enfui au loin. Plus tard en 1916, Indiana Jones, alors sur ses dix-sept ans, est capturé par les hommes de Pancho Villa et est sauvé par Rémy, un belge bon vivant. Avec lui, Indiana Jones prend part à la lutte des révolutionnaires quand il reconnaît Démétrius travaillant avec l'armée américaine. Lui et Rémy, qui sont lassés de l'hypocrisie des « révolutionnaires » décident d'aller sous d'autres cieux. Avant leur départ, Indy se bat avec Démétrius et récupère la tête du dieu-chacal.

2/1 « Londres, mai 1916 »
Indiana Jones raconte à un confrère ce qui lui est arrivé en 1916 à Londres. Il avait alors décidé de rejoindre son ami Rémy en s'engageant comme volontaire dans l'armée belge (qui s'est très bien battue en 14-18, donc défense de rire!). Cette nuit là, il fait la connaissance de Vicky, une conductrice de bus. Il l'accompagne à une réunion de suffragettes militant pour le droit de vote des femmes. Il montre à Vicky qu'il parle plusieurs langues avec aisance et l'invite à l'accompagner pour aller à Oxford rencontrer son ancienne préceptrice Miss Seymour. Lors du dîner, Winston Churchill et Miss Seymour expriment des points de vues forts différents sur la question du vote des femmes de ceux de Vicky. Indy et Vicky flirtent ensemble et visitent les parents de cette dernière. La situation s'avérant compliquée, Vicky refuse d'épouser Indy. Ce dernier fait ses adieux à Vicky et à Miss Seymour et part pour la France avec Rémy.

3/1 « Afrique Orientale Anglaise, septembre 1909 ».
Indiana Jones âgé assiste à un dîner de charité quand deux femmes s'asseyent à sa table. L'une est une végétarienne et défend les droits des animaux. L'autre a des vues contraires à la précédente. Les deux commencent à se disputer et Indy est pris dans la querelle. Il leur raconte alors ce qui s'est passé quand, lors d'un tour du monde fait avec son père et sa mère, ils furent invités par ami de celui-ci dans sa plantation de café .

4/1 « Verdun, septembre 1916 ».

5/1 « Afrique Orientale Allemande, décembre 1916 »

6/1 « Congo, janvier 1917 »



2ème saison (1992–93)

7/2 « Autriche, mars 1917 »

8/2 « Somme, début août 1916 »

9/2 « Allemagne, mi-août 1916 »

10/2 « Barcelone, mai 1917 »

11/2 « Young Indiana Jones and the Mystery of the Blues ». Harrison Ford est le narrateur de cet épisode dans un effort pour en booster l'audience déclinante.de la série.

12/2 « Princeton, février 1916 »

13/2 « Petrograd, juillet 1917 »

14/2 « Le jeune Indiana Jones et le scandale de 1920 ».

15/2 « Vienne, novembre 1908 »

16/2 « Italie du Nord, juin 1918 »

17/2 « Young Indiana Jones and the Phantom train of Doom »

18/2 « Irlande, avril 1916 »

19/2 « Paris, septembre 1908

20/2 « Pékin, mars 1910 »

21/2 « Bénares, janvier 1910 »

22/2 « Paris, octobre 1916 »

23/2 « Istanbul, septembre 1918 »

24/2 « Paris, mai 1919 »

 

 

Troisième saison (1994–96)

La troisième saison consiste en quatre téléfilms diffusés entre 1994 et 1996, sans la présence du Indiana Jones âgé.


25/3 « Young Indiana Jones and the Hollywood Follies »

26/3 « Young Indiana Jones and the treasure of the Peacock's eye » (Le jeune Indiana Jones et l'Oeil du Paon)

27/3 « Young Indiana Jones and the attack of the Hawkmen »

28/3 « Young Indiana Jones : travels with father »
 

.
Des épisodes furent tournés, mais jamais diffusés sur une chaîne de télévision. Ce sont :

« Florence, mai 1908 »

« Prague, août 1917 »

« Palestine, octobre 1917 »

« Transylvanie, janvier 1918 »
Depuis Venise où il se trouve, Indy est envoyé enquêter sur le général Mateus Targo. Des trois agents qui l'ont précédé, aucun n'est revenu. Indy est accompagné par Nicolas, Maria, le Docteur Heinson et Walters. Tous arrivent dans un terrifiant château en Transylvanie où Walters meurt brûlé vif. Maria tue le Docteur Heinson qui est un espion allemand. Targo se révèle être la réincarnation de Vlad l'Empaleur (ou Vlad Dracul). Il tient sous contrôle les trois agents qui ont précédé la venue d'Indiana Jones et fait torturer à mort Nicolas. Avant que Targo ne puisse les éliminer, Indy et Maria se livrent sur lui à un exorcisme vampirique.
 

 

 

Réception
 

 

Si la série rencontrera un accueil critique favorable en gagnant dix Emmy Awards entre 1992 et 1994, celle-ci n'était pas toujours aussi louangeuse qu'il peut le paraître : le « New York Tilmes » qualifiera ainsi le pilote de la série de « maladroit », ce qui est un terme poli pour dire nul!
Le public décrochera lors de la seconde saison,.

 

 

7) "Indy" en jeux

Plusieurs jeux PC ou vidéos prendront comme thème les aventures d'Indiana Jones. A côté de ceux reprenant les films, on en trouve d'autres avec un scénario original. Il s'agit de « Indiana Jones and the fate of Atlantis » (1992), « Indiana Jones and the infernal machine » (1999), « Indiana Jones and the Emperor's tomb » (2003) et « Indiana Jones and the Staff of Kings » (2009ç.

 

« Indiana Jones and the Emperor's tomb » présente la particularité de retracer la quête des cendres de Nurhaci, cendres qui interviennent au début du film « Indiana Jones et le temple maudit ».

Il y aura aussi deux jeux vidéos inspirés des « Aventures du Jeune Indiana Jones ».
 

 

De façon plus originale, Lego créera en 2008 « Lego Indiana Jones : the original adventures » qui suit le scénario des trois premiers films et sera suivit l'année suivante de « Lego Indiana Jones 2 : the adventure continues » qui résume les trois premiers films pour se concentrer ensuite sur le scénario du « Royaume du Crâne de cristal ».

 

 

8) Influence

Pour les véritables archéologues, qui manipulent plus la brosse à dents et la pince à épiler lors des fouilles que la pelle, la pioche ou le fouet, Indiana Jones est plus un simple pilleur ou un archéologue éxécrable qu'un véritable confrère! Toutefois, ils ont vite vu qu'il pouvait servir d'ambassadeur à une profession très méconnue et trop souvent caricaturée et contribuer à la préservation des vestiges du passé. C'est pour cette raison qu'en 2008 Harrison Ford sera nommé au « Board of Directors of the Archeological Institute of America ». Il déclarera à cette occasion qu'à ses yeux « la compréhension du passé peut nous aider à appréhender le le présent et le futur ». Le Président de l'association le remerciera en le saluant pour le rôle qu'à joué son personnage (Indiana Jones) en stimulant l'intérêt du grand public pour l'archéologie.

Au-delà de l'archéologie, l'influence d'Indiana Jones s'est aussi exercé dans le monde de la fiction.
Commençons par celle qui doit être l'un de ses filles naturelles : Lara Croft, l'héroïne de la série « Tomb raider », le célèbre jeu vidéo. Originellement, l'archéologue Lara Croft devait être un homme, mais les concepteurs du jeu décidèrent de féminiser un personnage trop proche d'Indiana Jones (clip)

Un autre enfant naturel d'Indiana Jones est bien évidemment Benjamin Gates. Ce chasseur de trèsor et historien présente en effet de nombreux points communs avec son père présumé! (clip)

 

 

9) Indiana Jones : une biographie imaginaire... mais presque réelle!
 

 

Henry Walton Jones Junior, dit « Indiana Jones » est né le 1er juillet 1899 à Princeton dans le New Jersey. Son père, Henry Jones Senior est un professeur de littérature médiévale originaire d'Ecosse et diplômé d'Oxford.Sa mère  se prénomme Anna. Alors qu'il est encore nouveau-né, ses parents lui donnent son premier compagnon, un chiot malamute de l'Alaska nommé « Indiana ». Pour se différencier de son père, qui porte le même nom que lui, il se fait appeler « Indiana » à partir de 1905. Ce dernier ne cessera pas pourtant de l'appeler « Junior » à son vif déplaisir! Trois ans plus tard, Indiana et sa mère suivent Henry Jones Senior qui donne des conférences sur la littérature médiévale à travers le monde. Cette vie errante interdit à « Indiana » de partager les jeux d'autres enfants et d'être scolarisé normalement, il est donc instruit par une préceptrice, Miss Seymour. Il faut noter qu'il aura une sœur qui mourra en bas-âge.


Il découvre l'archéologie lors de cette année 1908 en visitant les Pyramides et le chantiers de fouille de la Tombe de Ka. Il y rencontre Howard Carter, le futur découvreur de la tombe de Toutankhamon. Durant cette visite, un casque représentant la tête d'Anubis richement orné de pierres précieuses est volé par l'un des membres de l'équipe de Carter. « Indiana » jure alors de devenir archéologue et de retrouver l'objet en question : il tiendra parole!


Après quatre années passées à parcourir le monde, les Jones se fixent en Utah et les difficultés s'accumulent pour le jeune « Indiana » : sa mère meurt de la scarlatine et son père ravagé par le chagrin s'absorbe de plus en plus dans sa quête obsessionnelle du Graal, ce qui rend la communication entre le père et le fils très difficile. Fort heureusement pour le jeune Indiana, celui-ci est devenu membre d'une troupe de scouts, ce qui lui permet de rencontrer des enfants de son âge. C'est lors d'une excursion avec ce groupe qu'il surprend un groupe de pilleurs qui s'empare de la Croix de Coronado. Estimant que cet objet doit être dans un musée, il le dérobe, mais les voleurs se lancent à sa poursuite. Lors de sa fuite, Indiana prendra un train en marche et tombera accidentellement dans une cuve remplie de serpents : de ce jour commencera sa relation conflictuelle avec les ophidiens! Il en sortira pour se retrouver face à face avec un lion qu'il tiendra à distance grâce à un fouet. Par maladresse, il se blessera au menton avec celui-ci! Il parviendra à revenir chez lui avec la croix, mais sera contraint de la rendre au chef de la bande de voleurs, qui lui fera cadeau de son Borsalino et de quelques mots d'encouragement.


En mars 1916, il va avec son père rendre visite à des cousins au Nouveau-Mexique. L'un de ceux-ci, Frank, l'emmène en virée pour rencontrer des jeunes filles. Au lieu de folâtrer, ils tombent sur des révolutionnaires mexicains qui capturent Indiana. Seule l'arrivée inopinée de Pancho Villa lui sauve la vie. Reconnaissant, il s'enrôle dans les troupes de ce dernier et adopte les idéaux révolutionnaires. Il rencontre alors un belge, Rémy Baudouin, avec lequel il se lit d'amitié. Mais son ardeur révolutionnaire ne durera que peu et il décidera de suivre Rémy qui veut regagner l'Europe et s'engager dans l'armée Belge pour défendre son pays agressé par l'Allemagne. Un peu avant qu'il ne parte, il retrouvera la fameuse tête d'Anubis et s'en emparera pour l'envoyer dans un musée.


Après un court passage en Irlande alors en pleine insurrection contre l'occupation anglaise, ils arrivent à Londres où ils s'engagent dans l'armée belge, Indiana prenant le pseudonyme d'Henri Défense. Après un entraînement près du Havre, ils sont envoyés au front dans les Flandres où leur unité est décimée. Une fois reconstituée, leur troupe est envoyée sur la Somme. Là Indiana sera capturé par les allemands et  envoyé dans un camp de prisonniers. N'ayant pas envie de passer le reste de la guerre derrière les barbelés, il s'associe à un groupe de prisonniers mené par un certain Charles de Gaulle. Ce groupe prépare une évasion qui échoue. Par représailles, Indiana et de Gaulle sont envoyés dans une prison de haute sécurité. Indiana parvient cependant à s'en évader et à rejoindre son unité et à retrouver Rémy. Mais il est las de la boucherie et réussit à devenir coursier pour l'état-major. Cela ne durera que peu de temps, car il est révolté par les ordres imbéciles qu'il transmet et qui envoient à la mort des milliers de soldats. Il sabote lui-même sa moto pour ne pas transmettre un ordre à temps. Il est réexpédié illico dans les tranchées! Et à Verdun!
Il en sortira indemne et gagnera Paris où il deviendra l'un des amants de Mata-Hari, une agent double. Celle-ci lui suggère pour sortir définitivement des tranchées d'aller se battre en Afrique de l'Est (alors colonie allemande) où les combats sont beaucoup moins meurtriers. Il en parle avec Rémy et trouve le moyen de partir avec ce dernier en Afrique avec le grade de lieutenant.


Posté près du Lac Victoria, sa bravoure au combat lui vaut d'être promu capitaine. Mais ses soldats meurent l'un après l'autre, terrassés par les fièvres. Ecoeuré, il se rend compte que lui et ses hommes sont là pour assouvir la soif de puissance de quelque uns. Malade, déprimé et épuisé, Indiana décide de regagner la côte occidentale de l'Afrique. Lui et ce qui lui reste d'hommes seront sauvés par leur rencontre avec Albert Schweitzer qui dirige un hôpital de campagne au milieu de la jungle. Ce dernier redonne foi à l'humanité à Indiana et le décide à quitter cette guerre absurde.


Revenu en Europe, Indiana et Rémy intègrent les services secrets français. Tandis que Rémy repart en Belgique pour être le contact français des résistants belge, Indiana devient éclaireur pour l'escadrille La Fayette, entièrement formée de volontaires américains. Après avoir mené plusieurs missions en Europe de l'Est, il gagne Le Caire et aide Lawrence d'Arabie, mettant à son service ses talents d'espion jusqu'à l'armistice du 11 novembre 1918.


Après la guerre, le hasard le met en possession d'une carte indiquant où se trouve un paon en or aux yeux de diamants qui aurait appartenu à Alexandre le Grand. Cette chasse au trésor l'amènera jusqu'à la Mer de Chine. Abandonné sur une île de Mélanésie, il est capturé par les indigènes du lieu et ne saura sauvé que par l'arrivée de l'anthropologue Bronislaw Malinowski. Abandonnant sa quête, Indiana Jones décide de rentrer aux Etats-Unis et de commencer un cursus universitaire en archéologie.


En 1920, il est admis à l'université de Chicago et suit les cours d'archéologie du professeur Abner Ravenwood. Il travaille pour payer ses études comme serveur dans un boui-boui. En 1922, il obtient son diplôme d'archéologie et part à Paris pour étudier la linguistique à la Sorbonne. Dans le courant de la même année, il se rend à Delphes à l'invitation de son nouveau professeur d'archéologie en tant que spécialiste du grec ancien. Suite à un quiproquo, il se trouve mêlé à un complot visant assassiner le roi de Grèce Constantin Ier et parvient de justesse à se disculper.


Il termine son cursus en 1925 et trouve son premier poste universitaire à Londres. Il tombe amoureux de l'une de ses élèves, Deirdre Campbell et part avec elle à la recherche du masque funéraire maya de Camazotz. Il épouse Dierdre en avril 1926, mais leur union sera courte car elle décédera peu après dans un accident d'avion.


Inconsolable, Indiana démissionne de son poste et rejoint le professeur Ravenwood sur une fouille à Jérusalem et découvre avec lui le bâton de Râ. Ravenwood est lui deviennent très liés, ce dernier devenant pour Indiana une sorte de père de substitution. Mais, Indiana se laisse entraîner dans une relation amoureuse avec Marion, la fille de son mentor. Cette liaison le brouille avec son mentor, ce qui le pousse à partir.


Il se met alors à parcourir le monde, retrouvant la trace de l'Arche de Noé sur le Mont Ararat, explorant des ruines anasazies en Utah et visitant l'île de Pâques. Il découvrira entre autres objets l'Arche d'Alliance et le Saint Graal. Il se fixe cependant dans une univerisité de Nouvelle Angleterre où il occupe un poste d'enseignant en archéologie et histoire ancienne.

.
Lors de la Seconde Guerre Mondiale, il effectuera pour le compte de l'OSS (l'ancêtre de la CIA) des missions dans le Pacifique, puis est amené à 1947 à étudier avec d'autres scientifiques américains une relique supposée extraterrestre à Roswell. Ses relations avec les agents du gouvernement américain ne seront cependant pas toujours bonnes : durant la « chasse aux sorcières », il est inquiété en raison de ses opinions libérales et de ses amitiés, bien que son patriotisme est absolu. Il doit quitter temporairement son poste d'enseignant, car des agents de la CIA craignent qu'il ne propage des idées subversives chez chez élèves!


En 1957, il découvre la Cité du Royaume de Cristal et l'existence d'un fils âgé de vingt ans, Mutt, dont il ignorait tout. La mère de ce dernier n'est autre que Marion Ravenwood avec laquelle il avait renoué après la quête de l'Arche d'Alliance. Il épouse cette dernière peu de temps après.


Je manque de données sur la suite de son existence, mais par le feuilleton « Les aventures du Jeune Indiana Jones », on sait qu'il a survécut à Marion et vraisemblablement vécu d'autres aventures dans lesquels il aurait perdu son œil droit. Toujours muni de son éternel chapeau, vêtu d'un costume trois pièces et doté d'une canne à pommeau d'or, il était encore assez fringant à 93 ans pour se laisser glisser précautionneusement comme un gamin le long d'un rampe d'escalier! Le tout sous les protestations de l'une de ses petites filles... On peut penser qu'il y a de bonnes chances qu'il ait atteint ses cent ans et peut-être même vu le début du 21ème siècle!




07/02/2011
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Ces blogs de Nature pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 31 autres membres